MPSI 2 : DL 08
pour le 17 avril 2003
1 Exponentielle de matrices nilpotentes
Soit Eun Respace vectoriel de dimension n2. On consid`ere une base B= (e1,...,en) de E. Pour une
matrice AMn(R), on note φAl’endomorphisme de Edont la matrice dans la base Best A.
On notera Ila matrice identit´e de Mn(R), et
N={AMn(R); Anilpotente}
T={AMn(R); Atriangulaire sup´erieure }
U={AMn(R); AI∈ N}
Ek= Vect(e1,...,ek)
E0={0}
Q1
a. Montrer qu’une matrice AMn(R) appartient `a Tsi et seulement si k[[1,n]], Ekest stable par φA.
b. En utilisant a), montrer que Test une sous-alg`ebre de Mn(R).
c. Soit A∈ T . Montrer que Aest inversible si et seulement si k[[1,n]], φA(Ek) = Ek.
d. On note A= ((aij )). Montrer que la condition pr´ec´edente ´equivaut `a i[[1,n]],aii 6= 0.
e. Montrer que si A T GLn(R), alors A1∈ T .
Q2 Soit une matrice A= ((aij )) ∈ T dont les coefficients diagonaux aii sont tous nuls.
a. Montrer que Aest nilpotente d’indice inf´erieur ou ´egal `a n.
b. Montrer que l’indice de nilpotence de Aest exactement nsi et seulement si les coefficients ai,i+1 (1 i
n1) sont tous non-nuls.
Q3 Soit A∈ N.
a. Soit PGLn(R). Montrer que P AP 1est nilpotente de mˆeme indice que A.
b. En ´etudiant Im φA, montrer qu’il existe une base u= (u1,...,un) de Edans laquelle la matrice de φAa
sa derni`ere ligne nulle.
c. Montrer alors qu’il existe une base v= (v1, . . . ,vn) de Edans laquelle la matrice de φAest triangulaire
sup´erieure `a diagonale nulle.
d. Que peut-on en d´eduire sur l’indice de nilpotence de A?
e. Lorsque n=2, trouver une matrice nilpotente non triangulaire.
Q4 Soient (A,B)∈ N2erifiant AB =BA.
a. Montrer que A+B∈ N.
b. Soit λR. Calculer (A+λB)n.
c. Montrer que si (p,q)N2erifient p+qn, alors ApBq= 0. On pourra consid`erer la fonction Pij (λ)
qui est le coefficient `a la i`eme ligne, ji`eme colonne de la matrice (A+λB)n.
Q5 Pour A∈ N, on d´efinit
exp(A) = I+A+1
2! A2+···+1
(n1)!An1
a. Montrer que exp(A)∈ U.
b. Soient (A,B)∈ N2erifiant AB =BA. Montrer que exp(A+B) = exp(A)×exp(B).
c. En d´eduire que exp(A) est inversible.
1
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2 D´eterminant circulant
On consid`ere la matrice A=
a1a2a3. . . an
ana1a2
...an1
.
.
.an
.......
.
.
a3
......a2
a2a3. . . ana1
Mn(C) o`u (a1,...an)Cnsont des nombres
complexes.
Pour une racine ni`eme de l’unit´e ωC, on d´efinit la matrice colonne associ´ee : Xω=
1
ω
ω2
.
.
.
ωn1
Q6 Calculer AXω.
Q7 On consid`ere la racine ni`eme primitive de l’unit´e not´ee ω=e2
net la matrice colonne Xk=Xωkassoci´ee.
Montrer que le syst`eme (X0,...,Xn1) est une base de l’espace vectoriel Mn,1(C).
Q8 En d´eduire que la matrice Aest semblable `a une matrice diagonale que l’on d´eterminera.
Q9 En d´eduire le d´eterminant de la matrice A.
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Corrig´e.
Q1
a. Posons A= ((aij )). Alors j[1,n], φA(ej) = Pn
i=1 aijei.
Si A T , soit (j,k)[1,n]2avec jk. Alors pour i > j,aij = 0 donc φA(ej) = Pj
i=1 aijeiEj
Ek. Comme (e1,...,ek) est une base de Ek, (φA(e1),...,φA(ek)) engendre φA(Ek) et donc Ekest
stable par φA.
eciproquement, si k[1,n], φA(Ek)Ek, alors φA(ek)Eket donc tous les coefficients aik avec
i > k sont nuls et donc Aest triangulaire sup´erieure.
b. Il est clair que Test un sev de Mn(R) et que I T . Montrons que Test stable pour la multiplication.
Soient (A,B) T 2. Posons C=AB. Alors pour k[1,n], on a :
φC(Ek) = φAφB(Ek) = φA(φB(Ek)) φA(Ek)Ek
et donc C T .
c. Si AGLn(R), alors φAest un isomorphisme. Sa restriction `a Ekest un endomorphisme de Ek(puisque
Ekest stable) et Ker φA/Ek= Ker φAEk={0}. Mais un endomorphisme injectif est bijectif et donc
k[1,n], φA(Ek) = Ek.
eciproquement, si k[1,n], φA(Ek) = Ek, en particulier pour k=n:φA(E) = Eet donc φAest
surjective donc bijective, et par cons´equent, AGLn(R).
d. Si Aest inversible, montrons que i[1,n], aii 6= 0. Par l’absurde, s’il existe i[1,n] tel que aii = 0,
alors φA(Ei)Ei1donc φA(Ei)6=Ei. R´eciproquement, encore par l’absurde: s’il existe i[1,n] tel que
φA(Ei)6=Ei, choisissons le plus petit indice ierifiant cette propri´et´e. Alors
Ei1=φA(Ei1)φA(Ei)6=Ei
En examinant les dimensions, on obtient que i1dim φA(Ei)< i. Par cons´equent, dim φA(Ei) = i1
et φA(Ei) = Ei1. En particulier, φA(ei)Ei1et donc aii = 0.
e. Soit A T GLn(R). Alors φAest bijective, et k[1,n], φA(Ek) = Ek. On montre facilement que
φ1
A(Ek) = Eket donc les Eksont stables par φ1
A, ce qui prouve que A1est triangulaire sup´erieure
d’apr`es a).
Q2
a. Soit k[1,n]. Comme akk = 0, φA(ek)Ek1et comme φA(Ek1)Ek1,φA(Ek)Ek1. On
montre ensuite par r´ecurrence que p[1,k], φp
A(Ek)Ekp.p > k, φp
A(Ek) = {0}. En particulier
φn
A(E) = φn
A(En) = {0}et donc φn
A= 0.
b. Si φAest d’indice de nilpotence nexactement, alors φn1
A6= 0, et comme φn1
A(En1) = {0}, n´ecessairement
φn1
A(en)6= 0. Mais on montre par r´ecurrence que
k2, φk1
A(ek) = a1,2a2,3. . . ak1,ke1
En particulier φn1
A(en) = a1,2...an1,ne1et donc i < n,ai,i+1 6= 0. La eciproque provient de la eme
propri´et´e.
Q3 a) On calcule pour kN:
Bk=P AkP1
et comme Pest inversible, il est clair que Ak= 0 Bk= 0. Donc Aet Bsont nilpotentes de mˆeme indice.
b) An’est pas inversible, sinon toutes ses puissances le seraient ´egalement. Donc φAn’est pas bijective, donc
n’est pas surjective. Notons F= Im φA. Si l’on suppose que A6=0,F6={0}et l’on peut trouver une base
(u1,...,ur) de F. Compl´etons ce syst`eme libre en une base de E:b0= (u1,...,ur,ur+1, . . . ,un). Si A0est la
matrice de φAdans cette base b0, alors les nrderni`eres lignes de A0sont nulles, et donc la derni`ere aussi (car
r= rg φA< n).
c) Par r´ecurrence sur n:
Si n= 1, A= (a) donc Ap= (ap) et comme Aest nilpotente, a= 0 et donc la matrice de φAdans toute base
est nulle.
P(n)⇒ P(n+ 1): Soit b0la base construite `a la question pr´ec´edente, et F= Vect(u1,...,un1). Alors Fest
stable par φA, et la restriction de φA`a Fest encore nilpotente. Donc d’apr`es l’hypoth`ese de ecurrence, il existe
une base de F: (v1,...,vn1) dans laquelle la matrice de φA/F est triangulaire sup´erieure `a diagonale nulle.
