TAI d’algèbre n°1 01/2004
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L’algèbre arabe
L’essor de l’algèbre a eu lieu au début du IX siècle dans les bibliothèques de Bagdad.
Les arabes découvrent, en les traduisant, les écrits grecs et ils les complètent. De surcroît, ils
profitent de la notation décimale de position moderne découverte par les Indiens. Al
Khwarizmi étudie et résout les équations algébriques de degré 2, en commençant par ajouter,
de part et d’autre de chaque membre, des quantités égales de sorte de faire disparaître les
quantités négatives. Cette manipulation, appelée al-jabr est à l’origine de la dénomination
algèbre. Al Khwarizmi présente alors chaque type d’équations possibles :
ax=bx,ax²=bx+c,etc
puis donne les règles de résolution de celles ci accompagnées de démonstrations de nature
géométrique. La démarche d’ Al Khwarizmi est nouvelle, il ne part plus d’un pouvoir concret
pour le résoudre, mais donne des méthodes de résolutions générales qu’il suffit d’apliquer pas
à pas. Il invente la notion d’algorithme, ce mot est d’ailleurs une déformation du nom de ce
mathématicien. C'est au 7ème siècle après J.C., que commença l'essor des pays arabes. Entre le 9ème et le 12ème
siècle après JC, des mathématiciens arabes et notamment Al-Khwarizmi (780-850) résolvaient
l'équation du second degré par une procédure algébrique justifiée géométriquement. Ne
travaillant que sur les nombres positifs, ils étaient amenés à considérer les six cas suivants :
ax²
ax² = c
ax = c
ax² + bx = c
ax² + c = bx
bx+ c = ax²
Tout au plus, ils savaient que l'équation du second degré pouvait parfois admettre deux
racines positives. Vers 1100-1200, une solution purement algébrique est retrouvée chez les
hindous. On y voit apparaître une réduction sous forme canonique.
Al Khwarizmi Mathématicien, astronome et géographe arabe (780 - 850)
Al Khwarizmi est sans doute l'un des plus grands mathématiciens de tous les temps.
Dans sa jeunesse, Al Khwarizmi travaille dans la fameuse Maison de la Sagesse sous le règne
du Calife Al Ma’Mun (813 - 833) et occupe un poste d'astronome à l'observatoire de Bagdad.
En 825, il publie un traité dans lequel il utilise pour la première fois en mathématiques
l'expression al-jabr (de jabara, réduire) qui donnera le mot algèbre en français. Il est aussi
reconnu comme le fondateur de l'algèbre, car il introduisit non seulement le sujet sous forme
de science systématique, mais il le développa aussi jusqu'à parvenir à trouver des solutions
d’équations linéaires à quatre inconnues. Le nom d'algèbre est dérivé de son fameux livre Al-
Jabre wa-al-Muquabilah. Il développa en détail des tableaux trigonométriques comportant la
fonction sinus, qui furent plus tard développés pour englober les fonctions tangentes. Il adopta
l'utilisation du zéro, un chiffre d'importance fondamentale, amenant l'existence de
l'arithmétique de positions du système décimal
Omar Al Khayyâm tenta de résoudre les équations du 3°degré par décomposition et
recomposition de cubes; mais ce qui avait été possible deux siècle plus tôt dans le plan avec
les équations du 2°degré s'avérait impossible dans l'espace. Devant cette impasse algébrique,
il utilisa une autre méthode géométrique pour résoudre les problèmes du 3°degré.