H ommage “L’éditorial, (voir page 67), que Georges Dureau avait écrit pendant l’été 2003, montre l’intérêt constant qu’il avait pour le passé, le présent et le futur de la transplantation.” J.F. O. ● J.F. Obadia* Victime d’un accident sur la voie publique, le professeur Georges Dureau nous a quittés brutalement le 24 janvier 2004. N é en 1935, cet homme éclectique, fils d’enseignant, faillit devenir violoniste professionnel. Finalement, il choisit une carrière de chirurgien et rejoignit en 1964 la prestigieuse équipe de recherche du professeur Kantrovitz à New York. Pionnier de la transplantation, il y mit au point avec succès la transplantation cardiaque chez le chien sous hypothermie profonde. Il fut devancé sur le fil par un de ses amis, le professeur Barnard, qui réalisa la première application chez l’homme en décembre 1967. Quelques mois plus tard, Georges Dureau réalisait avec son maître Pierre Michaud la première greffe cardiaque humaine à Lyon, le 1er novembre 1968. Chirurgien accompli, il se consacra dès 1980 presque exclusivement à la transplantation, qu’il développa de façon magistrale. Il réalisa à Lyon, avec ses élèves, plus de mille transplantations cardiaques en vingt ans. À la fois chirurgien et médecin de la transplantation, il fut adoré de ses malades qu’il suivait avec dévouement et enthousiasme, et surtout avec une chaleur communicative. Parallèlement à sa carrière de chirurgien transplanteur, il fut directeur dès 1986 d’une unité de recherche INSERM. Il y dirigea des travaux sur la conservation d’organe jusqu’à sa retraite en 2000. À cette date, il accéda au poste de président de la Société francophone de transplantation, qu’il anima avec dynamisme jusqu’à la fin 2003. Il restait un membre actif de cette société, qui lui doit beaucoup. Esprit scientifique éminent, médecin humaniste doué d’une pensée originale, sa disparition laisse un grand vide dans la communauté cardiologique et dans le monde de la transplantation. ■ * CHU, 69000 Lyon. 68 Le Courrier de la Transplantation - Volume IV - n o 2 - avril-mai-juin 2004