
l
esions pr
ecanc
ereuses gastriques et qu’il devrait ^
etre mis
en œuvre dans les programmes de surveillance pour les
patients
a risque
elev
e de cancer gastrique.
Faut-il faire des biopsies ? Pourquoi ?
Combien de biopsies et a` quel endroit ?
Malgr
el’am
elioration des techniques de d
etection des
l
esions pr
ecanc
ereuses en endoscopie, le gold standard pour
le diagnostic d’atrophie gastrique et de la m
etaplasie
intestinale reste l’histologie. La topographie des l
esions de
gastrite atrophique ou de m
etaplasie intestinale est variable
selon les sujets ; ces l
esions ont une distribution h
et
erog
ene
et multifocale au niveau de l’estomac et leur diagnostic est
donc soumis
al’
echantillonnage biopsique. L’erreur
d’
echantillonnage d
epend du niveau de risque de cancer :
plus ce risque est faible et plus les l
esions pr
ecanc
ereuses
sont
eparses au sein de l’estomac, ce qui a pour effet
d’augmenter in
evitablement ce risque d’erreur.
Les recommandations europ
eennes MAPS indiquent qu’il
convient de r
ealiser au minimum 4 biopsies non cibl
ees et
des biopsies cibl
ees sur des l
esions visibles en endoscopie ;
les biopsies non cibl
ees doivent ^
etre r
ealis
ees sur la petite et
la grande courbure gastrique au niveau de l’estomac
proximal et de l’estomac distal, et ^
etre plac
ees dans deux
flacons s
epar
es [6]. Ces recommandations sont
a rappro-
cher de celles propos
ees pour le classement des l
esions de
gastrite selon le syst
eme de Sydney dans sa version r
evis
ee
[7]. Ce syst
eme a
et
e
elabor
e afin d’uniformiser la
description histologique des l
esions de gastrite, d’en
pr
eciser la topographie et l’
etiopathog
enie. La r
evision
de la classification recommande de r
ealiser 5 biopsies, 2 de
l’antre sur la petite et la grande courbure gastrique, 2 au
niveau du corps gastrique et une biopsie au niveau de la
petite courbure angulaire, l’argument en faveur de ce site
de biopsie suppl
ementaire
etant la plus grande fr
equence
des l
esions de gastrite atrophique et de m
etaplasie
intestinale au niveau de l’angulus. Bien que ce protocole
permette de diagnostiquer la gastrite chronique et d’
etablir
correctement le statut H. pylori, le nombre de biopsies
n
ecessaires pour
evaluer ou d
etecter les l
esions
pr
ecanc
ereuses demeure d
ebattu. Il a
et
e montr
e que le
protocole recommand
e par le syst
eme de Sydney sous-
estime la pr
esence de la m
etaplasie intestinale dans plus de
50 % des cas [8]. La valeur ajout
ee de la biopsie de la petite
courbure angulaire est
egalement d
ebattue. Cette zone est
consid
er
ee comme la zone d’extension de la gastrite
atrophique et d’apparition de la m
etaplasie. En utilisant un
protocole normalis
e de biopsies, de Vries et al. ont montr
e
que les biopsies non cibl
ees de la petite courbure angulaire
avaient un rendement diagnostique plus
elev
e que celles de
la grande courbure gastrique [9]. Une autre
etude a montr
e
que l’apport des biopsies de l’angulus
etait limit
e [10].
En conclusion, il faut syst
ematiquement r
ealiser un
minimum de 4 biopsies
a vis
ee histologique m^
eme lorsque
l’endoscopie ne montre pas de l
esion muqueuse : 2
biopsies au niveau de l’antre, 2 au niveau du corps
de l’estomac. Bien que son int
er^
et ne soit pas clairement
etabli dans la litt
erature, la r
ealisation d’une biopsie
suppl
ementaire au niveau de l’angle de la petite courbure
est utile. Les biopsies doivent ^
etre plac
ees dans deux
flacons diff
erents correctement
etiquet
es ; les 2 biopsies
antrales et celle de l’angulus doivent ^
etre regroup
ees dans
le m^
eme flacon. S’il existe des l
esions focales visibles en
endoscopie, des biopsies cibl
ees doivent ^
etre r
ealis
ees sur
ces l
esions focales et les biopsies non cibl
ees doivent ^
etre
multipli
ees afin de rechercher des l
esions pr
ecanc
ereuses
sans traduction endoscopique en pr
ecisant la topographie
des sites de pr
el
evement sur les flacons biopsiques, eu
egard aux cons
equences th
erapeutiques qui d
ependent de
l’extension et de la topographie de ces l
esions.
Quelles sont les le´sions de gastrite
atrophique et de me´ taplasie intestinale a`
risque de cancer ? Comment interpre´ter
le re´sultat de l’examen anatomo-
pathologique des biopsies ?
Le risque de cancer gastrique est accru en cas de gastrite
atrophique et de m
etaplasie intestinale lorsque ces l
esions
pr
edominent sur le corps gastrique [11]. La pr
esence d’une
gastrite atrophique dans le corps de l’estomac induit une
hypochlorhydrie qui favorise l’apparition de l
esions multi-
focales de m
etaplasie intestinale qui conduisent au cancer
de type intestinal. Bien que le syst
eme de Sydney
ait contribu
e
a uniformiser la description des l
esions
pr
ecanc
ereuses gastriques, il ne fournit pas d’informations
pr
edictives directes sur le risque de cancer gastrique. La
classification de Sydney est semi-quantitative ; elle
evalue
s
epar
ement l’atrophie sur le fundus et l’antre, mais ne
permet pas d’
etablir un score global d’atrophie.
Des scores histologiques ont
et
e propos
es afin de stratifier
le niveau de risque de cancer en fonction de la s
ev
erit
eet
de la topographie des l
esions de gastrite chronique
atrophique et de m
etaplasie intestinale. La classification
OLGA (Operative Link for Gastritis Assessment) tient
compte de la s
ev
erit
e et de la localisation de l’atrophie
dans l’antre et le corps gastrique (figure 1). Elle permet de
d
efinir 4 stades selon les scores d’atrophie au niveau de
l’antre et du corps de l’estomac ; les stades III et IV
etant
consid
er
es comme des scores pr
edictifs de la survenue de
dysplasie et de cancer. Deux
etudes ont montr
e une bonne
corr
elation entre les stades III et IV et la pr
esence de l
esions
dysplasiques ou de cancer superficiel [12, 13]. Dans une
cohorte de 93 patients avec des l
esions pr
ecanc
ereuses
13
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8suppl
ement 1, janvier 2013
Faut-il biopsier un patient souffrant de dyspepsie ?
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