gée, alors que l’acébutolol, l’oxprénolol et le pin-
dolol semblent être inefficaces(1). Pour ce qui est des
antidépresseurs, l’amitriptylline (ElavilMD), à une
dose de 30 à 150 mg par jour, est le seul dont l’ef-
ficacité a été prouvée(1). La fluoxétine (ProzacMD), à
20 ou 40 mg par jour, pourrait avoir un effet modé-
ré, alors que les autres antidépresseurs semblent
inefficaces(1). Les bêtabloquants, chez les patients
avec migraine seule, ont une meilleure efficacité
que l’amitriptylline, qui semble plus appropriée
pour les personnes souffrant de céphalées de ten-
sion et de migraines mixtes(1, 2). Concernant les anti-
convulsivants, l’acide valproïque et le divalproex
(EpivalMD) se sont montré efficaces, mais ils présen-
tent beaucoup d’effets indésirables ainsi qu’un
potentiel tératogène(1, 4). Ils semblent particulière-
ment utiles chez les patients migraineux avec aura
atypique ou prolongée(1). La gabapentine (Neu-
rontinMD) semble avoir une efficacité modérée, et la
carbamazépine est inefficace(1). Parmi les agents sé-
rotoninergiques, il y a de fortes évidences d’efficaci-
té du méthysergide (SansertMD). Par contre, ce
dernier constitue un dernier choix car il peut causer
de la fibrose rétropéritonéale ou rétropleurale à long
terme. Le fabricant recommande que la thérapie
soit cessée pendant trois à quatre semaines à chaque
six mois de traitement(1, 2). Les études semblent aussi
démontrer une certaine efficacité du pizotifène
(SandomigranMD). Par contre, ce dernier est souvent
associé à de la somnolence et à un gain de poids(1, 4).
Les mêmes effets indésirables limitent l’utilisation
de la flunarizine (SibeliumMD), le seul bloquant des
canaux calciques dont les études ont démontré une
Discussion
Tout patient souffrant de migraine devrait être éva-
lué afin de déterminer s’il est un candidat pour un
traitement prophylactique. Les indications géné-
ralement acceptées pour débuter une telle thérapie
sont les suivantes : deux épisodes ou plus par mois
produisant une incapacité fonctionnelle d’au moins
trois jours ou plus par mois; contre-indication ou
échec des traitements abortifs classiques; utilisation
de traitements abortifs plus de deux fois par semai-
ne; présence de conditions peu communes, in-
cluant une aura prolongée, de l’hémiplégie ou un
infarctus migraineux(1). Ajoutons que la prophylaxie
est inefficace chez les patients souffrant de cépha-
lées d’origine médicamenteuse(2).
Le but de la prophylaxie est de prévenir l’appari-
tion des crises de migraine. On obtient une réponse
positive, soit une diminution de 50 % de jours avec
migraine, chez environ 70 % des patients. Les
agents prophylactiques sont généralement utilisés
en monothérapie et peuvent prendre de deux à trois
mois avant de faire effet(1, 2). On devrait débuter à
faible dose et l’augmenter graduellement afin de
limiter les effets indésirables. Après 9 à 12 mois, le
traitement préventif devrait être cessé afin de rééva-
luer l’état du patient(2, 3).
Plusieurs médicaments ont été utilisés pour la
prévention des céphalées, mais peu d’entre eux ont
démontré une réelle efficacité. Dans la classe des
bêtabloquants, le propranolol (IndéralMD), à une
dose de 80 à 240 mg par jour, et le timolol
(BlocadrenMD), à une dose de 20 à 30 mg par jour,
se sont montrés efficaces(1). L’aténolol, le métopro-
lol et le nadolol auraient une efficacité plutôt miti-
Québec Pharmacie vol.51, no 2, février 2004 149
à vos SOINS
Prévenir les maux de tête
Présentation de cas
T.B., une femme de 62 ans, vient à la pharmacie pour renouveler son ZomigMD.En consultant son
dossier, vous remarquez qu’elle le renouvelle beaucoup plus souvent qu’à l’habitude. Après dis-
cussion, vous apprenez que, pendant les trois derniers mois, elle a souffert d’au moins une
migraine sévère par semaine. Au questionnaire, vous n’identifiez aucun facteur causal de cette
recrudescence des céphalées.
Texte rédigé par
Peter Dvorak,
B. Pharm., D.P.C.
(Pharmacie Jean
Coutu, Saint-Janvier)
Révision :
Mireille Nadeau,
B. Pharm.