La maladie thromboembolique veineuse

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UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT-
ANNEE: 200
THESE N°: 120
Malad ie thromb oembolique veineuse
Expérience du service de cardiologie
de l’hôpital militaire Moulay Ismail de Meknès
étude rétrospective a propos de 100 cas
THESE
Présentée et soutenue publiquement le :………………………..
PAR
Mme. Karima BOUKILI
Née le 12 Novembre 1978 à El hajeb
Pour l'Obtention du Doctorat en
Médecine
MOTS CLES Maladie thromboembolique veineuse Ŕ Embolie pulmonaire Ŕ
Thrombose veineuse profonde.
JURY
Mr. EL. M. ZBIR
Professeur de Cardiologie
Mr. M. NAZZI
Professeur de Cardiologie
Mr. M. IDRISSI RGUIBI
Professeur de Pneumo-phtisiologie
Mr. A. TARIB
Professeur Agrégé de Pharmacie Clinique
Mr. M. CHANI
Professeur Agrégé d’Anesthésie et Réanimation
PRESIDENT
RAPPORTEUR
JUGES
Dédicaces
Toutes les lettres ne sauront trouver les mots qu’il faut …...
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l’amour, le
respect, la reconnaissance.
Aussi, c’est tout simplement que :
Je dédie Ce travail…….
A ma très chère mère,
Pour ton soutien, ton courage, ton sacrifice, et tout l’amour par
lequel tu m’as entourée durant toutes ces années. Pour ton
encouragement et ta confiance en moi. Tu as toujours été là pour moi,
tu m'as donnée un magnifique modèle de labeur et de persévérance.
C'est pour ta grandeur d'âme et ta dévotion, désintéressée. Je te dédie
ce travail avec l’expression de ma reconnaissance et de mon grand
amour.
Puisse ALLAH vous accorde santé et longue vie pour que je
puisse vous combler a mon tour.
Je t’aime
A la mémoire de mon père
Les souvenirs de ta bonté, ta bravoure, ta sagesse,
ton amour incommensurable pour nous, restent à jamais gravés dans nos
mémoires. Tu m'as appris d'attacher un but à mes actes et d'en assumer
la responsabilité. Papa Tu me manque terriblement
que Dieu te borde de jouissance et bonnes récompenses
A mon cher oncle « Yousfi Youssef»
Dont le rêve était toujours de me voir réussir. Qu’il sait que sa
place dans mon cœur et ma pensée, reste et demeure immense.
A travers ce modeste travail, je vous remercie et prie Dieu le tout
puissant qu’il vous garde en bonne santé et vous procure une longue
vie que je puisse vous combler à mon tour
A mes très chères sœurs « Souad et Nora Boukili »
Qui en plus d’être mes sœurs, vous avez toujours été pour moi des
amies et des confidentes. Aucun mot ne pourra témoigner ce que vous
présentez pour moi. Je vous souhaite une vie pleine de succès et de
bonheur.
A mes sœurs et frères Boukili
Je vous dédie ce modeste travail, je vous souhaite une vie pleine
de bonheur et de sérénité.
A ma sœur et mon frère : Rachida et Kamal Yousfi
En témoignage de toute l’affection et des profonds sentiments
fraternels que je vous porte et de l’attachement qui nous unit.
A toute ma famille, grands et petits,
Que ces modestes lignes leur servent de témoignage à mon
attachement indéfectible au lien sacré de la famille
A mon petit ange, Rayhane
A
la
senteur
d’amour
et
la
graine
de
bonheur
qui s’est épanouie dans ma vie.
J’espère que tu trouveras dans ce travail l’expression de mon
amour ; qui n’est pas un simple amour de mama karima !
A mon très cher mari Dr ABI Rachid,
Toujours présent, toujours encourageant et intéressé de me voir
acquérir plus de sciences et de connaissance. Offrant un soutien
permanant et amour. Tu m’as entouré d’amour, de tendresse et d’un
feeling unique.
Tu m’as épaulé dans les moments les plus étouffants et les plus
difficiles.
Aucune dédicace ne pourra témoigner l’estime, l’admiration et
l’amour que je voue envers vous. Puisse Dieu vous protège et vous
donne une bonne santé et longue vie.
A toute la famille ABI
Que dieu vous préserve et vous accorde santé et prospérité
A mes amies intimes :
Inass, Farah, Hanane, Inass, Nisrine,
Bouchra, Asma, Amal.
Nous avons partagé des souvenirs agréables et vous avez toujours
fait preuve d’une vraie amitié et d’un amour propre
Que dieu préserve notre amitié pour qu’elle ne se dénoue jamais.
Et à tous ceux que j’ai oubliés.
Remerciements
A notre Maître, Président de thèse
Monsieur El. M. ZBIR
Professeur de cardiologie
Nous sommes très sensibles à l'honneur que vous nous faites en
acceptant la présidence de notre jury de thèse.
Veuillez trouver en ce travail l’expression de notre gratitude.
Notre reconnaissance n’a d’égal que notre admiration pour vos
qualités intellectuelles et humaines. Nous vous prions, cher
Professeur, de recevoir nos remerciements renouvelés ainsi que les
assurances de notre très haute considération et grande estime.
A notre Maître, Rapporteur de thèse
Monsieur M. NAZZI
Professeur de cardiologie
Nous vous remercions vivement de nous avoir fait l’honneur de
diriger ce travail.
Sans votre clairvoyance, vos corrections méticuleuses, ce travail
n’aurait pu être préparé et dirigé dans des conditions favorables.
Votre culture scientifique, votre compétence et vos qualités
humaines ont suscité en nous une grande admiration, et sont pour vos
étudiants un exemple à suivre.
Veuillez cher Maître, trouvez dans ce travail l’expression de
notre grande estime et notre profond respect.
A notre Maître, Juge de thèse
Monsieur M. IDRISSI RGUIBI
Professeur de pneumo-phtisiologie
Nous sommes très heureux de l’honneur que vous nous avez fait
en acceptant de siéger parmi ce respectable jury.
Par votre simplicité et votre modestie, vous nous avez montré la
signification morale de notre profession.
Qu’il nous soit permis, cher Maître, de vous exprimer toute notre
gratitude et notre profonde admiration.
A notre Maître, Juge de thèse
Monsieur A. TARIB
Professeur agrégé de pharmacie clinique
Vous nous faites un grand honneur en acceptant de juger notre
travail.
Vous nous avez reçu avec beaucoup d'amabilité, nous en avons
été très touché.
Veuillez trouver ici, cher Maître, l'expression de notre
reconnaissance et de nos sincères remerciements.
A notre Maître, Juge de thèse
Monsieur M. CHANI
Professeur agrégé d’anesthésie et réanimation
Nous vous remercions d'avoir voulu répondre à notre souhait et
de vous voir siéger parmi nos membres de jury.
En acceptant de juger notre travail, vous nous accordez un très
grand honneur.
Veuillez accepter l'expression de nos considérations les plus
distinguées.
Sommaire
Introduction ......................................................................................................................... 1
Première partie: la maladie thromboembolique veineuse
I. Définition ............................................................................................................................ 6
II. Epidémiologie .................................................................................................................. 7
III. Rappel anatomique ........................................................................................................ 9
IV. Anatomie pathologique ................................................................................................ 19
V. Physiopathologie ............................................................................................................ 21
V.1. Siège des thromboses ............................................................................................. 21
V.2. Point de départ de la thrombose ........................................................................... 22
V.3. Histoire naturelle de la thrombose veineuse profonde .................................... 22
V.3.1. stase veineuse ................................................................................................. 25
V.3.2. lésion endothéliale .......................................................................................... 26
V.3.3. anomalies de la coagulation .......................................................................... 28
V.4. Progression du thrombus initial ............................................................................ 30
VI. Facteurs de risque ..................................................................................................... 34
VI.1. FDR acquis ........................................................................................................... 34
VI.1.1. FDR persistants.............................................................................................. 37
VI.1.2. FDR réversibles ............................................................................................. 40
VI.2. FDR génétiques -thrombophilies constitutionnelles- ................................. 47
VII. Diagnostic de la MTEV ............................................................................................. 53
VII.1. Diagnostic clinique de la MTEV .................................................................... 53
VII.1.1. Diagnostic clinique de TVP .................................................................. 53
VII.1.1.1. Type de description : TVP des membres inférieurs ........................ 53
VII.1.1.2. Formes cliniques .............................................................................. 57
VII.1.2. Diagnostic clinique des embolies pulmonaires ..................................... 60
VII.2. Diagnostic paraclinique de la MTEV ........................................................... 63
VII.2.1. Explorations veineuses ................................................................................ 63
VII.2.1.1. Echodoppler veineux ............................................................................. 63
VII.2.1.2. La phlébographie ................................................................................... 66
VII.2.2. Scanner spiralé (angio-scanner) thoracique .............................................. 66
VII.2.3. Scintigraphie pulmonaire de perfusion et de ventilation ....................... 67
VII.2.4. Angiographie pulmonaire .......................................................................... 68
VII.2.5. Echographie cardiaque .............................................................................. 70
VII.2.6. IRM ............................................................................................................... 71
VII.2.7. Biologie ......................................................................................................... 71
VII.2.8. Autres Examens paracliniques .................................................................. 72
VII.2.8.1. Radiographie pulmonaire ..................................................................... 72
VII.2.8.2. Electrocardiogramme (ECG) ............................................................... 73
VII.2.8.3. Gaz du sang..................................................................................... 73
VII.3. Elaboration de stratégies diagnostiques ....................................................... 75
VII.3.1. Devant une suspicion de TVP .................................................................... 75
VII.3.2. Devant une suspicion d'embolie pulmonaire ............................................ 75
VIII. Diagnostic étiologique devant une MTEV .......................................................... 79
VIII.1. Recherche d’un ou plusieurs facteurs de risque ....................................... 80
VIII.2. Recherche d’un cancer ................................................................................. 80
VIII.3. Recherche de thrombophilie.......................................................................... 81
VIII.4. Recherche d’une maladie de système ......................................................... 82
IX. Evolution ........................................................................................................................ 84
IX.1. Spontanée .............................................................................................................. 84
IX.2. Sous traitement .................................................................................................... 84
X. Traitement de la METV ................................................................................................ 86
X.1. But du traitement .................................................................................................. 86
X.2. Les moyens thérapeutiques ................................................................................ 86
X.3. Indications et recommandations thérapeutiques .......................................... 100
X.3.1. Le traitement initial à la phase aiguë .........................................................100
X.3.2. Le traitement au long cours ........................................................................100
X.3.3. Cas particuliers ............................................................................................102
X.3.4. Traitement des complications.....................................................................103
X.4. Les complications du traitement ....................................................................... 104
XI. Prévention de la MTEV ............................................................................................... 106
Deuxième partie: étude pratique de la maladie
thromboembolique veineuse
I. Objectif ............................................................................................................................... 108
II. Matériel et méthodes ...................................................................................................... 108
II.1. Patients ........................................................................................................................ 108
II.2. Définitions des constantes ...................................................................................... 109
II.3. Analyse statistique .................................................................................................. 109
III. Résultats ........................................................................................................................... 110
III.1. Données épidémiologiques ................................................................................... 110
III.2. Données cliniques ................................................................................................... 116
III.3. Données paracliniques ........................................................................................... 122
III.4. Données thérapeutiques ......................................................................................... 135
III.5. Evolution et complications ................................................................................... 137
IV. Discussion ....................................................................................................................... 138
Conclusion ............................................................................................................................ 149
Résumés ................................................................................................................................. 151
Bibliographie ...................................................................................................................... 159
Introduction
La maladie thromboembolique veineuse
La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est une entité
nosologique regroupant deux présentations cliniques : la thrombose veineuse
profonde (TVP) et l’embolie pulmonaire (EP). Ainsi, 50% à 80% des patients
avec TVP symptomatique présentent une EP symptomatique ou non.
Inversement dans les EP symptomatiques, une TVP asymptomatique est
retrouvée dans 80% des cas [1].
C’est une pathologie fréquente dont l’incidence est estimée entre 5 et 20
cas pour 10.000 habitants/ an en population générale [2]. La MTEV est reconnue
sur le plan international pour être un problème sérieux de santé. Ainsi en
Australie la recherche a prouvé que l’incidence de la MTEV est 135 fois plus
grande chez les patients hospitalisés par rapport à la population générale.
L’Institut National Australien pour les Etudes Cliniques a identifié l’utilisation
de mesures préventives devant une MTEV comme une priorité clinique [3].
Les conditions responsables de la thrombogenèse veineuse sont connues
depuis la célèbre triade de Virchow Ŕ depuis l’année 1860Ŕ associant la stase
sanguine, la lésion de la paroi endothéliale et l’altération de l’équilibre
hémostatique [4].
En fait, l’accident résulte de l’intrication complexe de facteurs génétiques,
retrouvés
chez
près
de
la
moitié
des
patients
avec
des
facteurs
environnementaux (chirurgie, cancer, grossesse…) et/ou acquis (syndrome des
antiphospholipides) transitoires ou persistants [4].
Ainsi, devant cette pathologie multifactorielle, une meilleure stratification
du risque de la maladie et de ses récidives est nécessaire pour chaque patient,
afin d’adapter une prise en charge rigoureuse sur le plan diagnostic et
thérapeutique.
La maladie thromboembolique veineuse
Le diagnostic de la MTEV est un diagnostic difficile qui doit prendre en
compte les signes cliniques mais également le contexte clinique et la présence de
FDR éventuellement réversibles.
Le diagnostic clinique doit ensuite être confirmé par des examens
paracliniques dont essentiellement l’échodoppler veineux et l’angioscanner
thoracique. Le dosage des D-Dimères selon la méthode ELISA (Enzyme-Linked
Immunosorbent Assay) peut constituer une aide diagnostique quand ils sont
négatifs.
Le bilan étiologique ne doit pas être négligé tout en évitant les excès. Il doit
être complet à la recherche d’une thrombophilie ou d’un cancer en cas
d’antécédents personnels ou familiaux de thrombose ou en cas de récidive
précoce après l’arrêt du traitement, voire, à fortiori, sous traitement
anticoagulant bien conduit [5].
La MTEV est une pathologie potentiellement létale associée à 25.000
décès/an en Angleterre [3, 6]. Ce chiffre représente plus que le total combiné de
mortalité par cancer du sein, le SIDA et les accidents de la route [3]. En France,
la MTEV serait responsable d’une mortalité déclarée de 7,2 pour 100.000
habitants. La mortalité liée à la MTEV reste un problème majeur de santé
publique et sa réduction figure parmi les objectifs définis dans la Loi Politique
de Santé Publique Française du 9 Août 2004 [7, 8].
C’est aussi une pathologie grevée de complications chroniques
invalidantes : maladie post-thrombotique dans 40% des cas et hypertension
artérielle pulmonaire dans 4% responsables d’une détérioration de la qualité de
vie des patients [7, 9].
La maladie thromboembolique veineuse
La gestion du traitement antithrombotique implique l’initiation du
traitement thrombolytique par un anticoagulant parentéral comme l’héparine non
fractionnée (HNF) ou l’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) qui est
devenue préférable à l’HNF dans la gestion de la MTEV en raison de sa facilité
d’administration, de l’absence de surveillance biologique en dehors du chiffre
plaquettaire
et de la réduction de la thrombopénie induite par l’héparine
[10,11].
En général, ce traitement parentéral est continué au moins 5 jours comme
un pont pour le traitement à long terme à base d’antivitamines k (AVK). La
durée ultérieure du traitement par AVK est dépendante de l’évaluation clinique
des patients, du risque de récidive et des complications hémorragiques [10].
La prévention des complications passe par un traitement adapté et précoce.
Il est actuellement évident que l’association de thromboprophylaxie mécanique
(contention élastique) et pharmacologique dans certaines situations peut réduire
le taux de morbidité et de mortalité et augmenter l’efficacité thérapeutique sans
augmenter le risque hémorragique [3]. De même la MTEV est en grande partie
évitable chez un grand nombre de patients hospitalisés par la mise en œuvre
d’une thromboprophylaxie pendant le séjour à l’hôpital.
L’objectif de notre travail est de contribuer à l’étude des aspects cliniques
et la prise en charge thérapeutique de la maladie thromboembolique veineuse
sous ces deux aspects embolie pulmonaire et/ou thrombose veineuse profonde
en milieu cardiologique de l’Hôpital Militaire Moulay Ismaïl de Meknès. Et ceci
grâce à une enquête rétrospective monocentrique portant sur 100 dossiers durant
10 ans (1997
2007).
Première partie :
La maladie thromboembolique
veineuse
La maladie thromboembolique veineuse
I. DEFINITION :
La
maladie
thromboembolique
veineuse
(MTEV)
se
manifeste
habituellement par une thrombose veineuse profonde des membres inférieurs ou
une embolie pulmonaire, plus rarement par des thromboses veineuses cérébrales,
des thromboses des membres supérieurs ou mésentériques.
La définition du terme « phlébite » a évolué au fil des années. Elle a été
définie pour la première fois en 1818 par l’anatomiste français Gilbert Breschet
comme étant l’inflammation d’une veine. En 1941 Oschsner et Bakey désignent
par le terme thrombophlébite une variété de thrombose veineuse caractérisée par
une large et solide adhérence du caillot, ou thrombus, à la paroi de la veine qui
est totalement obstruée, enflammée et spasmée [12]. Des documents plus récents
définissent la thrombose veineuse profonde (TVP) par la constitution, le
développement, la fixation d’un caillot sanguin cruorique dans une ou plusieurs
veines, et/ou éventuellement sa migration embolique. La TVP est indissociable
de sa complication immédiate et redoutée qu’est l’embolie pulmonaire (EP).
Cette dernière se définit comme l’oblitération brusque, totale ou partielle, du
tronc ou d’une branche de l’artère pulmonaire, généralement par un thrombus
fibrino-cruorique (EP cruorique), rarement par des cellules tumorales. Ce
thrombus a le plus souvent migré à partir d’une TVP des membres inférieurs
(75% à 80% des cas), beaucoup plus rarement à partir d’une thrombose
pelvienne, des cavités cardiaques droites ou des veines des membres supérieurs
[13, 14, 15]. Actuellement le concept de MTEV est unanimement admis par les
auteurs pour se référer à la TVP qui se complique souvent d’EP infraclinique ou
d’EP associée souvent à une TVP cachée.
La maladie thromboembolique veineuse
II. EPIDÉMIOLOGIE :
La MTEV est une pathologie fréquente à laquelle est confronté le médecin
quel que soit son type d’exercice.
Selon les estimations retenues lors de la conférence de consensus de 1997
sur la prévention des accidents thromboemboliques veineux, l’incidence
annuelle des TVP était de 160/100.000, celle des EP symptomatiques (non
mortelles) de 20/100.000, et celle des EP mortelles (diagnostiquées en postmortem) de 50/100.000. L’étude d’Anderson et al fournit des taux d’incidence
annuelle de 48/100.000 et 23/100.000 respectivement pour les TVP et EP. Les
mêmes auteurs, considérant la part des MTEV non hospitalisées, ont convenu
que, dans la population générale des Etats-Unis, l’incidence annuelle des TVP
devait plutôt se situer autour de 245/100.000, estimation assez proche de l’étude
canadienne mais plus élevée que celle des études américaines et suédoises [8].
En France l’étude de Oger (EPI-GETBO), réalisée en population générale a
estimé l’incidence annuelle globale de la MTEV à 180/100.000 (120/100.000 de
TVP et 60/100.000 d’EP). Dans l’étude de Dhote et al, réalisée chez des patients
hospitalisés en médecine, la prévalence des TVP a été estimée à 1,4% et celle
des EP à 0,17% [8]. Au Maroc, nous ne disposons pas de statistiques exactes,
mais les cas rapportés sont en faveur d’une fréquence assez élevée.
L’âge moyen de la maladie est de 60 ans, mais l’incidence augmente de
façon importante avec l’âge, aussi bien pour les femmes que les hommes. Après
l’âge de 75 ans l’incidence annuelle de la maladie atteint 1%. Elle augmente
chez les femmes en âge de procréer, alors qu’après l’âge de 45 ans elle est
supérieure chez les hommes [16]. Une revue de neuf études faites aux Etats-
La maladie thromboembolique veineuse
Unis et en Suède a montré que l’incidence augmente dramatiquement avec l’âge
d’environ 2 à 3 pour 10.000 personne-année à l’âge de 30-49 ans à 20 pour
10.000 personne-année à l’âge de 70-79 ans [17].
La mortalité spécifique est loin d’être négligeable, car, même si le nombre
officiel de décès répertoriés consécutifs à une EP semble faible (4223 en 1999
soit un taux de mortalité imputable à l’EP de 7,2/100.000 selon l’INSERM) il
est certainement largement sous estimé [8]. Une étude autopsique réalisée entre
1957 et 1997 a montré qu’un tiers des patients avait soit une EP soit une TVP
sans diminution de cette prévalence au cours des années [18]. Plus récemment la
fiche d’information statistique de l’American Heart Association 2007 rapporte
que sur les 200.000 nouveaux cas/an de MTEV 30% meurent dans 30 jours, 1/5
subissent une mort brutale par EP et environ 30% développent une MTEV
récidivante sur 10 ans [17].
Ces données épidémiologiques sont importantes à considérer dans une
perspective de santé publique. En raison du vieillissement de la population, le
nombre absolu des maladies thromboemboliques veineuses augmentera
probablement au cours des prochaines années.
La MTEV s’inscrit le plus souvent en comorbidité, c’est-à-dire qu’elle
vient compliquer l’évolution d’une pathologie ou d’un geste chirurgical.
Aujourd’hui il faut la considérer comme une véritable entité et non plus comme
une complication de pathologies chez des patients hospitalisés.
La maladie thromboembolique veineuse
III. RAPPEL ANATOMIQUE :
Le terrain d’exploration de la MTEV est grand ; puisque cette pathologie
touche les artères pulmonaires, le cœur et le système veineux périphérique.
Les veines ramènent le sang de la périphérie vers le cœur, elles sont très
dilatables et peuvent servir de réservoir sanguin. La plupart des veines suivent
les trajets des artères et se trouvent souvent incluses dans une même gaine de
protection. Elles portent le même nom que les artères auxquelles elles sont
satellites sauf les gros troncs (veines caves, veine porte) et les veines saphènes.
Des veines dites perforantes relient les veines superficielles aux veines
profondes. Au niveau de la cavité crânienne les grosses veines portent le nom de
sinus.
Tous les vaisseaux sauf les capillaires comprennent 3 couches : (figure 1)
 L’intima, un tissu très actif sur le plan métabolique, et favorise des
interactions permanentes avec le sang avec lequel il est en contact
permanent.
 La média constitue la charpente musculo-élastique des vaisseaux. Les
veines comportent moins de fibres élastiques que les artères.
 L’adventice est une zone d’innervation et de vascularisation importante.
Elle permet la motricité nerveuse et l’apport nutritif aux vaisseaux [19].
Anatomie topographique :
Se rapporter à la liste des principales veines du corps et aux figures
correspondantes.
a) Les principales veines du corps sont schématisées sur la figure 2.
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 1 : dessin schématique d’une veine et d’une artère montrant l’épaisseur comparable des trois
enveloppes : l’enveloppe externe (tunique adventitielle), l’enveloppe musculaire
(média), et le revêtement d’endothélium (tunique interne). A noter que les enveloppes
musculaire et externe des veines sont beaucoup plus minces que celles des artères et que
les veines sont munis de valvules. [20]
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 2 : les principales veines du corps [20]
La maladie thromboembolique veineuse
b) Le réseau veineux des membres inférieurs : (figure 3)
Le système veineux des membres inférieurs comporte deux réseaux séparés
par une aponévrose, un réseau veineux profond intra musculaire et un réseau
veineux superficiel sous cutanée.
 Réseau profond :
Il est souvent le siège des thromboses veineuses profondes.
