CCP 2002. Fili`ere MP. MATH´
EMATIQUES 2.
Corrig´e de JL. Lamard (jean-louis.lamard@prepas.org)
´
Etude d’un exemple.
1. erification imm´ediate par un calcul direct ou invocation du th´eor`eme de Cayley-Hamilton car
X2tr(A)X+ det(A) = χA(X).
2. Aest par d´efinition le sous-espace engendr´e par les matrices I2et A. Il est de dimension 2 puisque comme An’est
pas scalaire, la famille (I2, A) est libre. En outre Aest stable par multiplication d’apr`es la question pr´ec´edente et
contient I2. Ainsi Aest une sous-alg`ebre de dimension 2 de M2(R).
3. Si B=aI2+bA Aerifie B2=I2alors Bannule le polynˆome X2+ 1 donc ses valeurs propres sont ±i. Or si
λest valeur propre de Aalors a+est valeur prppre de Bce qui prouve que les valeurs propres de Asont non
eelles et donc tr(A)24 det(A)<0.
eciproquement si cette condition est satisfaite alors les valeurs propres de Asont complexes conjugu´ees λ=α+
et λavec αRet βR. Donc Aest C-diagonalisable en la matrice A0= Diag(λ, λ) et ainsi B=aI2+bA est
semblable `a la matrice B0= diag(µ, µ) avec µ= (a+) + ibβ.
Or B2=I2si et seulement si B02=I2donc si et seulement si µ=±isoit si et seulement si b=±1
βet a=αb.
Ainsi il existe 2 matrices (oppos´ees) de Ade carr´e I2.
En conclusion il existe une matrice Bde Ade carr´e I2si et seulement si tr(A)24 det(A)<0 et il existe alors
exactement deux solutions (bien sˆur oppos´ees).
4. Une matrice r´eelle scalaire ne pouvant ˆetre de carr´e I2, la famille (I2, B) est libre et donc une base de A(qui est
on le sait de dimension 2).
Ainsi toute matrice Mde As’´ecrit de mani`ere unique sous la forme M=αI2+βB et on peut d´efinir l’application
ϕde Adans Cqui `a Massocie α+. Cette application est clairement un isomorphisme d’espaces vectoriels. En
outre ϕ(I2) = 1 et :
ϕM1M2=ϕ(α1I2+β1B)((α2I2+β2B)=ϕα1α2β1β2)I+ (α1β2+α2β1)B
= (α1α2β1β2) + i(α1β2+α2β1) = (α1+1)(α2+2) = ϕ(M1)ϕ(M2).
Ce qui prouve bien que ϕest un isomorphisme d’alg`ebre.
5. Si tr(A)24 det(A) = 0 alors la matrice Aadmet une valeur propre r´eelle λde multiplicit´e 2. Comme An’est pas
scalaire, An’est pas diagonalisable car sinon elle serait alors semblable donc ´egale a λI2.
Ainsi Aest trigonalisable en une matrice A0=λ µ
0µavec µ6= 0.
Donc B=aI2+bA est semblable `a B0=a+bλ bµ
0a+. Or B2= 0 si et seulement si B02= 0 soit si et
seulement si a+= 0 (en effet cette condition est ´evidemment n´ecessaire et elle est suffisante puisque toute
matrice 0c
0 0 est de carr´e nul).
Lorsque tr(A)24 det(A) = 0 et que Aest non scalaire, les matrices de Ade carr´e nul sont les matrices aI2+bA
avec a+λb = 0 o`u λest l’unique valeur propre de A. Les solutions forment donc une droite vectorielle.
Ainsi dans ce cas An’est pas int`egre donc n’est pas un corps.
6. Si Aet Bsont deux matrices non scalaires quelconques, alors (I2, A) est une base de Aet (I2, B) une base de Bde
sorte que l’application ϕde Adans Befinie par ϕ(AI2+bA) = aI2+bB est un isomorphisme d’espace vectoriel
tel que ϕ(I2) = I2.
Si en outre Best semblable `a Ai.e. si B=P1AP avec PGLn(R) alors on peut aussi ´ecrire ϕ(M) = P1MP
d’o`u il d´ecoule imm´ediatement que ϕ(MN) = ϕ(M)ϕ(N) pour tout couple (M, N )A2.
Ce qui prouve que ϕest alors un isomorphisme d’alg`ebres.
7. Si tr(A)24 det(A)>0 alors Aadmet 2 valeurs propres r´eelles distinctes donc est R-diagonalisable en la matrice
D= Diag(λ1, λ2). D’apr`es la question pr´ec´edente les alg`ebres Aet Dsont isomorphes. Or Dest l’ensemble des
matrices Diag(a+λ1b, a+λ2b) donc n’est autre que l’ensemble des marices diagonales. En effet pour tout (α, β)R2
il existe deux r´eels aet btels que a+λ1b=α
a+λ2b=βpuisque ce syst`eme de eterminant λ1λ26= 0 est de Cramer.
On peut aussi dire que Dest inclus dans l’alg`ebre des matrices diagonales donc ´egal puisque les deux alg`ebres ont
eme dimension 2.
Ainsi si tr(A)24 det(A)>0 alors Aest isomorphe `a l’alg`ebre des matrices diagonales.
Ce n’est pas un corps puisque par exemple la matrice Diag(0,1) n’est pas inversible.
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Quelques r´esultats g´en´eraux.
1. Comme Dest une alg`ebre, l’application φde D×Ddans Definie par φ(x, y) = xy est bilin´eaire d’o`u le r´esultat.
2. De mˆeme comme φest bilin´eaire, il vient que l’application ζde Ddans L(D) d´efinie par ζ(a) = Φaest lin´eaire. En
outre ζest injectif car si aKer ζalors φaest l’application nulle et a= 0 puisque en particulier φa(1) = a.1 = a= 0.
En outre ζest un morphisme d’alg`ebre car ζ(1) = x7−1.x =xi.e. ζ(1) = IdDet, pour tout xde D:
ζ(ab)(x) = (ab)x=a(bx) = ζ(a)(bx) = ζ(a)ζ(b)(x)=ζ(a)(b)(x) et ainsi ζ(ab) = ζ(a)(b).
Donc ζest un morphisme injectif d’alg`ebres.
Il en ecoule naturellement que ψest un morphisme injectif d’alg`ebre donc un isomorphisme d’alg`ebres de Dsur
Im(ψ) = ψ(D) qui est donc une sous-alg`ebre de Mn(R) isomorphe `a D.
3. Ici φz(1) = a+ib et φz(i) = b+ia donc MB(φz) = ab
b a .
REMARQUE : C’est une matrice de similitude directe comme pr´evisible.
4. a. Supposons que Acontienne une matrice Anon scalaire avec une valeur propre λeelle. Comme Aest une
sous-alg`ebre de Mn(R), la matrice InA. Donc B=AλI2A. Comme An’est pas scalaire, Best non nulle
et par ailleurs Badmet 0 comme valeur propre donc n’est pas inversible. Ce qui prouve que An’est pas un corps.
4. b. Dans ce cas Acontient une matrice non scalaire admettant une valeur propre r´eelle donc An’est pas un corps.
4. c.Supposons que Asoit int`egre. Alors l’application φAqui est (on le sait d’apr`es la question 1) un endomorphisme
de l’espace vectoriel Aest en outre injective lorsque A6= 0 par d´efinition de la r´egularit´e. Elle est donc bijective
puisque Aest de dimension finie. En particulier il existe A0Atelle que φA(A0) = Ini.e. AA0=Ince qui prouve
que Aest inversible dans A.
Ainsi si l’alg`ebre Ade dimension finie est int`egre alors c’est un corps.
L’alg`ebre des quaternions.
1. S’il existe une matrice Ade Mn(R) telle que A2=Inalors Aannule le polynˆome X2+ 1 donc les valeurs propres
de Asont toutes ´egales `a ±i. En particulier An’admet aucune valeur propre eelle et donc nest pair (sinon le
polynˆome caract´eristique de degr´e impair admettrait au moins une racine r´eelle d’apr`es le th´eor`eme des valeurs
interm´ediaires).
