Act. Méd. Int. - Neurologie (2) n° 5, mai 2001
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Vertiges
Migraine basilaire : le vertige fait par-
tie d’une riche aura comportant dysarthrie,
acouphènes, hypoacousie, diplopie, ataxie,
paresthésies, parésie, hypovigilance (au
moins 2 parmi ces symptômes dans la
classification de l’IHS).
Vertige paroxystique bénin de l’en-
fance : crises de vertige rotatoire, avec
souvent nystagmus et vomissements,
sans perte d’audition ni trouble de la
conscience. L’IHS ne l’intègre pas dans
les migraines mais en fait un syndrome
périodique précurseur possible ou asso-
cié à la migraine. Effectivement, 24 %
des enfants atteints développeront ulté-
rieurement des migraines typiques.
Équivalents visuels sans céphalée
Scotome scintillant : la céphalée est
occasionnellement absente ; il est rare
qu’elle ne soit jamais présente.
Métamorphopsies et syndrome
d’Alice au pays des merveilles : les trou-
bles d’appréciation des tailles et des dis-
tances, les modifications des formes, et
surtout les illusions corporelles ne sont pas
des symptômes répertoriés explicitement
dans l’IHS, même s’ils sont classiques.
Cécité corticale : elle est exceptionnel-
le sans céphalée dans la migraine non
compliquée.
Cécité monoculaire : la migraine réti-
nienne, répertoriée par l’IHS, est bien dif-
ficile à affirmer. La nature migraineuse ne
peut être totalement certaine s’il manque
la céphalée.
Troubles cognitifs
Ictus amnésique : sa relation avec la
migraine est suspectée.
Migraine stuporeuse : l’état stuporeux
peut durer de 20 minutes à plusieurs heu-
res. Des antécédents familiaux de migrai-
ne sont fréquemment retrouvés. Elle peut
s’intégrer dans le cadre d’une migraine
basilaire ou émailler l’évolution d’une
migraine hémiplégique familiale.
Migraine confusionnelle : elle n’est pas
spécifiquement répertoriée par l’IHS.
Pourtant, elle pourrait concerner 3 à 5 %
des cas selon les études et survient essen-
tiellement chez l’enfant. La crise débute par
une agitation et une désorientation. La
céphalée est inconstante. L’épisode a une
durée qui varie de 10 minutes à plusieurs
heures ; il se termine par un sommeil lourd
et réparateur. L’imagerie cérébrale est
indispensable lors du premier accès pour
éliminer une hémorragie méningée, et l’é-
tude du LCR l’est parfois pour écarter une
méningo-encéphalite. L’EEG est utile pour
la différencier d’un état de mal épileptique.
Syndromes abdominaux paroxystiques
de l’enfant et de l’adulte
Migraine abdominale : douleur sourde,
périombilicale, de type colique, accompa-
gnée de pâleur, nausées, vomissements,
anorexie. L’accès dure de 1 à 6 heures, puis
l’enfant s’endort. On pense au diagnostic
devant la répétition des crises, mais on le
porte évidemment par élimination. On
rapproche de ce syndrome les vomisse-
ments ou poussées de fièvre cycliques.
Chez l’adulte, elle a été (et est sans doute
encore) à l’origine de nombreuses chole-
cystectomies. L’IHS n’en fait pas mention.
Hémiplégie
Hémiplégie alternante de l’enfant :
des épisodes hémiplégiques régressifs
surviennent d’un côté ou de l’autre chez
un enfant de moins de 18 mois. Ils peu-
vent s’associer à des spasmes toniques,
des mouvements anormaux, des troubles
oculomoteurs, un nystagmus. Une arriéra-
tion mentale est la règle. L’IHS discute sa
relation avec la migraine ou l’épilepsie.
Migraine hémiplégique familiale :
l’hémiplégie ou l’hémiparésie consti-
tuent l’aura. D’autres symptômes cli-
niques sont possibles : confusion, coma,
troubles sensitifs, aphasie, négligence
visuospatiale. La céphalée peut être dis-
crète ; des crises céphalalgiques pures
sont en revanche possibles.
Pour en savoir plus
Abu Arafeh I, Russel G. Prevalence of headache
and migraine in school children. Br Med J 1994 ;
309 : 765-9.
Diamond S, Dalessio DJ. The practising physi-
cian’s approach to headache. Williams Wilkins,
1992.
Inserm (expertise collective). La migraine.
Connaissances descriptives, traitements et préven-
tion. Les éditions Inserm, 1998.
Shaabat A. Confusional migraine in childhood.
Pediatr Neurol 1996 ; 15 : 23-5.
* Service long et moyen séjour neuro-
logique, hôpital Albert-Chennevier, Créteil.
Virtuose de la
dissimulation, aussi
traîtresse que Mata-Hari,
changeante comme Frégoli et
insaisissable comme Houdini,
la migraine, au-delà de son
apparente simplicité diagnos-
tique, n’a semble-t-il, qu’un
seul but : celui de tromper
l’ennemi. Tables de la loi en
main (en l’occurrence, la
classification de l’
International
Headache Society
), le neuro-
logue louvoie dans bien des
cas entre diagnostics réperto-
riés et expérience
personnelle. Auras isolées ou
symptômes “limites” sont sur-
tout observés chez l’enfant.
Les équivalents
migraineux et les
migraines atypiques
P. Chemouilli*
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