(AJI).

publicité
Les collagénoses de l’enfant
(AJI, LES)
La maladie de Kawasaki
Le rhumatisme articulaire aigu
Prof Dr. Miu
2010
• La rhumatologie pédiatrique regroupe
des maladies inflammatoires et autoimmunes, avec une évolution souvent
chronique.
• Mais, parfois, ce type de maladies ont
un caractère d’urgence.
Spécificité d’organe
Thyroïdite Hashimoto
Hypothyroïdisme primaire
Maladie de Basedow
Anémie Biermer
Gastrite atrophique auto immune
Maladie d’Addison
Diabète sucré type 1
Syndrome Goodpasture
Myasthénie
Stérilité masculine
Pemphigus vulgaire
Ophtalmie sympathique
Uvéite phacogènique
Sclérose en plaques
Anémie hémolytique auto immune
Purpura thrombopénique idiopathique
Leucopénie idiopathique
Cirrhose biliaire primitive
Hépatite chronique active avec AgHBs-negatif
Rectocolite hémorragique
Syndrome Sjögren
Polyarthrite rhumatoïde
Dermatomyosite
Sclérodermie
Lupus érythémateux discoïde
Lupus érythémateux systémique (LES)
L’ARTHRITE JUVENILE IDIOPATIQUE
Le cadre nosologique et la
classification des AJI
L’arthrite chronique juvénile ou l’arthrite rhumatoïde
juvénile a changé de nom.
Actuellement, depuis la réunion de consensus
international de Durban- Afrique du Sud- en 1997
(révisé à Edmonton en 2001) , il est convenu de parler
d’arthrite juvénile idiopathique (AJI).
– « arthrite », en raison de l’atteinte inflammatoire
d’au moins une articulation pendant un minimum
de 6 semaines,
– « juvénile », en raison de la survenue du premier
symptôme avant l’âge de 16 ans, et
– « idiopathique », car aucune cause n’est
actuellement connue.
•Les AJI représentent un groupe de pathologies inhomogène.
•Elles sont réunies par des critères cliniques articulaires
communs : une arthrite est définie par un gonflement persistant
et/ou une limitation douloureuse d’une (ou plusieurs)
articulation(s). Il existe typiquement une inflammation chronique
non suppurative des synoviales.
•Toute autre cause d’arthrite spécifique (en particulier infectieuse,
néoplasique ou métabolique) doit être éliminée.
•Les différentes formes d’AJI sont ensuite individualisées
selon leur présentation initiale (nombre d’arthrites, atteinte des
grosses/ petites articulations), leurs caractéristiques biologiques
et leurs modalités évolutives au cours des six premiers mois
•Actuellement, il existe un consensus qui reconnaît 6 formes
d’AJI
Critères de classification des AJI, seconde révision
(Edmonton, 2001)
I. Forme systémique: arthrite d’au moins une articulation, avec ou précédée
d’une fièvre persistante depuis au moins 2 semaines, quotidienne (> 3 jours)
et accompagnée d’au moins un signe parmi: rash maculeux évanescent,
adénopathie diffuses, hépatosplénomégalie, pleurésie ou péricardite.
(exclusion : a, b, c, d)*
Critères d’exclusion
a. Psoriasis ou histoire de psoriasis chez le patient ou un parent
du 1e degré.
b. Arthrite chez un garçon HLA-B27 positif, débutant avant l’âge
de 6 ans.
c. Histoire de pathologie associée au HLA-B27 (spondylarthrite
ankylosante/spondylarthropathies, rhumatismes des
entérocolopathies, arthrites réactionnelles (Reiter), uvéite
antérieure aiguë) chez un parent du 1er degré.
d. Présence d’un facteur rhumatoïde (IgM) à deux reprises, à 3
mois d’intervalle minimum.
e. Présence d’une forme systémique d’AJI.
II. Forme oligoarticulaire: arthrite d’1 à 4 articulations durant les 6
premiers mois d’évolution.
– Forme oligoarticulaire persistante: < 5 articulations atteintes audelà de 6 mois d’évolution
– Forme oligoarticulaire extensive: > 4 articulations atteintes audelà de 6 mois d’évolution
– !!!(exclusion : a, b, c, d, e)*
Critères d’exclusion
a. Psoriasis ou histoire de psoriasis chez le patient ou un parent du 1e
degré.
b. Arthrite chez un garçon HLA-B27 positif, débutant avant l’âge de 6 ans.
c. Histoire de pathologie associée au HLA-B27 (spondylarthrite
ankylosante/spondylarthropathies, rhumatismes des
entérocolopathies, arthrites réactionnelles (Reiter), uvéite
antérieure aiguë) chez un parent du1er degré.
d. Présence d’un facteur rhumatoïde (IgM) à deux reprises, à 3 mois
d’intervalle minimum.
e. Présence d’une forme systémique d’AJI.
III. Forme polyarticulaire: arthrite d’au moins 5 articulations durant les
6 premiers mois d’évolution
– Forme polyarticulaire FR (–): absence de facteur rhumatoïde
(exclusion : a, b, c, d, e)
– Forme polyarticulaire FR (+): présence de facteur rhumatoïde
sur au moins 2 tests à 3 mois d’intervalle
(exclusion : a, b, c, d, e)
Critères d’exclusion
a. Psoriasis ou histoire de psoriasis chez le patient ou un parent du
1e degré.
b. Arthrite chez un garçon HLA-B27 +, débutant avant l’âge de 6 ans.
c. Histoire de pathologie associée au HLA-B27 (spondylarthrite
ankylosante/spondylarthropathies, rhumatismes des
entérocolopathies, arthrites réactionnelles (Reiter), uvéite
antérieure aiguë) chez un parent du 1er degré.
d. Présence d’un facteur rhumatoïde (IgM) à deux reprises, à 3 mois
d’intervalle minimum.
e. Présence d’une forme systémique d’AJI.
IV. Arthrite psoriasique: arthrite et psoriasis ou arthrite associée à 2
signes parmi :
– dactylite
– anomalies unguéales
– psoriasis chez un parent du 1e degré.
(exclusion : b, c, d, e)
Critères d’exclusion
b. Arthrite chez un garçon HLA-B27 +, débutant avant l’âge de 6 ans.
c. Histoire de pathologie associée au HLA-B27 (spondylarthrite
ankylosante, spondylarthropathies, rhumatismes des
entérocolopathies, arthrites réactionnelles (Reiter), uvéite
antérieure aiguë) chez un parent du1er degré.
d. Présence d’un facteur rhumatoïde (IgM) à deux reprises, à 3 mois
d’intervalle minimum.
e. Présence d’une forme systémique d’AJI.
V. Spondylarthropathies indifférenciées: arthrite associée à une
enthésite ou arthrite ou enthésite, associées à au moins 2 signes parmi :
• présence ou antécédent de sacro-iléite ou de rachialgies
inflammatoires
• HLA-B27 +
• arthrite débutant chez un garçon après 8 ans
• histoire familiale de pathologie associée au HLA-B27 :
– spondylarthrite ankylosante
– spondylarthropathies,
– rhumatismes associés aux entérocolopathies,
– arthrites réactionnelles (Reiter),
– uvéite antérieure aiguë
(exclusion : a, d, e)*
Critères d’exclusion
a.Psoriasis ou histoire de psoriasis chez le patient ou un parent du 1e
degré.
d. Présence d’un facteur rhumatoïde (IgM) à deux reprises, à 3 mois
d’intervalle minimum.
e. Présence d’une forme systémique d’AJI.