On peut aussi remarquer que det(A2) = det(A)2= (1)nce qui prouve que nest pair.
2. Pour montrer que Hest une sous-alg`ebre, comme Hcontient In, il suffit de prouver que Hest stable par produit.
Pour cela il suffit de prouver que A2,A2B,BA,B2,BAB;ABA,AB2et AB2Aappartiennent `a H.
Ce qui esulte facilement des conditions (). Par exemple ABA = (AB)A=(BA)A=BA2=B.
Hest une sous-alg`ebre de Mn(R).
3. Un calcul facile prouve que (tIn+xA +yB +zAB)(tInxA yB zAB) = (t2+x2+y2+z2)In.
4. a. Soit (t, x, y, z)R4tel que tIn+xA +yB +zAB = 0. En effectuant le produit par tInxA yB zAB la
question pr´ec´edente prouve que t=x=y=z= 0. Ainsi Hest une alg`ebre de dimension 4 de base (In, A, B, AB).
4. b. Soit M=tIn+xA +yB +zAB non nulle. La question 3 prouve que Mest inevresible dans Hd’inverse
1
t2+x2+y2+z2tInxA yB zAB). Donc Hest un corps.
5. a. erification imm´ediate par calcul par blocs en remarquant que J2=I2.
5. b. Comme les matrices A,Bet donc C=AB sont antisym´etriques on a lorsque M=tIn+xA+yB +zAB 6= 0 que
tM=tInxAyB zAB H. Donc MtM= (t2+x2+y2+z2)I4ce qui prouve que det(M)2= (t2+x2+y2+z2)4
et M1=1
(t2+x2+y2+z2)
tM=1
p|det(M)|
tMH.
Les automorphismes de l’alg`ebre des quaternions.
1. D’apr`es le ebut de la question 5 ci-dessus, il est imm´ediat que L= vect(A, B, C).
Ce n’est pas une sous-alg`ebre puisque par exemple ALet A2=I46∈ L.
2. En ´ecrivant M=xA +yB +zC et N=x0A+y0B+z0Cil vient par un calcul facile (comme celui de la question
3 de la partie pr´ec´edente) que M N +NM =2(xx0+yy0+zz0)I4donc 1
2(MN +N M) = (M|N)I4.
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3. D’apr`es la question pr´ec´edente (avec N=M) si MLalors M2=−||M||2I4=λI4avec λ60.
eciproquement soit M=tI4+xA +yB +zC tel que M2=λI4avec λ60.
Le calcul fournit, car on erifie facilement que AC +CA =BC +CB = 0 comme AB +BA :
M2= (t2x2y2z2)I4+ 2txA + 2tyB + 2tzC.
On en d´eduit que tx =ty =tz = 0 puisque M2est une matrice scalaire et que (I, A, B, C) est libre.
Donc t= 0 car sinon x=y=z= 0 et M2=t2I4=λI4avec λ > 0.
En conclusion un quaternion Mest pur si et seulement si M2=λI4avec λ60.
4. Soit φun automorphisme d’alg`ebre de Het soit ML. Alors φ(M)φ(M) = M M ce qui prouve que φ(M)L
d’apr`es la question pr´ec´edente donc que φinduit un endomorphisme d’espace vectoriel de L.
En outre d’apr`es la question 2 on a (puisque φ(M)L) : kφ(M)k2=φ(M)φ(M) = M M =kMk2.
Ainsi si φest un automorphisme d’alg`ebre de Halors Lest stable par φet la restriction de φ`a Lest un automor-
phisme orthogonal de l’espace vectoriel euclidien L.
5. a. Soient Met Ndeux quaternions purs de eme norme et colin´eaires. On a alors ´evidemment M=Nou
M=N. Dans le premier cas on a M=P1N P avec P=I4H.
Dans le second cas trouver Pnon nulle de H(donc inversible puisque Hest un corps) telle que M=P1M P
revient `a trouver Pnon nulle de Htelle que P M +M P = 0. Il suffit d’apr`es la question 2 de choisir un ´el´ement
non nul de l’orthogonal dans Lde vect(M) qui existe bien puisque cet orthogonal est de dimension 2.
5. b. Soient d´esormais Met Ndeux quaternions purs de eme norme mais non colin´eaires. D’apr`es la question 2,
on a M(M N)(MN )N=M2NMN 2=−kMk2N+kNk2M=kMk2(MN).
Ainsi MMN − kMk2I4=M N − kMk2I4N. Pour montrer que P=M N − kMk2I4, qui est bien un ´el´ement
de H, convient, il suffit de montrer que Pest inversible c’est `a dire non nulle puisque Hest un corps.
Or P=MN M2d’apr`es la question 2 et ainsi P=M(NM). Or comme la famille (M, N ) est libre par
hypoth`ese les ´el´ements Met MNsont non nuls donc P´egalement puisque Hest un corps donc est int`egre.
En conclusion dans la matrice P=M(NM) convient.
6. esultat faux en en´eral : si Met Nsont deux quaternions purs de eme norme non oppos´es alors P=M+Nest
un ´el´ement non nul de Hqui v´erifie P M =N P car (M+N)M=kMk2I4+NM =kNk2I4+N M =N(M+N)
et ici Q=M+N(puisque M+NL) et m+Nn’est pas en g´en´eral orthogonale `a M.
Par contre il est vrai (v´erification imm´ediate) avec chacune des matrices des 3 cas particuliers ´etudi´es pr´ec´edemment.
7. Commen¸cons par remarquer que pour tout ´el´ement Pnon nul (donc inversible) de H, l’application φPde H
dans Hefinie par φP(M) = P1MP est un isomorphisme d’alg`ebre : elle est ´evidemment lin´eaire, respecte la
multiplication, fixe l’identit´e et est bijective.
Notons aussi qu’un morphisme φd’alg`ebre de Hest enti`erement d´etermin´e par les images de Aet Bcar φ(M) =
φ(tI4+xA +yB +zC) = tI4+(A) + yφ(B) + zφ(A)φ(B).
Notons enfin que les ´el´ements A,Bet Csont deux `a deux orthogonaux dans Len vertu de la question 2 et d’une
remarque de la question 3 : AB +BA =AC +CA =BC +CB = 0.
Soit esormais φun isomorphisme d’alg`ebre de Hqui fixe A.Alors φP=φsi et seulement si P1AP =A(1)
P1BP =B0(2)
en notant B0=φ(B).
Or d’apr`es la question 4, B0est un quaternion pur de norme 1 et orthogonal `a Apuisque (A|B) = 0. Donc
B0= cos θB + sin θC.
Pour trouver Pv´erifiant (2) la question 6 nous incite `a chercher Pde la forme αI4+Qavec Qorthogonale `a Bet
`a B0donc `a Bet `a Cdonc de la forme βA c’est `a dire `a chercher Pde la forme αI4+βA.
Or toute matrice αI4+βA commute avec Adonc v´erifie (1) si elle est non nulle i.e. si α2+β26= 0.
Ainsi la question revient `a prouver qu’il existe (α, β)6= (0,0) tel que (αI4+βA)(cos θB + sin θC) = B(αI4+βA)
soit (αcos θβsin θ)B+ (αsin θ+βcos θ)C=αB βC soit :
(1 cos θ)α+ sin θβ = 0
sin θα + (1 + cos θ)β= 0 .
Or ce syst`eme est de d´eterminant nul donc n’est pas de Cramer donc admet une (en fait une infinit´e) solution non
nulle.
Pla¸cons nous esormais dans le cas en´eral o`u An’est pas invariante par φ. D’apr`es la question 5 il existe
QHtelle que Q1A0Q=Apuisque Aet A0sont deux quaternions purs de eme norme (question 4). Alors
φQest un isomorphise d’alg`ebre fixant Adonc de la forme φRd’apr`es l’´etude du cas pr´ec´edent. Alors φ=φP
avec P=RQ1.
FIN
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