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FICHE DE RÉVISION DU BAC
Philosophie Toutes séries
Le travail et la technique
1
LE COURS
[Série Matière (Option)]
[Titre de la fiche]
La notion
Le terme vient du latin tripalium qui signifie instrument de torture. Mais le travail est-il réellement une torture ?
N'est-il pas la peine nécessaire que l'homme doit avoir pour prendre possession d'un monde dont il est pleinement
responsable et celui qui le voit comme tel n’est-il pas un paresseux porteur de misère pour lui et pour les autres ?
Travailler n'est-ce pas aussi mettre au jour et donner vie à ce qui n'attend que nous pour être ? Mais en même temps
n’y a-t-il pas aussi des esclaves de leur travail ?
Termes proches :
Burn out ; Terme de plus en plus évoqué dans le monde contemporain pour évoquer la souffrance qui est désormais
ressentie au travail. Harcèlement moral. Nombre de salariés se plaignent désormais de pressions psychologiques au
travail. Le travail n'est plus partagé par le grand nombre et ceux qui travaillent doivent travailler de plus en plus. Le
nombre des actifs tend de plus en plus à diminuer.
Problèmes que peut poser la notion :
Y a t il une crise du travail et qu'est ce qui explique sa rareté dans le monde moderne ? Le travail structure-t-il encore
nos sociétés ? Si le travail peut et doit conduire à la peine pourquoi ne doit-il pas permettre la souffrance ?
Films.
Les temps modernes. Ch Chaplin. Film qui montre admirablement la montée du taylorisme et l'aliénation au travail.
Ressources humaines de L. Cantet. Film qui met en évidence la difficulté du chômage et la dureté des conflits sociaux
dans la France contemporaine.
Romans de fictions.
L'ensemble des romans d'E.Zola permet de mettre en évidence la dureté du monde du travail dans la France qui
sindustrialise On peut lire l'Assomoir qui évoque le monde ouvrier ou sa dureté. Ou bien Germinal qui traite du
monde des mineurs ou encore l'Argent qui met en évidence le monde de la bourse et du capital.
I. Pourquoi devons-nous travailler ?
Certains interprètent encore le passage de la Genèse dans lequel Adam et Eve sont obligés de travailler pour vivre
comme une punition. Ils en déduisent que le travail est la marque d'un péché originel. Pourtant à aucun moment le
Texte évoque l'idée d'un travail qui conduirait à la souffrance. L'homme devra travailler à la sueur de son front.
Travailler donne des larmes pour le corps et parfois pour l'esprit mais en aucune manière le travail doit être source
de souffrance pour la Bible. Les hébreux sont sortis de l’esclavage car l’esclavage est la pire des choses. On peut voir
dans l‘épisode de la Genèse comme la punition juste d'un Dieu juste qui voulait donner aux hommes ce qu'ils
souhaitaient à savoir devenir des créateurs. Le travail permet de devenir un créateur. Dans ce cas, il porte aussi le
nom d'œuvre. Travailler c'est œuvrer. Les Textes bibliques condamnent fortement la paresse qui mène le plus
souvent à la misère nous disent-ils. Durkheim soutiendra une thèse similaire dans certains de ses textes.
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LE COURS
[Série Matière (Option)]
[Titre de la fiche]
Extrait : Loisiveté est mauvaise conseillère pour les collectivités comme pour les individus….Quand les
forces morales d’une société restent inemployées, quand elles ne s’engagent pas dans quelque œuvre à
accomplir, elles deviennent de leur sens moral et s’emploient d’une manière morbide et nocive. E.
Durkheim Léducation morale
La culture est l'environnement de l'homme. Il ne peut vivre dans une nature qui n'est pas un temps soi peu contenue
ce même si elle ne doit pas être ignorée ou violentée. Ce qui transforme la nature en culture n'est autre que le travail
qui est donc indispensable pour l'homme s'il veut être homme.
II. La société du travail et la méritocratie.
La nécessité d’une importance du travail afin de construire la société est répartir les richesses a été veloppée par
les penseurs anglo-saxons des Lumières que l'on a parfois appelé les individualistes possessifs de manière un peu
péjorative. S'opposant à la société d'Ancien Régime qui permettait aux mieux nés de prendre le pouvoir et de le
conserver en abusant bien souvent de leurs privilèges en prenant les autres moins chanceux- pour leurs esclaves,
des auteurs comme J. Locke ont démontré qu'une société ne pouvait que périr si elles ne mettaient pas au
pouvoir des hommes qui avaient le goût de l'effort et du travail juste et correctement reconnu. En effet, il était
impensable pour lui, de laisser se perpétuer un système de rentes qui ne faisaient qu'affaiblir la société.
