HHV8, maladie de Kaposi et transplantation d`organe

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Virologie 2007, 11 (4) : 279-88
HHV8, maladie de Kaposi
et transplantation d’organe :
devrions-nous procéder à un dépistage ?
A.-G. Marcelin
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Service de Virologie,
Université Pierre et Marie Curie EA 2387,
Hôpital Pitié-Salpêtrière,
83, boulevard de l’Hôpital,
75013 Paris
<[email protected]>
Résumé. L’incidence de la maladie de Kaposi (MK) associée à l’herpèsvirus
humain 8 ou virus associé à la maladie de Kaposi (HHV8/KSHV) à la suite d’une
transplantation d’organe est 500 à 1 000 fois plus élevée que dans la population
générale et son apparition est associée à la thérapie immunosuppressive. L’incidence rapportée de MK post-transplantation va de 0,5 à 5 %, suivant le pays
d’origine du patient et le type d’organe qu’il a reçu, principalement à la suite
d’une transplantation rénale. La MK post-transplantation est causée par deux
mécanismes possibles : la réactivation de l’HHV8 chez les patients qui étaient
déjà infectés par le virus avant la greffe et la contamination du receveur par le
biais de la greffe des organes du donneur infecté par HHV8. La réactivation de
l’HHV8 semble être le mécanisme prédominant dans la survenue de MK
post-transplantation, plutôt que les infections via la greffe. Cependant, certaines
études, dont les résultats sont fondés non seulement sur des données sérologiques, mais aussi sur le traçage moléculaire de l’infection virale, ont montré que
la transmission de l’HHV8 liée aux organes infectés pourrait être plus répandue
qu’on ne le pensait auparavant et être associée dans certains cas à une maladie
très sévère liée à l’HHV8. On ne dispose pas actuellement d’évaluations précises
de la séroprévalence de l’HHV8 dans la population des donneurs et des receveurs
d’organes dans différents pays. De nombreuses études ont suggéré l’intérêt
potentiel de procéder à une recherche des anticorps anti-HHV8 chez les donneurs et les receveurs d’organe. Cependant, à ce jour, si les résultats de ces études
plaident effectivement en faveur d’une recherche de l’HHV8, même dans les
pays de faible prévalence d’infection, ce n’est pas pour rejeter la greffe, mais
pour posséder une information sur le statut HHV8 afin de pouvoir surveiller,
cliniquement et biologiquement, les patients chez lesquels risquent de se développer des maladies liées au virus. La recherche des anticorps anti-HHV8
pourrait ainsi être effectuée dans les jours qui suivent la transplantation et les
résultats transmis aux médecins rétrospectivement. En conclusion, la question
du dépistage de l’HHV8 chez les donneurs et les receveurs, même dans les pays
à faible prévalence d’infection à HHV8, se pose toujours et des études prospectives s’imposent pour évaluer les bénéfices des stratégies pré et posttransplantation.
doi: 10.1684/vir.2007.0105
Mots clés : HHV8, transplantation, dépistage, Kaposi, transmission
Abstract. The incidence of Kaposi’s sarcoma (KS) related to Kaposi’s sarcoma
associated herpesvirus (KSHV/HHV-8) after organ transplantation is 500-1 000
times greater than in the general population and its occurrence is associated with
immunosuppressive therapy. The reported incidence of post-transplant KS
ranges from 0.5 % to 5 %, depending on the patient’s country of origin and the
Tirés à part : A.-G. Marcelin
Virologie, Vol. 11, n° 4, juillet-août 2007
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type of organ received, mainly following renal transplantation. Post-transplant
KS is caused by two possible mechanisms : KSHV reactivation in patients who
were infected before the graft and KSHV contamination from infected organs
donor to the recipient. KSHV reactivation appears to play a greater role on the
risk of KS than incident infections. However, some studies, with findings based
not only on serological data but also on molecular tracing of the viral infection,
have shown that organ-related transmission of KSHV could be more common
than previously thought and associated in some cases with severe KSHV related
disease. Precise estimates of KSHV seroprevalence in the organ donor and
recipient populations in different countries are lacking. However, studies have
reported seroprevalences among donors and recipients that are similar to those
among the general population of the country considered. Many studies have
suggested the potential interest of screening of KSHV antibodies among organ
donors and recipients. However, to date the results of these studies have argued
in favor of KSHV screening, even in low KSHV infection prevalence countries,
not to exclude the graft but to have the KSHV status information in order to have
the opportunity to monitor, clinically and biologically, patients at risk to KSHVrelated disease development. The detection of KSHV antibodies could be done
the days after the transplantation and the results transmitted to the physicians
retrospectively. In conclusion, the question of screening donors and recipients
for KSHV, even in low KSHV infection prevalence countries, is still debated and
prospective studies are needed to evaluate the benefit of pre and posttransplantation strategies.
Key words: HHV8, transplantation, screening, Kaposi, transmission
Malgré les progrès réalisés dans la transplantation de cellules souches et d’organes, les infections opportunistes
constituent une cause importante de morbidité et de mortalité chez les receveurs. Les herpèsvirus persistent sous
forme latente après la primo-infection et peuvent se réactiver sous traitement immunosuppresseur, comme c’est le
cas après une transplantation, ce qui en fait des agents
pathogènes particulièrement préoccupants chez les receveurs d’organes. C’est le cas notamment de l’herpèsvirus
humain 8 (HHV8) et du virus d’Epstein-Barr (EBV). Bien
que certains agents antiviraux aient montré une activité in
vitro sur la réplication virale de l’HHV8, aucun n’a réellement fait la preuve d’une efficacité in vivo, que ce soit sur le
HHV8 ou l’EBV. C’est pourquoi la restauration de la réponse immunitaire de l’hôte contre ces virus est essentielle
pour le contrôle des tumeurs viro-induites chez les receveurs d’organes. Les cancers de la peau constituent les
tumeurs malignes les plus répandues chez les receveurs
d’organes [1]. En ce qui concerne l’HHV8 en particulier,
l’incidence de la maladie de Kaposi (MK) à la suite d’une
transplantation d’organe est 500 à 1 000 fois plus élevée
que dans la population générale [2, 3]. L’apparition de MK
chez les receveurs d’organes est associée au traitement
immunosuppresseur, comme le montre la rémission des
lésions du MK à la suite de la réduction ou de l’arrêt d’un tel
280
traitement [4]. L’incidence rapportée de MK posttransplantation varie de 0,5 à 5 %, selon le pays d’origine
du patient et le type d’organe transplanté [5, 6] (tableau 1).
La MK post-transplantation se développe principalement
chez les receveurs d’organes solides et a été décrite surtout
après transplantation rénale. Elle est causée par deux mécanismes possibles : la réactivation de l’HHV8 chez les patients qui étaient déjà infectés avant la greffe et la contamination par l’HHV8 par le biais des organes infectés du
donneur qui sont greffés au receveur. La proportion respective des cas causés par chacun de ces deux mécanismes
varie grandement selon la prévalence des anticorps antiHHV-8 dans les populations étudiées. Pour celles où la
prévalence de l’infection est élevée, comme l’Italie, la MK
post-transplantation est principalement causée par la réactivation de l’HHV8 ; alors que dans les zones de faible
prévalence, comme la Suisse, il a été montré qu’elle pouvait
être est due à une primo-infection [7, 8]. Cependant, certaines études, dont les résultats sont basés non seulement sur
des données sérologiques mais aussi sur le traçage moléculaire de l’infection virale, ont montré que la transmission de
l’HHV8 via les organes greffés pourrait être beaucoup plus
répandue qu’on ne l’avait pensé jusqu’ici. En outre,
d’autres voies de transmission, comme celle des produits
sanguins, n’ont pas pu être exclues formellement comme
Virologie, Vol. 11, n° 4, juillet-août 2007
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Tableau 1. Incidence de la maladie de Kaposi (MK) dans les séries de
transplantés de rein de différents pays
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Origine géographique des séries
Incidence de la MK (%)
Allemagne [78]
Espagne [32, 79]
États-Unis [80]
Canada [73]
Italie [57]
France [22, 81]
Israël [82]
Turquie [52]
Afrique du Sud [83]
Arabie Saoudite [55]
0,26
0,2-0,5
0,5
0,6
0,7-3,3
0,4-2,4
2,4
3
4-5
4-5,3
source possible de contamination, bien qu’elles semblent
exceptionnelles [9].
Mécanismes de développement
de MK post-transplantation
chez les receveurs d’organes solides
Incidence de MK post-transplantation
chez les receveurs d’organes solides
L’incidence de MK chez les receveurs d’organes dépend
principalement de l’épidémiologie de l’HHV8 dans la population concernée et du type de transplantation effectuée.
Le risque de MK est de 1 à 3 % en transplantation rénale
(tableau 1), le délai moyen de diagnostic de MK se situant
entre 29 et 31 mois [10, 11]. En Arabie Saoudite, où l’incidence de l’HHV8 est élevée, le risque de MK après transplantation est plus important et se situe entre 3 et 5 % [6].
