CHAPITRE 2
NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
1 Rappels de trigonométrie
M(α)
cosα
sinα
tanα
α
π
2
π
3π
2
0
Figure 2.1 – Sinus, cosinus, tangente
Définition 2.1
La tangente d’un nombre réel x, notée tan x, est définie pour tous les réels xsauf ceux de la forme
π
2+kπ, kZpar
tan x=sin x
cos x
La cotangente d’un nombre réel x, notée cotan(x), est définie pour tous les réels xsauf ceux de la forme
kπ, kZpar
cotan(x)=cos x
sin x
On a évidemment cotan(x)=1
tan xpour tous les réels xsauf ceux de la forme kπ
2,kZ.
Lyc´
ee du Parc – 851 1
Chapitre 2–Nombres complexes et trigonom´
etrie
M
x
cos x
sin x
M
x
sin x
Sinus et cosinus de x
M
xcos x
sin x
M
πx
cos x
Sinus et cosinus de πx
M
xcos x
sin x
M
π+x
cos x
sin x
Sinus et cosinus de π+x
M
xcos x
sin x
M
x
sin x
cos x
Sinus et cosinus de π/2x
Figure 2.2 – Angles associés
2 Forme algébrique d’un nombre complexe
Théorème 2.2
Tout nombre complexe zs’écrit de manière unique z=a+ib avec a,bR.
Remarques
On parle de la forme algébrique de z.
Attention, il n’y a unicité que si l’on force aet bà être réels : par exemple, 3 +i(1 +i)=1+i(1 i)=2+i.
Proposition 2.3
Tout nombre complexe z,0 a un unique inverse, noté 1
z, tel que z×1
z=1.
Soient z,z0C. On a zz0=0(z=0 ou z0=0).
Exercice 2.1
1. Mettre sous forme algébrique (2 3i)3.
2. Mettre sous forme algébrique 1
2+i.
3. Soient z C, z =a+ib avec a,bR. Exprimer 1
zen fonction de a et b.
4. Calculer i19.
Lyc´
ee du Parc – 851 2
Chapitre 2–Nombres complexes et trigonom´
etrie
Définition 2.4
Soit z=a+ib un nombre complexe sous forme algébrique (on a donc a,bR).
On appelle :
partie réelle de zle nombre réel <(z)=a;
partie imaginaire de zle nombre réel =(z)=b;
conjugué de zle nombre complexe z=aib ;
module de zle nombre réel positif ou nul |z|=a2+b2.
Remarques
Un complexe zest réel ssi sa partie imaginaire est nulle.
Un complexe zest réel ssi z=z: c’est très souvent cette caractérisation qui est la plus utile.
Un nombre complexe est dit imaginaire pur si sa partie réelle est nulle.
On note parfois iRl’ensemble des imaginaires purs : iR={zC,<(z)=0}.
Proposition 2.5
Conjugaison
Soient z,z1,...,zndans Cet pZ.
z1+··· +zn=z1+··· +zn
z1× ··· × zn=z1× ··· × zn
En particulier, zp=(z)p.
z=z
Si z,0, 1
z!=1
z
Proposition 2.6
Module
Soient z,z1,...,zndans Cet pZ.
• |z1× ··· × zn|=|z1|×···×|zn|
En particulier, |zp|=|z|p.
Si z,0, alors 1
z=1
|z|.
• |z|=0z=0
z.z=|z|2
n
P
i=1zi
6
n
P
i=1|zi|inégalité triangulaire
En particulier, |z1+z2|6|z1|+|z2|.
Exemple 2.2
Une autre inégalité qu’il est bon d’avoir en tête et de savoir démontrer : |z1||z2|6|z1+z2|.
Proposition 2.7
Parties réelle et imaginaire
Soient z,z1,...,znC.
• <(z)=1
2(z+z)
• =(z)=1
2i(zz)
• <(z1+··· +zn)=<(z1)+··· +<(zn)
• =(z1+··· +zn)==(z1)+··· +=(zn)
• |<(z)|6|z|
• |=(z)|6|z|
Lyc´
ee du Parc – 851 3
Chapitre 2–Nombres complexes et trigonom´
etrie
Si λest réel, <(λz)=λ<(z).