Encore que la terre et toutes les créatures inférieures soient communes et appartiennent en général à tous
les hommes, chacun pourtant a un droit particulier sur sa propre personne sur laquelle nul ne peut avoir
aucune prétention. Le travail de son corps et l’ouvrage de ses propres mains, nous le pouvons dire sont son
bien propre. Tout ce qui a été tiré de l’état de nature par sa peine et son industrie appartient à lui seul car
cette peine et son industrie étant sa peine et son industrie propre, personne ne saurait avoir droit sur ce
qui a été acquis par cette peine et cette industrie surtout s’il reste aux autres assez de semblables et
d’aussi bonnes choses communes. Locke Second traité de gouvernement civil. V 27
Défendant la liberté, ces auteurs s'opposaient également à la vision élitaire et aristocrate du monde qui était
défendue par leurs opposants car elle divisait fortement la société en deux groupes : les esclaves travaillant pour tout
le monde et à un faible prix (dont il était considéré que leur travail ne leur appartenait pas alors que Locke nous
rappelle qu’il est notre bien) et les rentiers ne travaillant pas et faisant travailler les autres tout en gagnant beaucoup
d'argent en ne faisant rien sinon naître dans le bon endroit de la société.
III. La crise du travail et de la société méritocratique
Plus personne aujourd'hui en Europe ne parvient désormais à croire en la méritocratie. Le système scolaire autrefois
destiné à sélectionner les élites travailleuses a été dénoncé comme lieu de la reproduction sociale. Le chômage de
masse a plongé une bonne partie de la population dans la misère alors que les inégalités ne reposent plus bien
souvent sur le mérite. Comment expliquer cette évolution ?
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LE COURS
[Série Matière (Option)]
[Titre de la fiche]
Extrait : On voit donc en quoi la modernité politique est liée à l’utopie le travail est conçu comme
fondement exclusif de la valeur et vecteur d’une libération de l’homme et de la société. Or le travail est
entré en crise…Premièrement, on ne peut plus dire que le travail est l’unique fondement de la valeur…que
l’on pense par exemple à la valeur d’un top modèle ou d’un footballeur….Deuxièmement, les progrès
considérables de la technique, de l’informatique s’ajoutant aux effets de la mondialisation dans un
contexte de déséquilibre considérable entre les pays riches et les pays pauvres produisent le phénomène
de pénurie du travail, si difficilement compréhensible lorsque l’on s’en tient aux schémas anciens
…troisièmement, il n’est plus possible de concevoir le travail ni comme l’instrument de la formation de la
nature, ni comme le vecteur privilégie d’une libération sociale de l’homme. Si le travail forme, il déforme
et défigure également Y C Zarka. Figures du pouvoir. Puf 2001
Quelque chose a donc bougé dans la relation que les sociétés occidentales entretiennent avec le travail et cette
« chose »n'a pas encore é bien analysée. Il est fort possible qu'outre les informations sociales et économiques
proposées par Y C Zarka nous assistions à la confrontation de deux logiques qui ne parviennent plus à cohabiter : la
première tient le travail pour nécessaire et cherche à en faire le cœur de la société. En revanche la seconde croit
plus aux valeurs de don et de sacrifice ainsi que de gratuité. Entre les deux une troisième gouverne peut-être et
elle n’aurait pour seul objectif que de profiter du sacrifice de ceux qui croient en lui pour en abuser et tirer
bénéfice du travail de ceux qui espèrent en lui afin de profiter de leur peine.
Ces trois logiques s’ignorent peut-être. Elles ne parviennent sans doute plus à cohabiter aisément compte tenu de la
crise sociale et économique évoquée plus avant qui oblige en effet à prendre de fortes décisions. Les plus faibles
souffrent donc plus que les autres de cette guerre qui ne dit pas son nom. Ils sont mis sur la bas côté et nul ne leur
dit précisément ce qui est en train de se passer. Pendant ce temps des schémas dépassés sont prétendument
proposés pour expliquer notre monde. Ils ne font qu'entretenir la confusion.
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