Ce risque peut également atteindre un chiffre élevé chez les
patients transplantés appartenant à d’autres groupes ethniques chez lesquels l’incidence de l’infection à HHV8 est
élevée, comme par exemple les patients originaires de la
zone méditerranéenne ou du Moyen Orient. Ainsi, dans une
étude, l’incidence globale parmi les patients transplantés
s’élevait à 0,78 %, mais elle passait à 4 % chez les patients
d’origine juive ou méditerranéenne [2]. Le type de transplantation constitue un autre facteur clé. L’incidence est de
MK est de 0,2 à 2,8 % chez les transplantés de foie [12, 13],
de 0,41 à 11 % chez les transplantés de cœur [14-18] ; elle
s’élevait à 2 % après une transplantation rein-pancréas
[19], et deux patients seulement ont été signalés chez les
transplantés de poumon [20, 21]. Dans une étude réalisée
en France sur 7 923 receveurs d’organes, la prévalence
globale de MK s’élevait à 0,52 % mais, par rapport à
d’autres études, les cas d’apparition de MK étaient plus
fréquents chez les transplantés de foie (1,24 %) que chez
les transplantés de rein (0,45 %) ou de cœur (0,41 %) [22].
Réactivation du HHV8 à la suite
de transplantations d’organes
Transplantation de rein
Dans ce contexte, la plupart des cas de MK posttransplantation se développent à la suite d’une réactivation
virale, puisque plus de 80 % des receveurs d’organes souffrant de MK sont séropositifs pour l’HHV8 avant de subir
une transplantation [23] (tableau 2). Selon une étude rétrospective italienne, 10 receveurs d’organes sur 11 (91 %)
ayant développé une MK étaient séropositifs pour l’HHV8
avant leur transplantation [7]. Ces données sont confirmées
par celles d’une autre étude, qui a démontré qu’une MK
s’était développée chez trois receveurs sur 21 (14,3 %) qui
étaient séropositifs pour l’HHV8 avant leur transplantation
de rein [24]. Il a été montré que chez les patients qui étaient
séropositifs pour l’HHV8 avant de subir une transplantation de rein, le risque de MK post-transplantation était de 23
à 28 %, comparé à un risque de 0,7 % chez les patients
séronégatifs pour l’HHV8 avant transplantation [23, 25].
Une étude française rétrospective réalisée entre 1990
et 1996 a montré que 32 patients (8 %) possédaient des
anticorps anti-HHV8 au moment de la transplantation et
que parmi ces 32 patients, 3 ans après la transplantation, la
survie s’élevait à 72 % et la prévalence de MK était de 28 %
(incidence de MK : 8,2/100 receveurs HHV8+/an). Une
analyse multivariée a identifié une infection bactérienne
Tableau 2. Receveurs d’organes solides avec réactivation de l’herpèsvirus humain 8 (HHV8)
Etude
Cattani et al.
Frances et al.
Andreoni et al.
Marcelin et al.
Aseni et al.
Emond et al.
Sachsenberg et al.
Type de
transplantation
Pays
Nombre de transplantés HHV8
positifs avant transplantation (%)
Nombre de patients avec maladie
de Kaposi (%)
Rein
Rein
Rein et foie
Foie
Foie
Cœur
Poumon
Italie
France
Italie
France
Italie
France
Suisse
26/175 (15)
32/400 (8)
21/130 (16)
3/122 (2,5)
4/459 (0,9)
4/150 (2,7)
1 (NA)
6/26 (23)
9/32 (30)
3/21 (14)
0/3 (0)
4/4 (100)
1/4 (25)
1 (NA)
NA : non applicable.
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sévère et/ou à Pneumocystis carinii (odds ratio : 8,6 ;
p = 0,019) comme facteur associé à la MK. Cela suggère
que le niveau d’immunosuppression pourrait constituer un
facteur important dans le développement de MK posttransplantation.
Autres types de transplantation d’organes
Des cas de MK ont été rapportés après transplantation
d’organes solides, principalement chez les receveurs de
greffes de rein, mais aussi de foie, de cœur, de poumon et
d’allogreffe de moelle osseuse.
En ce qui concerne la transplantation de foie, une étude
italienne sur 130 receveurs de rein et de foie fait état d’un
taux de prévalence de l’HHV8 de 16,1 % avant transplantation [24]. Dans cette étude, aucun des receveurs de foie
n’a développé de MK après la transplantation. De même,
sur 122 receveurs de foie français, la présence d’anticorps
anti-HHV8 dans le sérum de 3 receveurs (2,4 %) a été
détectée avant la transplantation et aucun de ces 3 receveurs
n’a développé de MK pendant la période de suivi [26]. En
revanche, une autre étude italienne a rapporté le suivi de
5 patients adultes qui ont subi une transplantation de foie et
développé une MK (du 9e au 23e mois suivant la transplantation) sur un total de 459 patients étudiés. Quatre de ces
5 patients sont décédés de MK, ayant survécu de 0 à 6 mois
après que la maladie a été diagnostiquée, ce qui suggère un
taux élevé de mortalité dans ce contexte de greffe hépatique
[27].