VI. Arthrites non classées: arthrites remplissant soit les
critères d’aucune catégorie, soit ceux d’au moins deux
catégories
Épidémiologie
La prévalence de la AJI en Europe et les États Unis est variable,
entre 30-150 nouveaux cas par an de AJI pour 100 000
enfants.
La fréquence a été estimée à 0,2 pour 1000 enfants (publié par
l’organisation ILAR (International Ligue of Associations of
Rheumatologists)- dans la revue Lancet en 2007)
•
•
•
•
•
•
Forme systémique
Forme oligoarticulire
Forme poliarticulaire
• séropositive
• séronégative
Arthrite associée à une enthésite
Arthrite psoriasique
Spondylarthropathies indifférenciées:
24-17%
27-56%
2-17%
11-28%
3-11%
2-11%
11-21%
I.La forme systémique (anciennement
appelée maladie de Still de l’enfant)
• Est un sous-groupe des arthrites juvéniles
• Outre l’atteinte articulaire commune à toutes les AJI, la forme à
début systémique est caractérisée par la présence de signes extra
articulaires dominant le tableau clinique.
Épidémiologie
• On constate une incidence et une prévalence très variables,
allant de 4 à 20 % selon les séries. Cette disparité est
probablement en rapport avec le type de classification et de
méthodologie utilisée, ainsi que l’âge de la population
pédiatrique étudiée dans ces études.
• Les formes à début systémique représentent 17 % des AJI dans
une consultation spécialisée en France, ce qui représente
environ 1 000-1500 enfants de moins de 16 ans souffrant de
cette affection
• Elles surviennent principalement entre 3 et 5 ans avec un sexeratio de 1.
• Elles n’existent pas en période néonatale, surviennent
généralement après l’âge de 6 mois.
• Avant l’âge de 12 mois, elles touchent presque exclusivement
les petites filles.
AJI systémique –Diagnostic clinique
Signes cliniques
A. Signes extra-articulaires
1. La fièvre
– Elle est un symptôme essentiel pour le diagnostic.
– Classiquement, il existe un pic fébrile journalier élevé
(supérieur ou égal à 39 °C), survenant dans la soirée,
résistant aux antipyrétiques et antibiotiques.
– La défervescence thermique, souvent mal tolérée, est
ensuite très rapide, atteignant 36 °C, voire moins en
quelques heures.
– Parfois, les arthrites peuvent précéder l’apparition de la
fièvre, mais celle-ci est présente dans 100 % des cas.
– La fièvre est quotidienne et doit être objectivée par sa prise
toutes les 3-4 heures, y compris la nuit.
– La fièvre est corrélée à l’augmentation des taux sériques de
cytokines comme l’interleukine 6 (IL-6) et de son récepteur
(IL-6R).
AJI systémique pic fébrile journalier élevé
2. L’éruption
•Elle est constatée au début de la
maladie dans plus de90 % des cas,
parfois précédant les arthrites et a une
grande valeur diagnostique.
•Elle se manifeste par des macules
fugaces, confluentes, mieux visualisées
pendant les pics fébriles, mais qui
peuvent persister ensuite (figure ).
•Plus rarement, un aspect urticarien,
parfois prurigineux peut être constaté.
•Elles sont parfois très discrètes, au
moment du pic fébrile, favorisé par
l’exposition à l’air ou le bain.
3. Les manifestations lymphoïdes
• Dans 50 % des cas, il existent des adénopathies généralisées,
indolores, de consistance élastique et mobiles sous la peau.
• Au niveau mésentérique, les adénopathies peuvent être
responsables de douleurs abdominales, qui en l’absence
d’arthrite simultanée peuvent mimer une urgence chirurgicale.
• Une hépatosplénomégalie modérée est parfois notée sans
perturbation du bilan biologique hépatique.
• L’échographie montre une augmentation de volume homogène
de ces organes.
4. Les manifestations viscérales
L’atteinte cardiaque.
• Elle se manifeste habituellement par une péricardite, souvent bien
tolérée, se compliquant rarement de tamponnade.
• Le diagnostic est fait sur les signes cliniques (polypnée, douleur
thoracique,tachycardie...) et/ou sur les signes échographiques.
• Celle-ci montrera l’épanchement ou un simple élargissement de
l’espace rétro péricardique- parfois le seul signe indirect retrouvé.
• Enfin, la péricardite peut s’accompagner d’un épanchement pleural,
visualisé sur la radiographie de thorax.
• Les atteintes myocardique et endocardique sont exceptionnelles,
mais peuvent être de mauvais pronostic en cas d’insuffisance
cardiaque.
Les manifestations viscérales-suite
– Les atteintes pulmonaires. Elles sont rares et se manifestent
le plus souvent par des atteintes pleurales.
Des pneumopathies interstitielles ont été décrites, mais
doivent d’abord faire rechercher une cause infectieuse.
– L’atteinte abdominale. Il peut exister une atteinte péritonéale
responsable de douleurs abdominales.
– L’atteinte neurologique. Elle n’est pas classique dans les formes
systémiques d’AJI et doit faire rechercher une complication
thérapeutique ou une autre étiologie. On note parfois des troubles de
l’humeur, une irritabilité.
– L’atteinte oculaire. D’exceptionnelles uvéites antérieures ont été
décrites.
B. Signes articulaires
• Les manifestations articulaires sont inconstantes au début de
la maladie et sont même absentes au début dans un tiers des
cas, pouvant ne survenir qu’après plusieurs mois ou années
d’évolution!!
• Les arthrites sont le plus souvent symétriques, touchant les
grosses articulations telles que les genoux, les poignets et les
chevilles. D’autres articulations comme le rachis cervical, les
hanches et l’articulation temporomandibulaire peuvent être
concernées.
• Dans 25 % des cas, l’atteinte est polyarticulaire au début, et,
dans les formes diffuses, les petites articulations comme les
métacarpophalangiennes et interphalangiennes proximales
peuvent être touchées (figure ).
Les petites articulations comme les métacarpophalangiennes et
interphalangiennes proximales peuvent être touchées dans une AJI
systémique
Évaluation articulaire par l’imagerie
• Les radiographies standard sont normales au début, mettant
seulement en évidence un oedème des parties molles.
• Après l’évolution de la maladie, elles peuvent ensuite montrer
selon la classification de Steinbrocker :
– une ostéopénie avec appositions périostées (stade I) ;
– un pincement articulaire (stade II) ;
– des érosions sous-chondrales (stade III) ;
– une fusion complète de l’interligne (stade IV).
• Ces quatre stades peuvent coexister et sont surtout rencontrés
au niveau du carpe et du tarse.
• Les radiographies du rachis cervical de profil centrées sur C2-C3
avec clichés dynamiques en flexion et extension permettent de
dépister une fusion des arcs postérieurs avec instabilité sus- et
sous-jacente.
• Les radiographies ne doivent pas être systématiques, mais sont
effectuées en cas de nécessité clinique ou thérapeutique.
Évaluation extra-articulaire -imagerie
• La radiographie de thorax peut mettre en évidence une
cardiomégalie en rapport avec une péricardite ou, plus rarement,
des lésions pulmonaires.
• La tomodensitométrie peut permettre d’exclure une infection en cas
de doute diagnostique.
Examens complémentaires
Biologie de l’ AJI systémique
Il existe un syndrome inflammatoire biologique comportant:
• vitesse de sédimentation accélérée et souvent supérieure à 100 mm à la
première heure
• protéine C réactive augmentée
• fibrinogène augmenté.
Ces deux derniers paramètres ainsi que le complément sérique seraient
des facteurs pronostiques pour certains auteurs.
• Dans les formes très actives de la maladie, on peut constater une
augmentation polyclonale des immunoglobulines.
• anémie chronique, parfois profonde due à une érythropoïèse inefficace.
• hyperleucocytose avec polynucléose neutrophile.
• thrombocytose, parfois très élevée, sans risque de thrombose, qui est due à
l’inflammation chronique et serait corrélée à l’augmentation sérique de l’IL-6.
!! On ne retrouve pas d’auto-anticorps.
!! Il n’y a pas d’association aux antigènes d’histocompatibilité du type HLA.
Critères diagnostiques d’AJI à début systémique
• De nombreux critères ont été proposés et débattus dans la
littérature et l’on retient actuellement les critères de l’ILAR
• Ces critères sont distincts de ceux utilisés dans la maladie de
Still de l’adulte ( tableau suivant )
• Pour porter le diagnostic d’AJI à début systémique il faut
obligatoirement :
– une arthrite évoluant depuis au moins 6 semaines ;
– aucune autre étiologie retrouvée pour expliquer cette
arthrite.
AJI à début systémique ILAR
Maladie de Still de
l’adulte -Yamagushi
Caractéristiques de la
fièvre
Quotidienne
Durée : au moins 2 semaines
**39 °C
Durée : au moins 1 semaine
Atteinte articulaire
Arthrite pendant au moins 6
semaines
**Arthralgies
Atteinte cutanée
*éruption maculeuse fugace
**rash cutané fugace
Atteinte séreuse
*oui
NP ( non précisé)
Adénopathies et/ou
splénomégalie
*oui
oui
Douleurs pharyngées
NP
oui
Hyperleucocytose
NP
** > 10 000/mm3
Élévation des
transaminases
NP
oui
Absence d’auto-Ac
NP
oui
Le diagnostic est posé si
Arthrite + fièvre et au moins un
des critères *
Au moins 5 critères avec au
moins 2 critères majeurs **
Pronostic
Les modalités évolutives de l’AJI systémique
• Différentes évolutions sont observées:
– Formes avec poussée unique durant plusieurs semaines,
évoluant favorablement sans séquelles: 25%, ou avec des
séquelles mineurs: 25%
– Formes récurrentes avec intervalles libres de rémission entre les
poussées.
– Formes avec signes systémiques permanents.
– Rechutes après plusieurs années de rémission.
Les complications de L’AJI systemique
Les principales causes de décès rencontrées dans les
formes systémiques d’AJI sont dominées par le syndrome
d’activation lymphohistiocytaire, les infections et l’amylose
secondaire.
• 1. Le syndrome d’activation lymphohistiocytaire
– Il s’agit d’une complication rare mais grave, engageant le
pronostic vital et nécessitant un traitement urgent.
– Il survient de façon brutale, parfois déclenché par un modification
thérapeutique brutale ou par l’instauration d’un traitement par
AINS (aspirine notamment).
– Par ailleurs, il coexiste souvent une infection virale (EBV, Herpès,
CMV, Adénovirus...) ou une infection à germes intracellulaires
(Mycoplasmes) qui pourrait favoriser la survenue du syndrome
lymphohistiocytaire.
– Parfois, aucune cause n’est retrouvée.
– Ce syndrome associe:
• fièvre,
• hépatosplénomégalie,
• encéphalopathie
• et amélioration paradoxale des arthrites.
– Sur le plan biologique, il existe:
• une pancytopénie,
• une hypofibrinémie,
• une coagulopathie de consommation.
– On observe également:
• une hyponatrémie,
• une hypertriglycéridémie
• et une hyperferritinémie.
– Le myélogramme et la ponction lombaire objectivent souvent
des signes d’hémophagocytose.
Une hospitalisation en urgence s’impose avec élimination du
facteur déclenchant, s’il est identifié.
Instauration de thérapeutiques adaptées (corticothérapie à forte
dose, cyclosporine A...).
2.L’amylose secondaire
Il s’agit d’une complication grave, devenue beaucoup plus rare depuis
l’evolution des nouveaux traitements de fond, qui permettent un bon
contrôle de l’inflammation chronique.
L’amylose n’est d’ailleurs pas seulement l’apanage des formes
systémiques d’AJI et peut compliquer toute pathologie inflammatoire
prolongée.
Elle se manifeste généralement par:
• une protéinurie et un syndrome néphrotique au niveau rénal,
• une diarrhée au niveau digestif
• parfois une hépatosplénomégalie.
Il existe une anémie profonde avec hypergammaglobulinémie et
Protéine C réactive élevée.
Le diagnostic est porté sur la présence de dépôts amyloïdes
(accumulation de la protéine pathologique AA associée à une chaîne
polypeptidi-que) dans les tissus visibles au microscope à lumière
polarisante ou après coloration rouge Congo.
On peut également visualiser la substance amyloïde déposée dans les
tissus par l’intermédiaire d’anticorps radioactifs anti-substance amyloïde.
Les infections et autres iatrogénies
Les traitements immunosuppresseurs sont de grands
pourvoyeurs d’infections qu’il faudra dépister et traiter.
Complications musculosquelettiques
•Le lymphoedème. Très rare, il est probablement la conséquence d’une
obstruction des vaisseaux lymphatiques superficiels, le
plus souvent localisé, aux membres inférieurs.
•Le kyste synovial
Au membre inférieur, il peut s’agir d’un kyste poplité,
qui en cas de rupture peut être confondu avec une thrombophlébite.
Le diagnostic est fait aisément par l’échographie.
Les destructions articulaires
Elles concernent une grande proportion des patients
atteints d’AJI et peuvent toucher toutes les articulations.
Les différents stades de la classification de Steinbroker sont
retrouvés successivement, aboutissant à un stade avancé à
la destruction du cartilage articulaire. Au niveau des
mains, il peut s’agir d’une carpite fusionnante ou d’une
destruction complète du carpe.
Aux genoux, la croissance peut se faire avec des désaxations
épiphysaires et attitudes vicieuses exposant au risque d’arthrose
secondaire.
Aux hanches, on observe des troubles de croissance de la tête
fémorale avec déformation et risque de destruction articulaire.
Le rachis cervical peut être le siège d’une fusion vertébrale
avec ankylose, le plus souvent de niveau C2-C3 et la
survenue d’une instabilité sus- et sous-jacente menaçant
la moelle épinière.
L’ostéoporose
Sa survenue est quasi-constante dans ce contexte,
causée par l’inflammation chronique, le manque d’activité,
la dénutrition et la corticothérapie prolongée.
Elle peut se compliquer de tassements vertébraux et de fractures
osseuses.
Le retard de croissance
Il est la conséquence d’une corticothérapie prolongée, mais aussi
de l’inflammation chronique.
La vitesse de croissance est inversement proportionnelle
à la durée de la corticothérapie; 90 % des enfants
atteints d’AJI de forme systémique ont une taille finale
inférieure à leur taille cible.
