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Définition. Eest dit “de dimension finie” s’il existe une famille finie et génératrice de E.
Noter qu’à ce stade, le terme “dimension” n’a pas encore de signification propre.
Remarque importante : Soit Eun K−ev de dimension finie et soit (e1,· · · ,en)une famille
génératrice de E.D’après le lemme fondamental, toute famille libre est finie, et de cardinal
inférieur ou égal à n.
Th´eor `eme de la base incompl `ete
Théorème. Soit E un K−ev de dimension finie. Soient p,q des entiers tels que 16p6q.On
suppose que e1,· · · ,epest une famille libre et que e1,· · · ,eqest une famille génératrice de E.On
note L =1,· · · ,pet G =1,· · · ,q.Alors il existe B tel que L ⊂B⊂G pour lequel (ei)i∈Best une
base de E.
Démonstration. Considérons les sous-ensembles Jde G,contenant L,et pour lesquels la famille
(ei)i∈Jest libre. Intéressons-nous aux cardinaux de tels ensembles J.
Plus précisément, notons :
L=ncard (J);L⊂J⊂Get (ei)i∈Jlibreo
Alors Lest non vide (p=card (L)∈ L) et majoré (par q=card (G)).Par conséquent, L
possède un plus grand élément, noté d.Soit Btel que L⊂B⊂G,(ei)i∈Blibre et card (B)=d.
Montrons, en distinguant deux cas, que (ei)i∈Best aussi génératrice de E.
çSi B=G,c’est le cas.
çSi B(Get si i0∈G−B,alors (ei)i∈B∪{i0}est liée (par définition de d) et, comme (ei)i∈Best libre,
cela impose au vecteur ei0d’être combinaison linéaire des eipour i∈B.Mais alors, comme
(ei)i∈Gest génératrice de E,on constate que tout vecteur de Eest combinaison linéaire des ei
pour i∈B.
Finalement, la famille (ei)i∈Best une base de E.
Remarque. Attention, l’ensemble Bqui apparaît dans la preuve n’est pas nécessairement de la
forme {1,· · · ,n}pour un certain n∈p,· · · ,q(bien que ce soit une possibilité). Il est constitué
des entiers de 1 à pauxquels s’ajoutent (éventuellement ; et si toutefois p<q) certains entiers
compris entre p+1 et q.
Corollaire 1. Tout K−ev de dimension finie possède des bases.
Démonstration. Il suffit de considérer un vecteur non nul e1ainsi qu’une famille (e2,· · · ,en)
génératrice de E.Comme (e1,· · · ,en)est a fortiori génératrice de E,on peut appliquer ce qui
précède (avec p=1 et q=n).
Remarque. On a visiblement supposé que E,{0E}.Si Eest réduit à {0E},on considère par
convention que la famille vide est une base.
Corollaire 2. Soit E un K−ev de dimension finie et soient L,G deux familles finies de vecteurs de E.
Si L est libre et si G est génératrice de E,alors on peut compléter L en une base de E,en lui ajoutant
des vecteurs issus de G.Le théorème de la base incomplète est souvent énoncé sous cette forme.
Proposition. Soit E un K−ev de dimension finie. Si (e1,· · · ,en)et e0
1,· · · ,e0
psont deux bases de E,
alors n =p.
Démonstration. On applique la “remarque importante” signalée plus haut : comme (e1,· · · ,en)
est génératrice de Eet comme e0
1,· · · ,e0
pest libre, alors p6n.Symétriquement, comme
e0
1,· · · ,e0
pest génératrice de Eet comme (e1,· · · ,en)est libre, alors n6p.