Plusieurs cas de MK ont été rapportés après des transplantations cardiaques. Par exemple, un des cas observé décrit
un lymphome primitif des séreuses associé à une infection
à HHV8 chez un transplanté de cœur, qui était probablement déjà infecté avant la greffe [28]. Par la suite, une étude
française a rapporté un faible taux de MK chez les transplantés de cœur : 1 patient sur 150 (0,67 %) qui était séropositif pour HHV8 avant la transplantation a développé une
MK après la transplantation. Ce taux peu élevé pourrait
s’expliquer par le fait que l’HHV8 n’est pas endémique en
France dans la population générale (prévalence de 2 %)
[29].
On a décrit très peu de cas de patients ayant développé une
MK à la suite d’une transplantation de poumon. Un des cas
observé fait état d’une MK cutanée, mais aussi au niveau du
poumon greffé. Les analyses sérologiques ont montré que
le donneur était séronégatif pour l’HHV8 et que le receveur
était séropositif pour HHV8 avant la transplantation pulmonaire, ce qui suggère que ce dernier était déjà infecté avant
la greffe et que le traitement immunosuppresseur a eu pour
conséquence de favoriser le développement de la MK
[21, 30].
Ces données suggèrent que la MK se développe principalement chez les receveurs d’allogreffes de rein, mais que les
receveurs d’autres types d’organes sont aussi exposés au
282
risque de maladies liées à HHV8, y compris ceux qui vivent
dans des zones où le virus n’est pas très prévalent.
Enfin, une morbidité et une mortalité substantielles sont
associées au diagnostic de MK chez les transplantés. Dans
un vaste registre de tumeurs des transplantés, 143 patients
sur 356 (40,2 %) souffrant de MK présentaient des complications intestinales et, pour 61 patients sur 356 (17,1 %), la
cause du décès indiquée était la MK [31]. Bien que la
réduction des doses ou l’arrêt du traitement immunosuppresseur puisse conduire à une rémission complète de MK,
parmi les patients en rémission, 65 % ont souffert d’une
perte de la greffe ou de fonctions diminuées, par rapport à
21 % dans la population globale des transplantés.
Contamination par l’HHV8 après la transplantation
d’organe
Transplantation de rein
Le premier cas rapporté suggérant qu’une infection de novo
peut se développer après une transplantation concerne celui
d’un transplanté de rein qui était séronégatif pour l’HHV8
avant la transplantation et pour qui la séroconversion
HHV8 est survenue 13 mois après la greffe, avec la déclaration d’une maladie de Castleman [7]. D’autres séroconversions à l’HHV8 suivant une transplantation de rein ont
été décrites en Suisse. Sur une cohorte de 220 transplantés,
une MK s’est déclarée dans un délai de 26 mois chez
2 patients sur 25 (8 %) qui avaient développé une primoinfection à HHV8 à la suite de la transplantation [8]. Ces
études ont suggéré pour la première fois que la transmission
de l’HHV8 pouvait se produire par allogreffe d’organe
(tableau 3). Cela a été confirmé par d’autres études faisant
état de taux de séroconversion à HHV8 à la suite de transplantations rénales compris entre 2 et 5 % en Espagne et en
France, respectivement [32, 33]. En outre, une primoinfection à HHV8 a été décrite chez 2 patients ayant tous
deux subi une transplantation de rein provenant d’un même
donneur séropositif pour l’HHV8. L’un de ces patients a
développé une MK disséminée et l’autre un syndrome
infectieux aigu, caractérisé par de la fièvre avec une plasmocytose, suivi d’une aplasie médullaire, et qui a entraîné
le décès du patient par insuffisance rénale et cardiaque [34].
Dans une étude plus récente, des marqueurs génétiques
spécifiques du donneur ont été détectés dans des cellules
néoplasiques infectées par l’HHV8 dans des lésions de MK
prélevées chez des transplantés rénaux. Ces résultats suggèrent que, non seulement les cellules progénitrices de
l’HHV8, mais aussi celles de MK peuvent se reproduire
après une transplantation d’organe solide, survivre chez les
receveurs d’organes et subir une transformation et une
progression néoplasiques [35].
Autres types de transplantation d’organes
De faibles taux similaires de séroconversion à HHV8 ont
été rapportés après des transplantations de cœur et de foie.
Virologie, Vol. 11, n° 4, juillet-août 2007
revue
Tableau 3. Receveurs d’organes solides avec transmission de l’herpèsvirus humain 8 (HHV8) par le donneur
Etude
Luppi et al.
Regamey et al.
Milliancourt et al.
Munoz et al.
Emond et al.
Marcelin et col.
Type de
transplantation
Pays
Cas de transmission ou taux
de séroconversion (%)
Nombre de patients avec maladie de
Kaposi après séroconversion (%)
Rein
Rein
Rein
Rein, foie et cœur
Cœur
Foie
Italie
Suisse
France
Espagne
France
France
2 patients
25/220 (17)
6/287 (2)
3/59 (5)
1/146 (0,7)
4/122 (0,3)
2/2
2/25 (8)
0/6 (0)
4/70 (5,7)
0/1 (0)
2/4 (50)
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MK : maladie de Kaposi.
Parmi un groupe de 150 patients transplantés cardiaque,
une seule séroconversion à HHV8 a été observée après la
transplantation, sans développement de MK [36]. S’agissant de transplantation de foie, sur un total de 122 donneurs
de foie et de leurs receveurs respectifs, 4 primo-infections à
HHV8 ont été détectées parmi les receveurs séronégatifs
pour l’HHV8 avant greffe et ayant reçu le foie d’un donneur
séropositif pour HHV8. Sur ces 4 receveurs, 2 patients
recevant un traitement immunosuppresseur particulièrement important ont développé des maladies à HHV8 symptomatiques et sont décédés quelques mois après la transplantation, d’une MK disséminée associée à une
lymphoprolifération à HHV8. Chez ces 2 patients, des
séquences du génome HHV8 étaient détectables en très
forte quantité dans les cellules mononucléées sanguines
périphériques et dans d’autres tissus, avant et à l’apparition
des pathologies liées au HHV8 [26]. Cela suggère qu’un
test sérologique pour détecter les anticorps anti-HHV8 et
une PCR HHV8 quantitative sur les cellules mononucléées
du sang circulant devraient être réalisés et combinés pour la
surveillance des transplantés ayant reçu un organe provenant d’un donneur positif pour l’HHV8 [37].
En conclusion, même si les primo-infections à HHV8 à la
suite de transplantations d’organes semblent assez rares,
elles peuvent parfois aboutir à des issues fatales.
cléaire latent 1 (LNA1), qui est codé par l’ORF73. Les
principaux antigènes lytiques sont les produits des ORF65
(une protéine de capside) et K8.1 (une glycoprotéine associée à la membrane). Bien qu’il y ait toujours débat sur le
meilleur test, il semblerait que le test IF utilisant des antigènes du cycle lytique soit le plus sensible [38]. En effet, on
pourrait sous-estimer le taux de séroconversion en utilisant
uniquement les tests IF latents. Cela a été montré par une
étude dans laquelle aucune séroconversion n’avait été détectée avec les tests latents IF, y compris chez deux transplantés hépatiques qui avaient développé une primoinfection à HHV8 symptomatique documentée [26].
Cependant, avec le test IF lytique, il avait été détecté dans
cette étude une séroconversion HHV8 chez tous les patients
ayant reçu des organes provenant de donneurs infectés par
l’HHV8. Cela peut être lié au fait que les anticorps dirigés
contre les antigènes lytiques sont apparus avant les anticorps dirigés contre les antigènes latents, phénomène bien
connu pour l’EBV. Cependant, il a été montré également
que le test IF latent était le test le plus spécifique. Ainsi, en
combinant les tests lytiques et latents pour évaluer la séropositivité, on devrait éviter le risque d’avoir des résultats
faussement négatifs et obtenir une évaluation exacte du
taux de séroconversion après la transplantation.
Sérologie HHV8 dans le contexte
d’une séroconversion
L’HHV8 n’est pas omniprésent dans la population générale, tout au moins aux Etats-Unis et en Europe du Nord, et
la sérologie peut donc s’avérer utile pour détecter les
primo-infections dans ces régions. Les tests sérologiques
actuels sont des tests d’immunofluorescence (IF) utilisant
des lignées de lymphocytes B infectés par l’HHV8 et des
tests immunoenzymatiques (Elisa) utilisant des protéines et
peptides HHV8 recombinants. Ces deux types de test permettent de détecter les anticorps dirigés contre les protéines
virales exprimées durant un cycle lytique de réplication ou
en cours de latence. Les antigènes HHV8 ciblés par la
réponse sérologique sont donc de deux types : latents et
lytiques. Le principal antigène latent est l’antigène nu-
Facteurs de risque associés
au développement de MK posttransplantation chez les receveurs
d’organes solides
Virologie, Vol. 11, n° 4, juillet-août 2007
Il est apparu que pratiquement tous les patients receveurs
d’organes solides souffrant de MK étaient séropositifs pour
l’HHV8, à l’exception de quelques cas douteux [6, 8, 18,
39, 40]. Cependant, certains facteurs peuvent avoir une
influence sur le risque de développer la maladie pour les
patients infectés préalablement à la greffe, y compris l’origine ethnique, le taux de séroprévalence dans la zone géographique d’origine, le sexe, l’âge et le degré d’immunosuppression [31, 41-43]. L’incidence de MK posttransplantation est plus élevée dans les pays ou les groupes
283
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revue
ethniques pour lesquels la séroprévalence de l’HHV8 est
élevée [40]. La séroprévalence des anticorps anti-HHV8
varie de 2 à 50 % selon les régions géographiques. Des
anticorps anti-HHV8 ont été retrouvés chez 2 à 14 % des
sujets étudiés en Europe [8, 29, 44, 45] et chez 50 % des
patients ayant subi une transplantation rénale dans une
étude réalisée au Texas [46]. La prévalence des anticorps
anti-HHV8 est supérieure à 50 % dans certains pays d’Afrique [42, 47, 48].