Donc
j[1,n 1], φA(vj)Vect(v1, . . . ,vj1)
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Posons vn=unet d´efinissons b00 = (v1, . . . ,vn). C’est une base de Eet puisque
φA(vn)F= Vect(v1, . . . ,vn1)
la matrice de φAdans b00 est triangulaire sup´erieure `a diagonale nulle.
d) D’apr`es la question pr´ec´edente, Aest semblable `a une matrice triangulaire sup´erieure `a diagonale nulle et
une telle matrice est d’indice inf´erieur `a n. Donc l’indice de Aest inf´erieur ou ´egal `a n.
e) Consid´erons la matrice J=0 1
0 0. On sait qu’elle est nilpotente et que toute matrice semblable est
´egalement nilpotente. Si l’on consid`ere P=1 0
1 1qui est inversible, alors P1=1 0
1 1et A=P BP 1=
1 1
1 1est nilpotente.
Q4 a) Soient p,q les indices de nilpotence de Aet B. Posons r=p+q1. D’apr`es la formule du binˆome (AB =BA):
(A+B)r=
r
X
k=0 r
kAkBrk
mais si kp,Ak= 0, et si k < p, alors rk > r p=q1 et donc Brk= 0. Donc toutes les matrices de
cette somme sont nulles et donc (A+B)k= 0.
b) Puisque λB est nilpotente et commute avec Aet que l’on a vu que les indices de nilpotence ´etaient inf´erieurs
`a n, d’apr`es la question pr´ec´edente, (A+λB)n= 0.
c) Puisque λR, (A+λB)n= 0, tous les coefficients de cette matrice sont nuls. Donc (i,j)[1,n]2,
Pij (λ) = 0. Mais il est clair que Pij (λ) est un polynˆome en λ, et donc tous les coefficients de ces polynˆomes
sont nuls. Mais puisque
(A+λB)n=
n
X
k=0 n
kAkBnkλnk
il vient que k[0,n], AkBnk= 0.
Soient alors (p,q)N2tels que p+qn. Si qn, alors Bq= 0 et donc ApBq= 0. Si q < n, alors
ApBq=Ap+qnAnqBq= 0.
Q5 a) Remarquons que k1, la matrice Akest nilpotente car (Ak)n= (An)k= 0. Par cons´equent, pour n2,
exp(A)I=A+···+1
(n1)!An1=AI+···+1
(n1)!An2=AB
o`u AB =BA. Donc (exp(A)I)n=AnBn= 0.
b) Calculons
exp(A+B) =
n1
X
k=0
1
k!(A+B)k
=
n1
X
k=0
k
X
i=0 k
i
k!AiBki
=
n1
X
k=0
k
X
i=0
1
i!(ki)!AiBki
=
n1
X
i=0
n1
X
k=i
1
i!(ki)!AiBki
En effectuant le changement d’indice j=ki,
exp(A+B) =
n1
X
i=0
n1i
X
j=0
1
i!j!AiBj
=X
i+jn1
1
i!j!AiBj
= exp(A) exp(B)
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c) En prenant B=A, puisque Best nilpotente et commute avec A,
I= exp(0) = exp(AA) = exp(A) exp(A)
et donc exp(A) est inversible et (exp(A))1= exp(A).
Q6 On trouve que AXω=αXω. En d’autres termes, Xωest un vecteur propre de la matrice Aassoci´e `a la valeur
propre α=a1+ωa2+···+ωn1an.
Q7 Soient (λ0,...,λn1)Cntels que λ0X0+···+λn1Xn1= 0. En regardant toutes les lignes de ces matrices
colonnes, on voit que les scalaires λidoivent erifier le syst`eme d’´equations homog`ene :
λ0+λ1+···+λn1= 0
λ0+ωλ1+···+ωn1λn1= 0
.
.
. = .
.
.
λ0+ωn1λ1+···+ω(n1)(n1)λn1= 0
La matrice de ce syst`eme est une matrice de vandermonde V=V(1, . . . ,ωn1) associ´ee `a nscalaires distincts.
On connaˆıt son eterminant : det(V) = Q0i<jn1(ωjωi)6= 0. Cette matrice est inversible et donc le syst`eme
poss`ede une unique solution λ0=···=λn1= 0.
Q8 Notons uL(Cn) l’endomorphisme ayant Acomme matrice dans la base canonique de Cn. La matrice du
mˆeme endomorphisme dans la base de vecteurs propres (X0, . . . ,Xn1) est diagonale D= Diag(α1,...,αn) o`u
αi=a1+ωia2+···+ωi(n1)an.
Q9 Les deux matrices Aet D´etant semblables, elles ont mˆeme d´eterminant :
det(A) = α0...αn1=
n1
Y
i=0 n1
X
j=0
ωijaj+1
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