De même il n’existe pas UNE mémoire, mais DES mémoires, chacune étant spécialisée dans
différents domaines. On distingue donc la mémoire à court terme (le mémoire de travail) et la
mémoire à long terme. Cette dernière contient quatre autres « mémoires » : Episodique,
sémantique, procédurale et perceptive.
Pour qu’un évènement devienne un souvenir il faut « l’encoder » ; c'est-à-dire le placer dans un
contexte spatio-temporel et dans un contexte cognitif et comportemental. Une fois encodé
l’évènement pourra à tout moment être rappelé, c’est que l’on nomme la mémoire volontaire.
Pour autant nous ne nous souvenons pas de tout, le cerveau opère un « tri » et évacue le
superflu pour ne conserver que les éléments les plus importants.
Mais la mémoire peut aussi être involontaire et faire ressurgir des images de souvenirs
indépendamment de la volonté de l’individu. Dans ce cas c’est la mémoire sensorielle qui est
sollicitée (le goût chez Proust avec la Madeleine dans A la Recherche du temps perdu) puis par
analogie le souvenir se constitue.
En somme notre mémoire n’est pas un catalogue de souvenirs mais plutôt notre autobiographie,
elle nous constitue et elle se récrit à chaque fois qu’un souvenir inattendu se présente à nous.
En revanche que se passe-t-il quand on oublie ? Le corollaire du souvenir est l’oubli…faut-il se
souvenir ou oublier ? Parfois la mémoire joue des tours alors il faut mettre en place des procédés
mnésiques pour éviter d’oublier. Parfois la perte de mémoire a une réelle cause médicale c’est le
cas de patients présentant la maladie d’Alzheimer ou souffrant de choc post-traumatique ou
suite à un AVC. Parfois on préfère oublier pour se protéger : Jeanne Moreau : « J’ai la mémoire
qui flanche ». Boris Cyrulnik a développé le concept de résilience. Freud a bcp travaillé sur des
exemples de souvenirs refoulés.
Il est nécessaire de se poser la question des relations entre mémoire individuelle-mémoire
collective. On citera le concept de souvenir flash défini notamment par Olivier Luminet ou
Stéphanie Torré. On s’appuiera sur l’exemple du Mur de Berlin, l’assassinat de Kennedy ou tout
simplement on évoquera les derniers attentats qu’a connus La France. Il est nécessaire de
respecter le devoir de mémoire dans la mesure où l’on s’appuie sur le travail d’historiens et que
l’on se méfie de certaines gouvernants qui imposeraient leur idéologie….
Malgré les avancées des neurosciences et de la psychologie le fonctionnement de notre cerveau
demeure encore énigmatique et c’est sans doute pour cette raison que le phénomène de
réminiscence a donné et donne encore lieu à de nombreuses œuvres artistiques. Les artistes
racontent les difficultés rencontrées (comment mobiliser la mémoire ?), relate des souvenirs
heureux et le plus souvent traumatisants (Michel Leiris l’Age d’homme, Michel Tournier Le Vent
Paraclet). Voir Pérec, Je me souviens Extraits de « je me souviens », G.Pérec . L’intégralité de
l’œuvre est à découvrir ici : http://ateldec.chez.com/00002000/
Je me souviens lu par Pérec : https://www.youtube.com/watch?v=TNhN77tyep8