
L’aura migraineuse est pour ainsi dire un dérèglement transitoire du cortex 
cérébral. Elle serait provoquée par une forme de dépression corticale, comme 
une vague partant de l’arrière du cerveau vers l’avant. 
La douleur migraineuse s’explique par un autre processus, à la fois vasculaire 
et neurologique. On pense, aujourd’hui, que tout débute par une stimulation 
nerveuse au niveau de fibres particulières du nerf trijumeau (ce nerf 
correspond à la cinquième paire de nerfs crâniens et doit son nom au fait qu’il 
se divise en trois branches : le nerf ophtalmique, le nerf maxillaire supérieur et 
le nerf maxillaire inférieur, d’où son implication dans les douleurs faciales). Il 
en résulte une libération de neuromédiateurs au niveau des vaisseaux 
méningés. La conséquence en est une réaction inflammatoire qui favorise la 
dilatation des vaisseaux, à l’origine de la douleur. 
La crise de migraine implique donc à la fois les nerfs et les vaisseaux 
cérébraux, mais tout partirait d’une stimulation nerveuse. 
 
L’arrivée de l’orage 
Souvent, l’accès migraineux survient sans crier gare, mais de nombreux 
malades, par habitude, reconnaissent les signes annonciateurs du calvaire qui 
les attend. Ces prodromes sont variables selon les personnes mais souvent 
identiques chez un même individu : sensation de lassitude, de malaise général, 
tendance nauséeuse, intolérance aux odeurs et au bruit, réaction dépressive 
ou, au contraire, hyperexcitation, etc. 
La crise peut survenir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, mais elle 
se rencontre plutôt au petit matin, réveillant le sujet, ou au lever. Le début est 
parfois brutal mais plus souvent progressif, la douleur s’accentuant dans les 
trois ou quatre heures qui suivent. S’ensuit une phase en plateau pendant 
plusieurs heures, avant un apaisement assez fréquent en début de soirée, la fin 
de crise intervenant avec le retour du sommeil. 
Dans la majorité des cas, la douleur est d’abord localisée, en avant sur la 
tempe et au-dessus de l’orbite, avant de diffuser à la moitié du crâne. Elle 
s’accompagne parfois de nausées et de vomissements mais se caractérise 
toujours par une intolérance à la lumière et au bruit, générant dans certains cas 
un état de prostration absolu, couché dans le noir, dans une attente de fin du 
monde. 
 
Après la tempête 
La durée habituelle des crises se situe entre 4 et 72 heures, et leur fréquence 
varie d’une fois par mois jusqu’à une à deux fois par semaine. Petite gêne 
passagère pour certains – que l’on calme rapidement avec un « cachet » –, elle 
est proprement invalidante pour près d’un quart des migraineux. 
Il faut pourtant savoir que la maladie peut changer dans son évolution au fil 
des années. Il y a des périodes fastes – grossesse, par exemple – où les crises 
régressent mais tout aussi bien des périodes critiques – changements de