Le Courrier de la Tr a n s p l a n t a t i o n - Volume IV - n
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2 - avril-mai-juin 2004
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Ho m m a g e
Victime d’un accident sur la voie publique,
le professeur Georges Dureau
nous a quittés brutalement le 24 janvier 2004.
Né en 1935, cet homme éclectique, fils d’enseignant,
faillit devenir violoniste professionnel. Finalement,
il choisit une carrière de chirurgien
et rejoignit en 1964 la prestigieuse équipe de recherche
du professeur Kantrovitz à New York.
Pionnier de la transplantation, il y mit au point avec succès
la transplantation cardiaque
chez le chien sous hypothermie profonde.
Il fut devancé sur le fil par un de ses amis,
le professeur Barnard, qui réalisa la première application
chez l’homme en décembre 1967.
Quelques mois plus tard, Georges Dureau réalisait
avec son maître Pierre Michaud la première greffe cardiaque
humaine à Lyon, le 1er novembre 1968.
Chirurgien accompli, il se consacra dès 1980
presque exclusivement à la transplantation,
qu’il développa de façon magistrale.
Il réalisa à Lyon, avec ses élèves, plus de mille
transplantations cardiaques en vingt ans.
À la fois chirurgien et médecin de la transplantation,
il fut adoré de ses malades qu’il suivait avec dévouement
et enthousiasme, et surtout avec une chaleur communicative.
Parallèlement à sa carrière de chirurgien transplanteur,
il fut directeur dès 1986 d’une unité de recherche INSERM.
Il y dirigea des travaux sur la conservation d’organe
jusqu’à sa retraite en 2000.
À cette date, il accéda au poste de président
de la Société francophone de transplantation,
qu’il anima avec dynamisme jusqu’à la fin 2003.
Il restait un membre actif de cette société, qui lui doit beaucoup.
Esprit scientifique éminent, médecin humaniste
doué d’une pensée originale,
sa disparition laisse un grand vide dans la communauté
cardiologique et dans le monde de la transplantation. ■
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J.F. Obadia*
*CHU, 69000 Lyon.
“L’éditorial,
(voir page 67),
que Georges Dureau
avait écrit
pendant l’été 2003,
montre l’intérêt constant
qu’il avait pour le passé,
le présent et le futur
de la transplantation.”
J. F. O.