La MK apparaît chez des patients plus jeunes par rapport à
d’autres tumeurs malignes post-transplantations, avec un
âge moyen situé autour de 35-40 ans [1]. Certains cas en
pédiatrie ont été également rapportés [49, 50]. Les patients
de sexe masculin sont prédominants dans la plupart des
séries et pour tous les types de MK, le ratio
hommes/femmes se situant aux alentours de 2,5 à 4 pour 1
chez les receveurs d’organes solides [51, 52]. La prédisposition génétique liée à la présence de certains antigènes
HLA chez les patients souffrant de MK n’est plus considérée comme avérée [53-56].
Enfin, le degré d’immunosuppression constitue un facteur
critique. Il a été démontré que l’incidence de MK était plus
élevée chez les transplantés de rein que chez les patients
non greffés sous dialyse [6, 57]. Les modalités selon lesquelles l’utilisation d’agents immunosuppresseurs différents peut influencer le développement de MK ne sont
toutefois pas évidentes. Il n’existe aucune preuve définitive
que le taux de MK est plus élevé du fait de l’utilisation d’un
immunosuppresseur en particulier. L’influence relative des
différents agents immunosuppresseurs n’est pas absolument claire [40, 58]. Des études in vitro ont montré que les
agents immunosuppresseurs tels que l’hydrocortisone et la
ciclosporine ne favorisent ni le cycle lytique de l’HHV8, ni
la survie des cellules et ne favoriseraient donc pas la progression du cancer par un effet cellulaire direct [59]. Cependant, il a été évoqué une corrélation entre l’administration d’un nombre de bolus de corticoïdes supérieur à 10 et
une incidence plus élevée de la maladie [57]. De la même
manière, il a été décrit une maladie sévère liée à l’HHV8
chez deux receveurs de foie greffés avec un foie provenant
de donneurs séropositifs pour l’HHV8 et dont le niveau
d’immunosuppression était particulièrement important,
avec des concentrations résiduelles de tacrolimus élevées et
l’utilisation de bolus de stéroïdes [26]. À l’inverse, l’utilisation de la rapamycine ou sirolimus peut présenter un
intérêt, étant donné que plusieurs équipes rapportent des
cas d’amélioration ou de régression de MK posttransplantation après le changement de la ciclosporine pour
le sirolimus [60-62]. Les propriétés à la fois immunosuppressives, antitumorales et anti-angiogéniques du sirolimus
en font une drogue particulièrement intéressante chez les
patients à risque de MK post-transplantation. Enfin, il n’est
pas avéré qu’un médiocre assortiment entre donneur et
284
receveur constitue un facteur de risque de développement
de MK.
Dépistage de l’HHV8 et suivi
dans le contexte des receveurs
d’organes solides
Dépistage de l’HHV8
Les études séroépidémiologiques montrent une prévalence
élevée de MK au sein des populations de transplantés
séropositifs pour l’HHV8 et la transmission du virus par la
greffe aboutit parfois à une issue fatale et, globalement, à un
taux de survie à la greffe réduit. On peut alors se demander
s’il n’existe pas un avantage au dépistage systématique
sérologique de l’HHV8 avant la transplantation. Alors que
les études montrent que la transmission de l’HHV8 par
l’allogreffe d’organe n’est pas répandue, le dépistage sérologique des donneurs peut s’avérer nécessaire, surtout dans
les zones géographiques présentant une séroprévalence de
l’infection à HHV8 élevée. Bien que la plupart des cas de
MK chez les transplantés résultent d’une réactivation de
l’HHV8, éviter d’apparier des donneurs séropositifs et des
receveurs séronégatifs pour l’HHV8 pourrait empêcher
certaines apparitions de MK sur un plan théorique. Cependant, les preuves actuelles sont insuffisantes pour recommander de ne pas procéder à une transplantation sur la base
d’un défaut de correspondance concernant l’HHV8. Il
conviendrait de procéder à des analyses des coûts et des
avantages des stratégies, tenant compte du type de transplantation (rein, foie, etc.) et de la prévalence régionale des
infections à HHV8. Que l’appariement sérologique
donneur/receveur s’avère bénéfique ou pas, il est probable
qu’en recourant à un diagnostic de l’HHV8 pour identifier
les receveurs courant un risque important, il y aurait un
avantage du fait d’une surveillance accrue et de la possibilité d’une prophylaxie ou d’un traitement.
