Chapitre 5 — Fonctions usuelles — 10 octobre 2013 3
+Exemple 2. La fonction logarithme népérien est de classe C1sur R∗
+.
+Exemple 3. La fonction inverse est de classe C1sur R∗.
+Exemple 4. La fonction valeur absolue est continue (de classe C0) sur R, mais évidemment pas de classe C1sur R
puisqu’elle n’est même pas dérivable en 0. La fonction g:x7−→ x|x|/2est dérivable sur R, mais pas de classe C1sur R
puisque sa dérivée (qui est la fonction valeur absolue) n’est pas dérivable sur R.
Dans un autre registre :
Théorème 2 (existence de primitives).Toute fonction à valeurs réelles continue sur Iadmet une (donc
une infinité) primitive sur I.
Et enfin, pour revenir à un thème plus récent :
Théorème 3 (“théorème de la bijection”).Soit f:I−→ Rune fonction à valeurs réelles. Si fest
continue et strictement monotone sur I, alors fréalise une bijection de Isur f(I).
Ce théorème est une retraduction (avec le mot “bijection”) d’une propriété que vous avez déjà rencontrée en Terminale
(conséquence du théorème des valeurs intermédiaires). C’est l’occasion de rappeler que la phrase “fest une bijection” n’a
absolument aucun sens, tant que vous ne précisez pas l’ensemble de définition et l’ensemble d’arrivée de la fonction f. En
effet, la fonction carrée (x7−→ x2) n’est pas du tout une bijection de Rsur R,∗mais elle réalise une bijection de R+sur
R+(ou de [0; 2] sur [0; 4], ou de [−3; −1] sur [1; 9]. . . ).
C’est aussi l’occasion d’insister sur l’importance des hypothèses dans un théorème, et dans le
cas présent d’insister sur l’hypothèse de continuité. La courbe ci-contre représente la fonction
de la fonction fdéfinie sur [0; 3] par
∀x∈[0; 3] , f (x) = x
2+E(x)
La fonction fest strictement croissante sur [0; 3], avec f(0) = 0 et f(3) = 9
2, mais f
ne réalise pas pour autant une bijection de [0; 3] sur 0; 9
2(puisque par exemple 1n’a pas
d’antécédent par f). Comme vous l’avez compris, tout le problème vient de la non-continuité
de fsur [0; 3]. Pour enfoncer le clou, on peut observer que l’image de l’intervalle [0; 3] par f
n’est pas un seul intervalle, mais la réunion de plusieurs intervalles disjoints (et non-vides).
Enfin, pour achever ces rappels, quelques considérations géométriques.
Propriété 2.Dans un repère orthonormal du plan, les points de coordonnées (x;y)et (y;x)sont symétriques
par rapport à la première bissectrice des axes (la droite d’équation y=x).
La figure ci-contre illustre cette propriété dont la démonstration n’est pas trop ardue.
On choisit un point M(x;y)quelconque du plan, et on note M′le point de coordonnées
(y;x). Il s’agit alors de prouver (par exemple) que le milieu Kde [M M′]appartient à
∆(la droite d’équation y=x), et que −−−→
MM ′est orthogonal à un vecteur directeur de
∆.
Evidemment, si Mappartient à ∆, la propriété est évidente.
Et si M /∈∆, on note que les coordonnées de Ksont ((x+y)/2; (x+y)/2), ce qui
assure que K∈D; et celles de −−−→
MM ′sont ((y−x); (x−y)), ce qui prouve que −−−→
MM ′
est un vecteur normal de ∆, d’où la propriété dans ce second cas.
Conséquence.Soit f:I−→ June fonction bijective, et f−1:J−→ Isa réciproque. Dans un repère
orthonormal du plan, les courbes représentatives de fet de f−1sont symétriques par rapport à la première
bissectrice des axes.
∗. Pourquoi au fait ?