Chapitre n°10 Loi binomiale et applications
I. Epreuve de Bernoulli
Définition 1
: Une épreuve de Bernoulli de paramètre est une expérience aléatoire qui admet
exactement deux issues :
une appelée « succès », notée , de probabilité ;
l’autre appelée « échec », notée , de probabilité 1 .
Définition 2
: Dans une épreuve de Bernoulli de paramètre , la variable aléatoire qui prend la
valeur 1 si est réalisé et la valeur 0 sinon est appelée variable aléatoire de Bernoulli.
On dit alors que suit une loi de Bernoulli de paramètre .
Propriété
: Si suit une loi de Bernoulli de paramètre alors = et =(  ).
Démonstration
: = 0 × 1 += ;
= 0² × 1 + 1² ×   2=  ² = (1  ).
II. Schéma de Bernoulli et loi binomiale
Définition 3
: On appelle schéma de Bernoulli d’ordre , la répétition de épreuves de Bernoulli de
paramètre identiques et indépendantes les unes des autres.
Définition 4
: Soit la variable aléatoire comptant le nombre de succès obtenus dans un schéma de
Bernoulli à épreuves.
La loi de probabilité de cette variable aléatoire est appelé loi binomiale de paramètres
et . Elle se note (;).
Exemple
: On lance un dé équilibré trois fois de suite et on s’intéresse à l’évènement « Obtenir un six ».
1) Vérifier que cette répétition de trois lancers est un schéma de Bernoulli.
2) Construire un arbre pondéré représentant cette situation et en déduire la probabilité de
l’évènement : "      " ?
3) Soit la variable aléatoire donnant le nombre de six obtenus lors des trois lancers.
Déterminer la loi de probabilité de puis son espérance. Interpréter ().
Objectif
: Savoir reconnaitre des situations relevant de la loi binomiale.
pl
0
1
(=)
1 
1 
III. Coefficients binomiaux
1. Définition
Définition 5
: On représente à l’aide d’un arbre un schéma de Bernoulli, répétition de
épreuves de Bernoulli identiques et indépendantes.
Pour tout entier tel que 0   , on note
le nombre de chemins de
l’arbre correspondant à succès lors des répétitions.
Les nombres entiers
sont appelés coefficients binomiaux.
Remarque
:
se lit « parmi » et par convention 0
0= 1.
Exemple
: En utilisant l’arbre réalisé dans l’exemple du II. , déterminer 3
pour = 0,1,2 ou 3.
2. Propriétés des coefficients binomiaux
Propriété 1
:
Pour tout entier :
=;
=;
=
Démonstration 1
:
0= 1 : un seul chemin conduit à 0 succès lors de répétitions :  
= 1 : un seul chemin conduit à succès lors de répétitions :   
1= : lors de répétitions, il y a façons d’obtenir exactement 1 succès : un
succès lors de la 1ère expérience suivi de   1 échecs ; ou un succès lors de la
2ième expérience suivi de   1 échecs ; etc.… ; ou un succès lors de la ième
expérience suivi de   1 échecs.
Propriété 2
:
Symétrie des coefficients
Pour tous entiers et tel que 0    :
=

Démonstration 2
: Sur l’arbre, il y a autant de chemins contenant succès lors de répétitions que
de chemins contenant échecs. (il suffit de permuter les notations « succès » et
« échec »). Donc, il y a autant de chemins contenant succès que de chemins
contenant    succès. D’où,
=
.
Propriété 3
:
Formule de Pascal
Pour tous entiers et tel que 0 1 :
+
+=+
+
Démonstration 3
: On considère l’arbre qui représente les (+ 1) répétitions d’un schéma de
Bernoulli. Le nombre de chemins réalisant (+ 1) succès est donné par +1
+1.
Ces chemins se décomposent en deux parties disjointes :
Ceux qui commencent par un succès, il reste à choisir succès parmi
répétitions et il y en a
;
Ceux qui commencent par un échec, il reste à choisir (+ 1) succès
parmi répétitions et il y en a
+1. Donc,
+
+1=+1
+1
pl
Exemple
: Sans calculatrice et en utilisant les propriétés précédentes, déterminer les coefficients
binomiaux 25
24,4
2.
Utilisation de la calculatrice pour calculer les coefficients binomiaux
:
Avec la calculatrice, calculer les coefficients binomiaux 6
4 et 8
5.