Schématiquement, le réseau veineux profond est satellite des axes artériels
au sein des loges musculaires. Il va ensuite s’unir aux veines du petit bassin pour
se collecter dans la veine cave inférieure.
Ainsi, au niveau jambier, le système veineux profond s’organise autour du
trépied artériel jambier. Pour une artère, il existe habituellement deux veines
profondes: deux veines tibiales postérieures, deux veines péronières, deux
veines tibiales antérieures. Les veines tibiales postérieures et les veines
péronières s’unissent pour former le tronc tibiopéronier. Il existe également des
veines jumelles internes et externes qui drainent le sang des muscles jumeaux, et
les veines soléaires.
Au niveau du creux poplité, la veine poplitée débute par l’union du tronc
veineux tibiopéronier et des veines tibiales antérieures. Elle reçoit dans 60 % des
cas la veine petite saphène et de nombreuses branches musculaires dont les
veines jumelles.
La veine poplitée se poursuit par la veine fémorale superficielle. À 6 cm de
l’arcade crurale, la veine fémorale superficielle donne, en s’abouchant avec la
veine fémorale profonde, la veine fémorale commune. Au niveau de l’arcade
crurale, elle devient la veine iliaque externe puis primitive avant de se jeter dans
la veine cave inférieure.
La maladie thromboembolique veineuse
 Réseau superficiel :
Il est le siège de la maladie variqueuse.
Les veines superficielles situées dans le tissu sous-cutané se collectent dans
deux troncs veineux principaux : la veine saphène interne ou grande saphène, et
la veine saphène externe ou petite saphène.
Habituellement, ces troncs collecteurs vont se jeter, pour la veine grande
saphène, dans la veine fémorale commune, pour la petite saphène, dans la veine
poplitée.
De nombreuses collatérales s’abouchent dans les veines saphènes; citons
les principales :
Ŕ au niveau de la cuisse, la saphène accessoire antérieure qui va s’aboucher
à un niveau variable dans la veine grande saphène, et la saphène accessoire
postérieure qui, lorsqu’elle communique également avec la veine petite saphène,
porte le nom de veine de Giacomini.
Ŕ au niveau de la jambe, la veine grande saphène reçoit deux branches
accessoires, une branche saphénienne antérieure de jambe et une branche
postérieure de jambe ou veine de Léonard.
Il existe enfin des veines qui relient système profond et système superficiel,
les veines perforantes, ainsi nommées car elles perforent l’aponévrose
superficielle. On a identifié plus de 140 perforantes.
Sur le territoire de la grande saphène, on distingue principalement les
perforantes de Dodd au niveau du canal de Hunter, les perforantes de Boyd en
dessous du genou, et les perforantes de Cockett au tiers inférieur de jambe.
Il en existe également sur le territoire de la petite saphène, de moins grande
importance [21].
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 3 : les principales veines du membre inférieur.
La maladie thromboembolique veineuse
c) Les veines des membres supérieurs : (figure 4)
 Les veines profondes :
Arcade veineuse palmaire (aussi veine superficielle)
Veines radiales (partiellement profondes, partiellement
superficielles)
Veines cubitales (partiellement profonde, partiellement
superficielles)
Veine humérale
Veine axillaire (prolongement de la veine humérale).
Veine sous-clavière.
 Les veines superficielles :
Les veines de la main à partir des arcades veineuses dorsale et palmaire,
lesquelles rejoignent un réseau compliqué de veines superficielles de l’avantbras, déversent finalement leur sang dans deux grosses veines; les veines
céphalique et basilique; ces deux veines se déversent dans la veine axillaire
profonde.
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 4 : les principales veines superficielles du membre supérieur [20].
La maladie thromboembolique veineuse
d) Les veines des organes abdominaux :
- Spermatiques (ou ovariennes)
- Rénales
- Hépatiques
S‘écoulent dans la veine
cave inférieure
- Surrénales
- Les veines spermatique gauche et surrénale gauche drainent dans la
veine rénale gauche plutôt que dans la veine cave inférieure.
- La veine porte qui draine le sang de la rate, de l’estomac, du
pancréas, de la vésicule biliaire et des intestins ne déverse pas le sang
directement dans la veine cave inférieure.
e) Les veines des organes thoraciques :
Plusieurs petites veines, telles que les veines bronchiques, œsophagiennes,
péricardiques, etc. retournent le sang en provenance des organes thoraciques
(sauf celui des poumons) directement dans la veine cave supérieure ou dans la
veine azygos.
f) Les veines de la tête et du cou :
Les veines profondes :
Sinus longitudinal supérieur (dans la cavité crânienne)
Sinus longitudinal inférieur et sinus droit
Nombreux petits sinus
Sinus latéraux droit et gauche
La maladie thromboembolique veineuse
Veines jugulaires internes droite et gauche (dans le cou); prolongement
des sinus latéraux
Tronc brachio-céphalique (veines innominées droite et gauche) formé
par l’union de la veine jugulaire interne et de la veine
sous-clavière [20].
g) les cavités cardiaques droites comportent:
L’oreillette droite où s’abouchent respectivement la veine cave
inférieure (VCI) et la veine cave supérieure (VCS) à l’extrémité
inférieure et supérieure.
Le ventricule droit.
h) le système artériel pulmonaire :
L’arbre artériel pulmonaire s’étend des valves pulmonaires aux capillaires.
L’artère pulmonaire comprend deux segments : extrapulmonaire et
intrapulmonaire. Les artères proximales jusqu’aux branches extraluminales de
1mm de diamètre contiennent des fibres élastiques dans leur paroi.
Progressivement, le taux de fibres élastiques diminue alors qu’apparaissent
les fibres musculaires : c’est la zone transitionnelle de la cinquième à la dixième
génération. Au-delà, pour les vaisseaux de moins de 100µm de diamètre, la
paroi ne contient que des fibres musculaires comprises entre la limitante
élastique interne et externe.
La systématisation pulmonaire artérielle et bronchique est dichotomique
non proportionnelle jusqu’au niveau segmentaire correspondant à la zone
centrale du poumon, plus proportionnelle en périphérie correspondant aux cortex
pulmonaire.
La maladie thromboembolique veineuse
IV. ANATOMIE PATHOLOGIQUE : [22]
IV.1. Définition :
Le thrombus est un processus pathologique qui aboutit à la coagulation du
sang dans un secteur du système cardio-vasculaire (veine, artère, cœur,
capillaire) chez un sujet vivant. Le caillot formé s’appelle un thrombus. Ainsi on
exclut par définition :
- les caillots sanguins formés en post-mortem ou cadavériques.
- Une collection de sang coagulée hors d’une cavité vasculaire
(hématome).
IV.2. Aspects morphologiques des thrombi :
IV.2.1. Aspects macroscopiques :
Le thrombus formé in vivo est adhérant à la paroi vasculaire, cassant et de
surface rugueuse.
Le thrombus constitué est formé de 3 parties :
1. une tête à type de thrombus blanc.
2. un corps de type mixte caractérisé par l’alternance de stries rouges
et grisâtes et
3. une queue fibrino-cruorique à type de thrombus rouge aisément
détachable et mobilisable.
La maladie thromboembolique veineuse
IV.2.2. Aspects histologiques :
Le thrombus blanc est essentiellement formé de plaquettes et de
fibrines.
Le thrombus rouge est constitué de fibrines en réseau et d’hématies.
Le thrombus mixte est formé par l’alternance de zones rouges
fibrino-cruoriques
et
de
zones
blancŔgrisâtres
essentiellement
thrombocytaires.
IV.3. Constitution du thrombus :
1ème temps : la lésion provoque l’adhérence des plaquettes et l’activation
des facteurs plasmatiques de la coagulation. Les plaquettes commencent à
libérer localement le contenu de leur granulation. Il y’a ensuite agrégation des
plaquettes et formation d’un thrombus plaquettaire mêlé de fibrine. C’est le
thrombus blanc.
2ème temps : coagulation progressive de la fibrine qui enserre dans ses
mailles les éléments figurés du sang. La coagulation se fera sous forme de stries
alternées blanche (plus riche en fibrine) et rouge (plus riche en hématies). Ce
sont les stries de Zahn qui caractérisent les thrombi mixtes.
3ème temps : le thrombus mixte oblitère plus ou moins le vaisseau. Le sang
coagule en masse en aval de l’obstacle; ainsi se forme le thrombus rouge
constitué de fibrines en réseau contenant les éléments figurés du sang.
La constitution d’un thrombus complet demande plusieurs heures.
La maladie thromboembolique veineuse
V. PHYSIOPATHOLOGIE :
C’est au milieu du 19éme siècle que les mécanismes de la thrombose
veineuse ont commencé à être appréhendés. En 1843 Hunter décrit la
phlébothrombose où il favorise le rôle de l’inflammation de la paroi interne de la
veine dans sa survenue.
C’est néanmoins au pathologiste berlinois Rudolph Virchow (1821-1902)
que revient le mérite d’avoir décrit les principaux mécanismes impliqués dans la
survenue des thromboses dans une triade qui porte désormais son nom et qui
reste d’actualité :
ralentissement de l’écoulement sanguin (stase sanguine)
altération de la paroi vasculaire (lésion endothéliale)
modification de l’hémostase (trouble de coagulation: hypercoagulabilité
/ thrombophilie).
Des avances significatives ont été réalisées dans la compréhension des
facteurs humoraux d’hypercoagulabilité, cependant les mécanismes des
interactions entre l’endothélium, les plaquettes sanguines et les leucocytes ont
été moins bien étudiés [23, 24].
V.1. Siège des thromboses :
Toutes les veines de l’organisme peuvent être le siège de thromboses.
Classiquement, les veines des membres inférieurs sont les plus touchées,
avant les veines pelviennes (dont la prévalence est probablement sous estimée
en raison de la difficulté du diagnostic paraclinique). Enfin on trouve les veines
des membres supérieurs qui constituent 2 à 2,5% des TVP des membres [25].
La maladie thromboembolique veineuse
V.2. Point de départ de la thrombose :
Le thrombus veineux apparaît au niveau des zones à bas débit sanguin: les
sinus veineux ou les sacs valvulaires des veines profondes des membres
inférieurs. En effet, 70 à 80% des thromboses débutent au niveau des sinus
veineux du triceps sural, qui se vide lors de la contraction musculaire. Lorsque
celle-ci est absente de façon prolongée pour une raison quelconque, les sinus
séquestrent une importante quantité de sang, ce qui favorise la thrombose. 20 à
30% des TVP débutent au niveau des troncs collecteurs, surtout au niveau des
valves qui sont le siège de turbulence favorisant le dépôt des thrombus veineux
[22]. L’extension du thrombus responsable de l’occlusion veineuse suit une
progression rétrograde (figure 5) [26].
V.3. Histoire naturelle de la thrombose veineuse profonde :
Virchow réalise en 1855 la première description de la thrombose et de
l’embolie.
Les principaux mécanismes impliqués dans la survenue des thromboses
font intervenir la stase veineuse, la lésion de l’endothélium et l’activation de la
coagulation ; réunies dans la triade de Virchow (figure 6).
Ces trois composants de la triade de Virchow agissent souvent en
conjonction pour expliquer une thrombose, mais inversement aucun de ces
éléments, pris séparément, n’entraîne systématiquement une thrombose.
La maladie thromboembolique veineuse
Valvule
Formation du thrombus au
niveau du « nid » valvulaire
Stries de Zahn
Occlusion de la veine et extension
rétrograde du thrombus
Figure 5: progression rétrograde du thrombus après développement initial au
niveau des poches valvulaires veineuses. [26]
La maladie thromboembolique veineuse
Stase veineuse
Thrombose
veineuse profonde
Lésion de
l’endothélium
Figure 6 : la triade de Virchow
Activation de
la coagulation
La maladie thromboembolique veineuse
V.3.1. Stase veineuse :
La stase est un élément prépondérant de la thrombogenèse veineuse. Elle
favorise, d’une part, l’accumulation des différents facteurs procoagulants et elle
limite, d’autre part, l’élimination des facteurs activés.
Le rôle de la stase dans la genèse de thrombose veineuse a été démontré par
deux études : celle de Warlow [27] qui a permis l’observation chez les patients
hémiplégiques d’une prévalence de TVP dans le membre paralysé plus élevée
que dans le membre sain, celle de Turpie [28] qui a mis en évidence la réduction
de cette prévalence dans le même contexte, après l’utilisation de la compression
pneumatique intermittente luttant contre la stase du membre paralysé.
Différents phénomènes peuvent être responsables du ralentissement du flux
sanguin :
l’immobilisation ralentit le retour veineux par défaut de contraction
musculaire. La réduction de la marche liée à un état grabataire ou à l’impotence
fonctionnelle est un facteur de risque démontré d’accident thrombotique veineux
postopératoire. Bien entendu, la survenue d’un accident thrombotique est aussi
liée au type de geste opératoire, à la durée de l’intervention chirurgicale, à la
pathologie sous-jacente ou au terrain du patient pouvant aggraver cette stase.
l’obésité, responsable d’une mobilité réduite et associée à une réduction
de l’activité fibrinolytique, pourrait ainsi majorer le risque de TVP
postopératoire.
La maladie thromboembolique veineuse
la compression extrinsèque (hématome, kyste, tumeur…) ou la
persistance de séquelles post-thrombotiques, gênant le retour veineux, majorent
le risque thrombotique.
l’hyperviscosité
sanguine
en
cas
d’hypercytose
(polyglobulie,
hyperleucocytose, leucémie…), de dysglobulinémie (myélome, Waldeström…)
est un élément à ne pas négliger.
la déshydratation peut renforcer l’hypercoagulabilité plasmatique
éventuelle par l’hémoconcentration des facteurs procoagulants. Les diurétiques
utilisés au cours d’une défaillance cardiaque congestive peuvent ainsi contribuer
à accroître le risque thrombotique par la majoration de l’hémoconcentration
associée à la stase sanguine.
les dilatations veineuses (varices, insuffisance veineuse, grossesse).
Mais si la stase est un phénomène physique nécessaire, elle semble
incapable à elle seule de générer un thrombus. En effet, des études
ultrastructurales ont révélé l’existence de lésions endothéliales associées
responsables d’une perméabilité vasculaire accrue, d’une adhésion leucocytaire
et d’une migration cellulaire importante.
V.3.2. Lésion endothéliale :
La paroi endothéliale saine est thromborésistante par la synthèse de
substances antithrombotiques telles que la prostacycline, la thrombomoduline, le
tPA (activateur tissulaire du plasminogène) ou les glycosaminoglycanes. La
balance hémostatique est néanmoins assurée par la sécrétion de facteurs
procoagulants: facteur tissulaire, PAI-1 (inhibiteur de l’activateur tissulaire du
La maladie thromboembolique veineuse
plasminogène), facteur Willebrand. Par ailleurs, les cellules endothéliales
possèdent de nombreuses molécules adhésives, assurant les interactions
intercellulaires telles que l’adhésion leucoplaquettaire ou leucoendothéliale (Esélectine, VCAM-1, ICAM-1). Elles sécrètent diverses cytokines proinflammatoires, contribuant à amplifier l’activation cellulaire au sein du
compartiment vasculaire et à renforcer ainsi le profil procoagulant en cas de
lésion vasculaire (IL1, IL8, TNF alpha...) [26]. Le tableau 1 reprend les
différentes activités de l’endothélium et les médiateurs impliqués [23].
Les causes de l’atteinte endothéliale sont multiples :
traumatismes opératoires telles les interventions pour prothèse de
hanche ou du genou sont particulièrement associées à une incidence
accrue de phlébites.
sclérothérapies : la survenue de thromboses veineuses n’est pas
négligeable au décours de séances itératives de sclérothérapie.
cathéters veineux: la prévalence de thrombose sur cathéter des gros
troncs veineux est d’environ 5% et un tiers des TV des membres
supérieurs seraient dues à un cathéter veineux. Ce type de thrombose est
aussi facilité par l’infection secondaire du cathéter (staphylocoque doré,
bacille à Gram négatif ou Candida albicans).
mise en place d’une sonde de stimulateur cardiaque: elle se
compliquerait de TV du membre supérieur dans près de 30% des cas.
La maladie thromboembolique veineuse
injections multiples des toxicomanes : ce contexte associe le caractère
traumatique itératif au caractère procoagulant des substances injectées
(cocaïne, amphétamines, quinine...).
antécédents de thrombose veineuse : en effet, les séquelles
phlébologiques, la dégradation valvulaire et la distension musculaire
pariétale limitent le retour veineux et aggravent la stase veineuse [26].
De même que pour la stase, on a montré qu’expérimentalement une lésion
endothéliale entraîne bien une adhérence plaquettaire, mais n’est pas suffisante à
elle seule pour créer une thrombose [29].
V.3.3. Anomalies de la coagulation :
L'hémostase se déroule en trois phases, intriquées entre elles : l'hémostase
primaire, la coagulation plasmatique et la fibrinolyse.
L'hémostase primaire permet l'obturation d'une brèche vasculaire par les
plaquettes.
La coagulation consolide ce thrombus blanc en créant un réseau de fibrine
polymérisée qui participe, avec les globules rouges et les plaquettes, à la
formation du thrombus, dit thrombus rouge. La fibrinolyse permet la destruction
enzymatique du caillot et la restitution complète de la paroi vasculaire.
La thrombose survient lorsque le système se déséquilibre au profit de la
phase de coagulation.
La coagulation plasmatique est l'ensemble des réactions enzymatiques qui
aboutissent à la transformation du fibrinogène soluble en fibrine insoluble, par
l'intermédiaire de la thrombine. Elle fait intervenir une série de pro-enzymes
La maladie thromboembolique veineuse
inactifs. Quand il est clivé par protéolyse et activé, chacune de ces pro-enzymes
est capable d'activer un ou plusieurs composants de la cascade de coagulation.
Les facteurs activés sont désignés par le suffixe « a ». Ces réactions requièrent
habituellement une source de phospholipides appropriés et du calcium.
Deux voies d’activation sont connues. La voie «extrinsèque » est la
principale voie d'hémostase in vivo. Quand des vaisseaux sont lésés, les cellules
sous endothéliales de ceux-ci sont exposées. Toutes les cellules normalement
non exposées à la circulation expriment une protéine transmembranaire appelée
facteur tissulaire. Le facteur I tissulaire active le facteur VII, qui lui-même
active le facteur X. Dans la voie «intrinsèque », la surface sous-endothéliale
négativement chargée et le collagène, exposés par la lésion vasculaire, activent
le « système contact », qui lui-même active le complexe des facteurs VIII et IX.
Ce complexe active alors le facteur X. Le facteur X activé forme avec le facteur
V un complexe à la surface des plaquettes activées, et ce complexe convertit la
prothrombine en thrombine. La thrombine convertit le fibrinogène en monomère
de fibrine, qui se polymérise et constitue grâce au facteur XIII un réseau afin de
former un caillot stable.
La coagulation est contrôlée par les inhibiteurs suivants : l'antithrombine
(inhibiteur des facteurs Xa et IIa), le second cofacteur de l'héparine (inhibiteur
du facteur IIa), le système thrombomoduline protéine C protéine S (inhibiteur
du Va et VIIa) et l'inhibiteur de la voie extrinsèque (TFPI) (inhibiteur du VIIa).
Les principaux acteurs de ce système sont résumés dans le tableau 2.
La maladie thromboembolique veineuse
Le système fibrinolytique contribue, après activation du plasminogène en
plasmine par le tPA (activateur tissulaire du plasminogène), à limiter la
progression du thrombus.
La figure 7 reprend les mécanismes hémostatiques normaux, avec les
facteurs de coagulation des voies extrinsèque et intrinsèque [30].
V.4. Progression du thrombus initial :
Une fois fermé, le thrombus progresse vers le centre de la lumière veineuse
par strates successives constituées de fibrine, de globules rouges et de
plaquettes. Quand la lumière du vaisseau est complètement occluse, l’absence de
flux aboutit à la progression rapide du thrombus vers l’amont et l’aval. La
rupture de la base du thrombus, favorisée par la fibrinolyse physiologique et sa
libration dans le courant sanguin, où il va se déplacer constituant un embole, est
responsable de la survenue d’une EP qui fait toute la gravité des thromboses
veineuses. L’extension proximale de la thrombose dépend du flux des
collatérales d’aval, expliquant que le pôle supérieur du thrombus s’arrête le plus
souvent au niveau des confluences veineuses.
Une fois la veine totalement occluse le thrombus adhère à la paroi et
s’organise avec la formation progressive d’un tissu de granulation qui prend la
place du thrombus. Cela entraîne une rétraction et un épaississement de la paroi
veineuse. Ce processus conduit inévitablement à la destruction du jeu des
valvules
intéressées
par
la
thrombose.
L’incontinence
valvulaire
et
l’augmentation de la pression dans le réseau d’amont qui en découlent sont
responsables de la survenue de la maladie veineuse postŔthrombotique [22, 30].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 1 : différentes activités de l'endothélium et médiateurs impliqués.
Type d'activité
Activité pro-agrégante plaquettaire
Molécules impliquées
Facteur Willebrand, platelet activating factor,
protéines d'adhérence.
Activité antiagrégante plaquettaire
Protéoglycanes de surface, NO, prostacycline,
13-HODE.
Activité procoagulante
Facteur V, facteur Willebrand, facteur tissulaire,
surface de liaison des facteurs de la coagulation.
Activité anticoagulante
Thrombomoduline,
inhibiteur
de
la
voie
extrinsèque (TFPI), protéine 5, protéase nexine l,
glycosaminoglycanes
Activité antifibrinolytique
Inhibiteur de l'activateur du plasminogène (PAI1), activité profibrinolytique, activateur tissulaire
du plasminogène (IPA)
Adhérence de cellules hétérotypiques
Molécules d'adhérence.
Angiogénèse
Facteurs de croissance.
Maintien du tonus vasculaire
NO, prostacycline, bradykinine, endothéline,
angiotensine II
13-HODE: acide13-hydroxyoctadécadiénoïque; TFPI: tissue factor palhway inhibitor.
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 2 : différents éléments fabriquant et détruisant le caillot sanguin et leurs
inhibiteurs physiologiques
Eléments «fabriquant » le caillot
Eléments « détruisant» le caillot
Plaquettes
Plasminogène
Facteur Xl (Rosenthal)
Activateur tissulaire du plasminogène
Facteur IX (antihémophilique B)
Urokinase
Facteur XII (Hageman)
Facteur VlIIc (antihémophilique A)
Facteur VII (Proconvertine)
Facteur X (Stuart)
Facteur II (Prothrombine)
FacteurI (Fibrinogène)
Facteur V (Proaccélérine)
Prékallicréine
Kininogène de haut poids moléculaire
Inhibiteurs physiologiques
Inhibiteurs physiologiques
Antithrombine
Inhibiteur de l'activateur de plasminogène
Protéine C
α.2 antiplasmine
Protéine S
Facteur XII
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 7 : mécanismes hémostatiques normaux.
La maladie thromboembolique veineuse
VI. FACTEURS DE RISQUE :
On entend par facteur de risque (FDR) des conditions constitutionnelles ou
acquises, qui par leur présence chez un patient favorisent la survenue d’une
thrombose.
Les FDR de MTEV décrits dans la littérature scientifique médicale sont
multiples, répandus, complexes, souvent associés et se potentialisent chez un
même patient (tableau 3).
Actuellement une autre classification, reprise dans le tableau 4 repose sur les
facteurs de risque acquis, génétiques et mixtes [31].
VI.1. FDR acquis :
Ces facteurs de risque peuvent être divisés en facteurs de risque persistants
et facteurs de risque réversibles, comme le montre le tableau 5 [32].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 3 : les principaux facteurs de risque de MTEV identifiés dans la littérature
médicale entre 1972 et 2005 [7].
Facteurs de risque
Facteurs médicaux
-Antécédent de MTEV - Anémie de Biermer - Artérite décompensée - Athérosclérose.
-BPCO décompensée - Brûlures graves.
-Cancers, syndromes myéloprolifératifs -Cœur pulmonaire chronique -Colites inflammatoires
-Diabète.
-Entéropathies inflammatoires.
-Filtres de la veine cave.
-Hémoglobinurie nocturne paroxystique - Hypertension artérielle.
-Infarctus - Infections - Insuffisance cardiaque - Insuffisance respiratoire - Insuffisance
veineuse chronique.
-Lupus.
-Maladie de Behçet - Maladie de Buerger - Malformations vasculaires.
-Obésité.
-Paralysie d’un membre inférieur.
-Syndrome d’apnée du sommeil - Syndrome des antiphospholipides - Syndrome néphrotique.
-Thrombopénie à l’héparine.
-Varices.
Facteurs chirurgicaux
-Amputation - Chirurgies -Plâtre - Traumatismes.
Facteurs divers
-Age - Sexe masculin.
-Cathéters - Compressions veineuses.
-Grossesse - Post-partum Ŕ Immobilisation.
-Saisons.
-Tabac ŔToxicomanie.
-Voyages prolongés.
Facteurs d’expression biologique
-Déficit en antithrombine III - Déficit en protéine C - Déficit en protéine S.
-Dysfibrinogénémies Ŕ Hyperhomocystéinémie.
-Facteurs VII, VIII, IX, XI.
-IL8 - Lp (a) - Dyslipidémies.
Facteurs génétiques
-Facteur II 20210A - Facteur V Leiden - Déficit en protéine S - Groupe non O - MTHFR
-Polymorphisme de l’ACE - Lp (a) - Dyslipidémies.
Facteurs lies aux traitements
-Anti-psychotiques - Chimiothérapies anticancéreuses - Statines.
-Tamoxifène - Thalidomide -Traitement hormonaux.
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 4 : les principaux facteurs de risque de la MTEV [31].
Facteurs de risque acquis
Facteurs de risque
Facteurs de risque mixtes
génétiques
-Age
-Déficit en antithrombine III -Hyperhomocysteinémie
-ATCD de MTEV
-Déficit en protéine C
-Concentration élevée en
-Immobilisation
-Déficit en protéine S
fibrinogène
-Chirurgie
-Facteur V Leiden
-Concentration élevée en
-Traitement hormonal
-Facteur II Leiden
facteur XI
(œstrogènes)
-Dysfibrinogénémie
-Concentration élevée en
-Anticorps
-Groupe sanguin non O
facteur IX
antiphospholipides
-Syndromes
myéloprolifératifs
-Grossesse
Tableau 5 : les facteurs de risque acquis de thrombose veineuse [32].
Facteurs de risque persistants
Facteurs de risque transitoires
Age
Chirurgie
Cancer, syndromes myélopro-
Grossesse et post-partum
lifératifs
Contraception orale
ATCD de thrombose veineuse
Traitement hormonal substitutif
Insuffisance cardiaque
Traitement neuroleptique
Insuffisance veineuse
Immobilisation prolongée
Obésité
Long voyage
La maladie thromboembolique veineuse
VI.1.1. FDR persistants:
VI.1.1.1. Age:
L’âge est un facteur de risque classiquement admis de MTEV, en effet,
cette pathologie est extrêmement rare chez l’enfant mais son incidence croit de
façon exponentielle entre 20 et 80 ans [33]. Le risque de MTEV est multiplié par
deux après chaque décade. Au delà de 65 ans le risque augmente plus
rapidement [7, 34].
VI.1.1.2. L’antécédent de MTEV :
C’est un facteur de risque très important avec une incidence cumulée de
récidive à cinq ans de 20% après un premier épisode [32].
En fait le risque de récidive de MTEV variait en fonction des circonstances
de survenue de l’événement initial ou de sa nature [7, 35]. Ainsi l’existence
d’une situation à risque (cancer, chirurgie,…) rend le risque de récidive de
MTEV plus important [7]. Les MTEV idiopathiques sont connues pour récidiver
plus fréquemment [7, 36]. De plus en présence d’une embolie pulmonaire, la
récidive est plus souvent une embolie pulmonaire avec un risque relatif de 4,0
[7, 37].
VI.1.1.3. Cancer et syndrome myéloprolifératif :
La relation entre TVP et cancer est bien connue depuis la description
d’Armand Trousseau en 1865 et par de nombreuses études épidémiologiques
menées ces dernières années [38, 39, 40].
La maladie thromboembolique veineuse
Une thrombose peut survenir au décours de l’évolution d’un cancer connu
mais peut également révéler une néoplasie occulte, d’autant plus qu’il s’agit
d’une thrombose idiopathique ou récidivante.
Dans deux études totalisant plus de 85000 patients [41, 42], le risque relatif
de cancer après une thrombose veineuse, au cours de la première année suivant
la thrombose est multiplié par 3 à 4 par rapport à l’incidence de cancer dans la
population générale.
Certains types de cancer sont associés de façon fréquente à La MTEV :
Utérus, cerveau, ovaire, pancréas, poumon. À l’inverse des cancers ORL qui
sont moins associés au risque de METV [7, 43].
Les mécanismes responsables de thrombose en cas de cancer sont
nombreux et concernent notamment des anomalies des fonctions plaquettaires,
la sécrétion par la tumeur de substances pro-coagulantes (facteur tissulaire,
cystéine, protéase) ou encore la synthèse d’anticoagulants circulants. La
compression directe d’une veine par la tumeur n’est pas le mécanisme le plus
souvent en cause [32, 44].
Les syndromes myéloprolifératifs sont fortement associés à la survenue de
MTEV, ils doivent être systématiquement recherchés sur l’hémogramme
effectué lors du bilan initial de thrombose veineuse.
VI.1.1.4. Maladie de système : [45]
- Le lupus érythémateux disséminé engendre 20% de TVP, ceci est lié à la
présence d’anticorps antiphospholipides.
La maladie thromboembolique veineuse
- Dans la maladie de Behçet, la TVP est plus souvent localisée au niveau du
système cave supérieur.
- La maladie de Buerger est responsable de thromboses veineuses
superficielles.
VI.1.1.5. Affections médicales : [7, 46]
Les cardiopathies :
Les cardiopathies non ischémiques augmentent le risque de MTEV selon
la gravité de l’insuffisance cardiaque et/ou l’existence d’une fibrillation
auriculaire (ACFA) [43].
Accident vasculaires cérébraux (AVC) :
La maladie thromboembolique survient plus volontiers lors d’un accident
ischémique qu’hémorragique.
Paralysie totale ou parésie d’un membre inférieur :
La paralysie d’un membre inférieur constitue un facteur majeur de
thrombose.
Insuffisance veineuse chronique.
Autres affections médicales :
Les Maladies inflammatoires, infections graves, insuffisance respiratoire,
infarctus du myocarde, syndrome néphrotique.
VI.1.1.6. Autres FDR persistants : [47, 48]
Le rôle de l’obésité comme facteur de risque, tout comme la présence de
varices, reste controversée.
La maladie thromboembolique veineuse
VI.1.2. FDR réversibles :
VI.1.2.1. chirurgie et traumatisme :
La chirurgie et par conséquent le type de chirurgie constitue un des facteurs
de risque important de MTEV :
- la chirurgie carcinologique et la neurochirurgie sont associées à des taux
de thrombose post-opératoires élevés [7, 49,50].
- la fréquence de thrombose en chirurgie aorto-iléo-fémorale semble être de
la même ampleur que dans d’autres types de chirurgie abdomino-pelvienne (20 à
30%) [49].
- en orthopédie et traumatologie on peut identifier trois groupes de
situations à risque thromboembolique veineux. Prothèse de hanche (PTH), de
genou (PTG), et fracture de hanche ou polytraumatisé grave sont à risque
élevé [51, 52, 53].
- la chirurgie du pontage aorto-coronaire (PAC), les résections pulmonaires
par thoracotomie ou par thoracoscopie et la chirurgie vasculaire de l’aorte
abdominale ou des membres inférieurs sont des chirurgies à haut risque
d’événements
thromboemboliques
postopératoires,
l’incidence
de
ces
événements après médiastinoscopie, chirurgie carotidienne ou chirurgie de
l’aorte thoracique n’est pas connue [54].
- en chirurgie générale, le risque est multiplié par un facteur compris entre
4 et 22, en fonction du type de chirurgie et des méthodes de prophylaxie [7, 55].
La grande variation du risque est liée aux différentes procédures chirurgicales
La maladie thromboembolique veineuse
ainsi
qu’au
risque
du
patient
lui-même
notamment
en
cas
de
cancer [7].
Le tableau 6 nous donne une idée sur la fréquence de survenue d’une
embolie pulmonaire fatale en dehors de toute prophylaxie antithrombotique en
fonction du type de chirurgie.
Afin d’améliorer les attitudes prophylactiques, il est maintenant habituel de
classer le risque opératoire de MTEV en trois niveaux faible, modéré et élevé,
comme le montre le tableau 7 [49].
VI.1.2.2. immobilisation prolongée :
Dans deux séries autopsiques, la prévalence de la TVP à été analysée en
fonction de la durée d’immobilisation au lit. Elle est d’au moins 15% pour un
alitement de moins d’une semaine et de 80% au delà [56].
L’hospitalisation multiplie par 100 le risque de développer une thrombose
par rapport à la population générale après ajustement sur l’âge et le sexe [7, 57].
En médecine générale, le risque de développer une thrombose veineuse en
cas d’immobilisation peut être estimé à 6 [7, 58].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 6 : fréquence de survenue d’une embolie pulmonaire fatale en dehors de toute
prophylaxie [49].
Chirurgie
Fréquence (%)
chirurgie générale
0,5 - 1,0
arthroplastie de la hanche
0,1- 0,4
chirurgie de fracture de hanche
cholecystectomie laparoscopique
arthroplastie du genou
fracture pelvienne
3,6 - 12,9
0,02
0,1- 0,2
0,2
Tableau 7 : classification du risque de maladie thromboembolique veineuse en
postopératoire [49].
 Risque faible
-
40 ans, aucun autre facteur de risque
-
40 ans, chirurgie mineure
 Risque modéré
- chirurgie majeure abdominale / pelvienne plus au moins un facteur de
risque.
 Risque élevé
40 ans, chirurgie orthopédique majeure ou chirurgie abdominale /
pelvienne pour cancer.
La maladie thromboembolique veineuse
VI.1.2.3. voyage prolongé :
L’incidence des événements thromboemboliques liés au voyage est mal
connue mais le rôle de la durée du voyage et donc de la distance comme facteur
de risque est bien établi. Ainsi ce risque est reconnu pour les voyages de plus de
6 heures pour les quelles des mesures prophylactiques comportementales ou
pharmacologiques devront être envisagés selon le risque individuel.
En ce qui concerne le voyage aérien, les données les plus disponibles
confirment l’association entre ce type de voyage et la MTEV, le risque de
MTEV symptomatique après un voyage aérien de plus de 8 h est autour de
0,5 %.
Ce risque est extrêmement bas chez les voyageurs sans FDR
thromboembolique préexistant [59, 60, 61, 62].
VI.1.2.4. grossesse et post-partum :
Les thromboses veineuses sont les complications veineuses les plus
fréquentes au cours de la grossesse et la période puerpérale. L’embolie
pulmonaire est la principale cause de mortalité maternelle [63, 64].
En fait pendant une grossesse le risque relatif de présenter un accident
thromboembolique est 5 à 6 fois supérieur à celui d’une femme du même âge
non enceinte et ne prenant pas de contraceptifs oraux. La moitié des accidents
thromboemboliques affectant les femmes de moins de 40 ans survient dans un
contexte de grossesse [63]. Le risque relatif de MTEV durant le post-partum
(défini comme six semaines suivant la délivrance) est 10 à 15 fois supérieur à
celui observé durant le reste de la grossesse [65], avec prédominance des TVP
La maladie thromboembolique veineuse
en pré-partum alors que la période du post-partum est plutôt associée à la
survenue d’embolie pulmonaire [66].
Par ailleurs, la prise en charge médicale des patientes nécessite une meilleure
stratification du risque de MTEV maternelle au cours de la grossesse et du postpartum et après césarienne comme l’indique le tableau 8.
Le tableau 8 décrit la stratification du risque de MTEV en quatre classes en
cours de grossesse et après césarienne (modifié à partir de la conférence de
consensus « thrombophilie et grossesse 2003 ») [66].
VI.1.2.5. Contraception orale oestroprogestative :
Les osestroprogestatifs multiplient le risque de thrombose par 2 par rapport
à un placebo, cependant le risque de base est très faible (0.3/10000 femme /an)
et ce risque est surtout important lors de la première année de traitement [7, 67].
VI.1.2.6. Traitement hormonal substitutif : (THS)
Les risques de thrombophlébite veineuse profonde et d’embolie pulmonaire
sont majorés par le traitement hormonal substitutif avec un risque relatif de 3,1
[68].
VI.1.2.7. Les causes iatrogènes :
Les traitements associés au cancer augmentent le risque de MTEV
notamment la chimiothérapie [7].
Le port de cathéter veineux central chez les patients atteints de cancer est
associé à un taux de thrombose veineuse évalué entre 30-60% avec 11%
d’embolie pulmonaire symptomatique [69, 70, 71].
Pour les psychotropes, la relation parait plus forte avec un risque relatif de
MTEV de 7,1 ; en particulier avec la chlorpromazine [7].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 8 : catégories de risque de MTEV maternelle au cours de la grossesse et de postpartum, et après césarienne [66].
Risque majeur
Risque élevé
Risque modéré
Risque faible
Antécédent de MTEV multiples
Malades traitées au long cours par anticoagulants avant la grossesse pour un
épisode de MTEV en rapport avec une thrombophilie
Antécédent de MTEV, sans facteur de risque retrouvé
Antécédent de MTEV, associé à l’un des facteurs biologiques de risque suivants :
-Déficit en ATa, SAPLa
-Mutation homozygote isolée 20210A ou FV Leiden
-Anomalies hétérozygotes combinées* (surtout mutation 20210A+Leiden
hétérozygote)
Antécédent de MTEV lors de grossesse antérieure ou au cours d’un traitement
oestrogénique
Antécédent de MTEV, avec facteur déclenchant temporaire lors de l’épisode
antérieur
Antécédent de MTEV, avec facteur biologique de risque (autre que ceux cités cidessus)
Présence d’un des facteurs biologiques de risque, asymptomatique et dépisté dans
le cadre d’une MTEV familiale, surtout si :
-Déficit en ATa, SAPLa
-Mutation homozygote isolée 20210A ou FV Leiden
-Anomalies hétérozygotes combinées* (surtout mutation 20210A+Leiden
hétérozygote)
Césarienne en urgence
Césarienne et chirurgie pelvienne majeure associée
Présence de 3 facteurs de risque faible
Aucun facteur de risque
Ou présence de <3 facteurs suivants :
-Age <35 ans, obésité (IMC>30 ou poids >80 KG), varices, HTA
-Facteurs obstétricaux : césarienne, multiparité>4, pré-éclampsie, alitement
strict prolongé, hémorragie du post-partum, etc.
-Maladie thrombogène sous-jacente (syndrome néphrotique, MICI en poussée,
infection intercurrente systématique, etc.)
IMC : indice de masse corporelle ; MICI : maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Pour les formes asymptomatiques
de SAPL, et de déficit en antithrombine, l’évaluation du risque est établie au cas selon notamment l’importance des
antécédents familiaux.
La maladie thromboembolique veineuse
VI.1.2.8. Thrombophilies acquises :
 Définition d’une thrombophilie :
La thrombophilie peut être définie comme les anomalies constitutionnelles
ou acquises des mécanismes hémostatiques qui peuvent prédisposer aux
thromboses [72].
La thrombophilie acquise regroupe le syndrome des antiphospholipides
(SAPL), l’hyperhomocysteinémie modérée et le syndrome de Trousseau.
 Le syndrome des antiphospholipides :
On distingue sous le terme de «syndrome des anticorps antiphospholipides»
l’ensemble des manifestations cliniques et biologiques secondaires ou associées
à la présence d’antiphospholipides (aPL) et/ou de leurs cofacteurs [73].
Il représente l’une des plus fréquentes causes de thrombophilie
acquise [31].
En fait l’attention doit être attirrée vers un SAPL d’autant plus que la
thrombose veineuse survient dans un territoire inhabituel : veines caves, rénales,
surrénales, mésentériques … etc. [74]
 Heyperhomocysteinémie modérée :
L’homocysteine est un acide animé soufré situé sur la voie métabolique de
la méthionine.
Au cours de la MTEV les liens avec une hyperhomocystéinémie modérée
semblent étroits. La prévalence d’une hyperhomocystéinémie basale ou après
charge en méthionine était significativement plus élevé chez les patients avec
MTEV que chez les témoins appariés pour l’âge et le sexe [75].
La maladie thromboembolique veineuse
VI.2. FDR génétiques -thrombophilies constitutionnelles-:
Après la découverte de déficit en antithrombine (AT), les anomalies du
système de la protéine C (PC) avec les déficits en PC ou en protéine S (PS) et la
résistance à la protéine C activée constituent les causes les plus fréquentes de
thrombophilie. Le facteur II G20210A, à été décrit comme générant un risque
accru d’accident thromboembolique. D’autres facteurs génétiques seraient des
coupables potentiels : l’augmentation de facteur de la coagulation tels que le
VIII, le IX ou le XI, une dysfibrinogénémie, l’hyperhomocystéinémie majeure,
des variants de la thrombomoduline, du second cofacteur de l’héparine, ou du
TAFI (thrombin-activatable fibrinolysis inhibitor)…etc. [76]
VI.2.1. Déficit en antithrombine :
L’antithrombine est un inhibiteur physiologique de la coagulation et un
cofacteur indispensable à l’action des héparines [76].
Les déficits en AT forment un groupe très hétérogène, avec des
conséquences cliniques variées (Tableau 9).
L’augmentation du risque de MTEV est documentée par le déficit en AT
avec un risque relatif de 42,8 [7].
Tableau 9 : conséquences cliniques des différents types de déficits en antithrombine
(RS = réactive site, HBS = héparine binding site) [77].
Type I homozygote : apparemment non viable.
Type II RS et type I hétérozygotes : risque thrombotique veineux important.
Type II HBS hétérozygote : risque thrombotique faible.
Type II HBS homozygote : complications artérielles fréquentes
La maladie thromboembolique veineuse
VI.2.2. Déficit en protéine C : [7, 76, 77]
La protéine C (PC) est un autre inhibiteur physiologique de la coagulation.
C’est une protéine vitamine-K dépendante et qui dégrade les facteurs V et VIII
activés.
Le risque relatif de MTEV est de 31,3 en cas de déficit en PC.
VI.2.3. déficit en protéine S : [7, 76]
La protéine S est également une protéine vitamine-K dépendante et qui joue
le rôle de cofacteur de la protéine C. Le risque relatif de MTEV est de 35,7 en
cas de déficit en protéines S.
VI.2.4. Facteur V Leiden et résistance à la protéine C activée (RPCA) :
Il s’agit d’une mutation sur le gène du facteur V. Le facteur V mutant
devient résistant à la neutralisation par la protéine C, il est alors dénommé
facteur V Leiden [77].
Les données épidémiologiques ont établi sans ambiguïté l’implication du facteur
V Leiden et de la RPCA dans la MTEV avec un risque relatif de 4,9 [7, 78].
VI.2.5. Mutation du gène de la prothrombine ou polymorphisme
G20210A du gène du facteur II :
Ce polymorphisme du facteur II ou prothrombine est retrouvé chez 6-18 %
des patients présentant une thrombophilie familiale.
Il serait associé à une augmentation de deux à cinq fois du risque de
survenue de thromboses veineuses [77, 79].
La maladie thromboembolique veineuse
VI.2.6. L’hyperhomocysteinémie majeure ou homocystéinurie :
Il
s’agit
d’un
syndrome
clinico-biologique
caractérisé
par
une
hyperhomocysteinémie constitutionnelle et majeure (supérieure à 100 μmol/l)
[80]. Un taux plasmatique d’homocysteine supérieur à 18,5 μmol/l est associé à
la survenue d’une thrombose veineuse profonde dans deux méta-analyses avec
un odd ratio de 2 à 2,5 [75, 77, 81].
VI.2.7. Augmentation du facteur VIII circulant d’origine génétique :
Un taux de l’activité coagulante du facteur VIII (antihémophilique A)
supérieur à 150 UI/dl ou 150% est reconnu comme facteur de risque
indépendant associé à une augmentation du risque de survenue de thrombose
veineuse profonde de 4,7 à 6 fois. Cette élévation serait constitutionnelle et
indépendante de la phase aiguë inflammatoire [76, 78, 82].
VI.2.8. Autres facteurs de risque génétiques :
Plus récemment un taux élevé de facteur IX (risque relatif 2,2), de facteur
XI (RR 1,9) ont été décrits comme facteurs de risque thromboemboliques
veineux [7].
En conclusion, bien qu’importants, les facteurs de risque génétiques jouent
un rôle moindre que les facteurs acquis (environnementaux) dans le
déterminisme de cette pathologie. Toutefois la quantification du risque
thromboembolique est importante à connaître, ce qui permet de classé le patient
en risque faible, risque modéré ou risque élevé dont dépend la stratégie de
prévention comme l’indique les tableaux (11 ; 12) [83, 84].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 10 : prévalence et risque de survenue d’une thrombose veineuse pour
les principaux facteurs de risque génétiques [77].
Prévalence
Prévalence
(population
(population avec
générale)
thrombose veineuse)
Déficit en AT
0,002%
1- 3%
5 (très variable)
Déficit en PC
0,2 - 0,4%
3 - 5%
10
Déficit en PS
0,03 - 0,13%
1- 5%
10
FV Leiden hétérozygote
5 (1 - 15)
20 - 25%
8
Allèle 20210A
2 (1 - 3)
6 - 18%
2
5
10%
2
FVIII > 150UI
11
25%
4-6
FIX > 90° percentile
3
7,5%
2-3
FXI > 90° percentile
10
19%
2
Facteur de risque
Risque relatif
Hyperhomocystéinémie
( >18,5 mol/l)
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 11 : quantification du risque thromboembolique [83].
Risque lié à la chirurgie
- Membre supérieur
- Endo-urologie
- Curetage
Niveau de risque
Risque lié au patient
- Absence de facteur de risque
thromboembolique
Risque faible
- Cholécystectomie
- Plâtre du membre
inférieur
- Rachis sans trouble
neurologique
- Rein, vessie en dehors
du cancer
- Hystérectomie
- Plastie tubaire
- Appendicectomie
compliquée
- Maladie de Crohn
- Bassin et membres
inférieurs
- Rachis avec troubles
Neurologiques
- Cystectomie totale
- Prostatectomie radicale
- Plastie utérine
- Pancréas (cancer)
- Colectomie (cancer)
- Ovariectomie (cancer)
Risque modéré
Risque important
-
> 40 ans
Varices
Contraception par oestroprogestatifs
Cardiopathie décompensée
Alitement périopératoire > 4 jours
Infection préopératoire généralisée
ou localisée aigue
- Obésité
-
Cancer actuel ou évolutif
Antécédents thromboemboliques
Paralysie des membres inférieurs
Syndrome myéloprolifératif
Thrombophilie : mutation V, déficit
en protéine S et C ; antithrombine
III, anticoagulant circulant
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 12 : niveaux de risque thromboembolique veineux [84].
Risque faible
-chirurgie mineure non compliquée, âge <40ans
Risque modéré
-chirurgie majeure, ou mineure, âge 40-60 ans.
