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Philosophie – Bac L/ES/S
La liberté
LE COURS
[Série – Matière – (Option)]
[Titre de la fiche]
II. Y a t il des libertés plus libres que d'autres ? Y a t il des degrés de liberté ?
Descartes voulait bien reconnaître que le fait d'être autonome et de se décider par soi-même était être libre.
Cependant il distinguait la liberté d'indifférence – le plus bas degré de la liberté – de la liberté tout court.
Extrait : Une plus grande liberté consiste en effet ou bien dans une plus grande facilité de se déterminer. Si
nous prenons le parti où nous voyons le plus de bien,nous nous déterminons plus facilement ; si nous
suivons le parti contraire nous usons d'avantage de cette puissance positive ; ainsi nous pouvons toujours
agir plus librement dans les choses où nous voyons plus que de bien que de mal, que dans les choses
appelées par nous indifférentes.Descartes, Lettre au père Mesland. 9 février 1645
La liberté d'indifférence n'est autre que la liberté de l'indifférent et donc de celui qui dit oui ou non selon son bon
plaisir et sans vraiment savoir ce qu'il dit. Cette liberté d'indifférence est le plus bas degré de la liberté selon
Descartes. Il y a un degré plus haut celle de l'homme véritablement libre qui, lorsqu'il dit oui à quelque chose, dit oui
au bien et qui, lorsqu'il dit non, dit non au mal. Pour Descartes, il n'y a donc pas de véritable liberté sans un certain
savoir et sans une certaine éducation.
III. Pour être libre avons-nous besoin de lois et d'un Etat ?
La philosophie des Lumières, JJ Rousseau en tête, avait fait de la liberté, un des éléments premiers de son combat
philosophique et politique mais aucune liberté n'était possible sans loi pour ces hommes qui avaient souffert des
caprices des privilégiés et des rois tous puissants qui régnaient autrefois en Europe. Pour Rousseau il fallait donc
distinguer la liberté naturelle de la liberté civile. La liberté civile n'était autre que celle qui permettait à chacun de
vivre selon sa volonté tout en respectant celle des autres. Elle supposait donc un Etat libéral, c'est à dire un Etat au
service de la liberté et un état de droit.
Extrait : Ce que l'homme perd dans le contrat social c'est sa liberté naturelle et un droit illimité sur tout ce
qui le tente et ce qu'il peut atteindre, ce qu'il gagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il
possède. Pour ne pas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté naturelle qui n'a
pour bornes que les forces de l'individu, de la liberté civile qui est limitée par la volonté générale (et donc
la loi). Rousseau Contrat social. Livre I
Cependant, nous avons le sentiment de vivre désormais à l'époque d'un Etat devenu surpuissant et qui s'occupe de
nos moindres envies. Les lois sont de plus en plus nombreuses et le maillage social ne se fait plus semble-t-il que par
la surveillance et le contrôle non plus par le lien entre les différentes composantes de la société qui paraît se
disloquer en autant d'atomes égoïstes, repliés sur eux-mêmes et leurs langages, leur ignorance de l'autre. Le
libéralisme en a pris conscience avec Tocqueville. Ce dernier craignait le développement de ces Etats qui au nom de
la liberté risquaient un jour de la confisquer aux citoyens.