L’activité électrique enregistrée dans le cerveau n’est pas une
représentation « démocratique » de l’activité neuronale.
Matthew Nelson, Clémentine Bosch, Laurent Venance et Pierre Pouget
Depuis le début du XXème siècle, l’activité électrique produite par les nombreuses cellules
du cerveau est enregistrée et analysée afin de comprendre comment cet extraordinaire
organe fonctionne. La plupart des neuroscientifiques ont fait l’hypothèse que la valeur de
l’activité électrique mesurée dans le cerveau est une représentation « démocratique » de
l’activiténeuronale qui se propage au sein du tissu cérébral.
Dans ce travail, nous montrons clairement que la participation de chaque cellule nerveuse à
la propagation de l’activité électrique dépend de la composition de la microstructure du tissu
nerveux qui l’entoure.Par exemple, l’activité électrique rencontre des difficultés pour se
propager à travers des paquets de fibres ou des couches de myéline. Cela signifie donc que
certains types de cellules nerveuses pourraient contribuer plus que d’autres à l’activité
électrique mesurée par les chercheurs plutôt qu’une activité propagée de façon
équivalente par chaque cellule nerveuse.Cette distorsion et ce filtrage de la propagation du
signal électrique au sein du cerveau peuvent donc donner une valeur unique à l’activité
neuronale au regard du tissu qui le compose.
Ces résultats sont importants car la plupart de ce que nous savons sur la façon dont le
cerveau fonctionne ou dysfonctionne est basé sur la mesure de l’activité électrique. Afin de
mieux comprendre les données existantes et récentes concernant le l’activité du cerveau, il
faut désormais tenir compte de ces résultats.
Ce travail réalisé à l’ICM etpublié dans « the journal of neuroscience » a été financé par les
fonds de Dotation Patrick de Brou de Laurière