- chirurgie majeure, âge <40 ans
- Chirurgie mineure + facteur de risque
Risque élevé
- Chirurgie majeure + âge >60ans
-Chirurgie majeure + âge 40-60 ans + facteur de risque
-Infarctus du myocarde, contexte médical + facteur de risque
Risque très élevé
-chirurgie majeure + âge >40 ans + antécédents de maladie
thromboembolique ou cancer ou hypercoagulabilité.
-Chirurgie orthopédique réglée des membres inférieurs,
fracture du col du fémur, accident vasculaire cérébral,
polytraumatisme, lésions médullaires
La maladie thromboembolique veineuse
VII. DIAGNOSTIC DE LA MTEV
VII.1. Diagnostic clinique de la MTEV :
Le diagnostic clinique des deux pôles de la MTEV, la TVP et l’EP, est
difficile en raison de l’absence de sensibilité et de spécificité des signes
cliniques [85].
VII.1.1. Diagnostic clinique de TVP
Même si le diagnostic de TVP ne peut être porté sur le seul examen
clinique, il reste capital dans la démarche diagnostique car il permet d’établir un
diagnostic de présomption qu’il faudra ensuite confirmer par des examens
paracliniques.
VII.1.1.1. Type de description : TVP des membres inférieurs :
VII.1.1.1.1. Signes cliniques classiques (phlégmatia albadolens)
a. La douleur : la douleur spontanée ou provoquée est bien présente dans
60% des cas. Elle n’a pas de caractère spécifique et son intensité est variable.
Elle est plus évocatrice lorsqu’elle siège sur un trajet veineux. Le classique signe
de Homans n’est pas spécifique de TVP [45, 84, 86].
b. L’œdème : son siège dépend de celui de la thrombose. Il est dur et ne
« prend pas le godet », son importance est appréciée par la mesure comparative
des deux membres [45].
c. Chaleur et rougeur : (signes inflammatoires)
L’augmentation de la chaleur cutanée peut être apprécié par le dos de la
main, son caractère localisé est très évocateur d’une thrombose veineuse [45].
La maladie thromboembolique veineuse
d. Distension veineuse : elle témoigne d’une circulation collatérale
superficielle, elle n’a pas de spécificité et peut aussi évoquer une insuffisance
veineuse primaire ou une compression veineuse proximale [84].
Ces signes cliniques peuvent être isolés, s’ils sont associés leur valeur dans
l’orientation diagnostic est augmentée.
On tente actuellement de standardiser l’évaluation clinique de la TVP.
Ainsi le score de Wells (tableau 13) permet de préciser la probabilité clinique de
TVP à l’aide de quelques éléments cliniques simples.
L’estimation de la probabilité clinique est obtenue par l’addition des points
du score : probabilité forte (total
(total
3), probabilité modérée (total = 1-2) faible
0) [84, 87, 88, 89, 90, 91].
VII.1.1.1.2. Phlébite bleue (phlégmatia caerulea dolens)
Il s’agit d’une urgence thérapeutique, car au tableau de TVP se surajoute
celui d’une ischémie aiguë du membre inférieur atteint. Elle associe une douleur
intense, un œdème, une cyanose, une ischémie ave un pied froid, une abolition
du pouls et un déficit sensitivomoteur [45, 84].
VII.1.1.1.3. Signes généraux :
Une hyperthermie aux environs de 38°C, une sensation d’angoisse, une
accélération du rythme cardiaque (pouls grimpant de Mahler) sont fréquemment
observés [45, 92].
VII.1.1.1.4. Les diagnostics différentiels :
Le tableau 14 résume les principaux diagnostics différentiels devant une
TVP [45].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 13 : estimation de la probabilité clinique de TVP selon le score de Wells [87].
Critère
Points
Cancer évolutif (traitement en cours, ou dans les 6 mois
+1
précédents, ou palliatif).
Paralysie, parésie, ou immobilisation plâtrée récente des
+1
membres inférieurs.
Immobilisation récente > 3 jours, ou chirurgie majeure au
+1
cours des 3 derniers mois.
Douleur localisée le long d’un (ou plusieurs) axes veineux.
+1
Gonflement de tout un membre inférieur.
+1
Gonflement du mollet asymétrique (différence
3 cm, 10 cm
+1
sous la tubérosité tibiale).
Œdème prenant le godet uniquement du côté symptomatique.
+1
Circulation collatérale superficielle (hors varices).
+1
Diagnostic autre que celui de TVP aussi (ou plus)
-2
vraisemblable.
Probabilité faible (total
(total
0) ; probabilité modérée (total = 1 ou 2) ; probabilités forte
3)
NB : chez les patients avec symptômes bilatéraux, le score est déterminé sur la jambe la plus
symptomatique.
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 14 : diagnostics différentiels des thromboses veineuses profondes [45].
- Hématome
- Tendinite
Jambe douloureuse
- Déchirure musculaire
- Douleur neurologique (sciatique tronquée)
- Compression extrinsèque (adénopathie, kyste
poplité)*
- Syndrome post-thrombotique
Œdème
- Lymphœdème
- Insuffisance cardiaque (bilatéraux)
- Lymphangite
Inflammation
- Erysipèle
- Cellulite inflammatoire
Dilatation du réseau
- Insuffisance veineuse chronique
veineux superficiel et
- Compression veineuse proximale
cyanose
* peut être responsable d’une authentique phlébite par stase veineuse.
La maladie thromboembolique veineuse
VII.1.1.2. Formes cliniques :
Les thromboses veineuses touchent le plus souvent le territoire des
membres inférieurs (78%), cependant cette localisation n’est pas la seule à
pouvoir être concernée par la maladie thromboembolique. Tous les territoires
veineux peuvent, en effet, être l’objet d’un processus thrombotique. Toutefois
l’expression clinique est variable et dépend de la localisation de la thrombose
comme l’indique le tableau 15. [93, 94]
Tableau 15 : formes cliniques de la MTEV [93].
Thromboses veineuses des
membres supérieurs
Thrombose veineuse cave
inférieure
Clinique
Syndrome
- œdème, douleurs, impotence
fonctionnelle du membre
supérieur.
- effacement du creux axillaire et
de la coracoïde
- développement du réseau veineux
superficiel
Syndrome cave inférieur :
- œdème bilatéral des membres
inférieurs.
- douleur abdomino-lombaire;
- circulation collatérale lombaire.
Etiologies
Le plus souvent :
- cathéter veineux
- syndrome de la traversée
thoracobrachiale,
- traumatisme des membres
supérieurs.
Plus rarement :
- stimulation ovarienne.
- thrombophilie constitutionnelle ou
acquise,
- Ac antiphospholipide,
- toxicomanie (cocaïne),
- maladie de Behçet,
- lymphomes malins.
Le plus souvent :
- interruption partielle de la veine
cave,
- néoplasie.
Plus rarement :
- anévrisme de l’aorte sous-rénale,
- fibrose rétro péritonéale;
- thrombophilies constitutionnelles
ou acquises.
- extension d’une thrombose
veineuse des membres inférieurs
ou des veines rénales ou utéroovariennes.
La maladie thromboembolique veineuse
Clinique
Syndrome cave supérieur :
- comblement du creux sus
claviculaire
- œdème de la face et du cou en
pèlerine
- céphalées.
Etiologies
Le plus souvent :
- compression néoplasique
- chambre implantable
- pacemaker
- cathéter central
Plus rarement :
- thrombophilies constitutionnelles
ou acquises.
- stimulation ovarienne
- maladie de Behçet
Thromboses veineuses jugulaires
- palpation d’un cordon induré.
- douleurs et œdème.
Thromboses veineuses rénales
Chez l’enfant :
- début brutal
- syndrome lombaire hyperalgique
- météorisme abdominal
- signes de choc
- hématurie reflet d’un infarctus
rénal.
Chez l’adulte et l’adolescent :
- fièvre
- météorisme
- défense pariétale
- diarrhées, vomissements
- lombalgies bilatérales.
Chez le sujet âgé :
- oligo-anurie
Le plus souvent :
- cathéter vineux;
- néoplasie;
- infection oro-pharyngée
(syndrome de Lemierre).
- interruption cave temporaire.
Plus rarement :
- stimulation ovarienne
- radiothérapie.
Le plus souvent :
- traumatisme
- syndrome néphrotique
- néoplasie rénale
- glomérulonéphrite extra
membranaire
- extension d’une thrombose cave
inférieure.
Plus rarement :
- rejet du greffon rénal
- compression extrinsèque
- drépanocytose
- amylose
- déplétion volémique (surtout chez
l’enfant)
- grossesse
- contraception orale.
Thrombose veineuse cave
supérieure
La maladie thromboembolique veineuse
Clinique
douleurs abdomino-pelviennes
associées à un syndrome
infectieux.
Etiologies
Le plus souvent :
- post-partum, césarienne, souvent
dans un contexte infectieux
Thromboses veineuses du
système mésentérico-porte
Thrombose porte :
- douleurs, fièvre, frissons.
Infarctus veineux mésentérique :
- douleurs abdominales intenses,
- prodromes dans les semaines
précédentes.
Le plus souvent :
- néoplasie hépatique, pancréatique
- pancréatite
Plus rarement :
- rectocolite hémorragique, Crohn
- appendicite
- connectivite, syndrome
myéloprolifératif,
- déficit en facteur de la
coagulation.
Thromboses veineuses cérébrales
déficit neurologique associé à un
tableau infectieux
Le plus souvent :
- thrombophilies, notamment Ac
anti-phospholipides
- lupus, maladie de Behçet
Plus rarement :
- post-partum
- cancers
- causes infectieuses locales.
Thromboses veineuses
ovariennes
La maladie thromboembolique veineuse
VII.1.2. Diagnostic clinique des embolies pulmonaires :
Quand elle n’est pas d’emblée mortelle, l’embolie pulmonaire se présente
sous la forme d’un des trois tableaux cliniques suivants :
- douleur pleurétique avec dyspnée (environ 50% des cas)
- dyspnée progressive sans douleur pleurétique (30%)
- syncope (10%).
Pris individuellement, les symptômes et signes cliniques sont peu sensibles
et peu spécifiques [89].
Le tableau 16 reprend la fréquence approximative des symptômes et signes
cliniques chez les patients ayant une EP [95].
Cependant ces signes cliniques et symptômes ont une grande valeur
d’orientation et permettent d’établir une probabilité clinique d’EP (tableaux 17et
18) indispensable pour définir la stratégie des examens complémentaires, mais
également utile pour décider de la mise en route immédiate d’un traitement
anticoagulant, d’autant plus impérative que la probabilité clinique est forte.
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 16 : fréquence approximative des symptômes et signes cliniques chez les
patients ayant une embolie pulmonaire [95].
Symptôme et signes
Fréquence (%)
- symptômes :
Dyspnée
75
Douleur pleurale
65
Toux
40
Hémoptysie
10
Syncopes
10
- Signes cliniques
Tachypnée >20/mm
70
Tachycardie >100/mm
50
Température >38,5°
30
Râles bronchiques
Signes cliniques de phlébite
Choc
7
30
8
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 17 : estimation de la probabilité clinique d’EP selon le score de prédiction de
Wells [87].
Critère
Signes et/ou symptômes de TVP
(au minimum œdème et douleur à palpation)
Autres(s) diagnostic(s) moins probable(s) que l’EP
Fréquence cardiaque >100/min
Immobilisation ou chirurgie récente (<4 semaines)
Antécédent TVP ou EP
Hémoptysie
Cancer
(en cours de traitement, ou moins de 6 mois, ou
palliatif)
Points
3
3
1,5
1,5
1,5
1
1
Probabilité clinique : faible (0-1) ; intermédiaire (2-6) ; forte (> 6).
Tableau 18 : estimation de la probabilité clinique d’EP selon le score de prédiction de
Genève [87].
Critère
Antécédents de TVP ou EP
Fréquence cardiaque >100/min
Chirurgie récente
Age
60-79
≥80
PaCO2
<36mmHg
36-39mmHg
PaO2
<49 mmHg
49-59 mmHg
60-71 mmHg
72-82 mmHg
Atélectasie
Elévation d’une coupole diaphragmatique
Probabilité clinique : faible (0-4) ; intermédiaire (5-8) ; forte (>8).
Points
2
1
3
1
2
2
1
4
3
2
1
1
1
La maladie thromboembolique veineuse
VII.2. Diagnostic paraclinique de la MTEV
Si la clinique permet d’orienter le diagnostic, les examens paracliniques
restent cependant indispensables pour confirmer le diagnostic. Suivant
l’importance de la probabilité clinique, on débute ou non un traitement
anticoagulant en attendant cette confirmation paraclinique.
VII.2.1. Explorations veineuses
VII.2.1.1. Echodoppler veineux :
Il permet à la fois une exploration morphologique et hémodynamique grâce
à l’échographie et au doppler. Quelles que soient ses modalités, il s’agit d’une
méthode non invasive. L’axe veineux est observé en coupe transversale, puis
longitudinale avec des manœuvres de compression. Ces manœuvres sont
répétées tout au long du système veineux : veine cave inférieure jusqu’aux
veines distales, système profond et superficiel.
L’auscultation doppler complète l’examen, en particulier aux confluents veineux
(fémoro-iliaque et poplité). Le doppler couleur peut être utilisé pour explorer
certains territoires veineux de repérage difficile [96].
Les critères ultra-sonographiques de veine normale et de thrombose veineuse
évolutive sont représentés dans le tableau 19 [97].
En fait l’échodoppler a pris une place de choix dans le diagnostic de TVP,
face à une suspicion clinique, l’utilisation de l’échographie donne des résultats
excellents, avec une sensibilité et une spécificité de 97% comme l’indique le
tableau 20 [84, 98].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau19: critères ultrasoniques de veine normale et de thrombose veineuse évolutive [97].
Echographie mode B/doppler
Inspection
Lumière
Aspect
Paroi
Contraste spontané
Veine normale
Thrombose veineuse évolutive
Vide d’écho
Elliptique
Souple
Peu ou pas visible
Couleur
Remplissage total
Matériel endoluminal
Arrondi (calibre ↑)
Cinétique ↓, blocage valvulaire
Visible et dense (en amant d’une
occlusion)
Remplissage partiel (obstruction
partielle)
Absence de remplissage
(occlusion)
Palpation
Test de compression
Auscultation et percussion
Rythmicité
respiratoire/cardiaque
Inhibition
inspiratoire/cardiaque
Inhibition inspiratoire
spontanée (Fém.Com)
Accélération à l’inspiration
(M. Sup)
Intensité du signal
« chasse veineuse »
Collapsus total
Présente
Présente
Incompressibilité
ou absente
Absente
Présente
ou absente
présente
ou absente
« Normale »
et symétrique
Signal augmenté
« Modifiée »
-absence de signal
- signal faible continu de
collatéralité
-accélération en cas de
subocclusion récente (doppler
continu)
Réponse ↓ou absente
Fém.com : fémorale commune ; M. sup : membres supérieurs.
En doppler, la rythmicité respiratoire est normalement présente dans le réseau veineux du
système cave inférieur et celui du système cave supérieur alors que la rythmicité cardiaque n’est
normalement observée que dans le réseau veineux du système cave supérieur et dans la veine cave
inférieure
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 20 : sensibilité et spécificité de l’échographie-doppler veineuse pour le diagnostic de
thrombose veineuse profonde (TVP) ou d’embolie pulmonaire (EP) [84, 98].
Sensibilité
Spécificité
(%)
(%)
TVP symptomatique
97
97
TVP symptomatique surale
36-93
83-100
TVP asymptomatique
60
95
Suspicion EP
20-67
96-100
Circonstance clinique
La maladie thromboembolique veineuse
VII.2.1.2. La phlébographie : [45, 84, 87, 89, 96, 98]
Elle n’est plus utilisée en pratique quotidienne, mais elle reste l’examen de
référence dans les études cliniques du fait de résultats non-opérateur dépendant
et de sa reproductibilité interobservateurs. Les critères de thrombose veineuse
sont la lacune (image radio-claire) et l’arrêt en cupule.
VII.2.2. Scanner spiralé (angio-scanner) thoracique :
 Angioscanner des artères pulmonaires :
Introduit en clinique pour le diagnostic d’EP au début des années 1990,
l’angioscanner, plus spécifique que la scintigraphie et moins invasif que
l’angiographie, est rapidement devenu un examen central dans le diagnostic de
l’EP [87]. Notamment lorsqu’il montre des signes directs comme des lacunes
endovasculaires dans des branches segmentaires ou plus proximales.
On peut aujourd’hui considérer que la spécificité de l’angioscanner est
excellente comprise entre 89% et 98%. En revanche sa sensibilité est moins
bonne, comprise entre 66% et 93% [87, 99, 100, 101].
Ainsi l’absence d’image de thrombus au scanner ne permet en aucun cas
d’éliminer le diagnostic d’EP [102].
Deux études [103, 104] montrent cependant la bonne performance de
l’angioscanner lorsqu’il est intégré dans une stratégie diagnostique associant la
probabilité clinique et l’echodoppler des membres inférieurs (EDMI).
Lorsque l’angioscanner et l’EDMI sont négatifs, l’absence de probabilité
clinique forte permet de ne pas entreprendre de traitement anticoagulant [102].
La maladie thromboembolique veineuse
 Angioscanner veineux : [87]
L'opacification de la veine cave inférieure, des veines pelviennes et des
veines des membres inférieurs est accessible par scanner. Entre 3 et 4 minutes
après la réalisation de l'angioscanner pulmonaire, une autre acquisition
scanographique et obtenue sur l’abdomen et les membres inférieurs sans
réinjection de contraste.
En dehors des problèmes de doses de radiation et de durée d'examen,
l'extension systématique du scanner à l'abdomen et aux veines des membres
inférieurs peut paraître séduisante: diagnostic de la "source" des EP, diagnostic
de TVP chez un petit nombre de patients suspects d’EP ayant un angioscanner
pulmonaire normal, diagnostic éventuel de la cause de la MTEV comme une
tumeur pelvienne. Cependant, la valeur diagnostique de l’angioscanographie
veineuse est peu ou mal évaluée, notamment en termes de spécificité et surtout
de sensibilité par rapport à l'échographie veineuse. Aussi, l'utilisation de cette
technique en routine clinique ne peut faire actuellement l'objet d'aucune
recommandation.
VII.2.3. Scintigraphie pulmonaire de perfusion et de ventilation :
La scintigraphie de perfusion-ventilation est un examen simple, non invasif
et peu irradiant. La sensibilité de la scintigraphie de perfusion pour le diagnostic
d'EP est de 100%. Une scintigraphie de perfusion pulmonaire normale élimine
donc le diagnostic d'EP. En revanche, des defects de perfusion peuvent
s'observer au cours de nombreuses affections (broncho-pneumopathies
chroniques obstructives, pleurésies, pneumopathies, etc.) et doivent être
rapportés aux anomalies observées à la scintigraphie de ventilation selon des
La maladie thromboembolique veineuse
critères d'interprétation définis par PIOPED. Une scintigraphie pathologique
peut être en effet plus ou moins évocatrice d'EP et les résultats sont classés en :
faible probabilité, probabilité intermédiaire et forte probabilité d'EP (tableau 21).
La présence d'au moins deux défauts de perfusion segmentaire sans anomalies
de ventilation associées permet en général d'affirmer le diagnostic avec une
valeur prédictive positive de 88%. En revanche, la valeur prédictive positive
des scintigraphies de probabilité intermédiaire ou faible est médiocre
respectivement de 30 et 14% et ne permet pas d'affirmer ou d'infirmer le
diagnostic d'EP. [102, 105]
VII.2.4. Angiographie pulmonaire :
C’est un examen invasif qui consiste à injecter un produit de contraste iodé
dans chacune des artères pulmonaires par une voie d’abord antébrachiale le plus
souvent.
Elle demeure l’examen de référence dans le diagnostic d’EP puisqu’elle
visualise directement le thrombus sous forme de lacune endoluminale. La
quantification de l’obstruction fait appel à l’indice de Miller qui combine le taux
d’amputation vasculaire pulmonaire et ses répercussions sur la perfusion
périphérique. Cependant, l’angiographie pulmonaire n’est plus à l’heure actuelle
la technique d’investigation de première intention en cas de suspicion d’EP
[102, 106].
La mortalité associée à l’angiographie est inférieure à 0,5%, mais des
complications (insuffisance rénale, hypotension, trouble du rythme, etc.)
surviennent dans 1 à 5% des cas [106, 107].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 21 : classification des images scintigraphiques et critères d'interprétation utilisés au cours de l'étude PIOPED [102].
Probabilité élevé :
- Au moins 2 importants défauts de perfusion segmentaire (> 75% d'un segment) sans anomalies ventilatoires ou radiographiques dans les
mêmes territoires, ou notablement plus étendues qu'elles.
- Au moins 2 défauts modérés de perfusion segmentaire (entre 25 et 75%) sans anomalies ventilatoires ou radiographiques dans les mêmes
territoires, associés à un important défaut de perfusion segmentaire dans un autre territoire sans anomalie ventilatoire.
- Au moins 4 défauts de perfusion modérés sans anomalies ventilatoires ou radiographiques.
Probabilité intermédiaire :
- Ne pouvant être classées dans les autres catégories (normale, très faible probabilité, faible probabilité, haute probabilité)
- À la limite des catégories haute ou faible probabilité
- Difficiles à classer en haute ou faible probabilité
Faible probabilité :
- Défauts de perfusion non segmentaire (effacement du cul-de-sac pleural, cardiomégalie, élargissement de l'ombre aortique, du hile et du
médiastin, ascension diaphragmatique).
- Un seul défaut de perfusion segmentaire, isolé et de faible importance, sans anomalie radiographique.
- Défaut de perfusion associé à une anomalie radiographique significativement plus importante.
- Défauts de perfusion de taille importante ou modérée ne concernant pas plus de 4 segments dans un poumon, ni plus de 3 segments dans
une zone pulmonaire, avec des défauts de ventilation de taille égale ou supérieure et une radiographie de thorax normale ou présentant
des anomalies significativement moins étendues.
- Plus de 3 petits défauts de perfusion segmentaire ( 25%) associés à une image radiographique normale.
Très faible probabilité :
- 3 ou moins de 3 petits défauts de perfusion segmentaire avec une image radiographique normale.
Normal :
- Aucun défaut de perfusion
- Perfusion strictement parallèle aux contours pulmonaires radiographiques (visualisation possible des contours hilaires et
aortiques, images radiographiques et/ou scintigraphiques de ventilation pouvant être anormales).
La maladie thromboembolique veineuse
VII.2.5. Echographie cardiaque :
 L’échographie cardiaque transthoracique :
L’échographie tranthoracique (ETT) est un examen simple, non invasif et
facilement réalisable au lit du patient. Elle permet de mettre en évidence un
cœur pulmonaire aigu (CPA), qui témoigne de l’obstruction vasculaire
pulmonaire (> 40%) et qui représente un facteur pronostique de l’EP. Elle
permet également d’établir un diagnostic différentiel avec d’autres affections
(infarctus du ventricule droit, tamponnade, dissection aortique, choc
cardiogénique). En revanche sa place dans le diagnostic de l’EP « tout venant » est limitée [102].
En fait, l’échocardiographie chez les patients suspects d’EP est réalisée à
la recherche de signes indirects d’obstruction artérielle pulmonaire : la
dilatation ventriculaire droite, l’existence d’un mouvement paradoxal du
septum interventriculaire (SIV paradoxal), l’hypocinésie du ventricule droit,
l’élévation de la pression artérielle pulmonaire systolique (HTAP), la
dilatation du tronc pulmonaire, la dilatation de la veine cave inférieure [87,89].
Parfois, l’échographie cardiaque permet la visualisation directe du
thrombus en migration dans les cavités droites ou le tronc de l’artère
pulmonaire [83, 87].
Globalement, la sensibilité et la spécificité de ces signes est médiocre
(sensibilité et spécificité respective de l’ordre de 70% et 90%) et ils n’ont de
réelle utilité diagnostique qu’en présence d’une EP sévère [89].