Si λest réel, =(λz)=λ=(z).
Remarque
Attention, la partie réelle d’un produit (ou d’un quotient) n’est pas égale au produit (ou au quotient) des parties
réelles. De même pour la partie imaginaire.
3 Exponentielle complexe
3.1 Forme trigonométrique
Définition 2.8
Soit z=a+ib, avec aet bdans R, un nombre complexe.
On définit l’exponentielle de zpar
exp(z)=exp(a+ib)=ea(cos b+isin b)
Remarques
Cette définition étend la fonction exponentielle aux nombres complexes ; on notera souvent ezpour exp(z).
Pour tout zC, on a exp(z),0.
On remarque que 1 =e0,i=eiπ
2,1=eiπet i=eiπ
2.
Proposition 2.9
Soient z,z0Cet nZ. On a
ez+z0=ezez0
(ez)n=enz
en particulier, 1
ez=ez
ez=ez
Exercice 2.3
Calculer (1 +i)2011.
Remarque
Ces propriétés étendent celles de l’exponentielle réelle. Attention cependant à la deuxième : si l’on oublie que
ndoit être entier, on écrit facilement des absurdités du type i=eiπ
2=e2iπ×1
4=e2iπ1
4=11
4=1. . .
Proposition 2.10
Soit θR. On a
eiθ=cos θ+isin θ
(cos θ+isin θ)n=cos(nθ)+isin(nθ)Moivre
cos θ=eiθ+eiθ
2Euler
sin θ=eiθeiθ
2iEuler
Remarque
Ces formules permettent de transformer une expression du type sinnx(ou cosnx) en une somme de termes de
la forme n
P
k=0aksin(kx)+bkcos(kx): on dit qu’on linéarise, ce qui est très utile par exemple pour calculer des
primitives. L’opération inverse n’a pas de nom, mais sert également parfois.
Lyc´
ee du Parc – 851 4
Chapitre 2–Nombres complexes et trigonom´
etrie
Exercice 2.4
Pour x R, exprimer :
1. cos(3x)et sin(3x)en fonction de cos x et sin x ;
2. sin3x en fonction de sin(3x)et de sin x.
Exercice 2.5
Pour n Net x R, calculer
n
P
k=0cos(kx)et
n
P
k=0sin(kx).
Théorème 2.11
Forme trigonométrique d’un complexe
Tout nombre complexe zpeut s’écrire sous la forme ρeiθavec ρ>0 et θR.
Si θ, θ0Ret si ρ > 0 et ρ0>0, alors
ρeiθ=ρ0eiθ0
ρ=ρ0
et
θ=θ0+2kπ, avec kZ
Remarques
On note usuellement θθ0[2π] ou θθ0mod 2πpour kZ, θ =θ0+2kπ. De même, θ=θ0mod π
signifie kZ, θ =θ0+kπ.
La condition ρR+assure l’unicité de ρ, qui est égal à |z|.
Définition 2.12
Si z=ρeiθ, avec ρ,0, on dit que θest un argument de z.
On note alors arg(z)θ[2π] ou arg(z)θmod 2π.
Remarques
0 n’a pas d’argument.
Parmi tous les arguments d’un complexe z,0, un et un seul appartient à l’intervalle ] π, π]. Cet argument
est dit argument principal de z.
Proposition 2.13
Argument
Soient z,z0Cet nZ.
arg(zz0)arg(z)+arg(z0) mod 2π
arg(zn)narg(z) mod 2π
arg 1
z≡ −arg(z) mod 2π
arg z
z0arg(z)arg(z0) mod 2π
Remarque
Ces propriétés sont une simple traduction de celles déjà vues pour l’exponentielle complexe.
3.2 Plan complexe
Le plan muni d’un repère orthonormé (O,
u,
v) s’identifie de manière naturelle à l’ensemble C: à un point
M(x,y) on fait correspondre le complexe z=x+iy appelé axe de M, et réciproquement. Cette identification
peut aussi se faire avec la forme trigonométrique de zen travaillant en coordonnées polaires : à un complexe
Lyc´
ee du Parc – 851 5
1 / 14 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !