Dans tout ce chapitre, Kvaut Rou C.
1 Préliminaires
1.1 Retour sur les projections et symétries
Quelques rappels :
– Si E1⊕E2=E, alors la projection usur E1parallèlement à E2est un endomorphisme de Equi
vérifie u◦u=u, avec de plus Ker (u−IdE) = E1, et Ker (u) = E2.
– Réciproquement, si v∈ L(E)vérifie v◦v=v, alors F1:= Ker (v−IdE)et F2:= Ker (v)sont
supplémentaires, et vest la projection sur F1parallèlement à F2.
Une traduction matricielle du fait que Ker (v−IdE)et Ker (v)soient supplémentaires est : si on concatène
des bases de ces deux sous-espaces, on trouve une base de l’espace ambiant, dans laquelle la matrice de
vest Diag(1, ..., 1,0, ..., 0) =
1
...(0)
1
0
(0) ...
0
=
Ir
.
.
.0
· · · · · · ·
0.
.
.0
(écriture par blocs).
Une autre famille d’applications vérifie ce type de propriétés :
– Si E1⊕E2=E, alors la symétrie upar rapport à E1parallèlement à (dans la direction) E2est un
endomorphisme de Equi vérifie u◦u=IdE, avec Ker (u−IdE) = E1, et Ker (u+IdE) = E2.
– Réciproquement, si v∈ L(E)vérifie v◦v=IdE, alors F1:= Ker (v−IdE)et F2:= Ker (v+IdE)
sont supplémentaires, et vest la symétrie par rapport à F1parallèlement à F2.
Une traduction matricielle du fait que Ker (v−IdE)et Ker (v+IdE)soient supplémentaires est : si on
concatène des bases de ces deux sous-espaces, on trouve une base de l’espace ambiant, dans laquelle la
matrice de vest Diag(1, ..., 1,−1, ..., −1) =
Ip
.
.
.0
· · · · · · ·
0.
.
.−In−p
.
Exercice 1 Soit u∈ L(E)vérifiant u2−(a+b)u+abIdE= 0. Montrer que Ker (u−aIdE)et Ker (u−
bIdE)sont supplémentaires. Donner la matrice de udans une base adaptée.
Exercice 2 Soient Eun espace euclidien de dimension 2, et uune rotation (non triviale). Montrer
qu’il n’existe pas de base dans laquelle la matrice de usoit diagonale.
Exercice 3 Soient Eun espace euclidien de dimension 3, et −→
x0∈Enon nul. On définit u∈ L(E)
par la relation u(−→
y) = −→
x0∧−→
y. Montrer qu’il n’existe pas de base dans laquelle la matrice de usoit
diagonale.
1.2 Objectifs
Diagonaliser un endomorphisme consiste, quand c’est possible, à trouver une base dans laquelle sa
matrice est diagonale.
Définition 1 —Diagonalisabilité
En dimension finie, un endomorphisme de Eest dit diagonalisable lorsqu’il existe une base
de Edans laquelle sa matrice est diagonale.
Remarque 1 Cela est équivalent au fait qu’il existe des sous-espaces V1, ..., Vktels que E=V1⊕· · ·⊕Vk,
avec u|Viqui est une homothétie x7→ λixpour tout i∈[[1, k]]. On a alors u=
k
X
i=1
λipi, avec pila
projection sur Viselon la décomposition précédente. C’est d’ailleurs ainsi qu’on définit la diagonalisabilité
en dimension infinie.
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