La maladie thromboembolique veineuse
 L’échographie tranoesophagienne :
L’échographie
cardiaque
transœsophagienne
(ETO)
permet
une
exploration des structures peu accessibles par voie transthoracique (aorte,
artères pulmonaires) et peut mettre en évidence un thrombus dans les artères
pulmonaires [83, 102].
Sa sensibilité dans l’EP avec cœur pulmonaire aigu varie selon les séries
de 82 à 100% et sa spécificité est de l’ordre de 95% [83].
VII.2.6. L’IRM : [108]
A la différence du scanner et de la phlébographie, l’imagerie par
résonance magnétique (IRM) est un examen non invasif permettant la mise en
évidence d’une TVP sans injection de produit de contraste.
Comparée à la phlébographie la sensibilité de l’IRM est de 92% pour les
TVP distales, de 97% pour les proximales fémoropoplitées et de 100% à
l’étage ilio-cave. De plus, l’examen est reproductible.
L’IRM examen non agressif mais coûteux et non utilisable en pratique
quotidienne peut s’avérer utile, dans certain cas, surtout lorsque l’EDVMI est
douteux.
VII.2.7. Biologie :
 Dosage des D-dimères :
Ce sont des produits de dégradation de la fibrine, issus de la formation
puis de la lyse d’un thrombus évolutif.
Ils sont dosés soit par méthode ELISA (enzyme-linked immuno-sorbent
assay). (Sensibilité supérieure à 95%), soit par méthode au latex (sensibilité
moindre 85%) [96]. Des tests rapides permettent de disposer des résultats en
La maladie thromboembolique veineuse
urgence : un test Elisa rapide (Vidas® DD), un test au latex quantitatif
(Liatest®), un test qualitatif sur sang total (SimpliRED® D-dimère) [107].
Le taux des D-dimères est pratiquement toujours élevé en présence d’une
thrombose veineuse profonde ou d’une embolie pulmonaire aiguë. Un taux de
D-dimères normal (< 500μg/l) en ELISA exclut raisonnablement la MTEV
[109]. Toutefois le dosage des D-dimères a une spécificité faible car les Ddimères sont aussi élevées dans différents états autres que la MTEV : âge
avancé, inflammation, cancer, traumatisme, hématome, période post
opératoire, grossesse, post-partum, etc. [96, 99, 100, 102, 109, 110, 111, 112].
Le tableau 22 reprend les performances diagnostiques des différents
examens suscités [89].
VII.2.8. Autres Examens paracliniques :
VII.2.8.1. Radiographie pulmonaire : [83, 89, 102, 106, 113]
Bien que non spécifique pour le diagnostic d’une EP sa réalisation est
indispensable. Les anomalies les plus fréquemment rencontrées sont :
La surélévation d’une coupole diaphragmatique.
Une hyperclarté d’un champ pulmonaire.
Une dilatation des artères pulmonaires.
Des atélectasies planes ou discoïdes.
Un épanchement pleural (rarement massif ; émoussement des culsde-sac pleuraux).
Dilatation ventriculaire droite.
La maladie thromboembolique veineuse
VII.2.8.2. Electrocardiogramme (ECG) : [83, 89, 102]
L’ECG est lui aussi peu spécifique, il montre de nombreuse anomalies
dans 70% des cas de manière transitoire et parfois retardée en particulier lors
des EP graves :
tachycardie sinusale (souvent observée)
anomalies non spécifiques, du segment ST et de l’onde T (49%)
fibrillation auriculaire (4%)
flutter auriculaire (1%)
bloc de branche droit (6%)
déviation axiale droite de QRS (6%)
aspect S1Q3
onde P pulmonaire
et rarement déviation axiale gauche (qui n’exclut pas le diagnostic
d’EP).
VII.2.8.3. Gaz du sang :
Ils ont une valeur diagnostique pauvre car même si la classique hypoxiehypocapnie est évocatrice, elle n’a aucune spécificité. Des gaz du sang
normaux n’éliminent pas le diagnostic (dans 25% des cas, la PaO 2 est
supérieure à 80 mmHg) [102, 106]. La pression artérielle en CO2 (PaCO2) est
généralement abaissée dans l’EP en raison de l’hyperventilation [102].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 22 : performances diagnostiques des différents examens en présence d’une
suspicion de thrombose veineuse et/ou d’une embolie pulmonaire [89].
Examen
Sensibilité (%)
Spécificité (%)
- Echodoppler veineux
95
95
- Scintigraphie pulmonaire de
99
92
(perfusion normale)
(forte probabilité)
- Dosage des D- dimères (ELISA)
98
40
- TDM spiralée
85
95
- Echocardiographie
70
90
-Angiographie pulmonaire
95
98
ventilation /perfusion
La maladie thromboembolique veineuse
VII.3. Elaboration de stratégies diagnostiques : [87]
VII.3.1. Devant une suspicion de TVP :
Les stratégies diagnostiques applicables pour les patients suspects de
TVP sous-entendent que ces patients n'ont aucun signe ou symptôme d'EP
associée, même si l’on sait que 25 à 50% des patients ayant une TVP
proximale ont une EP asymptomatique.
L'échographie veineuse sera bien sûr le premier examen demandé devant
une forte suspicion clinique de TVP. Dans les autres cas, et en fonction des
disponibilités locales, l'examen de "deuxième ligne" (après l'évaluation de la
probabilité clinique) sera le plus souvent le dosage des D-dimères. Un exemple
de stratégie diagnostique validée est présenté dans la figure 8.
VII.3.2. Devant une suspicion d'embolie pulmonaire :
Parmi les patients suspects d'EP, 10 à 20% ont également des signes ou
symptômes de TVP, mais on appliquera chez ces patients les stratégies
diagnostiques des patients suspects d'EP.
 Suspicion d'embolie pulmonaire grave (massive) :
En termes de présentation clinique, environ 65% des EP se présentent
sous forme d'un syndrome d'infarctus pulmonaire, 25% sous forme d'une
dyspnée isolée, les 10% restants sous forme d'un collapsus circulatoire.
Cette dernière présentation définit la suspicion d'EP "massive" ou
« grave », qui requiert une stratégie spécifique où l'échographie cardiaque
représente le test de première intention. L'absence de dysfonction
ventriculaire droite échographique chez un patient en choc élimine le
diagnostic d'EP massive, mais la présence de ces signes échographiques
La maladie thromboembolique veineuse
n'est pas suffisante à elle seule pour l'affirmer. On est cependant parfois
contraint de s'en contenter pour prendre des décisions thérapeutiques
urgentes (thrombolyse, embolectomie).
 Suspicion d'embolie pulmonaire non grave :
Dans les autres présentations cliniques (EP non massives), qui
représentent donc 90% des patients suspects d’EP, différentes stratégies
diagnostiques ont été validées par des études pragmatiques dans lesquelles
le risque de maladie thromboembolique à 3 mois chez les patients non
traités s'est révélé suffisamment faible (en règle, inférieur à 3% à 3 mois)
pour considérer la stratégie comme sûre. La figure 9 présente un exemple
de stratégie diagnostique validée [87].
La maladie thromboembolique veineuse
Suspicion clinique TVP
Probabilité clinique
Faible ou
intermédiaire
D-dimère (ELISA)
> 500 g/l
< 500 g/l
Echo veineuse
(Proximale)
Pas de traitement
Positive
Traiter
Négative
Pas de traitement
Forte
Echo veineuse
(Proximale)*
Positive
Traiter
Négative
Phlébographie**
(Ou répéter échographie)
Positive
Traiter
Négative
Pas de traitement
Figure 8 : Exemple de stratégie diagnostique pour suspicion de thrombose
veineuse profonde [87].
Une stratégie voisine a été validée par une étude pragmatique [114]
TVP: thrombose veineuse profonde
* échographie limitée aux veines proximales (fémorale et poplitée)
** le but est de ne pas méconnaitre l'évolution d'une IVP distale vers une TVP proximale.
Des schémas où l'échographie est répétée 1 à 3 fois au cours des 7 à 10 jours suivants ont
été validés.
La maladie thromboembolique veineuse
Suspicion clinique EP
Probabilité clinique
Faible ou intermédiaire
Echo veineuse
(Proximale)*
D-dimères (ELISA)
> 500μg/l
< 500 g/l
Pas de traitement
Echo veineuse
(Proximale)*
Positive
Forte
Positive
Négative
Traiter
Angioscanner pulmonaire
Négative
Positive
Angioscanner pulmonaire
Traiter
Positive
Traiter
Négative
Pas de traitement
Négative
Angiographie
pulmonaire**
Traiter
Positive
Traiter
Négative
Pas de traitement
Figure 9 : Exemple de stratégie diagnostique pour suspicion d'embolie pulmonaire [87].
Une stratégie très voisine a été validée par une étude pragmatique chez des patients
externes (non hospitalisés) [115]
EP: embolie pulmonaire.
*Échographie limitée aux veines proximales (fémorale et poplitée).
**Moins de 1% des patients suspects d'EP ont eu une angiographie dans une stratégie
voisine.
La maladie thromboembolique veineuse
VIII. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE DEVANT UNE MTEV
L’approche du diagnostic étiologique est une étape importante pour
expliquer le mécanisme de la thrombose et évaluer le risque évolutif
(spontané ou lors d’exposition à une circonstance thrombogène). Elle
permet, également, d’aider à la décision de la durée du traitement
anticoagulant [45, 96].
Un bilan minimal est réalisé chez tous les patients, il comporte :
une analyse clinique : facteurs de risque, antécédents, contexte de
survenue, pathologies associées et examen clinique complet.
un bilan biologique : hémogramme, temps de Quick, temps de
céphaline activé (TCA), fibrinémie, vitesse de sédimentation
(VS), C réactive protéine (CRP).
une radiographie du thorax.
Un bilan plus approfondi est demandé chez les patients ayant une
MTEV sans cause, une thrombose veineuse insolite (proximale isolée,
d’un membre supérieur, viscérale, neurologique….), une thrombose
bilatérale d’emblée ou à bascule, une MTEV récidivante, une thrombose
secondaire mais avec un facteur de risque ou avec des antécédents
familiaux [84, 96].
Les étiologies de la maladie thromboembolique veineuse sont
dominées par deux grands cadres étiologiques :
Le cancer et les anomalies constitutionnelles des facteurs de la coagulation
responsables de thrombose, aux quels il faut adjoindre toutes les situations
à
risque
de
thrombose
oestroprogestatifs…..).
(chirurgie
alitement,
grossesse,
La maladie thromboembolique veineuse
VIII.1. Recherche d’un ou plusieurs facteurs de risque :
Chez un patient ayant présenté une TVP ou une EP, il est important de
rechercher le ou les facteurs de risque qui ont pu favoriser cet épisode
thromboembolique. Leur mise en évidence, dans certains cas, doit
permettre de les supprimer (contraception orale, hormonothérapie
substitutive de la ménopause), ou de les combattre (voyages prolongés)
pour éviter une récidive thrombotique.
En cas de suspicion clinique de TVP ou d’EP, la présence d’un ou
plusieurs facteurs de risque renforce la probabilité diagnostique [45].
VIII.2. Recherche d’un cancer :
Le problème du dépistage d’un cancer occulte et de son bénéfice pour
le patient à été analysé dans de nombreuses études.
Dans la plupart des études qui s’intéressaient aux TVP ou EP inexpliquées,
les anomalies révélées par un interrogatoire et un examen clinique
rigoureux, les examens biologiques de routine (hémogramme, EPP, VS) et
la radiographie du thorax ont orienté vers une néoplasie sousŔjacente [116,
117, 118].
En fait la recherche de cancer est réalisée chez les sujets de plus de
40-50 ans, ou en cas de bilan de thrombophilie négatif : avis urologique et
dosage du PSA (prostate spécific antigen) chez l’homme ; examen
gynécologique, échographie pelvienne et mammographie chez la femme ;
l’endoscopie, l’échographie et le scanner ne sont pas systématiques, mais
sont utiles s’il existe des signes d’orientation clinique [84, 96, 116].
La maladie thromboembolique veineuse
Le bilan à réaliser systématiquement après un épisode de maladie
thromboembolique est résumé dans le tableau 23 [116].
La surveillance à 6 mois est indispensable car le sur-risque de cancer
lié à un épisode de MTEV n’est important que dans les 6 mois suivant la
MTEV.
VIII.3. Recherche de thrombophilie :
Les recommandations actuelles concernant la recherche d’une
thrombophilie conseillent des explorations d’hémostase réservées à des cas
particuliers :
thrombose chez un sujet de moins de 45 ans.
thrombose veineuse avec facteur déclenchant minime ou sans
cause favorisante connue.
thrombose familiale
thrombose récidivante
thrombose survenant dans un site inhabituel [77, 84, 96, 119,
120].
Le bilan doit comprendre : la mesure de l’antithrombine, des protéines
C et S, le test de résistance à la protéine C activée (RPCA), la recherche
des mutations du facteur V Leiden (Si la RPCA est anormale) et de la
prothrombine (facteur II), ainsi que les taux de facteurs VIII et IX, le
dosage de l’homocysteine , la recherche de la mutation de la méthyl-tétrahydro-folate-réductase (MTHFR) (s’il existe une hyperhomocysteinémie),
d’anticoagulant circulant et d’anticorps antiphospholipides [84, 96].
L’objectif de cette enquête coûteuse doit être expliqué au patient, son
consentement signé doit être recueilli avant de pratiquer les examens
génétiques (tableau 24) [84].
La maladie thromboembolique veineuse
VIII.4. Recherche d’une maladie de système :
En dehors de l’existence d’un anticoagulant circulant et/ou d’un
anticorps anticardiolipine, les maladies de système peuvent, en effet,
induire une TVP. Il s’agit essentiellement du lupus érythémateux
disséminé, de la maladie de Behçet et de la maladie de Buerger.
Le bilan immunologique ne doit pas être systématique mais doit être
guidé par la clinique qui recherche la possibilité d’une pathologie de ce
type [45].
Tableau 23 : bilan à réaliser dans le cadre de la recherche d’un cancer devant une
thrombose veineuse profonde idiopathique [116].
Examen clinique complet incluant les touchers pelviens
Radiographie du thorax
Hémogramme, VS, CRP
Chez la femme : mammographie, échographie pelvienne
Chez l’homme : PSA
Les
autres
examens,
fibroscopies
digestives,
échographie
abdominale, Scanner, Fibroscopie, bronchique,… ne sont indiqués
qu’en cas de point d’appel clinique.
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 24 : bilan à réaliser en première intention devant un diagnostic de thrombophilie
(AVK : antivitamines K ; HBPM : héparine de bas poids moléculaire). [77]
Paramètre
Antithrombine
Dosage en première
intention
Activité plasmatique
Protéine C
Activité plasmatique
Protéine S
Activité plasmatique
Facteur V Leiden
Allèle 20210A
Homocystéine
Facteur VIII
Biologie moléculaire
Biologie moléculaire
Taux plasmatique
Taux plasmatique
Condition
En dehors d’un traitement par héparine
standard (ou arrêt 10 jours).
En dehors d'un traitement par AVK (ou
arrêt 10 jours). Appliquer un relais par
HBPM si nécessaire.
En dehors de :
- traitement par AVK (ou arrêt 3
semaines, en appliquant un relais par
HBPM si nécessaire).
- grossesse (délai de 4 à 6 semaines).
- traitement par œstrogène (ou arrêt l
mois).
- épisode thrombotique (délai 1 à 3
mois)
En dehors d’un traitement par héparine
(ou fenêtre de 24 heures)
La maladie thromboembolique veineuse
IX. EVOLUTION :
IX.1. Spontanée :
La lyse spontanée concerne essentiellement les thromboses distales,
très limitées, voire débutantes.
Le plus souvent, l’évolution est marquée par l’extension de la
thrombose en l’absence d’un traitement bien conduit.
La migration embolique doit toujours être redoutée. Elle peut être
asymptomatique ou, à l’inverse responsable du décès brutal du patient.
Enfin, l’organisation du caillot et la recanalisation, partielle ou totale,
qui en résulte laisse persister une cicatrice fibreuse et se solde par un
épaississement de la paroi et une destruction des valvules faisant le lit
de la maladie post-thrombotique.
L’institution, dés le diagnostic d’un traitement médical bien conduit
permet de limiter ces complications mais ne les annules pas [121].
IX.2. Sous traitement :
 L’évolution sous traitement bien conduit est le plus souvent
satisfaisante.
 Complications :
La mortalité en cas d’EP est estimée entre 3 et 8% passant à 15% en
cas d’embolie de plus de 50% et à 30% s’il existe un état de choc.
Récidives : la maladie veineuse est une maladie chronique dont
l’évolution à moyen et long terme est marquée par le risque de récidive.
Ainsi, après un traitement anticoagulant de 3 ou 6 mois, le risque cumulé
La maladie thromboembolique veineuse
de récidive de thrombose veineuse est estimé de 6 à 13% à 1 an, de 13 à
25% à 5 ans et à 30% 8 à 10 ans après l’épisode initial [45, 107].
Syndrome post-thrombotique : c’est une complication chronique de
la TVP qui est causée par la combinaison d’une hypertension veineuse,
secondaire à l’obstruction veineuse et l’altération des valvules, et à une
anomalie de la microcirculation [45]. Sa fréquence de survenue après TVP
proximale est importante mais variable selon les études ; elle peut être
évaluée entre 20 et 50% dans les 2 premières années suivant une TVP. Les
formes sévères avec ulcères surviennent dans 1 à 5% des cas [84]. C’est la
contention élastique précoce qui a réduit de plus de 50% la survenue de ce
risque évolutif [45, 84, 121, 122, 123].
L’HTAP post embolique : l’hypertension artérielle pulmonaire postembolique ou cœur pulmonaire chronique post-embolique (CPCPE) est
liée à la persistance et l’organisation fibreuse des caillots après une ou
plusieurs embolies pulmonaires aiguës. Cette maladie, autrefois considérée
comme exceptionnelle, est actuellement de plus en plus fréquemment
diagnostiquée, probablement du fait de la réalisation plus fréquente
d’échographie cardiaque [124].
La maladie thromboembolique veineuse
X. TRAITEMENT DE LA MTEV :
X.1. But du traitement :
Le but du traitement de la maladie thromboembolique veineuse est :
d’améliorer les symptômes
d’éviter l’extension du thrombus et la survenue des embolies
pulmonaires
de prévenir les récidives tardives
d’éviter le syndrome post-phlébétique [125, 126].
X.2. Les moyens thérapeutiques :
X.2.1. Les héparines :
 L’héparine non fractionnée (HNF)
Le traitement par HNF est le traitement initial de référence de la
MTEV. L’HNF exerce son activité anticoagulante en catalysant l’activité
inhibitrice de l’antithrombine à l’égard des facteurs IIa et Xa [126].
Le traitement par héparine doit être débuté dès la suspicion de maladie
thromboembolique
veineuse,
en
l’absence
de
contre-indications
(tableau 25). Selon les recommandations publiées pour son administration
[106, 126, 127, 128, 129, 130] :
demander avant son utilisation un bilan d’hémostase (taux de
prothrombine (TP), temps de céphaline activé (TCA) et une
numération formule sanguine.
administrer un bolus intraveineux de 5000 UI ou 80UI/Kg.
La maladie thromboembolique veineuse
débuter le traitement intraveineux à la seringue électrique sur la
base de 1300 UI/h ou 18UI/kg/h.
vérifier le TCA à la 4ème et la 6ème heures (la cible TCA du patient
étant de 1,5 à 2,5 les valeurs contrôles).
contrôler le taux de plaquettes 2 fois par semaine.
débuter le relais par les AVK dès que possible, au mieux dès le
premier jour.
arrêter l’héparine après au moins 4-5 jours d’anticoagulation
conjointe par l’héparine et AVK et lorsque le TP exprimé en INR
(international normalized ratio) est entre 2 et 3 (contrôlé à 2
reprises à 24 heures d’intervalle).
Par ailleurs, l’administration sous-cutanée de l’HNF est une alternative à la
voie intraveineuse [126, 127, 129].
 L’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) :
Les HBPM sont obtenues par fragmentation chimique ou enzymatique
de longues chaînes d’HNF [126].
Elles sont recommandées plus que l’HNF. Cette recommandation est basée
sur les résultats de méta-analyses de séries d’essai dans les TVP et les EP
[127,130, 131, 132].
Bien que l’HNF représente une alternative aux HBPM, notamment en cas
d’insuffisance rénal sévère, les HBPM sont préférées pour plusieurs
raisons :
La maladie thromboembolique veineuse
une efficacité similaire.
une meilleure sécurité.
une mortalité plus faible notamment chez les patients cancéreux.
moins de risque de thrombopénie induite par l’héparine.
possibilité de traitement ambulatoire partiel ou total.
simplicité d’utilisation : administration sous-cutanée et absence
d’adaptation posologique à un test biologique.
Les HBPM sont utilisées dans la TVP ou l’EP aiguë. Cette extension
d’indication à l’EP aiguë à été recommandée par la conférence de
consensus de l’Américain Collège of Chest Physicians (ACCP) dès 1998
[106, 131, 132].
Actuellement, en France 2 HBPM ont obtenu l’autorisation de mise
sur le marché (l’AMM) pour le traitement d’une EP, à l’exclusion de
celles
relevant
d’un
traitement
thrombolytique
ou
chirurgical,
l’enoxaparine (LOVENOX ) et la tinzaparine (INNOHEP ).
Les
autres
HBPM,
daltéparine
(FRAGMINE ),
nadroparine
(FRAXIPARINE ) sont indiquées dans le traitement curatif des TVP
(tableau 26) [126].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 25 : contre–indications du traitement anticoagulant [106].
Contre–indications absolues
-Hémorragie patente.
-Accident vasculaire cérébral hémorragique récent (moins de 2 semaines)
-Intervention neurochirurgicale, oculaire ou médullaire récente (moins de
3 semaines), traumatisme crânien grave.
-Thrombopénie (moins de 50 000 plaquettes/mm3).
-Antécédents de thrombopénie par l’héparine (contreŔindication des
héparines)
-Toute anomalies sévère de l’hémostase.
Contre-indications relatives
-Intervention chirurgicale récente (délai en fonction du type de chirurgie)
-Tumeur cérébrale.
-Hémorragie digestive récente (10 à 15 jours).
-HTA (systolique >200 mmHg, diastolique >100mmHg).
-Hématurie macroscopique.
-Ulcère gastroduodénal en évolution.
HTA = hypertension artérielle.
Tableau 26 : posologie recommandée pour chacune des héparines de bas poids
moléculaire dans le traitement curatif des thromboses veineuses profondes [84, 133].
Molécule
DCI
Posologie
LOVENOX
Enoxaparine
100UI anti-Xa/12h
FRAGMINE
Daltéparine
100UI anti-Xa/12h
FRAXIPARINE
Nadroparine
85UI anti-Xa/12h
FRAXODI
Nadroparine
171UI anti-Xa/24h
INNOPHEP
Tinzaparine
175UI anti-Xa/24h
La maladie thromboembolique veineuse
X.2.2. Les antivitamines K :
Les antagonistes de la vitamine K, ou antivitamines K (AVK)
représentent le traitement d’entretien de référence de la MTEV [126, 134].
Les AVK empêchent la carboxylation hépatique des facteurs
vitamino-K dépendants : la prothrombine (facteur II), la proconvertine
(facteur VII), le facteur antihémophilique B (facteur IX), le facteur Stuart
(facteur X), les protéines C et S, l’ostéocalcine et la protéine Z [134, 135].
On distingue des AVK à demi-vie plasmatique courte, intermédiaire et
longue (tableau 27) [133, 134, 135, 136].
Le relais par AVK doit être précoce, dans les 5 premiers jours du
traitement
héparinique,
en
pratique
dès
le
premier
jour
[84, 96, 106, 126, 128, 131] (encadré 1). La surveillance biologique est
indispensable et s’effectue sur l’INR qui doit être compris entre 2 et 3.
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 27 : principales caractéristiques des antivitamines K
Médicament
Demi-vie (h)
Durée
d’action (h)
Posologie (mg/j) *
Dose/comprimé
(mg)
Demi-vie courte
Acénocoumarol
8à9
48 à 96
2 à10
1ou 4
5 à 10
24 à 48
50 à 100
50
24
48 à 72
4à8
4
30
48
5 à 40
20
35 à 45
96 à 120
2 à 15
2 ou 10
(SINTROM )
Phénindione
(PINDIONE )
Demi-vie longue
Tioclomarol
(APEGMONE )
Fluindione
(PRÉVISCAN )
Warfarine
(COUMADINE )
* la dose quotidienne varie considérablement d’un sujet à l’autre et doit être adaptée selon les
résultats de l’international normalized ratio.
La maladie thromboembolique veineuse
Encadré 1 : modalités du traitement anticoagulant initial de la maladie
thromboembolique veineuse en dehors de la période postopératoire immédiate de chirurgie lourde [126].
HNF (IV) bolus de 80UI/kg puis perfusion 18 UI/Kg/h adaptée au TCA (2 à 3 fois le
témoin) équivalent à une héparinémie entre 0,3 et 0,6 UI dosée 6 h après chaque
changement de posologie et au moins une fois par jour. Surveillance des plaquettes 2 fois
par semaine.
Ou HBPM (SC) à dose curative en 1 ou 2 injections par jour. Pas de contrôle
biologique sauf les plaquettes à j3 et j5.
AVK dès j1 (warfarine 5 mg/j).
Dose ajustée à L’INR (entre 2 et 3) à partir de j3
Arrêt de l’héparine après au moins 5 jours et 2 INR successifs >à 2 à 24h d’intervalle.
Surveillance ultérieure de l’INR 1 à 2 fois par semaine et 48 h après chaque
changement de posologie pendant toute la durée du traitement par AVK.
AVK : antivitamines K ; INR : international normalized ratio, HBPM (SC) : héparine de bas poids
moléculaire sous-cutanée ; HNF (IV) : héparine non fractionnée intraveineuse.
La maladie thromboembolique veineuse
X.2.3. Nouveaux agents anticoagulants :
Il s’agit des inhibiteurs du facteur Xa et des antithrombines directes
qui sont des molécules de découverte récente dans le traitement de la
MTEV.
X.2.3.1. Les inhibiteurs du facteur Xa :
Parmi les inhibiteurs du facteur Xa, on peut séparer :
les inhibiteurs directs qui se lient directement au facteur X.
les inhibiteurs indirects qui se lient à l’antithrombine.
 Le fondaparinux (ARIXTRA ) : [137, 138, 139, 140]
C’est un pentasaccharide de synthèse de structure analogue au
site actif de l’héparine, qui inhibe spécifiquement et indirectement le
facteur Xa.
Le fondaparinux, à la dose de 7,5 mg (pour un poids compris entre 50
et 100 kg ; 5 mg si le poids est <50 kg et 10 mg si >100Kg) en 1 injection
sous cutanée/j et en l’absence de tout contrôle biologique, a été évalué
dans le traitement curatif des TVP où il était comparée à l’énoxaparine et
des EP où il était comparé à l’HNF. Ce nouveau traitement s’est révélé
aussi efficace et sûr que l’HNF ou l’énoxaparine (HBPM) et a obtenu très
récemment une AMM en France dans le traitement initial de la MTEV.
 Idraparinux : [138, 139]
Il s’agit de la molécule de fondaparinux modifiée, ayant une demi-vie
plus longue de 130h permettant une seule injection sous cutanée par
semaine.
L’Idraparinux est en cours d’évaluation dans le traitement à la phase
aiguë de la TVP et l’EP ainsi que dans la prévention secondaire.
La maladie thromboembolique veineuse
X.2.3.1. Les antithrombines directes
 Mélagatran et ximélagatran : [138, 139, 141]
Ce sont des inhibiteurs directs, spécifiques et compétitifs de la
thrombine.
Le mélagatran à une demi-vie courte (2h) et est administré en
sous-cutanée.
Le ximélagatran est actif par voie orale.
Après ingestion, le ximélagatran est rapidement absorbé puis
transformé dans le foie en son métabolite actif, le mélagatran.
Ces deux produits ont été évalué dans le traitement curatif et dans la
prévention de la MTEV et semblaient très prometteurs, mais ne seront pas
commercialisé, en raison des effets secondaires hépatiques graves
(cytolyse hépatique importante).
X.2.4. Les thrombolytiques ou agents activateurs du plasminogène :
X.2.4.1. La thrombolyse dans les TVP :
La thrombolyse systémique ou directe par cathéter, dans le traitement
initial des TVP reste controversée et la recommandation habituelle est
l’abstention, en dehors des cas particuliers de TVP iliofémorale massive
avec risque de gangrène en vue d’un sauvetage de membre [131, 139].
La maladie thromboembolique veineuse
X.2.4.2. La thrombolyse dans les EP :
Les indications de la thrombolyse dans le traitement initial de l’EP
sont controversées. Si la plupart des auteurs s’accordent pour la
recommander dans l’EP avec instabilité hémodynamique et état de choc,
d’autres en étendent l’indication aux EP bien tolérées avec cœur
pulmonaire aigu échographique.
En dehors des contre-indications (tableau 28), tous les thrombolytiques
depuis plus de 30 ans ont fait l’objet d’études contrôlées à la suite desquelles
un mode d’administration a été recommandé (tableau 29). Néanmoins, il faut
privilégier des protocoles avec perfusions systémiques de courte durée (rtPA 100 mg, streptokinase 1 500 000 UI). Ces protocoles courts, sur deux
heures semblent plus efficaces du point de vue hémodynamique par rapport
aux modes d’administration prolongée sur 12 ou 24 heures [142].
La thrombolyse in situ via un cathéter n’est pas recommandée [83,
107, 131].
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 28: contre-indications des fibrinolytiques [107].
Absolues :
- Hémorragie active.
- Accident ischémique cérébral de moins de 2 mois.
- Hémorragie intracrânienne.
Relatives :
- Chirurgie majeure, accouchement, biopsie profonde, ponction d’un
vaisseau non compressible datant de moins de 10 jours.
- Traumatisme datant de moins de 15 jours.
- Neurochirurgie ou chirurgie ophtalmologique datant de moins de 1 mois.
- Hypertension sévère (systolique> 180 mmHg, diastolique > 120mmHg)
- Massage cardiaque prolongé.
- Chiffre de plaquettes inférieur à 100 000 mm3.
- Grossesse.
- Endocardite.
- Rétinophathie diabétique proliférative.
Tableau 29 : protocoles d’administration des thrombolytiques dans l’embolie
pulmonaire (dates d’approbation de la Food and Drug Administration)
[142].
Thrombolytiques
Date
Streptokinase
1977
Urokinase
1978
Alteplase
1990
Protocoles d’administration
Dose de charge 250 000 UI/30 minutes
puis 100 000 UI/h pendant 24 h
Dose de charge 4 400 UI/kg/10 min puis 4
400 UI·kg·Ŕ1·hŔ1 pendant 12 à 24 h
100 mg/2 h
NB : Aucun de ces protocoles ne comporte l’administration d’héparine pendant la thrombolyse.
La maladie thromboembolique veineuse
X.2.5. Interruption de la veine cave inférieure :
L’objectif de la mise en place d’un barrage cave (clips ou filtres
caves) est d’empêcher la migration des emboles vers les artères
pulmonaires [96, 143, 144, 145].
L’interruption de la veine cave n’est pas systématiquement
recommandée en traitement initial de la MTEV chez les patients recevant
une anticoagulation.
Les indications généralement admises concernent [139] :
une contre indication absolue au traitement anticoagulant au
cours d’une TVP proximale.
une inefficacité du traitement anticoagulant.
une extension de la TVP initiale malgré le traitement
anticoagulant.
les suites d’embolectomie.
le cœur pulmonaire chronique post-embolique non opérable.
le caractère flottant du thrombus proximal.
X.2.6. La thrombéctomie veineuse et l’embolectomie chirurgicales :
- Le recours à une thrombectomie veineuse n’est envisageable que dans
des cas particuliers de TVP iliofémorale avec risque de gangrène [131, 146].
-L’embolectomie chirurgicale dans le traitement initial de l’EP peut être
suggérée chez des patients sélectionnés ayant un risque d’EP fatale et ne
pouvant pas recevoir de thrombolytiques, ou ceux dont l’état critique ne
permet pas d’attendre l’administration de thrombolytiques [83, 131].
La maladie thromboembolique veineuse
X.2.7. Traitements non médicamenteux : [139, 147]
Le traitement médicamenteux doit obligatoirement s’accompagner
d’autres procédures thérapeutiques :
X.2.7.1. contention élastique :
Elle doit être réalisée par bandes de contention pendant la phase
d’œdème avec un relais par collant ou bas jarrets de contention en fonction
du niveau de la thrombose, sauf s’il existe une contre-indication liée à une
artériopathie des
membres inférieurs. Cette contention doit
être
parfaitement adaptée à la morphologie du patient afin d’éviter les
phénomènes de garrot, source de récidive. Elle doit être de force II ou III.
Sa prescription est fondamentale car elle réduit de moitié le risque de
syndrome post-thrombotique. La durée de prescription devrait être au
minimum de 1 an en cas de TVP proximale. Celle-ci sera plus ou moins
prolongée
ultérieurement
en
fonction
de
l’évolution
clinique
et
échographique [139, 147, 148, 149].
X.2.7.2. drainages lymphatiques :
Les drainages lymphatiques selon la méthode de Leduc sont
nécessaires en cas d’œdème et de douleurs importantes. Ils présentent un
effet très spectaculaire sur ces symptômes.
X.2.7.3. surélévation des pieds du lit :
Elle doit être systématique en l’absence d’artériopathie associée.
La maladie thromboembolique veineuse
X.2.7.4. lever précoce :
Il est actuellement préconisé. Ce lever peut être réalisé d’emblée en
cas de TVP surale et au bout de 24 à 48 heures de traitement héparinique
en cas de TVP proximale. En cas d’EP associée ou d’œdème très important
du membre inférieur, ce délai peut être prolongé.
X.2.8. Traitements symptomatiques de l’EP :
X.2.8.1. Oxygénothérapie et ventilation mécanique : [83,106]
L’oxygénothérapie
nasale
suffit
le
plus
souvent
à
corriger
l’hypoxémie.
X.2.8.2. Expansion volémique : [83]
Bien qu’il soit classique d’effectuer une expansion volémique chez les
patients ayant une EP massive aucune étude n’a démontré son bénéfice.
X.2.8.3. Médicaments inotropes et vasopresseurs : [106]
Le médicament de première intention est la dobutamine dont l’effet
bénéfique sur le débit cardiaque à été documenté chez les malades atteints
d’EP grave.
La maladie thromboembolique veineuse
X.3. Indications et recommandations thérapeutiques :
X.3.1. Le traitement initial à la phase aiguë :
 TVP et EP non massive :
Pour les patients ayant une TVP ou une EP non massive confirmée
objectivement, un traitement anticoagulant de courte durée (5 jours) par
HBPM ou HNF est recommandé avec initiation d’un traitement par AVK
dès le premier jour du traitement héparinique [131].
 EP massive :
En cas d’EP massive un traitement thrombolytique est indiqué, en
l’absence de contreŔindications mais au prix d’un risque hémorragique
accru.
Dans certains cas exceptionnels, une embolectomie chirurgicale est
discutée permettant une désobstruction vasculaire en urgence sous CEC
[140].
X.3.2. Le traitement au long cours :
Le traitement à long terme d’une TVP et/ou d’une EP repose sur les
AVK à l’exception des patients présentant une néoplasie.
Dans la majorité des indications la dose des AVK est ajustée pour
obtenir un INR à 2,5 (2-3) pour toute la durée du traitement [131].
La durée du traitement anticoagulant reste encore débattue. Il s’agit
toujours d’un choix entre le risque de récidive de MTEV à l’arrêt du
traitement anticoagulant et le risque hémorragique sous traitement. [139,
140, 143]. Le tableau 30 précise les recommandations internationales sur
cette durée du traitement.
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 30 : recommandations internationales sur la durée du traitement
anticoagulant de la maladie thromboembolique veineuse [140].
3 mois
-premier épisode de MTEV secondaire à un facteur de risque
transitoire (chirurgie, traumatismes, immobilisation, traitements
hormonaux…).
6 à 12 mois
-premier épisode de MTEV idiopathique.
-premier épisode de MTEV avec un déficit documenté en
antithrombine, protéine C, protéine S, ou facteur V Leiden ou
mutation 20210 du facteur II, hyperhomocystéinémie.
1 an ou plus
-patients atteints de MTEV et d’un cancer (traitement anticoagulant
poursuivi jusqu’à la rémission complète).
-premier épisode de MTEV associée à des anticorps antiphospholipides.
-premier épisode de MTEV associée à des anomalies complexes de
la coagulation (par exemple, mutations hétérozygotes du V et II).
-récidive de MTEV (traitement poursuivi à vie).
La maladie thromboembolique veineuse
En ce qui concerne les modalités d’arrêt du traitement AVK, il semble
bien qu’un arrêt brutal n’entraîne pas d’effet rebond et puisse être réalisé
sans risque [139].
X.3.3. Cas particuliers :
 MTEV et cancer :
Le traitement anticoagulant conventionnel (HNF ou HBPM et relais
AVK) semble moins efficace chez les patients cancéreux.
Le traitement par HBPM pendant les 3 à 6 premiers mois est recommandé
sur ce terrain. La durée doit être prolongée jusqu’à la rémission du cancer
[131, 139, 140, 150].
 MTEV et Grossesse : [151]
Une suspicion de MTEV chez une femme enceinte implique un
alitement strict avec surélévation des membres inférieurs et mise en place
d’une contention veineuse élastique force 2 jusqu'à confirmation du
diagnostic.
Le traitement anticoagulant de référence dans cette situation repose
sur l’héparinothérapie poursuivie dans le post-partum.
Selon les recommandations de l’American Collège of Chest
Physicians (ACCP), les HBPM peuvent également être utilisées
initialement à la dose de 100 UI anti-Xa/kg/12 h.
La surveillance de la numération plaquettaire se fait deux fois par
semaine pendant 21 jours puis une fois par semaine jusqu’à la fin du
traitement.
La maladie thromboembolique veineuse
Un arrêt du traitement par HNF ou HBPM est souhaitable 24 heures
avant l’accouchement si celui-ci peut être programmé. La reprise est
assurée 6 heures après la délivrance à dose curative ou préventive selon les
cas.
En cas d’EP massive engageant immédiatement le pronostic vital, le
traitement impose un transfert en réanimation et il s’apparente à celui de
l’EP en dehors de la grossesse. Le traitement fibrinolytique s’impose le
plus souvent dans cette situation.
X.3.4. Traitement des complications : [131]
 Le syndrome post-thrombotique :
La compression pneumatique intermittente peut être proposée aux
patients avec œdème sévère des membres inférieurs. Ceux ayant un œdème
modéré pourront bénéficier d’une contention élastique.
Cette dernière est recommandée pendant 2 ans après l’épisode de TVP.
En cas d’œdème léger l’administration de rutosides est suggérée
par
l’ACCP.
 Hypertension artérielle pulmonaire embolique chronique :
Chez les patients avec atteinte proximale, la thrombo-endartériectomie
pulmonaire suivie d’un traitement au long cours par AVK - avec un INR
adapté entre 2 et 3 - est recommandée, après évaluation par une équipe
médicochirurgicale.
La mise en place d’un filtre cave est suggérée en pré ou peropétratoire
d’une thrombo-emdartériéctomie pulmonaire.
La maladie thromboembolique veineuse
X.4. Les complications du traitement :
Les anticoagulants exposent dans certains cas à des accidents
iatrogènes différents :
X.4.1. Thrombopénies induites par l’héparine (TIH) :
Deux types de thrombopénies survenant dans le cadre d’une
héparinothérapie sont décrits : les thrombopénies de type I et de type II.
La thrombopénie de type II, de nature immune et potentiellement
thrombosante, constitue la complication la plus redoutable de ce traitement
[139]. Elle survient dans 80% des cas entre le 5 ème et le 20ème jour
d’héparinothérapie, plus précocement en cas d’héparinothérapie antérieure.
Elle est définie par un taux de plaquettes inférieur à 100 x109/l, mais toute
baisse du chiffre plaquettaire supérieure ou égale à 30% par rapport au
chiffre initial est évocatrice [45, 139].
La thrombopénie de type I, non immune, apparaît à l’induction du
traitement avec une diminution relative de la numération plaquettaire
inférieure à 20%. Elle est bénigne et asymptomatique et se corrige
spontanément malgré la poursuite de l’héparinothérapie [152].
X.4.2. La résistance à l’héparine :
La résistance à l’héparine est essentiellement décrite avec l’HNF. Elle
est définie ex vivo par l’inefficacité de l’HNF délivrée à la dose de 500
UI/Kg
prolongé le TCA à plus de 400 secondes, ou un TCA inférieur à
600 secondes après un bolus de 600 UI/Kg, ou la nécessité d’une posologie
supérieure à 35000 U/j pour obtenir un allongement du TCA dans la
fourchette thérapeutique [152].
La maladie thromboembolique veineuse
X.4.3. Les accidents hémorragiques :
Le risque hémorragique accru est le corollaire inévitable de tout
traitement antithrombotique :
- le risque lié à l’héparinothérapie curative est de l’ordre de 5% et
inférieur à 1% en cas de traitement préventif [110].
- les accidents hémorragiques imputables aux AVK représentent la
première cause d’accident iatrogène responsable de 20.000
hospitalisations/an en France, avec une incidence d’épisodes
hémorragiques graves de 4,9/100 patients-année et accidents
mortels de 98/100 patients-année [153].
- le traitement thrombolytique présente un risque hémorragique
trois fois supérieur par rapport au traitement par héparine [45].
X.4.4. Autres accidents iatrogènes du traitement :
- l’héparine est responsable d’autres accidents iatrogènes tels : une
hyperkaliémie, un priapisme, une ostéoporose, des troubles des tests
thyroïdiens, une hyperéosinophilie, une alopécie et des réactions cutanées
(urticaire étendue, œdème de Quincke, rash maculopapuleux, plaques
infiltrées eczématiformes aux points d’injection).
- les AVK peuvent induire également : une nécrose cutanée, des
fœtopathies et d’autres accidents immunoallergiques (rash cutané,
leucopénie, agranulocytose, hépatite cytolytique, insuffisance rénale
aiguë) notamment avec la phénylindanedione et la fluindione. De rares cas
de troubles digestifs (nausées, vomissements) ont été décrits avec les
dérivés coumariniques.
La maladie thromboembolique veineuse
XI. PREVENTION DE LA MTEV :
La prophylaxie de la MTEV fait appel à différents moyens non
médicamenteux :
surélévation
des
jambes,
contention
élastique,
mobilisation active et passive, lever précoce et compression pneumatique
intermittente.
Les
moyens
pharmacologiques
font
appel
aux
traitements
antithrombotiques : l’HNF, les HBPM et les AVK.
La prophylaxie doit être adaptée au niveau de risque. L’estimation du
niveau de risque doit tenir compte du type de chirurgie ou de la pathologie
médicale, mais aussi des FDR liés au malade [84, 154].
Deuxième partie :
Etude pratique de la maladie
thromboembolique veineuse
La maladie thromboembolique veineuse
I. OBJECTIF :
L’objectif de notre travail est de contribuer à l’étude des aspects cliniques
et la prise en charge thérapeutique de la maladie thromboembolique veineuse
sous ces deux aspects embolie pulmonaire et/ou thrombose veineuse profonde
au service de cardiologie de l’hôpital militaire Moulay Ismail de Meknès
durant 10 ans.
II. MATERIEL ET METHODES :
II.1. Patients :
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique incluant 100 patients
consécutifs admis entre le 01/02/1997 et le 31/01/2007 au service de
cardiologie de l’hôpital militaire Moulay Ismail de Meknès pour embolie
pulmonaire aiguë et/ou thrombose veineuse profonde. Les dossiers ont été
retirés des archives du service après établissement de la liste des patients à
partir des registres des admissions au cours de la période d’étude. Nous avons
exclu tous les patients ayant une thrombose veineuse superficielle à
l’échodoppler veineux sans extension au réseau profond. Le recueil des
données a été réalisé en février 2007 et a consisté à remplir pour chaque
malade une fiche de renseignements à partir des données figurant dans son
dossier. Cette fiche comporte des données sur l’état civil, le motif
d’hospitalisation, les facteurs de risque thromboemboliques, les antécédents, la
symptomatologie fonctionnelle, les signes physiques, les résultats des examens
complémentaires à visée diagnostique et étiologique (l’électrocardiogramme,
la radiographie du thorax, la gazométrie artérielle, D-dimères, l’échodoppler
veineux
des
l’angioscanner
membres
inférieurs, l’échocardiographie transthoracique,
thoracique
hélicoïdal,
l’angiographie
pulmonaire,
l’échographie abdominopelvienne et autres bilans biologiques), le traitement et
enfin l’évolution et la survenue de complications.
La maladie thromboembolique veineuse
II.2. Définitions des constantes :
Les D-dimères ont été dosés par la méthode Elisa et étaient considérés
comme positifs lorsqu’ils sont supérieurs à 500 μg/l (0,5μg/ml). Les valeurs
normales de la gazométrie artérielle sont une PO2 > 75 mmHg, une PCO2
comprise entre 38 et 42 mmHg, un PH sanguin compris entre 7,38 et 7,42, une
saturation en oxygène (SO2) > 90% et une différence artérioveineuse
(D (A-a)O2) < 25 mmHg. Une hypoxie est définie par une PO2 ≤ 75 mmHg et
une hypocapnie est définie par une PCO2 < 38 mmHg
II.3. Analyse statistique :
Les données avaient été saisies et analysées grâce au logiciel d’analyse
statistique SPSS version 9.0. Les résultats sont présentés sous forme de
nombre et pourcentage. La comparaison des variables qualitatives a été
réalisée par le test de Khi-deux de Pearson. L’intervalle de confiance pour les
variables quantitatives était de 95% et le seuil de significativité (p) a été fixé à
0,05.
La maladie thromboembolique veineuse
III. RESULTATS :
III.1 Données épidémiologiques :
III.1.1. Age et sexe :
L’âge moyen de nos patients était de 43 ± 15 ans avec des extrêmes de 17
et 81 ans. 55 patients étaient de sexe masculin et 45 de sexe féminin.
Graphique 1 :
Répartition par tranches d'âge et de sexe
14
12
Effectif
10
8
6
SEXE
4
homme
2
femme
0
moins de 20
20-30
30-40
50-60
40-50
70-80
60-70
80-90
tranches d'âge (ans)
Tableau 31 : âge moyen des patients en fonction du sexe.
Sexe
Femme
Homme
Nombre de
cas
45
55
Age moyen (ans)
40
45
La maladie thromboembolique veineuse
III.1.2. Motifs d’hospitalisation :
Tableau 32 : motifs d’hospitalisation de nos patients
Motif d’hospitalisation
Nombre de cas
Dyspnée
6
Dyspnée + douleur thoracique
5
Signes thoraciques + signes de phlébite
4
Œdème et douleur d’un membre
53
Douleur isolée d’un membre
6
Œdème isolé d’un membre
3
Inflammation d’un membre
1
Signes de phlébite au cours de grossesse ou post-partum
9
Signes de phlébite après chirurgie ou traumatisme
5
Récidive de phlébite
8
III.1.3. Durée d’hospitalisation :
La durée moyenne d’hospitalisation était de 10,5 ± 5 jours variant entre 2
et 34 jours.
III.1.4. Antécédents et facteurs de risque thromboembolique:
III.1.4.1. Antécédents :
- 5 patients étaient des hypertendus sous traitement antihypertenseur.
- 2 patients étaient des diabétiques de type II sous antidiabétiques oraux.
- 19 patients étaient des tabagiques.
- 2 patients étaient des cancéreux sous chimiothérapie.
La maladie thromboembolique veineuse
III.1.4.2. Facteurs de risque thromboemboliques :
III.1.4.2.1. descriptions des FDR :
Les facteurs de risque suivants ont été étudiés (tableau 33). La somme du
nombre de patients concernés et leur pourcentage est supérieure à 100% du fait
de la possibilité de facteurs de risque associés.
NB : le pourcentage des FDR suivant (grossesse, post-partum et traitement
œstroprogestatif oral) est calculé par rapport au nombre de femmes de notre
série (n= 45).
III.1.4.2.2. niveaux de risque thromboembolique :
46 patients avaient au moins un FDR majeur (graphique 2)
III.1.4.2.3. association de facteurs de risque :
Très souvent, les patients ne sont pas exposés à un facteur de risque isolé.
Nombreux sont ceux qui cumulaient plusieurs facteurs de risque (graphique 3)
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 33 : facteurs de risque thromboemboliques de nos patients.
Facteurs de risque thromboemboliques
Risque majeur :
-
14
2
0
3
14
2
0
3
1
1
26
14
1
1
26
14
20
20
1
2
1
0
0
3
10
1
8
12
3
1
2
1
0
0
3
10
2
18
27
3
Risque mineur :
4
4
- alitement prolongé
- voyage prolongé
Episode thromboembolique idiopathique
23
2
30
23
2
30
-
antécédent de MTEV
cancer actuel ou évolutif
thrombophilie connue
déficit moteur d’un membre (paralysie,
AVC)
insuffisance cardiaque décompensée
insuffisance respiratoire décompensée
chirurgie
âge supérieur à 60 ans
Nombre de Pourcentage
cas
(%)
46
46
Risque modéré :
-
*
infarctus du myocarde récent
pathologie infectieuse grave
syndrome néphrotique
colites inflammatoires
déshydratation sévère (brûlure grave)
varices, insuffisance veineuse
obésité
grossesse *
post-partum *
traitement œstroprogestatif oral *
plâtre, traumatisme
le pourcentage des FDR suivant (grossesse, post-partum et traitement œstroprogestatif oral) est
calculé par rapport au nombre de femmes de notre série (n= 45).
La maladie thromboembolique veineuse
Graphique 2 :
Répartition des patients selon le niveau de risque de
MTEV
60
majeur
40
idiopathique
effectif
modéré
20
mineur
0
niveau de risque
majeur
modéré
mineur
idiopathiq
46
20
4
30
niveau de risque
La maladie thromboembolique veineuse
Graphique 3 :
Répartition des patients par nombre
de facteur de risque thromboembolique
5 FDR
1,0%
4 FDR
3,0%
3 FDR
11,0%
0 FDR
30,0%
2 FDR
22,0%
1FDR
33,0%
La maladie thromboembolique veineuse
III.2. Données cliniques :
III.2.1. Signes cliniques de la MTEV :
Chez
les
17
patients
hospitalisés
symptomatologie clinique était dominée par
pour
suspicion
d’EP,
la
la dyspnée (n = 15 ; 88%)
(tableau34). Les 83 patients hospitalisés pour suspicion de phlébite des
membres inférieurs présentaient les signes cliniques figurant sur le tableau 35,
avec prédominance de phlébite du membre inférieur gauche (n= 53 ; 64 %). La
tachycardie représentait le signe général de gravité le plus fréquent (n=7 ; 7 %)
(tableau 36).
Tableau 34 : symptômes et signes cliniques des patients suspects d’embolie pulmonaire.
Symptômes et signes d’EP
Nombre de cas
(n= 17)
Pourcentage
(%)
Dyspnée
15
88
Douleur thoracique
7
41
Malaise
3
18
Toux
0
0
Hémoptysie
0
0
Syncope
0
0
Râles bronchiques
2
12
Signes de phlébite associés
6
35
Etat de choc
3
18
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 35 : signes cliniques et siège de phlébite chez les patients suspects de TVP.
Nombre de cas
(n= 83)
Pourcentage
(%)
Œdème d’un membre
75
90
Douleur d’un membre
81
97
Rougeur
29
35
Chaleur
41
49
Distension veineuse
15
18
Cyanose
1
1
Signe de Homans
34
41
Membre inférieur gauche
53
64
Membre inférieur droit
30
36
Phlébite bilatérale
0
0
Signes et siège de phlébite
Signes de phlébite :
Siège de phlébite :
Tableau 36 : signes généraux de gravité de la MTEV de nos patients :
Signes généraux de gravité de MTEV
Nombre de cas
Pourcentage
(%)
Température ≥ 38,5 °C
0
0
Pouls > 100 bat/min
7
7
Fréquence respiratoire > 20cycl/min
6
6
Pression artérielle systolique < 80 mmHg
3
3
La maladie thromboembolique veineuse
III.2.2. Autres données de l’examen clinique :
Un examen clinique soigneux (examen général, cardiaque, pleuropulmonaire, dermatologique, ophtalmologique et neurologique) avait retrouvé
une altération de l’état général chez 2 cas, des aphtes buccaux chez 2 cas, une
aphtose bipolaire chez 4 cas. Un cas de grossesse à 28 semaines d’aménorrhée
et 4 cas d’infection à type de dermatite ocre de la jambe (2 cas), érysipèle de
jambe (1cas) infection pleuro-pulmonaire (1cas).
III.2.3. Score de probabilité clinique et EP :
Le score de probabilité clinique de Wells a été calculé à partir des critères
cliniques présentés dans le tableau 17 chez 11 patients parmi les 17
hospitalisés pour suspicion d’EP (tableau 37). Le score de Genève a été évalué
chez 2 patients: un patient avait une probabilité moyenne (score de Genève 58), l’autre avait une probabilité faible d’EP (score de Genève 0-4). Pour les
autres malades la probabilité clinique était empirique.
Tableau 37 : incidence d’EP dans la population étudiée selon le score de probabilité
clinique de Wells.
Score de Wells et probabilité d’EP
Probabilité forte
(score > 6)
Probabilité moyenne
(score 2-6)
Probabilité faible
(score 0-1)
Nombre de cas
Pourcentage(%)
0
0
7
64
4
36
La maladie thromboembolique veineuse
III.2.4. Score de probabilité clinique et TVP :
La probabilité clinique selon le score de Wells a été estimée à partir des
critères cliniques présentés dans le tableau 13 chez les 83 patients hospitalisés
pour suspicion de TVP (tableau 38).
Tableau 38 : incidence de TVP dans la population étudiée selon le score de probabilité
clinique de Wells.
Score de Wells et probabilité de TVP
Probabilité forte
Nombre de cas
Pourcentage(%)
25
30
58
70
0
0
(score ≥ 3)
Probabilité moyenne
(score 1-2)
Probabilité faible
(score <1)
L’analyse de l’augmentation de la probabilité clinique (faible, moyenne
et forte) estimée par le score de Wells selon le niveau de risque
thromboembolique est présentée dans les graphiques 4 et 5 et tableaux 39 et 40
respectivement pour la population étudiée en cas de suspicion d’EP et de TVP.
La probabilité d’EP ou de TVP n’augmentait pas avec l’augmentation du
risque thromboembolique (p=0,21 et p=0,8 respectivement pour les groupes
suspects d’EP et de TVP, supérieur à 0,05 selon le test de khi-deux).
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 39 : répartition des cas étudiés selon la probabilité d’EP et le risque
thromboembolique.
Niveau de
risque
Idiopathique
Mineur
Modéré
Majeur
Total des cas
Probabilité clinique d’EP selon score
de Wells
faible
n=1 (25%)
0
1 (25%)
2 (50%)
4 (100%)
moyenne
5 (71,4%)
0
0
2 (28,6%)
7 (100%)
Total des cas
forte
0
0
0
0
0
6 (54,5%)
0
1 (9,1%)
4 (36,4%)
11 (100%)
n= nombre de cas ; (% de probabilité)
Graphique 4 :
Répartition selon la probabilité d'EP
et le risque thromboembolique
6
Effectif des patients
5
4
3
2
Wells probabilité
1
faible
moyenne
0
idiopathique
modéré
niveau de risque
majeur
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 40 : répartition des cas étudiés selon la probabilité de TVP et le risque
thromboembolique
Niveau de
risque
Idiopathique
Mineur
Modéré
Majeur
Total des cas
Probabilité clinique de TVP selon score
de Wells
faible
n=0
0
0
0
0
moyenne
16 (27,6%)
2 (3,4%)
14 (24,1%)
26 (44,8%)
54 (100%)
forte
5 (20%)
1 (4%)
5 (20%)
14 (56%)
25 (100%)
n= nombre de cas (% de probabilité)
Graphique 5 :
Répartition selon la probabilité de TVP
et le risque thromboembolique
Effectif des patients
30
20
Wells probabilité
10
moyenne
forte
0
idiopathique
modéré
mineur
niveau de risque
majeur
Total des cas
21 (25,3%)
3 (3,6%)
19 (22,9%)
40 (48,2%)
83 (100%)
La maladie thromboembolique veineuse
III.3. Données paracliniques:
III.3.1. Bilan d’orientation diagnostique de la MTEV :
L’électrocardiogramme (figure 10) réalisé chez tous les patients (100 %)
avait montré des anomalies électriques chez 27 patients (27 %) (tableau 41). Il
s’agissait essentiellement d’anomalie non spécifique de l’onde T et du segment
ST (n= 16 ; 16%).
La radiographie du thorax (figure 11) réalisée chez tous les patients, était
pathologique chez 11 patients (11%). Le signe le plus fréquent étaient
l’ascension d’une coupole diaphragmatique (n=11 ; 11%) (tableau 42).
Réalisée chez 12 patients, la gazométrie artérielle mettait en évidence une
hypoxie, une hypocapnie et une alcalose respiratoire chez 11 patients.
Réalisés chez 40 patients (40%), les D-dimères étaient élevés chez 30
patients avec une valeur moyenne de 7966,67 μg/l et des extrêmes allant de
710 à 17860 μg/l.
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 10 : Electrocardiogramme d’une patiente de notre série ayant une embolie pulmonaire grave
montrant des signes d’hypertrophie ventriculaire droite, aspect S1Q3.
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 41 : fréquence des signes électrocardiographiques de la MTEV (versus EP)
des patients étudiés.
Population totale
(n=100)
Patients suspects
d’EP (n= 17)
n=73 (73%)
2 (12%)
ECG anormal :
27 (27%)
15 (88%)
Anomalie non spécifique T et ST
16 (16%)
9 (53%)
Fibrillation auriculaire
3 (3%)
3 (18%)
Bloc de branche droit
4 (4%)
2 (12%)
Déviation axiale droite du QRS
2 (2%)
2 (12%)
Aspect S1Q3
6 (6%)
6 (35%)
Onde P pulmonaire
4 (4%)
4 (23%)
Signes ECG
ECG normal
Tableau 42 : fréquence des signes radiologiques de la MTEV (versus EP) des patients
étudiés.
Population totale
(n= 100)
Patients
suspects d’EP
(n= 17)
n=89 (89%)
12 (70%)
Radiographie anormale :
11 (11%)
5 (30%)
Elévation d’une coupole diaphragmatique
11 (11%)
5 (30%)
Atélectasie
1 (1%)
1 (6%)
Epanchement pleural
4 (4%)
4 (24%)
Distension d’une artère pulmonaire
3 (3%)
3 (18%)
Infiltrat pulmonaire
0
0
Infarctus pulmonaire
0
0
Hyperclareté
0
0
Signes radiologiques
Radiographie normale
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 11 : radiographie pulmonaire d’un de nos malades ayant une embolie
pulmonaire
(ascension de
épanchement pleural droit,…)
la
coupole
diaphragmatique
droite,
La maladie thromboembolique veineuse
III.3.2. Bilan de dépistage de la MTEV :
L’écho-doppler veineux des membres inférieurs (figures 12, 13), réalisé
chez 49 patients (49 %) a mis en évidence une thrombophlébite profonde chez
48 patients (98%) dont 30 TVP du membre inférieur gauche et 18 TVP du
membre inférieur droit. La veine fémorale était la plus touchée (n=31 ; 64,6%)
(tableau 43).
L’échocardiographie transthoracique (figure 14) faite chez 32 malades
avait montré des anomalies échocardiographiques chez 12 malades (37,5%)
(tableau 44).
L’angioscanner thoracique hélicoïdal (figure 15) réalisé chez 4 patients
était positif chez 3 malades, avec un cas d’EP gauche et 2 cas d’EP bilatérale.
Réalisée chez un seul patient, l’angiographie pulmonaire a été négative.
’imagerie
par
résonance
magnétique,
la
scintigraphie
pulmonaire,
l’échographie transoesophagienne et la phlébographie n’ont pas été faites.
Tableau 43 : localisation des thrombophlébites détectées par échodoppler veineux.
Nombre de
thrombose
Pourcentage(%)
-Veines surales
25
52
-Veine poplitée
27
56
-Veine fémorale
31
64,6
-Veine iliaque externe
15
31,3
-Tout le réseau profond du membre
5
10,4
0
0
Veines atteintes
inférieur (veines sus-citées)
-Veine cave inférieure
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 12 : thrombose veineuse occlusive en échographie doppler couleur
avec dilatation de la veine et absence de flux. Coupes
transversale (A) et longitudinale (B).
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 13 : thrombus flottant en coupes transversale et
longitudinale
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 44 : signes échocardiographiques de l’embolie pulmonaire de nos patients.
variables
Nombre
Pourcentage
(n= 32)
(%)
Echographie normale
20
62,5
Echographie anormale :
12
37,5
3
9
HTAP, insuffisance tricuspidiénne
10
31
Dilatation de l’AP
0
0
Dilatation des cavités cardiaques droites
9
28
SIV paradoxal
2
6
-Signes directes d’EP :
Thrombus dans l’AP ou les cavités cardiaques
droites
-Signes indirectes :
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 14: dilatation ventriculaire droite majeure au cours d’une embolie pulmonaire massive.
Sur cette vue apicale 4 cavités, l’oreillette droite (OD) et le ventricule droit (VD) sont
très dilatés. Le ventricule gauche (VG) apparaît comprimé par le déplacement septal
(flèche).
La maladie thromboembolique veineuse
Figure 15 : angioscanner réalisé pour suspicion d’embolie pulmonaire aiguë.
A. En coupe axiale on retrouve des lacunes endoluminales dans l’artère
pulmonaire droite et interlobaire gauche correspondant à des thrombi récents.
B. En reconstructions frontales, on objective le produit de contraste marginé
autour des thrombi pulmonaires.
La maladie thromboembolique veineuse
Au terme du diagnostic clinique et paraclinique de dépistage, ont été
retrouvées 83 TVP isolées, 11 EP isolées et 6 EP associées à une TVP. Le
tableau 45 donne la rentabilité des examens effectués en fonction de la
présence ou non des signes cliniques.
Tableau 45 : rentabilité des examens de dépistage de la MTEV en fonction des signes
cliniques présents chez non patients.
Echo-doppler
fait
Signes d’EP
1
11
Signes de TVP
1
fait
10
(100%)
44
83
Signes de
positif
Echocoeur
43
TVP+EP
4
6
fait
2
(60%)
16
(97,7%)
4
positif
Angioscanner
1
positif
1
(50%)
0
0
2
2
(6,25%)
6
(100%)
5
(83,3%)
(100%)
6
Total
49
100
48
(98%)
32
12
(37,4%)
4
3
(75%)
La maladie thromboembolique veineuse
III.3.3. Bilan étiologique de la MTEV :
III.3.3.1. Bilan de thrombophilie :
Un taux de prothrombine était dosé chez tous les cas (100%) avec une
médiane de 68% et des extrêmes allants de 45% à 83%. Le temps de céphaline
activée (TCA) a été réalisé chez tous les malades (100%). Réalisés chez 10
cas, le fibrinogène était positif chez 3 malades, les PDF (produit de
dégradation de la fibrine) étaient positifs chez un seul malade, l’antithrombine
III, protéines C et S, facteurs V et VIII étaient négatifs. 20% des cas ayant un
bilan de thrombophilie étaient de risque mineur ou idiopathique. 70% sont
d’âge inférieur à 30 ans.
III.3.3.2. Autres bilans biologiques :
90 hémogrammes ont été fait, l’anémie (n= 22 ; 51,2%) venait au premier
plan des perturbations retrouvées (tableau 46). La vitesse de sédimentation
réalisée chez 67 malades (67 %) était élevée (> 8mm à la première heure) chez
55 patients (82,1%). La CRP faite chez 100 cas (100%) était élevée (>6 mg/l)
chez 70 malades (70%).
Un bilan hépatique comprenant, transaminases, γglutamyltranspeptidases
(GGT), phosphatases alcalines, et bilirubine a été réalisé chez 25 patients
(25%) et a montré une cytolyse chez 6 malades (24%).
Un bilan lipidique a été fait chez 12% des cas, il était normal chez 8
malades (66,7%) et a montré une hypercholestérolémie totale chez 2 patients
et une hypertriglycéridémie chez 2 patients.
La recherche d’anticorps antiphospholipides, d’anticorps antinucléaires et
de facteur rhumatoïde réalisée chez 4 malades était négative.
La maladie thromboembolique veineuse
Les sérologies de la syphilis (VDRL/TPHA), des hépatites B et C et de
l’immunodéficience acquise (HIV) faites chez 3 malades étaient négatives.
Les marqueurs tumoraux (alpha fœtoprotéine, PSA et LDH) ont été
recherché chez 7% de la population totale, étaient négatifs.
Tableau 46 : données de l’hémogramme chez nos patients :
Variables
Nombre
Pourcentage (%)
Anémie
22
51,2
Hyperleucocytose
18
41,9
Leucopénie
1
2,3
Neutropénie
2
4,7
Lymphopénie
1
2,3
Thrombopénie
3
7
Thrombocytose
6
14
III.3.3.3. Bilan radiologique :
L’échographie abdominopelvienne réalisée chez 21 patients (21%) était
normale chez 16 cas (76%) et a montré une masse abdominale (n=2 ; 9,5%)
une masse pelvienne (n=1 ; 4,8%) et une ascite (n=1 ; 4,8%).
L’échographie thyroïdienne faite chez 2 patients était sans anomalie.
Les autres investigations à visée étiologique (telles la TDM
abdominopelvienne, la TDM thoracique, la mammographie, la fibroscopie
œsogastroduodénale, la colonoscopie …etc.) n’ont pas été faites.
La maladie thromboembolique veineuse
III.4. Données thérapeutiques :
III.4.1. Traitement initial :
III.4.1.1. Traitement médical:
Le traitement par l’héparine non fractionnée (HNF) a été administré chez
58% des patients alors que les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) ont
été prescrites chez 65% (tableau 47) dont (n=27 ; 41,5%) des patients qui
avaient reçu initialement l’HNF relayée par les HBPM. Le délai moyen de
prescription de l’héparine était de 6,13 ± 3,47 jours et celui des HBPM était
de 5,65 ± 2,57 jours.
La majorité des patients (98%) ont bénéficié d’un relais par
antivitamines-K oral - il s’agissait de l’acénocoumarol- dans un délai moyen
de 2,77 ± 2,53 jours. Les antivitamines-K étaient débutés dés le 1er jour de
l’héparinothérapie dans 43%.
2 cas de thrombolyse ont été réalisés.
III.4.1.2. Traitement chirurgical :
La thombéctomie, l’emboléctomie chirurgicales et la mise d’un filtre
cave n’ont pas été faites.
III.4.1.3 Traitements symptomatiques :
L’oxygénothérapie et le remplissage vasculaire ont été institués chez 17%
de la population totale (soit 100% des patients suspects d’EP).
Les médicaments inotropes positifs et vasopresseurs n’ont pas été
institué, sauf dans 2 cas d’EP graves avec état de choc.
La contention élastique, le lever précoce et la déambulation étaient
indiqués chez tous les patients. Le drainage lymphatique n’a pas été réalisé.
La maladie thromboembolique veineuse
III.4.2. Traitement au long cours :
Les AVK représentaient le traitement au long cours chez la plupart des
malades (96%), avec une durée moyenne de traitement de 6 mois.
Chez 2 malades ayant un facteur favorisant persistant de MTEV
(néoplasies) le traitement anticoagulant à base d’HBPM était poursuivi.
Tableau 47 : traitement de la MTEV de nos patients.
Variables
Nombre
Pourcentage(%)
L’héparine non fractionnée
58
58
Héparine de bas poids moléculaire
65
65
Antivitamines K
98
98
Thrombolytiques
02
02
Traitement anticoagulant :
La maladie thromboembolique veineuse
III.5. Evolution et complications :
L’évolution était favorable chez 76 patients (76%). 24 cas de
complications, liées au traitement ou à la maladie thromboembolique, ont été
notés dont deux cas de décès (tableau 48).
Les complications étaient marquées par la forte proportion du syndrome
post-thrombotique (n=11 ; 11%) suivi de récidive (n=6 ; 6%). Un syndrome
hémorragique a été noté chez 4% de la population.
Tableau 48 : caractéristiques évolutives et complications chez nos patients.
Population
EP
TVP
totale
(N=17)
(N=83)
-Evolution favorable
76 (76%)
13 (76,5%)
63 (75,9%)
-Aggravation
01 (1%)
0
01 (1,2%)
-Embolie pulmonaire
01 (1%)
0
01 (1,2%)
-Arrêt cardiaque récupéré
02 (2%)
02 (11,8%)
0
-Récidive
06 (6%)
01 (5,9%)
05 (6%)
-Syndrome post thrombotique
11 (11%)
01 (5,9%)
10 (12%)
-HTAP embolique chronique
04 (4%)
04 (23,5%)
-
-Syndrome hémorragique
04 (4%)
0
04 (4,8%)
-Thrombopénie induite par
0
0
0
01 (1%)
-
01 (1,2%)
02 (2%)
02 (11,8%)
0
Variables
l’héparine
-Résistance au traitement (phlébite à
bascule sous traitement)
-Décès
La maladie thromboembolique veineuse
IV. DISCUSSION :
Notre étude rétrospective est différente des nombreuses études
prospectives visant à analyser une démarche diagnostique devant une
suspicion de MTEV (embolie pulmonaire et/ou thrombose veineuse profonde).
Ce qui rend toute comparaison avec des études prospectives peu contributive.
Dans le service de cardiologie, où notre étude a été réalisée, l’incidence
des patients atteints de maladie thromboembolique veineuse représente 2% des
hospitalisés durant la période d’étude.
L’âge moyen de la maladie est de 60 ans, avec augmentation de
l’incidence de façon importante avec l’âge, aussi bien pour les femmes que les
hommes [16].
Dans notre série, l’âge moyen des patients était de 43 ans avec une légère
prédominance masculine (55%). Cette valeur d’âge moyen nettement
inférieure aux données de la littérature pourrait être expliquée par le moyen
âge des militaires qui représentaient la majorité de nos malades.
En ce qui concerne les facteurs de risque de la maladie, notre population
était répartie en niveaux de risque (majeur, modéré, mineur).
Ainsi, 46% des patients avaient au moins un FDR majeur. Il s’agissait de la
chirurgie en premier lieu (26%) suivi de l’antécédent de MTEV (14%) et de
l’âge avancé (supérieur à 60 ans) (14%).
20% des cas avaient au moins un FDR modéré de MTEV. Il s’agissait en
grande majorité de la prise du traitement œstroprogestatif oral (27%), suivi de
la période du post-partum (18%) et de l’obésité (10%).
La maladie thromboembolique veineuse
4% des malades avaient au mois un FDR mineur de MTEV avec une large
prédominance de l’alitement prolongé (23%) quelque soit sa cause (déficit
moteur, chirurgie,…etc.)
Enfin l’épisode thromboembolique veineux était considéré idiopathique avant
tout bilan étiologique chez 30% des cas.
Cette répartition par niveaux de risque est bien représentative pour des patients
hospitalisés dans un service de cardiologie.
Dans le travail de Grenard et Mahé [119], qui portait sur 104 patients
présentant une MTEV (TVP et/ou EP) hospitalisés dans un service de
médecine interne, le pourcentage de MTEV idiopathique était de 31,7%,
proche de celui de notre série (30%).
Le tableau 49 permet de comparer les fréquences des différents FDR chez nos
malades à ceux retrouvés par d’autres auteurs.
La dyspnée (88%) et la douleur thoracique (41%) étaient les signes
cliniques dominants chez nos patients suspects d’EP (n=17), alors que la
douleur (97%) et l’œdème du membre inférieur (90%) étaient les signes les
plus fréquents chez nos patients ayant une phlébite (TVP) du membre inférieur
(n=83). La tachycardie (7%), la tachypnée (6%) et l’état de choc représentaient
les singes de gravité dominants de la MTEV chez nos malades. Ces données
cliniques sont comparables aux données retrouvées dans la littérature (tableaux
50 et 51).
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 49 : fréquence des FDR de la MTEV selon différents auteurs.
Facteur de risque (%)
Pottier
[155]
Pottier [156]
Grenard et
Mahé [119]
Ouldzein et
al [157]
Notre
série
2000
2002
2003
2007
2007
N= 947
N=150
N=104
N=43
N=100
- Antécédent de MTEV
6
18
25
16,3
14
- Cancer actuel ou évolutif
8
12
15,4
4,7
2
- Trombophilie connue
0
0
1,9
4,7
0
- Déficit moteur d’un membre
10
3
4,8
3
17
17
4,8
1
1,9
1
(paralysie, AVC)
- Insuffisance cardiaque
décompensée
- Insuffisance respiratoire
décompensée
- Chirurgie
- Age > 60 ans
70
65
3,8
34,9
26
74
37,2
14
- Infarctus du myocarde
0,96
1
- Pathologie infectieuse grave
2,9
2
- Syndrome néphrotique
0
1
- Colites inflammatoires
0
0
0
- Déshydratation sévère (brûlure
4
3
0
- Varices, insuffisance veineuse
42
36
4,8
11,6
3
- Obésité
25
22
0,96
14
10
- Grossesse
0,1
0
0
11,6
2
0
11,6
18
7,7
2,3
27
14
3
grave)
- Post-partum
- Traitement œstroprogestatif
0,3
0
oral
- Plâtre, traumatisme
- Alitement prolongé
37
22
- Voyage prolongé
- Aucun FDR
11
13
19,2
23
5,7
2
31,7
2,3
30
La maladie thromboembolique veineuse
Tableau 50 : fréquence des signes cliniques d’embolie pulmonaire selon les auteurs.
Signes cliniques (%)
-
Aucun signe clinique
Dyspnée
Douleur pleurale
Malaise
Toux
-
Hémoptysie
Syncope
Râles bronchiques
Signes de phlébite
Etat de choc
Tachypnée
Tachycardie
Fièvre
Hypotension
Geno (PIOPED) [105]
2005
N=117
73
66
Ouldzein et al [157]
2007
N=43
2,3
65,1
53,5
37
18,6
13
16,3
4,7
7
34,9
28
Notre série
2007
N=17 (EP)
0
88
41
18
0
0
0
12
35
18
35
41
0
18
60,5
44,2
20,9
16,3
Tableau 51 : fréquence des signes cliniques de TVP du membre inférieur.
Signes cliniques (%)
- Œdème du membre inférieur
- Douleur du membre inférieur
- Rougeur
-
Chaleur
Distension veineuse
Cyanose
Signes de Homans
Grenard et Mahé [119]
2003
N=104
48,1
52,9
Notre série
2007
N=83 (TVP)
90
97
35
25,9
49
18
1
41
La maladie thromboembolique veineuse
La radiographie thoracique (figure 11) est un examen systématique à la
recherche des signes d’orientation de l’embolie pulmonaire. Réalisée chez tous
les patients, elle était normale chez 70% des patients suspects d’EP; ce qui est
proche de la série de Elliot [158] (tableau 52). L’ascension d’une coupole
diaphragmatique (30%) représentait le signe radiologique dominant dans notre
série.
Tableau 52 : fréquence des signes radiologiques de l’embolie pulmonaire selon les
auteurs.
Signes radiologiques (%)
Elliot [158]
Ouldzein et al [157]
Notre série
2000
2007
2007
N=2454
N=43
N=17 (EP)
- Radiographie normale
76
39,5
70
- Ascension d’une coupole
20
16,7
30
- Atélectasie
18
9,5
6
- Epanchement pleural
23
16,7
24
- Distension d’une artère pulmonaire
19
2,4
18
- Infiltrat pulmonaire
14
4,8
0
- Infarctus pulmonaire
5
21,4
0
- Hyperclareté pulmonaire
8
7,1
0
diaphragmatique
La maladie thromboembolique veineuse
L’électrocardiogramme (figure 10), vu sa disponibilité au service, était
réalisé chez tous nos patients. Il a permet de mettre en évidence les signes
électriques classiquement retrouvés dans la littérature de façon très variable
entre les différents auteurs (tableau 53). Les anomalies non spécifiques de
l’onde T et du segment ST étaient fréquemment retrouvées dans notre série
(53%).
Tableau 53 : fréquence des signes électriques de l’embolie pulmonaire selon les
auteurs.
Signes (%)
Rodger [159]
Richman [160]
Ouldzein et al [157]
Notre série
2000
2004
2007
2007
N= 49
N= 49
N= 43
N=17
12
12
12
53
- ECG normal
- Anomalie non
44
25
spécifique de T et ST
- Fibrillation auriculaire
- Bloc de branche droit
18
11
8
35
- Déviation axiale droite
12
12
du QRS
- Aspect S1Q3
12
- Onde P pulmonaire
2
2
21
35
23
La maladie thromboembolique veineuse
L’échodoppler veineux des membres inférieurs (figures 12, 13) a été le
seul examen réalisé dans notre étude pour le diagnostic de TVP. Son
informativité est importante puisqu’elle atteint 97,7% lorsqu’il existe des
signes cliniques de TVP et de 100% lorsqu’il y a des signes d’EP seule ou
associée à une TVP. La littérature [84, 98] donne des chiffres comparables
avec, respectivement, une sensibilité et une spécificité de 97% dans le
diagnostic de TVP symptomatique ; et une spécificité de 100% quand il y a
suspicion d’EP.
Les moyens diagnostics de l’EP sont dominés dans notre série par
l’échographie cardiaque transthoracique (figure 14) réalisée chez 32% des cas
et qui était positive dans 83,3% des EP symptomatiques associées à une TVP
(tableau 45). L’HTAP (31%) et la dilatation des cavités cardiaques droites
(28%) étaient les signes indirects de cœur pulmonaire aigu les plus retrouvés
dans notre étude. Augusseau et al [161] ont montré que l’échocardiographie
doppler est un examen important dans la démarche diagnostique de l’embolie
pulmonaire grave et doit être réalisée en première intention. L’absence des
signes échographiques de cœur pulmonaire aigu ne permet pas de récuser
l’existence d’une EP, mais en l’absence de retentissement cardiaque, l’EP a un
bon pronostic et ne requiert en principe ni exploration angiographique en
urgence, ni traitement thrombolytique.
L’angioscanner thoracique hélicoïdal (figure 15) a été réalisé chez 4% de
la population étudiée. Il a montré une EP chez ¾ des cas. Dans l’étude de
Perrier [115] portant sur 965 patients, il a été réalisé chez 61% des patients et a
montré une embolie pulmonaire dans 13% des cas. Il faut rappeler qu’un
examen normal n’élimine pas le diagnostic d’EP.
La maladie thromboembolique veineuse
Cependant l’angioscanner a tendance, actuellement, à remplacer
l’angiographie pulmonaire qui fait la référence mais invasive, coûteuse et non
dénuée de risque. Dans notre série, ce dernier examen n’a été réalisé que chez
un seul malade ce qui est identique à la série de Ouldzein et al [157].
Dans notre série l’enquête étiologique était fondée sur des éléments
simples (interrogatoire, examen clinique complet, examens biologiques
usuels : dosage des D-dimères, numération formule sanguine, vitesse de
sédimentation, C réactive protéine, radiographie pulmonaire et échographie
abdomino-pelvienne).
Cette démarche est comparable à celle de Grenard et Mahé [119] dans leur
enquête étiologique sur 104 cas de MTEV hospitalisés dans un service de
médecine interne. Ils ont conclu qu’une enquête systématique exhaustive à la
recherche d’une étiologie de TVP et/ou EP chez tous les patients semble
inutile ; que les tests d’hémostase doivent être réservés aux patients jeunes ou
chez lesquels surviennent des événements thromboemboliques à répétition et
que les examens plus spécifiques (TDM abdominale, fibroscopies…etc.) sont
à réserver aux patients chez qui une première évaluation a permis d’évoquer
un cancer sous-jacent.
En plus des FDR suscités (tableau 49), notre enquête étiologique a
retrouvé une forte prévalence du syndrome inflammatoire (82,1% d’élévation
de la vitesse de sédimentation au-delà de 8 mm à la première heure, 70%
d’élévation de la CRP au-delà de 6 mg/l et 30% d’élévation du fibrinogène audelà de 6 g/l) ; toutefois son interprétation pathogénique reste difficile, ne
sachant pas ici s’il constituait une cause ou une conséquence de l’épisode
thromboembolique. Notre résultat est comparable à celui retrouvé par Pottier
La maladie thromboembolique veineuse
[156] dans son étude prospective portant sur 150 patients hospitalisés pour
TVP dans un service de médecine interne.
Dans le cadre de la recherche d’une maladie de système, 6% de nos
malades présentait des signes majeurs de maladie de Behçet. Cette relation
classique entre maladie de Behçet et thrombose veineuse est notée dans la
littérature [45].
Réalisée chez 10% de la population étudiée, la recherche d’une anomalie
de l’hémostase ou thrombophilie (déficit en antithrombine III, en protéine C,
en protéine S, en facteur V et en facteur VIII) était négative. Ce dépistage a été
réalisé (dans 20% des cas) chez des patients qui avaient un risque de MTEV
mineur ou dont l’épisode thromboembolique était idiopathique. Ce bas
pourcentage par rapport à celui de la série de Grenard et Mahé (80%) [119]
pourrait être expliqué par l’absence de thrombose familiale ou insolite (site
inhabituel) dans notre série. Sachant que ces deux dernières conditions
figurent parmi les situations où une recherche de thrombophilie est
actuellement recommandée dans la littérature [77, 84, 96, 119]. Toutefois ce
dépistage a été réalisé dans 70% chez des patients jeunes (< 30 ans), ce qui va
en parallèle avec les données actuellement publiées dans la littérature qui
recommandent ce type de dépistage chez les patients jeunes [77, 84, 96, 119].
Mise à part les 2% de patients connus cancéreux (cancer gastrique, cancer
du col utérin), l’incidence de découverte d’une néoplasie occulte chez nos
patients était nulle après bilan étiologique. Ceci est probablement dû aux
simples moyens diagnostiques utilisés dans notre étude. Néanmoins notre
démarche est conforme aux données actuelles de la littérature où la plupart
des auteurs s’accordent pour dire qu’en l’absence de démonstration d’un
avantage en termes de survie globale, seuls des examens de « routine » sont
La maladie thromboembolique veineuse
recommandés en cas de MTEV. Des examens complémentaires (scanner,
endoscopies digestives, marqueurs tumoraux…) ne sont requis qu’en cas de
forte suspicion clinique de cancer occulte (altération de l’état général, signes
cliniques d’orientation, thrombose dans des sites inhabituels, thrombose
bilatérale des membres inférieurs…) [162].
Le traitement, dans notre étude était fait essentiellement des HBPM
(65%) et/ou d’HNF (58%) relayées rapidement par les AVK (43,2% au
premier jour de l’héparinothérapie). Cette attitude classique est conforme aux
recommandations de la littérature [131]. La thrombolyse n’a été utilisée que
chez 2 malades. Elle constitue un choix thérapeutique de premier ordre dans
l’embolie pulmonaire massive, mais elle ne pourra être envisagée que si le
diagnostic est certain, du fait de son risque hémorragique, s’il y’a absence de
contre indications et si elle est prescrite précocement. Dans la série de
Ouldzein et al [157], elle a été réalisée chez un seul malade. Notre démarche
thérapeutique n’a pas négligé les moyens thérapeutiques non médicamenteux :
le lever précoce et la contention élastique ont été toujours préconisés. Ceci va
avec les données thérapeutiques actuelles qui exigent ces procédures simples
pour améliorer le pronostic de la maladie et réduire le taux de complications
[131].
Notre série était marquée par une évolution favorable (76%) des patients
sous traitement. Les complications fréquemment retrouvées sont : le syndrome
post-thrombotique (11%) et la récidive (6%). 33,3% des patients qui ont
récidivé avaient respectivement un antécédent personnel de MTEV et un
antécédent de chirurgie.
La fréquence de survenue du syndrome post-thrombotique après TVP est
variable selon les études ; elle peut être évaluée entre 20 et 50% dans les 2
La maladie thromboembolique veineuse
premières années suivant une TVP [92]. Le risque de récidive 1 an après
l’épisode initial est estimé entre 6 et 13% [45, 107]. Hansson et al [163], dans
leur étude qui évaluait l’incidence et les facteurs de risque de récidive après
une TVP (qu’elle soit idiopathique ou secondaire), ont retrouvé un taux de
récidive de 21,5% chez les 738 patients avec TVP documentée suivis pendant
une durée moyenne de 5 ans. Le taux obtenu dans notre travail est plus bas en
raison de la faible fréquence de cancer (2%) dans notre série. Sachant que
l’existence d’un cancer et/ou d’un antécédent personnel de MTEV étaient les
facteurs de risque de récidive les plus importants [163].
Des
études
évaluant
le
pronostic
au
décours
d’un
épisode
thromboembolique veineux ont observé une survie à court terme (1 mois)
variant entre 95 et 97% pour les TVP, et de 77 à 94% pour les EP [164, 165],
alors que la survie à long terme (1 an) varie entre 61 et 75% pour les TVP et
les EP [165, 166]. Dans notre série la survie à court terme était de 100% pour
les TVP et de 88,2% pour les EP. L’âge avancé et l’embolie pulmonaire grave
étaient les causes de décès (2%). A long terme la survie était de 100% pour les
TVP et EP.
Conclusion
La maladie thromboembolique veineuse
Le diagnostic de la maladie thromboembolique veineuse avec ses deux
pôles (thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire) reste difficile en
cardiologie. En revanche, la recherche de facteurs de risque, de signes
cliniques et la réalisation des examens paracliniques non invasifs permettent
souvent de réunir un faisceau d’arguments suffisants pour instituer une prise
en charge thérapeutique adéquate. Celle-ci repose essentiellement dans notre
pratique sur l’héparinothérapie.
La prévention de la MTEV doit faire partie intégrante de la panoplie
thérapeutique pour réduire la morbidité et la mortalité et offrir au patient une
meilleure qualité de vie. Ainsi, il faut préconiser :
 En milieu chirurgical:
Ŕ une prévention bien codifiée
Ŕ une mobilisation rapide
Ŕ un lever postopératoire précoce
Ŕ une activité musculo-articulaire
Ŕ une surélévation et contention élastique
Ŕ en fonction du risque: HBPM en une injection quotidienne à une
posologie adaptée au risque de TV.
 En milieu médical:
Ŕ une prévention moins bien codifiée
Ŕ HBPM chez les patients alités pour une affection médicale aiguë:
insuffisance cardiaque stade II ou IV; insuffisance respiratoire aiguë; épisode
d’infection aiguë ou d’affection rhumatologique aiguë associée à au moins un
autre facteur de risque thromboembolique veineux; AVC ischémique.
Résumés
La maladie thromboembolique veineuse
Résumé
La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) associant la thrombose
veineuse profonde (TVP) et sa complication majeure et redoutable l’embolie
pulmonaire (EP), est une urgence diagnostique et thérapeutique à laquelle est
confronté le médecin quelque soit son type d’exercice.
C’est une pathologie qui pose un sérieux problème de santé à l’échelle
international, de part sa fréquence et sa gravité puisque la mortalité d’un
épisode thromboembolique non traité est de l’ordre de 30%. Aussi à cause des
complications chroniques et invalidantes (maladie post-thrombotique et
hypertension artérielle pulmonaire embolique) responsable d’une détérioration
de la qualité de vie des patients.
La MTEV est une pathologie multifactorielle (facteurs de risque acquis
et/ou génétiques) et de diagnostic difficile vu son polymorphisme clinique.
Ainsi sa prise en charge optimale impose la confirmation du diagnostic
clinique
par
des
examens
complémentaires
(échodoppler
veineux,
angioscanner thoracique …etc.) tout en évitant les excès. L’institution
immédiate d’un traitement anticoagulant avant réalisation des explorations est
justifiée en présence d’une forte probabilité clinique de TVP et/ou d’EP.
Objectif. L’objectif de notre travail est de contribuer à l’étude des
aspects cliniques et la prise en charge thérapeutique de la maladie
thromboembolique veineuse sous ces deux aspects embolie pulmonaire et/ou
thrombose veineuse profonde au service de cardiologie de l’hôpital militaire
Moulay Ismail de Meknès durant 10 ans.
La maladie thromboembolique veineuse
Matériel et méthodes. Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique
incluant 100 patients consécutifs admis entre le 01/02/1997 et le 31/01/2007
au service de cardiologie de l’hôpital militaire Moulay Ismail de Meknès pour
embolie pulmonaire aiguë et/ou thrombose veineuse profonde.
Résultats. Dans notre population, dont l’âge moyen était de 43 ans, 70%
des patients avaient au moins un facteur de risque thromboembolique.
L’épisode thromboembolique veineux était considéré idiopathique avant tout
bilan étiologique chez 30% des cas. La symptomatologie clinique était
dominée par la dyspnée (88%) et la douleur thoracique (41%) en cas d’EP
(n=17) et par la douleur (97%) et l’œdème du membre inférieur (90%) chez
nos patients ayant une phlébite (TVP) du membre inférieur (n=83). La
tachycardie (7%), la tachypnée (6%) et l’état de choc représentaient les singes
de gravité dominants de la MTEV chez nos malades. Des anomalies
électrocardiographiques ont été retrouvées chez 27 patients (27%). La
radiographie thoracique était pathologique chez 11 patients (11%). L’échodoppler veineux des membres inférieurs a montré une thrombophlébite
profonde chez 48 patients (98%). L’échocardiographie transthoracique avait
montré des anomalies échocardiographiques chez 12 malades (37,5%).
L’angioscanner thoracique hélicoïdal était positif chez 3%. Au terme du
diagnostic clinique et paraclinique de dépistage, ont été retrouvées 83 TVP
isolées, 11 EP isolées et 6 EP associées à une TVP. Le traitement était
essentiellement fait des héparines de bas poids moléculaire (65%) et/ou
d’héparine non fractionnée (58%) relayées rapidement par les antivitamines-k
(43,2% au premier jour de l’héparinothérapie), 2 cas ont bénéficié de
thrombolyse
intraveineuse.
Les
moyens
thérapeutiques
non
La maladie thromboembolique veineuse
médicamenteux (lever précoce, contention élastique) ont été toujours
préconisés. L’évolution était favorable (76%) sous traitement. Les
complications fréquemment retrouvées sont : le syndrome post-thrombotique
(11%) et la récidive (6%). la survie à cours terme était de 100% pour les TVP
et de 88,2% pour les EP. L’âge avancé et l’embolie pulmonaire grave étaient
les causes de décès (2%).
Conclusion. La prise en charge de la MTEV dans notre pratique est
caractérisée par l’utilisation fréquente sur le plan diagnostique de techniques
non invasives et le recours à l’héparine sur le plan thérapeutique.
La maladie thromboembolique veineuse
Summary
Venous Thromboembolism (VTE) which associates deep vein thrombosis
(DVT) and its major complication, pulmonary embolism (PE), is urgent (in
diagnosis and therapy). Doctors, whatever their training, are confronted by the
urgency of this disease.
This pathology is a serious problem of health on an international level,
because of its frequency and its seriousness since; the mortality of an episode
thromboembolic which is not treated is 30 %. Also, because of chronic and
invalidating complications (post-thrombotic and lung arterial high blood
pressure embolic) which is responsible for a deterioration of the quality of the
patients' life.
VTE is a multifactorial pathology (acquired and\or genetic risk factors)
and difficult to diagnose because of its clinical polymorphism. So its optimal
coverage imposes the confirmation of the clinical diagnosis by complementary
tests (venous duplex ultrasonography, Pulmonary computed tomography etc.)
all this while avoiding excesses. The immediate institution of an
anticoagulating treatment before achieving explorations is justified in the
presence of a strong clinical probability of TVP and\or EP.
Objective. The objective of this thesis is to contribute to the study of the
clinical aspects as well as the therapeutic coverage of venous
thromboembolism with these two aspects: pulmonary embolism and\or deep
vein thrombosis at the department of cardiology in Meknès' Military Hospital
‘Moulay Ismail' during 10 years.
Material and methods. This thesis is about a monocentric retrospective
study including 100 consecutive patients admitted between February 1st, 1997
and January 31st, 2007 at the department of cardiology in Meknes' Military
Hospital for pulmonary embolism and\or deep vein thrombosis.
La maladie thromboembolique veineuse
Results. In our population, of which the average age was of 43 years, 70
% of the patients had at least a thromboembolic risk factor. Venous
thromboembolic episode was considered idiopathic before etiologic check-ups
for 30 % of cases. The clinical symptomatology was dominated by the
dyspnea (88 %) and thoracic pain (41 %) in case of EP ( N=17 ) and by pain
(97 %) and oedema of the lower limb (90 %) for patients having a phlebitis (
TVP) of the lower limb ( n=83 ). Tachycardia (7%), tachypnea (6%) and state
of shock represented the dominant signals of seriousness of the VTE for our
patients. Electrocardiographic abnormalities were found for 27 patients (27%).
Thoracic radiography was pathological for 11 patients (11%). venous duplex
ultrasonography of lower limbs showed a deep thrombophlebite for 48 patients
(98%). Transthoracic échocardiography had shown echocardiographic
abnormalities for 12 patients
(37,5%). Helical pulmonary computed tomography was positive at 3 %. In
terms of clinical diagnosis and paraclinical screening, there were found 83
isolated DVT, 11 isolated PE and 6 PE associated to a DVT. The treatment
was essentially made of heparins of low molecular weight (65%) and\or of
Unfractionated heparin (58%) replaced quickly by vitamin k antagonist
(43,2% the first day of the heparintherapy). 2 cases have an intravenous
thrombolysis. Non-medicinal therapeutic means (premature rise, compression
stockings) were always recommended. Evolution was favorable (76%) under
treatment. Frequently found complications are: post-thrombotic syndrome
(11%) and recurrence (6%). Short term survival was of 100 % for the TVP and
88,2 % for the EP. Advanced age and pulmonary embolism were the causes of
death (2%).
Conclusion. The coverage of the VTE in our practice is characterized by
the frequent use on the diagnostic view of non-invasive techniques and appeal
to the heparin on the therapeutic view.
La maladie thromboembolique veineuse
30%
.
La maladie thromboembolique veineuse
%70
%30
88%
41%
90%
97%
6%
7%
27%
11%)
(98%
37,5%
%
65%
%
58%
76%
. 6%
11%
La maladie thromboembolique veineuse
82,2%
%
(2%)
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