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FICHE DE RÉVISION DU BAC
Histoire Toutes séries
La gouvernance économique mondiale depuis 1944
1
LE COURS
[Série Matière (Option)]
[Titre de la fiche]
Introduction
Après la crise de 1929, et la nécessité de reconstruire après la 2nde guerre mondiale, démontre l’exigence
de créer un nouveau système international : le 22 juillet 1944, après trois semaines de négociation, les
accords de Breton Wood sont signés : seul le dollar sera référencé avec l’or. Ces accords permettront de
lancer les 30 glorieuses. En 1946, la fin de la SDN (Société des nations) expose l’échec de l’organisation des
relations internationales. Pour autant, il faut créer d’autres organisations, l’ONU (Organisation des nations
Unies) prend en charge la diplomatie, le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale
prennent en charge l’économie et les finances.
L’organisation nouvelle du monde : les deux blocs, (dont l’autorité est contestée notamment par la
conférence de Bandung avec les non-alignés, ou encore la naissance de la CEE), s’affrontent ; la
décolonisation : les démocraties occidentales perdent peu à peu leur colonie, réduite désormais à des
confettis d’empire. L’ONU est donc fortement sollicitée, tout comme le Fmi avec l’émergence de crises
récurrentes dès les années 1970. On peut donc se poser la question de savoir quelles sont les dimensions
de cette gouvernance et quels en sont les acteurs ?
Plan du cours
1. 1944-1970 : une première gouvernance
a- La suprématie américaine
b- Les limites à la gouvernance américaine
2. Les crises : la nécessité de réformer le système
a- La gouvernance à l’épreuve des crises
b- Les nouvelles instances de gouvernance
3. La société civile face à la gouvernance défaillante de l’économie mondiale
a- Un nouvel équilibre mondial
b- Des protestations d’envergure mondiale
1. 1944-1970 : une première gouvernance
A- La suprématie américaine
La seconde guerre mondiale est un tel choc (les révélations sur les camps de concentration, l’extermination
massive de catégories de la population) entraîne une prise de conscience collective de la nécessité de
lancer une coopération entre les Etats qui permettrait d’asseoir la paix.
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Les Etats-Unis sont la première puissance mondiale en 1945, ils concentrent à eux seuls les 2/3 du stock
d’or, ils produisent plus de la moitié des produits manufacturés face à une Europe dévastée qui a perdu
tout son potentiel industriel. Ils sont aussi conscients que c’est leur isolationnisme (après la crise de 1929)
qui a permis la seconde guerre mondiale, c’est pourquoi, ils endossent leur leadership et favorisent la mise
en place d’institutions économiques internationales qui seront « en partie » sous leur contrôle.
Les accords de Bretton Woods, signés le 22 juillet 1944 aux États-Unis, ont attribué au dollar le rôle pivot
dans l’économie internationale. Ils ont également mis en place le Fonds monétaire international et la
Banque mondiale et un système de changes fixes. Selon l’expression de l’économiste Keynes, ces accords
ont permis d’organiser un « capitalisme organisé ».
Les Etats-Unis sont fortement impliqués : le dollar devient la monnaie de référence pour les échanges
internationaux, ils contrôlent le système monétaire international (SMI), ils concentrent les nouvelles
institutions à New York : le siège du FMI, de l’Onu y sont installés ; la banque mondiale à Washington.
B- Les limites à la gouvernance américaine
Mots-clés :
Plan Marshall : du nom du secrétaire d'État George C. Marshall, ce plan « généreux », fait suite à
l'exposition de la doctrine Truman de mars 1947, elle vise à secourir les gouvernements européens (et
particulièrement la Grèce et la Turquie qui sont menacées par la subversion communiste). Elle doit
permettre en aidant les économies exsangues des Européens de les maintenir dans le camp occidental et
démocratique (le plan marshall fut aussi proposé à l’URSS, mais Staline le refuse : il met en place dès 1949,
le Conseil d’aide économique mutuel « CAEM »).
Malgré ces nouvelles institutions, l’Europe ne peut se relever seule, elle importe ses produits manufacturés
des Etats-Unis (adoptant au passage l’ « American life style ») et n’a pas assez de liquidés en dollar (« dollar
gap »). C’est le plan Marshall, en juin 1947 qui va véritablement relancer les économies européennes : il
accorde pour 13 milliards de dons (en équivalence aujourd’hui : 170 milliards de dollars). Le succès du plan
Marshall est tel que l’URSS va rejeter ce système développant trop l’hégémonie américaine.
Ce système est également rejeté par les pays du Tiers-monde qui s’en trouvent exclus.
Par ailleurs, le système monétaire international se met en place en 1959, lorsque les monnaies
européennes sont convertibles. Les flux de dollars sont alors très importants, et même déséquilibrés :
l’Europe détient plus de billets que le stock d’or de la FED (la réserve fédérale qui doit garantir la valeur des
billets). Les Européens craignant le pire, échange le billet vert contre de l’or, ce qui menace l’économie
américaine.
Le déséquilibre entre le stock d’or et les dollars en circulation dans le monde s’aggravant, en août 1971,
Richard Nixon décide de suspendre la convertibilité or/dollar, entraînant une crise économique, qui sera
aggravée par les deux chocs pétroliers.
Le système mis en place à Bretton Woods est alors à bout de souffle, en 1976, ce sont les accords de la
Jamaïque qui mettent en place le système qui lui succède : le flottement généralisé des monnaies. C’est au
FMI que revient le rôle de supervision du système monétaire mondial de taux de change flottants.
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Les années 1970 signent aussi la fin des 30 glorieuses qui avaient profité à l’Occident. Les crises se font
récurrentes, dans le même temps, les mouvements se font de plus en plus hostiles à ces systèmes basés
sur l’économie de marché et la société de consommation.
2. Les crises : la nécessité de réformer le système
A- La gouvernance à l’épreuve des crises
L’économie globale étant à bout de souffle, les pays occidentaux décident de substituer des systèmes de
gouvernance économiques parallèles aux grandes institutions.
La guerre du Kippour entre Israël et les pays arabes déclenche le premier choc pétrolier de 1973 freinant
brutalement la croissance des pays occidentaux : leur économie repose trop sur le pétrole, fourni
principalement par les pays arabes, qui se sont regroupés au sein de l’OPEP et qui décident d’exercer une
pression internationale en multipliant par 4 le prix du baril de pétrole.
En réponse, les Occidentaux s’organisent au sein du G6 (en 1975), G7 (en 1976 - G8 avec l’inclusion
progressive de la Russie à partir de 1998), ce sont les pays les plus riches qui se réunissent annuellement
pour opérer des choix conjoints en matière de politique économique internationale.
Le FMI (fonds mondial international) qui vient en aide aux pays surendettés et affrontant de graves crises
financières, fait l’objet de vastes critiques : les populations supportant difficilement les conséquences de
restriction budgétaire imposée.
B- Les nouvelles instances de gouvernance
L’échec des organisations internationales, amènent l’essor des organisations régionales. Notamment :
- la CEE (constitué depuis le traité de Rome en 1957 UE depuis 1992),
- la Coopération économique des pays d'Asie-Pacifique (C.E.A.P., ou A.P.E.C., selon les initiales
anglaises), fondée en 1989,
- le Mercosur en Amérique du Sud en 1991,
- en 1994, l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain) avec le Mexique et le Canada.
En 1995, l’OMC (Organisation mondiale du commerce) remplace le GATT, elle intègre la Russie en 1997,
puis la Chine en 2001. Aujourd’hui, l’organisation comprend 157 États (à noter que l’ONU en comprend
193).
En ce qui concerne la Chine : c’est en 1978, qu’elle décide d’intégrer le commerce mondial (avec l’arrivée
de Deng Xiaoping), et en devient l’un de ses acteurs majeurs (croissance à deux chiffres jusqu’en 2012,
aujourd’hui à 8%). Elle est aussi un leader des BRICS (acronyme pour désigner les pays émergents, ses
membres sont : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
En décembre 1999, la création du G20 permet d’intégrer ces nouvelles puissances : il constitue 85% de
l’économie mondiale et les 2/3 de la population de la planète.
En parallèle, on constate une évolution boursière, plus que l’économie, c’est la finance qui réglemente les
marchés (spéculation sur les matières premières, la monnaie), on assiste au début de la globalisation
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financière. Ce sont les places boursières de New York (Wall Street), Tokyo (Kabutocho) et Londres (La City)
qui organisent la déréglementation.
Les firmes transnationales (FTN) se développent aussi, devenant des géants avec des chiffres d’affaires
supérieurs à certains Etats (par exemple, en mars 2008, le 1er constructeur automobile mondial Toyota
affichait un chiffre d'affaires supérieur à 260 milliards de dollars, le géant de l'industrie japonaise surpasse
le produit intérieur brut de la Colombie. Ces FTN comptent des milliers de salariés dans le monde et ont un
pouvoir sur des milliers de consommateurs.
Les Etats et leur économie sont aussi « notés » par le biais d’agences de notation qui évaluent à la
demande d’investisseurs, la santé des économies. Lors la note d’un Etat est dégradé, cela a un effet très
négatif sur les investissements (qui fléchissent), cela affecte également les taux d’emprunt de l’Etat (des
taux plus élevés), et donc accroître sa dette.
Les banques centrales : la FED (aux Etats-Unis) et la BCE (Banque centrale européenne, créée en 1998 pour
contrôler l’Euro) s’affichent comme autonomes des Etats et leur imposent des plans de rigueur.
3. La société civile face à la gouvernance défaillante de l’économie mondiale
Mots-clés :
Subprimes : la banque centrale américaine ou Réserve fédérale (FED) a encouragé au début des années
2000, le crédit facile pour relancer l'économie, cela a permis à des millions de foyers modestes de devenir
propriétaires, moyennant des prêts à surprime dits « subprimes » : bas au début, mais avec un taux
variable pouvant atteindre 18 % d’intérêt au bout de 3 ans. Les taux d'intérêts de ces prêts dépendent de
la valeur du bien immobilier : plus la maison a de la valeur, plus le taux est bas. Inversement, quand la
maison perd de la valeur, le taux d'intérêt grimpe. Avec le ralentissement de l’économie et le chômage, le
nombre de maisons à vendre a augmenté, entraînant un écroulement de toute l’économie.
A- Un nouvel équilibre mondial ?
Le développement des nouvelles technologies, notamment Internet dans les années 1990, puis la
téléphonie mobile ou encore les réseaux sociaux, permettent l’émergence d’une opinion publique
internationale, en même temps qu’une diffusion très rapide des informations.
Les limites de la spéculation immobilière sont également apparues aux Etats-Unis avec les subprimes :
après deux décennies de spéculations, les ménages américains ne peuvent plus rembourser les prêts
contractés auprès des banques.
Cette crise amène une prise de conscience : il faut réguler les dérives financières du capitalisme forcené.
L’Etat américain afin d’éviter la faillite de ses banques, et l’écroulement total de son économie, débloque
700 milliards de dollar pour remettre à flots le secteur bancaire. Les Européens touchés aussi par cette
crise, font de même.
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B- Des protestations d’envergure mondiale
Les altermondialistes sont apparus dans les années 1990, de venant de tout horizon, ils luttent chacun avec
leur moyen contre le néolibéralisme. Le premier mouvement d’ampleur se produit en 1999, lorsqu’à
Seattle, lors de la Conférence de l’OMC, environ 40 000 personnes manifestent contre toutes les instances
de cette organisation à Gènes en 2001, lors d’un sommet du G8, une manifestation de 300 000
personnes est durement réprimée. Leurs activismes s’affichent principalement lors des manifestations
économiques internationales ou sur des mobilisations populaires massives au niveau local et national.
Leur lutte s’affiche donc dans tous les domaines, ils souhaitent la justice économique et sociale, ils militent
aussi en faveur de la protection de l'environnement et les droits humains.
Ils dénoncent notamment l’influence grandissante de l’Organisation Mondiale du Commerce, le poids de la
dette du Tiers Monde et le pouvoir des FTN : des mouvements indigènes, particulièrement médiatisés à
partir de la révolte des zapatistes au Mexique, la « guerre de l’eau » en Bolivie, les coalitions sud-africaines
contre les privatisations, les mouvements des petits paysans en Asie et en Amérique latine, réunis à partir
de 1993 dans le réseau global Via Campesina, qui revendique aujourd’hui près de 200 millions de membres
à travers le monde ; des syndicats, particulièrement mobilisés en Corée du Sud ; des intellectuels
progressistes ; des écologistes ; la Marche Mondiale des Femmes ; des activistes libertaires et des réseaux
de jeunes « alter-activistes », des centaines d’ONG et des dizaines de milliers de « simples citoyens ». Ils
sont systématiquement présents lors des G8, G20, réclamant une meilleure justice sociale pour tous. On
peut citer « Attac » (qui est une organisation internationale) à des mouvements « plus » locaux, menés par
José Bové qui ciblent davantage les productions agricoles.
On assiste aussi aux mouvements des « indignés » qui naît à Madrid pendant l’été 2011, les contestations
et les manifestations touchent tous les pays : la Grèce, l’Italie, la France, le Chili, de même aux Etats-Unis
avec des manifestants qui viennent occuper la bourse de New York.
La dérive est dénoncée partout, mais si la nécessité fait unanimité, les réformes, elles, tardent à venir.
Quelles sont les perspectives futures ? Que peuvent les gouvernements et les instances internationales
pour lutter contre ses dérives ? Quelle place pour les populations vivant dans ces marchés dérégulés ?
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