3. Le triangle de Pascal
En 1654, Blaise Pascal (1623 1662) écrit le Traité du Triangle arithmétique. Pascal y présente son
triangle arithmétique, appelé triangle de Pascal. (ce triangle était déjà connu du mathématicien chinois
Zhu Shi Jie vers la moitié du  ième siècle et du mathématicien arabe Al Kashi vers 1400).
Ce triangle permet de calculer de proche en proche les coefficients binomiaux
à l’aide de la
formule de Pascal. L’entier
est à l’intersection de la ligne et de la colonne .
On place
0= 1 
= 1 puis on utilise la formule de Pascal,
+
+=+
+, pour remplir
tout le tableau.
0
1
2
3
4
5
6
0
1
1
1
1
2
1
1
3
1
1
4
1
1
5
1
1
6
1
1
a) Compléter les lignes 2 et 3 du triangle de Pascal.
b) Existe-t-il un moyen pour passer de la ligne 2 à la ligne 3 ?
c) Compléter alors la suite du tableau. En déduire 6
2,6
3 et 6
4.
Remarque
: Chaque élément du tableau est alors la somme de deux éléments situés sur la ligne
précédente, l’un dans la même colonne et l’autre dans la colonne précédente.
Objectif
: Savoir déterminer des coefficients binomiaux et savoir utiliser le triangle de
Pascal.
pl
IV. Application à la loi binomiale
Propriété 4
: Dans un schéma de Bernoulli d’ordre de paramètre , soit la variable aléatoire
suivant la loi binomiale.
Pour tout entier tel que 0    : ==
× (  )
Propriété 5
: Soit une variable aléatoire suivant une loi binomiale de paramètre et .
= et =(  )
Vocabulaire
: (=) : probabilité d’avoir exactement succès.
(  ) : probabilité d’avoir au plus succès.
(  ) : probabilité d’avoir au moins succès.
Remarque importante
:
Si on a un schéma de Bernoulli à épreuves, lorsqu’on connait =, alors il est possible de connaitre
(  ) ainsi que (  ).
On a tout simplement :
  == 0+= 1++(=).
  ==+=+ 1++=
D’où,   =  (  ).
Exemple
: Une expérience aléatoire consiste à lancer cinq fois un dé tétraédrique équilibré dont les
faces sont numérotées de 1 à 4. Un lancer est gagnant si le 4 est sur la face cachée.
On appelle la variable aléatoire qui associe à chaque issue de l’expérience le nombre de
lancers gagnants.
a) Montrer que suit une loi binomiale dont on précisera les paramètres.
b) Déterminer la probabilité d’obtenir un lancer gagnant.
c) Déterminer la probabilité d’obtenir au plus deux lancers gagnants.
d) Calculer l’espérance, la variance et l’écart type de la loi de probabilité de .
Utilisation de la calculatrice pour calculer
(=)
et
(  ) :
On utilise pour cela respectivement les fonctions ( et é( .
(1) La variable aléatoire suit la loi binomiale de paramètres =50 et = 0,3.
a) Déterminer, à 104 près : =25,(  20) et (>13).
b) Déterminer, à 104 près : (10    20) et (10 < 20).
Méthode
: Pour déterminer     , on calcule    ( 1).
(2) Construire une table de valeurs de = et de (  ) d’une variable aléatoire qui suit
une loi binomiale de paramètres =10 et = 0,4.
pl
Propriété 6
:
Représentation graphique
d’une loi binomiale
La représentation graphique d’une loi binomiale est un diagramme en bâtons avec le
nombre de succès en abscisses et les probabilités (=) en ordonnées.
Remarque
: Les valeurs de les plus probables sont situées autour de .
Pour des valeurs éloignées de , la probabilité que prenne ces valeurs est très faible.
Exemple
: On considère la loi binomiale de paramètres =10 et = 0,4 .
On obtient la représentation graphique suivante :
Utilisation de la calculatrice pour représenter une loi binomiale
:
Soit une variable aléatoire qui suit une loi binomiale de paramètres = 9 et = 0,25.
Représenter graphiquement cette loi binomiale.
Objectifs
: Savoir calculer une probabilité dans le carde de la loi binomiale et savoir utiliser
l’espérance d’une loi binomiale dans des contextes variés.
Savoir représenter graphiquement une loi binomiale.
pl
1 / 5 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !