InvitaƟon à la soutenance publique de thèse
Pour l’obtenƟon du grade de Docteur en Histoire, art et archéologie
Madame Thérèse HEBBELINCK
L'E¦½®Ý ã«Ê½®Øç ã ½' « ÄÝ®¦ÄÃÄã ½'Ýã®Ã »
D®ÝÊçÙÝ ÝçÙ ½ ¹ç³Ýà ã Ù½ã®ÊÄÝ ò ½Ý ¹ç®¥Ý
Ä B½¦®Øç ã Ä FÙÄ 1965 2000
En quelques décennies, l’enseignement officiel de l’Église catholique à l’égard du
judaïsme est passé d’un « enseignement du mépris » – pour reprendre l’expression de
l’historien français Jules Isaac – à un « enseignement de l’esme ». Le point de départ
de cee mutaon est venu de Rome où la déclaraon Nostra Aetate n° 4 sur les
relaons entre l’Église et le monde juif de 1965 marqua un tournant. En présentant
sous un jour neuf et posif le judaïsme, le concile inaugura officiellement le
changement de perspecve dans les relaons entre les membres des deux religions.
Mais de nouvelles relaons ne peuvent pas s’établir durablement sur l’oubli ou sur
l’omission du passé. Il fallut plusieurs décennies pour que l’Église accepte de regarder
en face son passé avec les juifs, pour qu’elle remee en queson son enseignement
tradionnel développé dans la théologie de la substuon et pour qu’elle en demande
pardon. Cee atude de contrion fut exprimée concrètement par la présence du
pape Jean‐Paul II au Kotel à Jérusalem en mars 2000. Les années 1965 à 2000 forment
un tournant majeur dans l’histoire des relaons entre l’Église et le monde juif. Elles se
caractérisèrent à la fois par de très grandes avancées, par des gestes hautement
symboliques mais aussi par des moments difficiles dont le plus important fut celui de
l’affaire du carmel d’Auschwitz, affaire qui constua la plus grave crise connue dans les
relaons depuis la Shoah.
Dans notre thèse, nous avons étudié les étapes clés des relaons entre les juifs et les
catholiques au départ de deux réalités : belge et française. Notre objecf fut de voir si
le discours ecclésial à l’égard des juifs évolua vers un « enseignement de l’esme » dans
ces deux pays. Pour ce faire, nous nous sommes parculièrement penchée sur le travail
mené par les commissions ecclésiales mises en place au lendemain du concile pour
favoriser les relaons avec les juifs : la Commission naonale pour les relaons avec le
judaïsme (CNCJ) en Belgique et le Comité épiscopal pour les relaons avec les juifs
(CERJ) en France. Nous nous sommes intéressée tant aux documents qu’ils publièrent
qu’aux iniaves qu’ils menèrent en vue de conscienser les chréens à l’esme des
juifs. Par ailleurs, notre étude ne fut pas déconnectée de la réflexion romaine, ni de
l’évoluon sociétale. La conclusion de notre recherche a mis en évidence la présence
bien réelle d’un « enseignement de l’esme » de l’Église à l’égard des juifs en Belgique
et en France mais elle a aussi montré combien ce nouveau discours peine à pénétrer les
mentalités chréennes.
lundi 29 avril 2013 à 14h30
à la Salle du Conseil
Collège Erasme
Place Blaise Pascal 1
1348 Louvain‐la‐Neuve
Membres du jury :
Jean‐Marie YANTE (UCL), Président
Jean‐Pierre DELVILLE (UCL), Promoteur
Michel DUMOULIN (UCL), Co‐promoteur
Vincent DUJARDIN (UCL)
Jean‐Dominique DURAND (Lyon)
Jean‐Philippe SCHREIBER (ULB)
Secteur des sciences humaines
FACULTÉ DE PHILOSOPHIE, ARTS ET LETTRES