152 R.A.HASSANI, A.BLALI AND A.OUKHOUYA
Il reste `a montrer que
Eest locale.
Soit φune fonction appartenant localement `a
E. Pour f∈M(
E) , il existe un voisinage U
de fet α∈
Etels que : φ/U=α/U.αappartient localement `a E∧(par d´efinition
E)
et il existe un voisinage Vde fet un ´el´ement xde Etels que α/V=x/V, d’o`u
φ/U∩V=x/U∩V;
ainsi φappartient localement `a E∧,il est donc un ´el´ement de
E. Ce qui ach`eve la preuve.
Proposition 2.8. Pour une alg`ebre topologique semi-simple E, le compl´et´e
Ede E(la plus
petite alg`ebre topologique compl`ete contenant E) et la clˆoture locale
Ede Eont le mˆeme
spectre.
Preuve: On a par d´efinition de la clˆoture locale M(
E)=M(E), et d’apr`es A.Mallios
[8:p.146 Lemma 2.2], M(
E)=M(E).Nous remarquons ici que aucune relation d’inclusion
entre
Eet
En’est v´erifi´ee en g´en´eral, comme le montre les exemples ci-dessous.
Exemple 2.9. L’alg`ebre IC[X]des fonctions polynomiales `a coefficients complexes et `a vari-
able r´eelle est locale, en effet : on a
(i)M(IC[X]) = M(Cc(IR)) = IR,[7: p. 150, Theorem 2.1 ].
Soit αune fonction appartenant localement `a IC[X]; d’apr`es (i),αest une application de IR
dans IC et il existe un voisinage Ude 0et un polynˆome P∈IC[X]tels que α/U=P/U.
Montrons que α(t)=P(t)pour tout t∈IR .Pour ceci on consid`ere l’ensemble: D={
t∈IR , tel que α=Psur un voisinage de t}.
•Dest non vide car 0∈D.
•Il est clair que Dest un ouvert de IR .
•V´erifions que Dest ferm´e, soit (tn)n∈Nune suite infinie d’´el´ements de Dconvergeant
vers un ´el´ement t∈IR ; puisque αappartient localement `a IC[X], il existe un voisinage
Vde tet un polynˆome Q∈IC[X]tels que α/V=Q/VOr (tn)n∈Nconverge vers
t, il existe p∈Ntel que pour tout n≥p,tn∈Vdonc α(tn)=Q(tn)pour
tout n≥p. D’autre part, tn∈Dpour tout n∈N. Par suite, on a P(tn)=Q
(tn)quel que soit n≥p.Pet Qco¨ıncident sur une infinit´e de points, donc P=Q
et α/V=P/V;d’o`u t∈Det par suite Dest ferm´e. Comme IR est connexe, D
`egale IR et par suite αest identique `a P, d’o`u IC[X]est locale. L’alg`ebre Cc(IR) qui est
le compl´et´edeIC[X](th´eor`eme de Stone-Weierstrass) contient strictement la clˆoture
locale de ce dernier.
Exemple 2.10. Soit Xun espace topologique localement compact. Cc(X)l’alg`ebre des
fonctions continues `a valeurs complexes sur Xmunie de la topologie de la convergence
uniforme sur les parties compactes de Xet B(X)la sous- alg`ebre de Cc(X)des fonctions
continues et born´ees. Cc(X)est la clˆoture locale de B(X)en effet : On a M(Cc(X)) =
M(B(X)) = X[ 7: p.223, Theorem 1.2] et puisque Cc(X)est locale, c’est une extension
locale de B(X).D’autre part, comme Xest localement compact, toute fonction de Cc(X)est
born´ee sur un voisinage de chaque point de X, par suite elle appartient localement `a B(X),
on en d´eduit, tenant compte du Th´eor`eme 2.2, que C(X)est la clˆoture locale de B(X)(en
particulier pour X=R). Dans cet exemple la clˆoture locale et le compl´et´eco¨ıncident.