II. Les formes oligoarticulaires (OA) de
AJI:
Définition
La forme OA est définie par des arthrites touchant un maximum de 4
articulations dans les 6 premiers mois d’évolution.
Au-delà, elle est dite « persistante» si ce nombre reste strictement
inférieur à cinq articulations ;
Dans le cas contraire, elle est appelée « forme oligo-articulaire
extensive ».
Épidémiologie
Elle touche plus souvent les garçons (9 filles pour 1 garçon).
L’âge de survenue est inférieur à 3 ans dans plus de deux tiers des
cas.
Signes cliniques dans les OA
Une arthrite est définie par le gonflement d’une
articulation, associé à une augmentation de
chaleur locale et une douleur.
Cependant, dans les OA, l’élément douloureux
est souvent fruste, ou inexistant.
S’y associent une limitation de mobilité, voire
une « flexion” spontanée, parfois difficilement
réductible.
Cette atteinte est volontiers asymétrique et prédomine aux membres
inférieurs (figure ).
Elle touche surtout les grosses articulations, en particulier le genou,
puis, par ordre de fréquence décroissant: l’arrière pied (articulations
tibiotarsienne et sous-astragalienne) et le membre supérieur
(coudes, poignets).
Une atteinte des petites articulations des doigts ou des orteils, en
particulier des interphalangiennes proximales (IPP), est très
fréquente. (figure ).
L’atteinte du rachis (cervicalgies, raideur rachidienne) et des
articulations temporomandibulaires (ouverture buccale asymétrique)
est à chercher systématiquement, car elle peut passer inaperçue,
surtout chez les plus jeunes enfants, ou s’il n’existe pas de
retentissement fonctionnel.
Atteinte articulaire dans une OA
(genou gauche).
OA: Atteinte des articulations interphalangiennes proximales (IPP).
Elle touche une ou quelques IPP et n’est jamais diffuse
Les ténosynovites sont presque toujours associées à certaines
atteintes articulaires, comme celles de l’arrière pied.
Elles se manifestent par un comblement des gouttières rétro
malléolaires, un gonflement des gaines des fléchisseurs du pied.
Au niveau des mains, une atteinte des gaines des extenseurs ou
des fléchisseurs est parfois observée
Les signes extra-articulaires sont inconstants à la phase initiale :
une fièvre modérée et transitoire est parfois observée.
Il n’y a pas de signe cutané, ni d’atteinte viscérale.
L’atteinte oculaire represente un élément de gravité. Elle se
manifeste par une uvéite antérieure chronique (iridocyclite), « à oeil
blanc », c’est-à-dire sans signe clinique d’appel. L’uvéite antérieure
est définie par une inflammation du segment antérieur de l’oeil,
associant une réaction cellulaire dans la chambre antérieure (effet
Tyndall à l’examen à la lampe à fente), plus tardivement des
opacités cornéennes (kératite) et des synéchies
iridocristalliniennes.
Elle doit être systématiquement recherchée dès le diagnostic, car
elle évolue insidieusement.
Cette atteinte peut engager le pronostic fonctionnel visuel.
Elle est parfois présente dès l’apparition des arthrites et peut même
les précéder.
Opacités cornéennes et effet Tyndall (uvéite chronique).
OA-Signes biologiques (1)
• Un syndrome inflammatoire non spécifique est fréquemment
observé.
• L’hyperleucocytose est inconstante, mais peut être significative
(supérieure à 15 000/mm3).
• L’élévation de la protéine C-réactive accompagne les poussées,
mais n’est prédictive ni de la sévérité des poussées, ni de la
fréquence de celles-ci.
• Une élévation de la vitesse de sédimentation est parfois observée ;
elle prend un caractère prédictif péjoratif lorsqu’elle est supérieure à
100 mm .
• La présence d’anticorps antinucléaires (AAN), même à taux modéré,
est à rechercher dès le diagnostic. Ces AAN, le plus souvent
d’aspect moucheté, n’ont pas de spécificité anti-ADN ou antiantigène soluble. Leur présence est fortement associée au risque
d’atteinte oculaire .
OA-Signes biologiques (2)
Le facteur rhumatoïde (FR) est exceptionnellement positif
dans les oligoarthrites. Sa présence renvoie aux limites
actuelles de la classification : ces formes oligoarticulaires
FR+ semblent proches des formes à début polyarticulaire
également positives pour le facteur rhumatoïde.
Il n’y a pas d’indication à doser d’autres auto-anticorps
dans ce contexte.
Le typage HLA n’a pas d’intérêt : il n’y pas d’association
significative avec le HLA B27 dans cette pathologie
Imagerie
• Au moment du diagnostic, les radiographies standard sont utiles
pour réaliser un diagnostic différentiel, notamment avec une
infection. Souvent est présent un gonflement des parties molles,
mais aucune lésion structurelle n’est visible à la phase initiale.
• L’échographie n’a d’intérêt, que pour explorer une articulation
profonde (hanche).
• La scintigraphie osseuse n’a pas d’intérêt.
• Les techniques plus sophistiquées (imagerie par résonance
magnétique, tomodensitométrie) peuvent être intéressantes en cas
de doute diagnostique, essentiellement dans le cas d’une atteinte
mono articulaire.
Éléments de diagnostic différentiel (1)
Atteinte monoarticulaire
• Infection
– arthrite septique typique: fièvre,
douleur intense, signes locaux
bruyants
– arthrite décapitée (traitement
antibiotique): signes moins
marqués
– ostéomyélite
– arthrite à Mycobactérie (dont BK):
rare, savoir y penser!!
•
• Trouble de la crase sanguine
- arthropathie révélant une
hémophilie ou autre anomalie de
la coagulation
• Ostéochondroses
• Traumatisme
- anamnèse
- traumatisme direct/indirect
- corps étranger
Dystrophies synoviales
(à l’IRM)
- synovite villonodulaire
- chondromatose
- plica synovialis
- corps étranger
• Synovite transitoire de la
hanche
• Tumeurs synoviales (rares)
– Bénignes (malformation
vasculaire)
– exceptionnellement
malignes
Éléments de diagnostic différentiel (2)
Atteinte oligoarticulaire
• Arthrites satellites d’une infection virale
– courte durée, migratrices
• Arthrites réactionnelles
• Déficit immunitaire
• Maladies inflammatoires systémiques
• Maladies auto-immunes
• Maladies auto-inflammatoires (FMF= fièvre mediterraneene
familiale, TRAPS= Tumor necrosis factor Receptor Periodic
Syndrome, PFAPA=periodic fever, aphthous stomatitis,
pharyngitis, cervical adenitis )
Éléments de diagnostic différentiel dans les OA (3)
Arthralgies sans arthrite
•
Néoplasies
– neuroblastome métastatique
– ostéosarcome
– leucémie aigue!!!
•
Ostéonécrose aseptique
– scaphoïde
– épiphyse fémorale supérieure
•
Ostéome ostéoïde
•
Algoneurodystrophies
•
Douleurs psychogéniques
•
Algopathomimie
Les particularités du traitement dans les OA
La maladie articulaire
Lors d’une première poussée, si l’atteinte articulaire est limitée (une à
deux articulations), la tolérance fonctionnelle satisfaisante et le
syndrome inflammatoire minime ou absent, la prescription d’un antiinflammatoire non stéroïdien (AINS) doit être proposée de principe
(Ibuprofène20 mg/kg/j en 3 prises, Naproxène 20 à 30 mg/kg/j en
2 prises).
Souvent, il s’avère que leur effet est modeste voire inexistant ; si la
situation clinique n’est pas significativement modifiée, ce traitement
peut être suspendu.
Les corticoïdes par voie générale ne sont pas indiqués dans les
OA.
Les injections intra articulaires de corticoïdes sont souvent nécessaires
en cas d’atteinte persistante. ( l’hexacétonide de triamcinolone).
Assez facilement réalisables au niveau d’une grosse
articulation comme le genou, elles sont plus délicates dans une
articulation serrée.
Le traitement dans les OA
La maladie articulaire (suite)
Les traitements de fond ne sont généralement pas nécessaires dans
les formes OA persistantes.
En revanche, dans les formes étendues, lorsque le traitement par AINS
n’est pas suffisant, se discute alors l’indication de traitements de
seconde ligne. Le Méthotrexate est souvent très efficace (im, sc, po;
prise hebdomadaire)
La surveillance comporte un dosage des transaminases et un
hémogramme mensuels durant les trois premiers mois de traitement.
Éventuellement, en cas d’inefficacité ou d’intolérance au méthotrexate,
les biothérapies (médicaments dirigés contre le TNF) peuvent se
discuter
Le traitement dans les OA
Atteinte ophtalmologique
Un traitement local est impératif lorsqu’une uvéite est détectée.
Si l’inflammation progresse sous traitement ou si elle s’étend au vitré
ou à l’uvée postérieure, des injections rétro bulbaires de corticoïdes
peuvent parfois être réalisées.
Dans certains cas, s’impose l’indication d’une corticothérapie par voie
générale, si possible à jour alterné.
Les AINS par voie générale ne sont pas efficaces sur l’atteinte
ophtalmologique!!!
Modalités évolutives des OA
• Les formes oligoarticulaires d’AJI évoluent par poussées, se
manifestant surtout par la récidive des arthrites ou par d’autres
localisations articulaires.
• La fréquence et l’intensité de ces poussées sont variables, y
compris chez un même patient. Il est possible une régression
des poussées en fréquence et en intensité jusqu’à leur
disparition chez le grand enfant ou le jeune adulte.
• Néanmoins, chez un patient sur deux, la pathologie évolue de
façon chronique sur un mode poliarticulaire. L’évolution
globale se fait soit vers une OA persistante (< 5 articulations
atteintes), soit vers une forme extensive (> 4 articulations
atteintes).
• La symptomatologie peut disparaître complètement entre les
poussées, mais les lésions inflammatoires successives
entraînent parfois des limitations fonctionnelles avec réduction
de la mobilité.
Évolution ophtalmologique (1)
L’uvéite est toujours un élément de gravité.
Elle est fréquente, mais souvent insidieuse (uvéite à oeil blanc).
Elle survient chez 35 % des patients ayant une forme oligoarticulaire
après 5 à 10 ans d’évolution.
!!!Elle peut même précéder l’atteinte articulaire dans 10 % des cas.
L’uvéite est parfois rebelle et nécessite un traitement corticoïde local
prolongé et bien adapté. Elle devient souvent symptomatique lorsque
les lésions chroniques sont fixées.
Évolution ophtalmologique (2)
Une baisse d’acuité visuelle peut survenir secondairement à une
opacification cornéenne par dépôts calcaires sur la cornée (kératite en
bandelette) ou une cataracte (inflammatoire ou secondaire à la
Corticothérapie locale prolongée).
Un glaucome peut compliquer les synéchies iridocristalliniennes
(pupille en trèfle) consécutives à l’inflammation chronique.
!!!L’ uvéite peut évoluer indépendamment de l’évolution articulaire.
Elle est plus fréquente dans les formes avec AAN +, qu’elles soient
persistantes ou extensives.
Elle impose une recherche systématique dès le diagnostic, ainsi
qu’une surveillance rapprochée et régulière avec un examen
à la lampe à fente tous les 3 mois.
Synéchies iridocristalliniennes (pupille en trèfle).
Le lupus érythémateux disséminé ou
systémique (LED, LES)
Elements de diagnostic positif
• Le lupus érythémateux disséminé (LED) est une maladie
systémique auto-immune d’étiologie inconnue.
• Il touche essentiellement les femmes à l’âge adulte et est rare chez
l’enfant, puisque seuls 10 à 17 % des cas sont diagnostiqués avant
l’âge de 16 ans .
Critères de classification du lupus érythémateux systémique (LES)
proposés par l’American College of Rheumatology (ACR) en 1982 et
mis à jour par l’ACR en 1997.
1. Rash malaire ;
2. Lupus discoïde ;
3. Photosensibilité ;
4. Ulcérations orales ou nasopharyngées ;
5. Arthrites non érosives touchant au moins 2 articulations périphériques,
caractérisées par une douleur, un gonflement ou un épanchement ;
6. Pleurésie ou péricardite ;
7. Protéinurie persistante > 0,5 g/jour ou cylindrurie ;
8. Convulsions ou psychose (en l’absence de cause médicamenteuse ou
métabolique) ;
9. Atteinte hématologique :anémie hémolytique, leucopénie < 4 000/mm3
constatée à 2 reprises,lymphopénie < 1 500/mm3 , constatée à 2 reprises, ou
thrombopénie < 100 000/mm3 , en l’absence de drogues cytopéniantes ;
10. Titre anormal de facteurs antinucléaires par immunofluorescence (en
l’absence de drogues inductrices) ;
11. Perturbations immunologiques :Titre anormal d’anticorps anti-ADN natif,
anticorps anti-Sm, ou présence d’anticorps antiphospholipides : sérologie
syphilitique dissociée constatée à 2 reprises en 6 mois, ou anticoagulant
circulant de type lupique, ou titre anormal d’anticorps anticardiolipine
en IgG ou IgM.
Quatre critères simultanés ou successifs sont
nécessaires pour classer la maladie comme un lupus
systémique
• L’absence d’anticorps anti-antigènes nucléaires solubles
n’exclut pas le diagnostic de LES.
• !! Consommation du Complément
L’érythème « en loup » ou vespertilio, plus ou moins squameux,
typique par sa localisation, sur les joues et le nez, respectant
relativement les sillons nasogéniens, s’étende souvent sur le front,
les orbites, le cou dans la zone du décolleté.
Le lupus discoïde : plaques bien limitées associant trois lésions
élémentaires :
•érythème parcouru de fines télangiectasies ;
•squames plus ou moins épaisses s’enfonçant en clou dans les
orifices folliculaires ;
•atrophies cicatricielles définitives, souvent multiples et
symétriques.
Érythème malaire « en papillon »
Le traitement utilisé dans la
rhumatologie pédiatrique
La pyramide classique de la thérapie de l’AJI
• Parmi les nombreux traitements utilises dans la
rhumatologique pédiatrique, les médicaments dites
“classiques” sont encore les plus utilises, seules, ou
associés avec les nouvelles molécules.
• Il semble que, au moins dans les formes sévères de
collagénose, il faut utiliser le nouvelles molécules, avec
une forte action anti cytokines, ou contre les
lymphocytes B ou T.
• Le concept selon lequel les nouveaux médicaments
servent seulement comme une deuxième intention
thérapeutique, est en cours de modification.
Les traitements classiques et récents utilises dans
la rhumatologie pédiatrique: indications,limites et
problèmes
Médicament
Indication actuelle
Limites et problèmes
Antiinflammatoires
•Acid acetil
salicilique
Forte dose: M. Kawasaki + Étape
Problèmes de
initiale du traitement de l’ AJI chez tolérance
le petit enfant
Petite dose: Prévention des
thromboses (Sdr.
antiphospholipidique)
•AINS
-Dans les AJI, seules,ou associes
a des autres médicaments.
!! Doses (Ex. Naproxene ou
Ibuprophene entre 30 mg/kg/j1,1-1,5g en 2-3 prises);
-Vascularite peu sévère;
-Douleurs inflammatoires.
Efficacité souvent
insuffisante
Peu des formes
pharmaceutiques
adaptées pour le bas
age
Médicament
Utilisation
Limites et
problèmes
•Sélectives anti-Cox-2 En cours d’évaluation ( en cas Cardiotoxicité pour
de gastrotoxicité des AINS
certains patients,
(cycloxigenase 2)
classiques?)
études seulement chez
les adultes
•Corticoïdes (y
compris le
Solumedrol i.v. !)
-AJI systémiques avec
atteinte viscérale
-+ Les polyarthrites très
douloureuses
-Atteinte oculaire
-Vascularités et maladies
autoimmunes
(Dermatomyosite et LED)
Toxicité, en fonction de
la dose
Efficacité inconstante
(Forme systémique
AJI, certains LED)
Médicament
Utilisation
Limites et
problèmes
•Methotrexate (prise
hebdomadaire, 0,2-1
mg/kg (maximum 30-40
mg) per os, s.c., plus
rarement i.m.
•AJI
•Dermatomyosite
Peu efficace dans
certaines formes de
AJI (surtout
systémique).
Parfois mal tolère.
•Cyclosporine
-Certaines AJI
-Syndrome d’activation
macrophagique,
-Dermatomyosite etc.
Efficacité inconstante
•Hydroxychloroquine
-Lupus, surtout les formes Efficacité limitée,
cutanées
toxicité rétinienne
(rare)
•Azathioprine (Imuran)
-Diverses maladies
autoimmunes
Immunosuppresseurs
classiques
Effet limité, et obtenu
après plusieurs mois
Médicament
Utilisation
Limites et problèmes
•Leflunomide
•AJI poliarticulaire
Efficacité variable,
Tératogène
•Mycophenolate
mophetil (Cell Cep)t
•AJI poliarticulaire
•Maladies autoimmunes
(surtout LED avec atteinte
rénale)
Efficacité variable,
Tératogène.
Intolérance digestive,
Infections.
Immunosuppresseurs
”nouveaux”
Anti-citokines
•Anti-TNF alpha
(Etanercept,Infliximab et
Adalimumab = AC anti-TNF
alpha)
•Etanercept (Enbrel)
Utilisation
Limites
Infectons, surtout réactivation
de la TBC !
•AJI poliarticulaire
Efficacité limitée dans les
formes systémiques.
•Infliximab (Remicade) (Ac
chimerique humain-murin)
•M. Crohn
•AJI poliarticulair
•Uvéite granulomateuse
Idem, parfois développement
des allo-ACS contre “la
composante” murine, donc il
va être associé avec
Azathioprine ou Mtx
•Adalimumab (Humira) (Ac
humanisé)
•Essais thérapeutiques
dans l’AJI poliarticulaires
Expérience pédiatrique
limitée, probablement peu
efficace dans l’ AJI
systémique
•Anakinra
•CINCA (syndrome
chronique inflammatoire,
neurologique, cutané et
articulaire)
•AJI systémique
Injections sous cutanés, tous
les jours,douloureuses
•MRA (Ac anti-IL-6R)
• AJI systémique
Expérience pédiatrique limitée
Médicament
Utilisation
Limites et
problèmes
Anti-lymfocite B
ou anti-mollecule
de costimulation
des LyT:
•Rituximab
(Mabthera)
(anti-CD20)
•Certaines maladies autoParfois déplétion
immunes (Anémie
prolongée en Ly B et
hémolytique, LED avec atteinte immunoglobulines
rénale)
•Abatacept (CTLA-4
Ig) (Orencia)empêche la
costimulation des
LyT
•Des essais internationaux
dans l’AJI
•Efficacité dans certains
maladies auto immunes
Le mi-temps est très
prolonge(risque
infectieux ?)
Les principaux effets indésirables des
médicaments utilisés dans le traitement de l’AJI
Le médicament
Effets indésirables fréquents
Effets indésirables rares, mais
graves
•Aspirine
-Tendance de hémorragie
-Gastralgies
-Nausées
-Acouphènes
-Hypoacousie
-Vertige, Hyperpnée
(le deux derniers effets
dépendants de la dose)
Hémorragie sévère
Allergie
Nécrose tubulaire rénale
Hépatite
Syndrome de Reye
Activation macrophagique:
–Fièvre
–Adénopathie
–Hepato- splénomégalie
–Hiperferritinemie majeure
–Hiper triglyceridemie
–Cytopénie
–Fibrinogenopénie
–Transaminases élevées
Le traitement Effets indesirables
frequents
Effets indesirables
rares, mais graves
•Autre AINS
-Tendance de hémorragie
-Troubles digestives
(Gastralgies, nausée,
dyspepsie, diarrhée)
Hémorragie sévère
Allergie
Hépatite
Toxicité rénale
Activation macrophagique
Photosensibilité (Naproxene)
•Corticoïdes
-Prise de poids (jusqu’au
syndrome Cushing)
-Irritabilité
-Vergetures
-Arrêt de la croissance
staturale (!)
-Deminéralisation osseuse
HTA sévère
Infection grave
Nécrose aseptique osseuse
Fracture
Glaucome
Psychose
•Immunosuppresse
urs
-Cytopénie
-Infections virales
(Herpes etc.)
-Aphtes
-Nausées
-Élévation des
transaminases
(Methotrexate)
-Hyperpilosité et
Hyperplasie des gencives
(Cyclosporine)
Infection sévère
Aplasie médullaire
Alopécie
Néoplasie
Activation macrophagique
HTA sévère et Insuffisance
rénale (Cyclosporine)
Hépatite sévère
(Methotrexate)
•D-Penicillamine
-Prurit, érythème
-Ulcérations buccales
-Hyper éosinophilie
-Neutropénie
-Thrombopénie
-Élévation des facteurs
anti-nucléaires
-Protéinurie modérée
Syndrome Lyell
Aplasie médullaire
Pneumopathie interstitielle
Bronchiolite oblitérante
Hépatite
Auto-immunité grave
Syndrome néphrotique
Activation macrophagique
•Hydroxychloroquine
-Rash
-Hyperpigmentation des
ongles et des
muqueuses
-Prurit
-Nausées
-Céphalee
-Vertige
-Acouphènes
Cytopénie
Anémie hémolytique (déficit
en G6PD)
Souffrance neuromusculaire
Rétinopathie
La maladie de Kawasaki
• La maladie de Kawasaki est une vascularité fébrile aiguë multi
systémique qui affecte les vaisseaux de moyen et petit calibre,
atteignant avec prédilection le jeune enfant et le nourrisson.
