RETOUR DE CONGRÈS…
432Neurologies • Octobre 2011 • vol. 14 • numéro 141
L’algie vasculaire de la face et la
migraine peuvent être considérées
comme des maladies chronobiolo-
giques pour lesquelles l’hypotha-
lamus et le tronc cérébral sont les
régions anatomiques qui jouent
un rôle fondamental. Le noyau
suprachiasmatique est plus par-
ticulièrement le chef d’orchestre
de nos rythmes biologiques. L’hy-
pothalamus, cette fois-ci dans sa
partie antérieure, joue également
un rôle clef, puisqu’une lésion de
cette région peut entraîner une in-
somnie prolongée.
Trois substances ont une action
fondamentale : les orexines, la mé-
latonine et l’adénosine. Si les deux
premières ont déjà fait l’objet de
nombreuses publications, l’adé-
nosine semble avoir une action
sur le métabolisme énergétique et
un lien avec le noyau ventral pré-
optique de l’hypothalamus.
• Une mise au point de Dagny
Holle (5) a été faite sur la cépha-
lée hypnique, comme modèle des
relations particulières entre som-
meil et céphalées.
On rappellera qu’il y a dans la lit-
térature 175 cas publiés, en parti-
culier à travers plusieurs grandes
séries allemandes, françaises
et taïwanaises. Si sa prévalence
réelle est toujours inconnue (vrai-
semblablement entre 0,07 à 0,1 %),
cette céphalée survient de ma-
nière exclusivement nocturne, et
est associée à un comportement
moteur particulier, observé de ma-
nière systématique, et diérent de
celui décrit au cours de la crise de
migraine ou d’algie vasculaire de la
face.
Les études polysomnographiques
ont bien démontré que la surve-
nue de la céphalée se faisait aussi
bien dans le sommeil REM, que
lors du sommeil non-REM. Des
apnées peuvent être mesurées,
mais sans corrélation temporelle
avec la céphalée ; elles sont proba-
blement en rapport avec l’âge des
patients (classiquement supérieur
à 50 ans).
Enfin l’imagerie structurale réali-
sée chez 14 patients versus 14 té-
moins a démontré une diminution
de la substance grise de l’hypotha-
lamus postérieur.
Sur le plan thérapeutique, le
consensus se fait sur la caféine, à
la fois comme traitement de crise
et de fond. L’utilisation du lithium,
dont l’ecacité est certes démon-
trée, mais à l’origine de nombreux
eets secondaires, doit se faire
avec prudence.
• Lisotto (6) qui, dans un poster,
faisait une synthèse des dié-
rentes options thérapeutiques
au cours des céphalées hypniques,
positionnait cependant en pre-
mière intention le lithium, en rai-
son de son niveau de preuve, et en
seconde intention l’indométacine,
puis la caféine et la mélatonine.
Cette stratégie n’est pas la même
que celle proposée en France, où
l’oxétorone a une place de choix.
Malheureusement, cette molé-
cule étant purement française, il
est dicile de la mettre en exergue
dans des recommandations inter-
nationales.
• Une troisième partie faite par S.
Evers (7) abordait les rapports au
sens large entre sommeil et cépha-
lées.
A côté des comorbidités classiques
entre migraine et apnées, et mi-
graine et jambes sans repos, on
notera la fréquence des apnées du
sommeil au cours de l’algie vas-
culaire de la face. La nature de
ces apnées étant centrale, et non
pas obstructive, cela explique que
la CIPAP n’a que peu d’eet chez
ces patients.
• Enfin, la classification inter-
nationale des troubles du som-
meil fait état d’une céphalée qui
est inconnue de l’IHS.
Il s’agit de la céphalée en coup
de tonnerre nocturne, reconnue
comme une entité dont la particu-
larité est de survenir au moment
du réveil ou lors de la transition
d’un stade à l’autre de sommeil.
Ceci devrait éveiller la curiosité
des spécialistes de la céphalée…
HYPOTENSION
SPONTANÉE DU LCR
ET BLOOD PATCH :
L’EXPÉRIENCE DE
LARIBOISIÈRE
Le Centre Urgences et Cépha-
lées (CUC), par l’intermédiaire
de Caroline Roos (8), a rapporté
en plénière son expérience du
blood patch dans le traitement des
céphalées par hypotension spon-
tanées du LCR.
Ils ont inclus 80 patients (dont
55 femmes) ayant eu des cépha-
lées par hypotension du LCR sans
brèche dure-mérienne évidente,
entre 2004 et 2009. 75 de ces
80 patients avaient des céphalées
typiquement à l’orthostatisme
et 66 avaient les anomalies IRM
classiques (prise de contraste des
espaces méningés, ptose des élé-
ments du système nerveux cen-
tral…). Ces patients avaient été
diagnostiqués tôt, en général dans
le mois suivant le début des symp-
tômes.
15 de ces 80 patients ont été amé-
liorés par les traitements conven-
tionnels (repos, caféine). Un blood
patch a été réalisé chez 64 patients
(un patient l’a refusé) avec une
guérison chez 77 % de ceux-ci. Un
2eblood patch a été réalisé chez
14 % des patients et un 3e chez 2 %.
Un hématome sous-dural a été
noté chez 19 patients avec une pré-
dominance masculine (44 vs 14 %)