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Philosophie – Toutes séries
La justice et le droit
LE COURS
[Série – Matière – (Option)]
[Titre de la fiche]
Ce texte montre ainsi les trois instances du droit qui existent dans chaque pays occidental. Le juge est celui qui dit
comment appliquer la droit à un cas précis. Il doit donc bien étudier les faits. Le législateur, en théorie, représente le
peuple et c'est lui qui fabrique la loi. Quant à l'exécutif (le gouvernement) il applique la loi. Ce qui se passe en théorie
n'est plus tout à fait le cas dans la pratique en France désormais. Les magistrats rendent souvent leurs décisions en
respectant la jurisprudence qui est la synthèse des décisions rendues précédemment dans des cas similaires. De plus,
le gouvernement prend de plus en plus de décrets qui lui permettent de faire la loi en se passant du législateur. En
France l'Article 49.3 de la Constitution permet au gouvernement de faire passer une loi même si une majorité ne
souhaite pas son approbation. L'article 16 donne les pleins pouvoirs au Président de la République dans les
situations graves (crises graves, guerres mettant en péril la sécurité du pays, etc...). Qu’arriverait-il d’ailleurs de cet
article si un(ou une) apprenti(e) despote devenait Président(e) dans ce pays ?
II. La justice est-elle possible à l'homme ?
Lorsque l'on voit l'état du monde, lorsque l'on voit les hommes, il est aisé de se demander si le droit et la justice
peuvent être atteints par les hommes ? Pascal, dans ses Pensées, considère que non. Il écrit :
Extrait : L'affection ou la haine change la justice de face...Le plus sage prend pour ses principes ceux que
l'imagination des hommes a témérairement introduits en chaque lieu...Nos magistrats ont bien connu ce
mystère. Leurs robes rouges, leurs hermines dont-ils s’emmaillotent en chats fourrés, les palais ou ils
jugent, les fleurs de lis, tout cet appareil auguste était fort nécessaire...Sils avaient la vérité et la justice
n’auraient que faire des bonnets carrés…Notre propre intérêt est encore un merveilleux instrument pour
nous crever les yeux agréablement. Il n’est pas permis au plus équitable homme du monde d’être juge en
sa cause…La justice et la vérité sont deux pointes si subtiles, que nos instruments sont trop épais pour y
toucher exactement.
Pascal se situe dans une tradition qui critique la justice et qui est assez puissante et répandue en philosophie. Pour
lui, seul Dieu est capable de rendre la justice. La justice des hommes est imparfaite notamment parce qu'ils se
laissent influencer leurs intérêts et parce qu'ils n'ont pas accès à la vérité et qu’ils sont marqués du sceau du péché
originel. Or pour être juste, il faut précisément connaitre la vérité. En conséquence, pour Pascal, la justice des
hommes doit utiliser l'imagination pour s'imposer. Les magistrats et les avocats ont de belles robes pour faire croire
qu'ils ont le savoir et impressionner leurs ouailles. Les gouvernements vivent dans de grands palais pour les mêmes
raisons. Cette conception pessimiste taxerait donc d'idéalistes ceux qui croient en la possibilité d'un Etat qui serait
réellement juste s'il est humain. De plus, elle repose sur une croyance en une malédiction première et biblique qui
n’est nullement considérée comme telle par tous les théologiens qui en contestent l’existence. Dans l'Odyssée,
d'Homère, le peuple qui seul fait preuve de réelle hospitalité envers Ulysse, les Phéaciens ne sont pas véritablement
humains, ils sont à moitié-divins. Mais plutôt que développer un tel pessimisme, pourquoi ne pas reconnaître que la
mise en oeuvre du droit n'est pas impossible mais plutôt extrêmement difficile et qu'elle serait une forme d'art ; un
talent qui se cultiverait ou serait inné ?