• Elle a été décrite pour la première fois au Japon en 1967 par
Tomisaku Kawasaki, à propos d’une série de 50 enfants atteints
d’un « nouveau syndrome » : le syndrome« adéno-cutanéomuqueux aigu fébrile »
Sa gravité est liée au fait qu’un pourcentage non négligeable des
patients non traités (25 à 30 %) ont des séquelles
cardiovasculaires, notamment des anévrismes coronaires, qui
peuvent être mortels.
En l’absence de marqueurs biologiques spécifi ques, le
diagnostic de maladie de Kawasaki reste clinique.
Il repose sur les critères proposés par le Mucocutaneous
Lymph Node Syndrome Research Commitee et validés
par le Center for Disease Control (CDC) regroupant les
critères majeurs décrits initialement par Kawasaki et
actualisés par l’American Heart Association
Épidémiologie
• La maladie de Kawasaki est la première cause de maladie
cardiaque acquise dans l’enfance dans les pays industrialisés
(dans les pays en voie de développement, la première cause
reste le rhumatisme articulaire aigu).
•
C’est la vascularite la plus fréquente en pédiatrie, après le
purpura rhumatoïde.
• Même si cette maladie a été rapportée dans le monde entier, elle
est beaucoup plus fréquente dans les populations asiatiques, en
particulier au Japon.
• Elle est plus fréquente chez les garçons, avec un rapport garçon/
fille de 1,5.
• On observe une périodicité saisonnière, et des épidémies ont été
rapportées.
La maladie de Kawasaki débute de manière aiguë avec une fièvre prolongée
inexpliquée, supérieure à 38 °C, qui persiste au moins 5 jours et ne répond
pas aux antipyrétiques ni aux antibiotiques.
Elle dure1 à 2 semaines chez les patients non traités, mais se résout
généralement rapidement, avec l’administration d’acide acétylsalicylique par
voie orale et d’immunoglobulines par voie intraveineuse.
Parallèlement à la fièvre, il existe 5 autres critères, le diagnostic de maladie
de Kawasaki pouvant être retenu si la fièvre est associée à au moins 4 de
ces 5 critères.
1.L’éruption cutanée est dans la majorité des cas polymorphe, non spécifique,
diffuse et maculopapulaire. Le siège constitue une localisation caractéristique:
lésions évocatrices souvent maculo-papulaires et diffuses, atteignant
volontiers le tronc, les paumes et les plantes,et au niveau du siège, dont la
desquamation peut être précoce dès le 5e jour
2.La conjonctivite apparaît avec la fièvre, est bilatérale (indolore et non
purulente). L’atteinte de la conjonctive bulbaire y est plus importante
que l’atteinte palpébrale. L’examen à la lampe à fente montre parfois une uvéite
antérieure.
3.Les atteintes oropharyngées comprennent: une sécheresse, des fissures et
parfois des saignements, une chéilite, érythème diffus de la muqueuse
pharyngée, érythème des lèvres. La langue est framboisée, avec des papilles
saillantes et un énanthème.
4.Les adénopathies cervicales sont souvent antérieures, avec un diamètre
supérieur à 1,5 cm, avec ou sans érythème.
5.Les atteintes des pieds et des mains comportent un érythème des paumes ou
des plantes ainsi qu’un oedème. En phase subaiguë (3e semaine), on
observe une desquamation péri unguéale et des lignes transversales de Beau.
A ces critères diagnostiques majeurs, il conviendrait d’ajouter deux
signes fréquemment associés :
• l’hyper irritabilité chez un enfant devenu difficilement examinable
• l’érythème et l’induration de la cicatrice de vaccination par le BCGsont actuellement considérées au Japon comme un signe précoce
et très spécifique de la maladie.
M. Kawasaki: atteinte
oropharyngée
Il est caractéristique, même si cela ne fait pas partie des critères
diagnostiques, que les enfants atteints de la maladie de
Kawasaki soient extrêmement irritables, et aient un mauvais état
général ; cela peut être lié à une méningite aseptique.
D’autres manifestations cliniques peuvent être attribuées à
la maladie de Kawasaki, mais ne sont pas incluses dans les critères
classiques :
•arthrite et arthralgies,
•douleurs abdominales,
•cholécystite alithiasique,
•urétrite abactérienne.
Les complications cardiaques surviennent chez 25 à 30 %
des patients non traités.
La complication la plus importante est représentée par des
anévrismes coronaires, qui surviennent habituellement
entre 10 et 30 jours après le début de la maladie.
Il existe des critères échographiques qui en permettent le diagnostic
et la surveillance. Tous les patients atteints d’une maladie de
Kawasaki, typique ou suspectée, doivent faire l’objet d’une
surveillance régulière par électrocardiogramme (ECG) et
échocardiographie
Les patients ayant eu une maladie de Kawasaki à l’âge pédiatrique
peuvent être atteints d’une artério et/ ou athérosclérose précoce et
de calcifications des artères coronaires à l’âge adulte. Il est aussi
possible que certains infarctus du myocarde soient liés à une
histoire ancienne de maladie de Kawasaki.
On peut distinguer 3 phases cliniques de la maladie:
— la phase aiguë, fébrile, d’une durée de 1 à 2 semaines, caractérisée
par la fièvre et les critères classiques ;
— la phase subaiguë, où, la fièvre, l’éruption cutanée et les
adénopathies cervicales disparaissent, alors qu’une irritabilité et
une conjonctivite peuvent persister;
— la phase tardive, après disparition des signes cliniques, qui
dure jusqu’à la normalisation des paramètres biologiques de
l’inflammation (parfois jusqu’à plus de 6 à 8 semaines après le début
de la maladie).
Le traitement de la maladie de Kawasaki
Le traitement doit être le plus précoce possible:
• Acide acétylsalicylique(50-80 mg/kg/j lors de la phase aiguë, puis 35 mg/kg/j) et
• l’administration d’immunoglobulines par voie intraveineuse (2 g/kg
en une seule dose)- doit être précoce, dans la mesure du possible
au cours de la première semaine de la maladie
La réponse à ce traitement est généralement très bonne, l’apyrexie
étant obtenue en quelques heures. Il a été démontré que la prévalence
d’anomalies coronariennes dépend de la dose d’immunoglobulines et
non pas de la dose d’aspirine.
Le traitement par immunoglobulines par voie intraveineuse permet de
réduire la fréquence des anévrismes coronaires à moins de 5 %.
En cas d’échec après perfusion d’immunoglobulines, défini comme la
persistance ou la récidive de la fièvre 36 heures après la fin de la
perfusion, on peut procéder à un deuxième et même à un troisième
cycle thérapeutique.
Les corticoïdes ont longtemps été contre-indiqués dans la maladie
de Kawasaki, mais des preuves récentes montrent que la
corticothérapie peut être aujourd’hui conseillée en cas d’échec
initial des Immunoglobulines.
L’acide acétylsalicylique est administré à dose anti-inflammatoire
pendant la phase aiguë et à dose antiplaquettaire en phase
subaiguë.
En l’absence de complications cardiaques, une faible dose est
maintenue jusqu’à la normalisation de la vitesse de sédimentation
et de la numération plaquettaire.
Chez les enfants ayant des anomalies des artères coronaires, le
traitement est continué jusqu’à la régression complète des
anévrismes, et pour toute la vie si ces anévrismes persistent.
En cas d’anévrisme géant, il y a parfois nécessité d’une
anticoagulation par une antivitamine K ou par héparine et, dans des
cas sélectionnés, d’une intervention chirurgicale.
Le rhumatisme articulaire aigu
(RAA)
• Le rhumatisme articulaire aigu (RAA), ou maladie de Bouillaud,
est une complication inflammatoire retardée des infections des
voies aériennes supérieures par le Streptocoque beta
hémolytique du groupe A
• Le R.A.A. est une affection auto-immune et on considère que
les principales cibles, articulaires et cardiaques, résultent
d’une analogie de structure entre le streptocoque bêta
hémolytique du groupe A et ces tissus. Le type de la protéine M
du streptocoque joue un rôle important dans le déterminisme
des réactions.
• Le R.A.A. survient généralement entre 5 et 10 ans, avec un pic à
6-8 ans. Il est exceptionnel en dessous de 3 ans.
Les critères de Jones
• Ils ont été décrit par Jones en 1944 et
révisés périodiquement (la dernière
révision datant de 1992).
• Critères majeurs:
– 1. Arthrite: tuméfaction rouge et chaude, douleur à maximum
péri-articulaire au niveau des régions d'insertion ligamentaire et
tendineuse, permettant théoriquement une mobilisation
passive. Elle siège avant tout sur les grosses articulations des
membres, genoux, tibio-tarsiennes, coudes et poignets. Cette
arthrite rhumatismale est typique par ses caractères évolutifs :
• la mobilité capricieuse et irrégulière (plusieurs articulations
sont touchées en même temps, l'une se libérant, tandis
qu'une autre est touchée et chaque atteinte dure 3 à 8 jours).
• La guérison sans séquelle et la remarquable action des
salicylés.
– 2. Cardite L'échocardiographie est plus sensible que
l'auscultation cardiaque : 50 % de cardites diagnostiquées par
l'auscultation contre 70 % avec l'apport de l'échographie). Elle
règle le pronostic de la maladie, soit dans l'immédiat par
l'atteinte isolée ou simultanée des tuniques du coeur, soit à
l'avenir du fait de séquelles définitives, graves.
• Critères majeurs (suite):
– 3. Chorée de Sydenham : mouvements incohérents,
involontaires, rapides, brefs, non rythmés de la tête et des
extrémités, disparaissant au repos
– 4. Érythème marginé : L'érythème marginé en plaques discoïdes
est fait de macules rosées, arrondies ou ovulaires, de 1 à 3 cm
de diamètre, de coloration plus pâle au centre, siégeant sur le
tronc et la racine des membres. L'érythème est migrateur,
transitoire. Il reste exceptionnel.
– 5. Les nodules sous-cutanés : Sont des éléments souscutanés, fermes, de 0,1 à 1 cm de diamètre, n'adhérant pas, et
siégeant à la face d'extension des coudes, des genoux et des
poignets, sur la région occipitale et au niveau des apophyses
épineuses dorsolombaires. Ils restent exceptionnels,
appartenant aux formes « historiques ».
• Critères mineurs :
– 1. arthralgies : Les signes articulaires sont classiquement
fugaces, migrateurs, touchant les articulations des membres,
mais des formes atypiques peuvent se voir (inter
phalangiennes, tarse…)
– 2. (antécédent de RAA -ce critère a disparu lors de la révision de
1992).
– 3. syndrome inflammatoire (NFS, Vitesse de sédimentation
supérieure à 50 mm à la première heure typiquement , mais
parfois moins si vu tard, hyperfibrinémie, CRP augmentée,
hyper alpha 2 globuline)
– 4. troubles de la conduction cardiaque
– 5. fièvre
• Le diagnostic est posé s'il existe, au minimum, 2 critères
majeurs, ou 1 majeur et 2 mineurs associés à une
preuve d'une infection streptococcique récente et à un
syndrome inflammatoire.
• La présence de 3 signes mineurs sans signes majeurs
est appelée syndrome post streptococcique mineur. Le
consensus actuel devant ce syndrome est de le
considérer et de le traiter comme un RAA à part entière.
La preuve d'infection streptococcique récente
est faite par:
• La notion d’angine ou pharyngite récente.
• le prélèvement pharyngé est rarement positif au stade
rhumatismal.
• élévation des anticorps antistreptococciques : ASLO et
antistreptodornases. L'interprétation est délicate sur un seul
résultat.
• Il reste actuellement admis par tous que le syndrome
inflammatoire est une condition essentielle du diagnostic.
– La vitesse de sédimentation est accélérée.
– La CRP, le fibrinogène et les gammaglobulines sont élevées.
– L'hémogramme montre une anémie modérée et une
hyperleucocytose (10 à 15 000 Gl Blanches) avec
polynucléose neutrophile.
• L’absence de syndrome inflammatoire, si nécessaire vérifiée
sur plusieurs jours, élimine le diagnostic.
L'érythème marginé
Traitement curatif de la “crise” du RAA
•
Le repos au lit est indispensable et le lever est autorisé
progressivement à partir de 3 semaines. En cas d'atteinte cardiaque, il
est strict et maintenu pendant 3 mois.
• - Les antibiotiques : la Pénicilline est l’antibiotique de choix contre le
streptocoque. Elle est donnée à forte dose les 10 premiers jours en
injection, à la dose de 1 à 2 millions U/24 heures. Elle est poursuivie
ensuite pour empêcher les rechutes et les récidives.
• - Les anti-inflammatoires: la corticothérapie est prescrite à la
posologie de 2 à 2,5 mg/kg/24 heures pendant 4 semaines : si
l'examen clinique et la vitesse de sédimentation sont redevenus
normaux depuis au moins une semaine, la posologie est lentement
diminuée ; cette diminution s'étale sur 2 semaines.
• Pour diminuer le risque de rebond à l'arrêt de la corticothérapie, on
propose un relai à l'Aspirine ,commencé deux semaines avant, et
poursuivi deux semaines après l'arrêt de la corticothérapie. A ce stade
du traitement, la surveillance ne doit pas être relâchée pour dépister
une nouvelle poussée éventuelle.
• - A côté de ce traitement de toutes les formes, on peut être amené à
traiter une éventuelle défaillance cardiaque initiale.
Traitement prophylactique
Prophylaxie anti-microbienne continue. Elle consiste en l'administration
continue de Pénicilline Retard , toutes les 2 ou 3 semaines en IM (600 000 U
chez l'enfant et 1 200 000 U chez l'adolescent). Elle peut être remplacée par
des prises orales quotidiennes de Pénicilline V, à condition d'être assuré de
la prise régulière. Ce traitement doit être poursuivi au moins pendant 5 ans,
et de toute façon couvrir la période pubertaire. En cas d'intolérance vraie à
la Pénicilline, on aura recours à un macrolide (Clarithromycine,
Azithromycyne, Erythromycine)
L’eradication des foyers infectieux streptococciques comporte
l'amygdalectomie, si les amygdales sont infectées ou en cas d'angines
fréquentes, les soins dentaires et le traitement des sinusites.
En cas de persistance de streptocoque hémolytique dans la gorge, il faut
rechercher dans l'entourage.
La prévention de la première attaque constitue en fait la véritable
prophylaxie du R.A.A. Elle consiste à traiter systématiquement toutes les
angines et les pharyngites A Streptocoque B hémolytique de group A de
l'enfant de plus de 3 ans par la Pénicilline orale pendant 10 jours.
Téléchargement