Suivi de l’HHV8
Le fait de connaître le statut HHV8 des patients greffés
pourrait en effet permettre d’identifier les individus à risque
de développer une maladie liée à l’HHV8 suite à une
transplantation et de les surveiller cliniquement et biologiquement de manière rapprochée. En outre, le dépistage
systématique des donneurs pour l’HHV8, non pas pour
rejeter le greffon, mais pour connaître le statut sérologique
et surveiller correctement le receveur pourrait s’avérer
utile. Actuellement, les analyses virologiques de routine
pratiquées pour les donneurs d’organe concernent, tout au
moins dans la plupart des pays d’Europe, le VIH, le virus de
l’hépatite C et le HTLV1. Les porteurs de ces virus sont
exclus du don d’organe. Le dépistage de l’infection par le
virus de l’hépatite B comporte la détection des antigènes
HBs, des anticorps anti-HBs et des anticorps anti-HBc.
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revue
Alors que les porteurs d’antigènes HBs sont exclus du don
d’organe, il est possible d’avoir recours aux donneurs ayant
un anticorps anti-HBc positif dans certaines situations où le
pronostic vital est menacé, bien que leur infectiosité soit
clairement établie [63]. Cependant, la prophylaxie contre le
virus de l’hépatite B à l’aide d’agents antiviraux ou d’immunoglobulines peut empêcher la réactivation du virus de
l’hépatite B à partir du foie greffé. Il serait envisageable de
développer une stratégie similaire pour l’HHV8 dans le
contexte d’une transplantation d’organe, afin d’éviter l’apparition d’une maladie sévère liée à l’HHV8, en combinant
le recours à des tests sérologiques pour les donneurs et les
receveurs et le dépistage moléculaire des séquences ADN
de l’HHV8 chez les receveurs d’organes greffés avec des
organes de donneurs positifs.
Cette stratégie pourrait permettre d’avoir recours à plusieurs interventions potentielles. Par exemple, la réduction
ou l’arrêt des médicaments immunosuppresseurs sont généralement associés à une régression des lésions et cette
stratégie pourrait être proposée préventivement dans les cas
présentant un risque élevé de développement d’une maladie
liée au HHV8, par exemple chez les patients présentant une
positivation et/ou une augmentation de la charge virale
d’HHV8 mesurée par PCR quantitative. L’utilisation du
sirolimus pourrait être également envisagée, en remplacement par exemple de la ciclosporine afin de prévenir l’apparition de MK post-transplantation. En outre, l’intérêt d’une
prophylaxie antivirale destinée à réduire le risque de MK
doit être étudié. Il existe certains arguments en faveur d’une
prophylaxie à l’aide de médicaments anti-herpétiques, tels
que le foscarnet, le ganciclovir et le cidofovir, qui pourraient prévenir le développement de MK. Si aucun agent
antiviral n’est efficace sur l’infection latente par l’HHV8, le
ganciclovir, le cidofovir et le foscarnet ont montré in vitro
une efficacité sur la réplication virale [64]. De plus, un effet
bénéfique de ces drogues a été rapporté par certains auteurs,
chez des patients infectés par le VIH1, atteints de MK [65],
de maladie de Castleman multicentrique [66] ou de lymphome primitif des séreuses [67]. Ces molécules ne bénéficient actuellement d’aucune autorisation officielle d’utilisation pour la thérapie anti-HHV8. Cependant, dans une
vaste étude clinique, Martin et al. [68] ont observé, chez
des patients VIH-positifs traités par ganciclovir par voie
orale et intraveineuse pour une rétinite à cytomégalovirus,
une diminution significative de l’incidence de MK. Les
avantages de certains médicaments en termes de prophylaxie, comme le valganciclovir qui est utilisé pour prévenir
l’infection des transplantés par le cytomégalovirus, devraient donc être évalués chez les receveurs d’organes
infectés par l’HHV8. De plus, deux études récentes ont fait
état de rémissions de maladie de Castleman multicentrique
grâce à des perfusions d’anticorps monoclonal anti-CD20
(rituximab), avec une réduction de la charge virale de
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HHV8 dans les cellules mononucléées sanguines [69, 70].
Ainsi, on pourrait évaluer l’utilisation d’anticorps monoclonal anti-CD20 dans les cas de primo-infection à HHV8
documentée afin de réduire le risque de maladie sévère liée
à l’HHV8. En revanche, dans la mesure où des cas d’aggravation de MK ont été rapportés après un traitement par
anticorps monoclonal anti-CD20 chez des patients VIH1positifs traités pour une maladie de Castleman multicentrique [70], il convient de rester extrêmement prudent quant à
l’utilisation prophylactique de ce médicament chez les
transplantés d’organe à risque de primo-infection ou de
réactivation d’HHV8. Il est en effet possible que l’immunité humorale joue un rôle protecteur, au moins partiel,
vis-à-vis de la MK [71].
Limites
Toutefois, avant de recommander le dépistage systématique
de l’HHV8 chez les candidats à la transplantation et les
donneurs d’organes, il reste plusieurs questions à résoudre.
Tout d’abord, on manque d’études prospectives évaluant la
prévalence de l’HHV8 chez les donneurs et receveurs d’organes et le risque précis de MK post-transplantation, ainsi
que les taux de morbidité et de mortalité correspondants.
Une telle étude prospective est actuellement en cours en
France et elle concerne tous les centres de transplantation.
Des résultats préliminaires ont été présentés et montrent
que la prévalence de l’HHV8 chez les donneurs et receveurs de rein se situe entre 1,05 % (40/3 819 cas) et 2,87 %
(167/5 749), respectivement. À ce jour, parmi les patients
séropositifs pour l’HHV8 avant la transplantation, 21 sur
165 (13 %) ont développé une MK post-transplantation
(suivi moyen de 608 jours ; entre 0 et 1377 jours). L’intérêt
de mesurer la virémie à HHV8 en tant que marqueur prédictif du développement de MK devra être évalué. De fait,
le contrôle périodique de la quantité d’ADN HHV8 dans les
cellules mononucléées sanguines pourrait permettre
d’identifier un sous-groupe de patients présentant le risque
le plus élevé de développement de MK. De plus, une
détection précoce pourrait être importante car il semblerait
que l’amélioration de la MK soit liée à un traitement précoce. C’est ce que suggèrent les études qui ont montré une
réduction de la masse tumorale en réponse à la multithérapie antirétrovirale chez les patients infectés par le VIH [72]
ainsi que chez les transplantés qui cessent de prendre leur
traitement immunosuppresseur [73].
Ensuite, il existe encore des doutes sur le test sérologique
d’HHV8 le plus pertinent. Étant donné que l’on ne dispose
toujours pas de gold standard pour déterminer la positivité
des anticorps anti-HHV8, ni de trousses bien standardisées
et disponibles sur le marché, il est difficile de recommander
des formats ou des tests spécifiques pour l’utilisation en
pratique clinique. Cependant, la combinaison de tests IF
utilisant des antigènes nucléaires latents et lytiques devrait
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constituer la meilleure combinaison en termes de sensibilité et de spécificité [74, 75]. L’utilisation de plusieurs tests
est particulièrement importante pour déterminer la prévalence dans les populations asymptomatiques [76]. Les résultats des tests combinés montrent qu’ils peuvent être
utilisés pour la gestion clinique des personnes risquant de
développer des tumeurs associées à l’HHV8, comme les
receveurs d’allogreffes. En outre, la plupart de ces tests sont
manuels et ne conviennent pas en cas d’urgence ; aucun
Elisa ne présente simultanément une sensibilité et une
spécificité supérieures à 90 % [77].
De nombreuses études ont suggéré l’intérêt potentiel du
dépistage des anticorps anti-HHV8 chez les donneurs et les
receveurs d’organes. À ce jour, les résultats de ces études
plaident en faveur d’un dépistage de l’HHV8, y compris
dans les pays à faible prévalence d’infection à HHV8, non
pas pour exclure un greffon, mais afin de disposer de
l’information nécessaire pour pouvoir suivre, cliniquement
et biologiquement, les patients risquant de développer des
maladies liées à l’HHV8. La détection des anticorps antiHHV8 pourrait s’effectuer dans les jours suivant la transplantation et les résultats seraient alors transmis rétrospectivement aux médecins.
Conclusion
La question du dépistage des donneurs et des receveurs
pour l’HHV8, même dans les pays à faible prévalence
d’infection à HHV8, fait toujours l’objet d’un débat et il
conviendrait d’attendre les résultats d’études prospectives
afin d’évaluer les avantages des stratégies pré et posttransplantation.
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Virologie, Vol. 11, n° 4, juillet-août 2007
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