psychologique, l’anxiété, la dépression, la croyance que nous ne sommes plus bons
à rien, la perte de l’estime de soi, l’insatisfaction sociale, la charge de travail
importante, la non-considération dans son milieu de travail, la dévalorisation, les
difficultés économiques sont autant de facteurs qui vont expliquer que la « douleur
dure ». La prise en charge multidisciplinaire est essentielle et doit comporte un
volet médical, psychologique et social où le médecin du travail est un acteur
important.
Migraine et céphalées
La migraine est une affection fréquente présente chez 7 à 10 millions de Français
(17 % en moyenne). Elle affecte tous les âges (même l’enfant), aussi bien les gens
vivant à la ville qu’à la campagne et ce quel que soit le niveau culturel. Il existe une
prédominance féminine très nette, trois à quatre fois plus de femmes que
d’hommes. C’est une maladie, très souvent familiale, plus ou moins handicapante
en fonction de la fréquence des crises et de leur sévérité. La douleur est décrite
comme un mal de tête d’un seul côté, qui peut durer de 4 à 72 heures, pulsatile
comme un cœur qui tape, souvent modérée à intense, augmentée par l’activité avec
des signes accompagnateurs très désagréables, à savoir nausées, vomissements,
gêne à la lumière et au bruit.
Ces crises vont être plus ou moins fréquentes et déclenchées par des facteurs
favorisants comme certains aliments (fromage, vin blanc, chocolat…), des
modifications du mode de vie (week-ends, vacances ou au contraire surmenage,
travail posté), des facteurs hormonaux (période des règles, traitements
hormonaux, période de préménopause avec, par contre, une amélioration lors de
la grossesse), et surtout des facteurs psychologiques (stress, anxiété, difficultés
professionnelles ou familiales).
Dangers de l'automédication
Ce diagnostic de migraine peut être méconnu des patients une fois sur deux. La
migraine est très souvent banalisée, considérée comme une fatalité, et les patients
ne consultent pas et vont s’automédiquer en prenant des antalgiques simples,
moins actifs et en grande quantité. Ces traitements spécifiques de la migraine, mal
connus des patients, diabolisés parfois, et non prescrits vont participer à cette
évolution vers des céphalées chroniques.
Ces patients, du fait de la prise excessive d’antalgiques de manière régulière et
pendant plus de trois mois, vont développer une céphalée chronique présente plus
de 15 jours par mois et dite céphalée par abus médicamenteux. Ce mal de tête est
un peu différent de la migraine, c’est une céphalée de rebond, directement en lien
avec la prise d’antalgiques et améliorée par le sevrage. Cet abus médicamenteux
peut concerner des antalgiques très différents : le paracétamol, les anti-
inflammatoires, ou des associations de médicaments, voire des triptans, tous pris
plus de 10 jours par mois.