Pneumocystose (Source : vulgaris médical) La pneumonie à Pneumocystis carinii, appelée également pneumocystose, PCP est une atteinte pulmonaire grave qui s'observe essentiellement chez les patients présentant des troubles de l'immunité acquise et d'immunodépression c'est-à-dire ne se défendant pas suffisamment contre les agressions infectieuses provenant comme cela survient entre autres au cours du sida. Généralités La pneumonie est une affection des poumons due à un virus ou à une bactérie, et dont il existe plusieurs formes La pneumocystose est une infection pulmonaire très rare dont le responsable est un protozoaire appelé Pneumocystis Carinii. Les parasites unicellulaires (appelés également protozoaires) possèdent une extension du cytoplasme (liquide principal de la cellule dans lequel baignent le noyau et les éléments constituant cette cellule) capable de constituer ce que l’on appelle des pseudopodes (ressemblant à des pieds) pour se déplacer. Elle se caractérise par une insuffisance respiratoire accompagnée de fièvre. Le diagnostic est fait par la radiographie qui montre des modifications des tissus au niveau des hiles pulmonaire (zone d’entrée des vaisseaux et des nerfs dans les poumons). Physiopathologie L'agent pathogène c'est-à-dire le germe responsable est Pneumocystis carinii. Il s'agit d'un germe qui est proche des champignons et qui affectent un grand nombre d'animaux domestiques et sauvages. Ce germe devient pathogène c'est-à-dire dangereux pour l'homme et donc susceptible d'entraîner des maladies quand justement la personne présente des problèmes de défense immunitaire. C'est ce qui arrive au cours du sida, maladie au cours de laquelle la pneumonie s'observe dans 90 % des cas quand il n'y a pas eu de prévention ou bien quand le nombre de lymphocytes CD4 diminue au-dessous de 200 par microlitre. Cette pathologie s'observe également au cours de certaines maladies du sang (hémopathies) s'accompagnant de cancer et chez les patients traités par un médicament immunosuppresseur, des corticoïdes en grande quantité et sur une grande période ou par une chimiothérapie anticancéreuse. La maladie est également susceptible de concerner les prématurés si ceux-ci souffrent de malnutrition. Les pneumocystoses, contrairement à ce que l'on pourrait croire, sont rares en Afrique alors que le sida y est particulièrement fréquent. Environ 80 % de la population a un jour ou l'autre été confronté à ce germe. Bien entendu tous n'ont pas fait, n'ont pas déclaré la maladie. Mais la présence d'anticorps dirigés contre Pneumocystis carinii témoigne qu'ils ont été un jour ou l'autre exposé à ce germe. Après une période d'incubation qui dure environ 21 jours à deux mois, l'infection commence par une atteinte pulmonaire grave s'accompagnant d'une difficulté respiratoire très importante à type de pneumonie grave. Le patient a une toux sèche puis apparaît une fièvre et une cyanose. Cette coloration bleuâtre des téguments est le résultat d'un bloc alvéolocapillaire c'est-à-dire de la diminution voire d'une abolition du passage de l'oxygénation au niveau des minuscules vaisseaux de la peau et des téguments. La température est quelquefois absente ou alors très peu élevée. Si, dès ce moment-là, le patient ne reçoit pas un traitement, la maladie va évoluer vers une atteinte de l'appareil respiratoire à type d'insuffisance respiratoire aiguë. Les complications peuvent survenir à ce moment-là et entraîner la mort du patient. D'autres symptômes peuvent survenir, il s'agit de l'apparition de ganglions lymphatiques anormalement volumineux, d'une atteinte hépatique (du foie) de la moelle osseuse ou de la rate. Quant un patient présente le sida, le début de la maladie n'est pas net, ce qui parfois entraîne la mise en évidence du diagnostic avec retard. Plus rarement certains patients présentent également une atteinte de la rétine et de la peau. Mais au final ce sont essentiellement les patients souffrant du sida chez lesquels le diagnostic de pneumocystoses à Pneumocystis carinii est posé. Grâce à la microscopie électronique il est possible de mettre en évidence le germe responsable. On le trouvera dans les expectorations (crachats) ou dans le matériel que l'on a pu récupérer grâce à l'endoscopie c'est-à-dire à la visualisation directe de l'intérieur de l'appareil respiratoire. Le lavage bronchoalvéolaire, surtout, permet de poser le diagnostic. Il consiste à faire pénétrer à l'intérieur un liquide puis à le respirer et à l'analyser. Il montre également la présence de Pneumocystis carinii . Les spécialistes en biologie utilisent la coloration argentique ou l'immunofluorescence permettant de détecter des kystes grâce aux anticorps monoclonaux. Ces kystes ont une dimension allant de 5 à 9 µ de diamètre et sont généralement regroupés en ce que les spécialistes appellent des nids d'abeilles.