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giques (anti-inflammatoires, aspirine, paracétamol),
les antimigraineux spécifiques dérivés de l’ergota-
mine et les triptans. Le sumatriptan a été le premier
agoniste sélectif des récepteurs à la sérotonine, qui
joue un rôle dans la physiopathologie de la crise. La
dernière forme galénique commercialisée, le spray,
s’administre par pulvérisations nasales. La maladie
migraineuse n’est pas une maladie grave en termes
de mortalité/morbidité. Mais elle a un retentisse-
ment majeur sur le plan fonctionnel. Son coût éco-
nomique est considérable. Il y a dix ans, les coûts
directs étaient évalués à environ 5 milliards de
francs annuels. Ce sont aussi 18 millions de jour-
nées d’arrêt de travail/an auxquelles s’ajoute la dimi-
nution de l’efficience au travail. Cette maladie
affecte donc principalement les actifs : six millions
de Français sont concernés dans une tranche d’âge
de 20 à 59 ans, avec un pic de prévalence entre
30 et 39 ans. C’est pourquoi les entreprises, lieu
d’émergence de la maladie migraineuse, prennent
des initiatives pour la considérer autrement.
A.-L.P.
LIBÉRALE
Migraine
Il ne faut pas confondre migraine et mal de
tête. La migraine repose sur un ensemble de
critères précis. Elle survient par crises et dure
quelques heures à trois jours. La crise peut s’ac-
compagner de bâillements répétés, d’une douleur
forte, souvent d’un seul côté de la tête, augmentée
par l’activité physique ou les efforts les plus
simples. Les maux de tête, souvent décrits comme
des battements, des pulsations, peuvent être asso-
ciés à des nausées ou des vomissements. Le bruit
et la lumière vive sont difficiles à supporter.
Plusieurs facteurs déclenchent la migraine sans en
être la cause. Ce sont les facteurs environnemen-
taux, psychologiques, physiologiques, alimen-
taires. Chaque migraineux vit sa migraine de façon
différente, car celle-ci est variable selon le contexte
de survenue, l’intensité et la fréquence des crises,
et suivant son évolution dans le temps. La plupart
des migraineux vit avec fatalisme cette maladie, en
ayant recours uniquement à de l’automédication.
Ce qui en fait une maladie sous-évaluée alors
qu’elle représente un problème de santé publique.
Le diagnostic repose sur l’interrogatoire, l’exa-
men neurologique normal et un ensemble de
critères cliniques précis. Les mécanismes sont
complexes. La maladie est d’origine neurovas-
culaire, les céphalées étant liées à une vasodila-
tation excessive des artères cérébrales. On sup-
pose que la crise naît de perturbations à ce
niveau, celles-ci s’enchaînant par l’intermédiaire
du trijumeau. Cette implication du système
nerveux justifie la relation au stress, aux nau-
sées et vomissements. Il existe deux sortes de
migraines : avec ou sans aura. La migraine avec
aura est moins fréquente, mais les deux types de
crises peuvent survenir chez un même patient.
Reconnue comme une maladie
La migraine fait l’objet de nombreuses recherches.
De multiples traitements peuvent déjà être utilisés
et des consultations spécifiques existent dans les
grands hôpitaux. Les médicaments sont les antal-
Noémie, un projet dans l’entreprise
La crise de migraine peut survenir à tout moment
dans le contexte professionnel ou extraprofessionnel.
Les services de médecine du travail participent à une
opération nationale de dépistage et de suivi de la
migraine, particulièrement mal comprise dans le
milieu professionnel.
Le projet Noémie (Nouvel Observatoire Épidémiolo-
gique Migraine Initié en Entreprise), initié par Glaxo
Wellcome, implique l’entreprise dans la prise en charge
du patient migraineux. L’objectif est d’implanter un
centre d’observation par région et dans le plus grand
nombre d’entreprises, fondé sur la communication et la
prévention. Quatre entreprises se sont lancées dans le
projet : PSA Peugeot-Citroën de Rennes, la Redoute à
Roubaix, le CHU de Rouen, le CHG de Vichy et la pré-
fecture du Vaucluse.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No25 - avril 2001
Encore mal comprise du grand public, la migraine affecte
12 % de la population, dont 75 % de femmes et 5 %
d’enfants. Son coût amène les entreprises à réfléchir en
interne sur des actions d’aide aux migraineux.
Une maladie reconnue par l’entreprise