RÉFÉRENCE souvent le mécanisme favorisant sous-jacent. De plus, certaines

RÉFÉRENCE
Lee AYY, Levine MN, Baker RI et al., for the Randomized Com-
parison of Low-Molecular-Weight Heparin versus Oral Anti-
coagulant Therapy for the Prevention of Recurrent Venous
Thromboembolism in Patients with Cancer (CLOT) Investiga-
t o r s . Low-molecular-weight heparin versus a coumarin for the
prevention of recurrent venous thromboembolism in patients with
cancer. N Engl J Med 2003;349:146-53.
LE FOND
L’étude CLOT, multicentrique (48 centres dans 8 pays) et randomi-
sée, a regroupé 676 patients souffrant d’un cancer actif et présentant
une phbite profonde proximale et/ou une embolie pulmonaire symp-
tomatiques. Ils ont reçu, sur un suivi de 6 mois, soit un traitement
anticoagulant oral efficace (antivitamine K [AVK]), relayant la dal-
parine prescrite les 5 à 7 premiers jours (338 patients avec INR sou-
haité entre 2 et 3, en moyenne 2,5), soit de la daltéparine sous-cuta-
e au long cours (338 patients recevant 200 UI/kg par jour pendant
un mois, puis 150 UI/kg par jour les cinq mois suivants). Les événe-
ments pris en compte ont é le premier épisode symptomatique docu-
menté de récidive thromboembolique veineuse (objectif principal),
et en seconde intention les hémorragies et la mortalité.
À 6 mois, une récidive de phlébite et/ou d’embolie pulmonaire
est survenue chez 27 patients du groupe daltéparine et
5 3 patients du groupe AVK sur 336 patients pour chaque
groupe au terme de l’étude, soit respectivement 8 % et 16 %,
avec un hazard-ratio à 0,48 en faveur de l’héparine de bas
poids moléculaire (HBPM). Il faut noter que, sur les 53 com-
plications thromboemboliques veineuses du groupe AVK, 20 sont
survenues en présence d’un INR sous-dosé inférieur à 2.
Les complications morragiques majeures sont également répar-
ties entre les deux groupes : 6 % sous dalparine et 4 % sous AVK
(p = 0,27), et elles surviennent sous AVK pour la moitié des cas en
présence d’un INR surdosé supérieur à 3. Le taux de mortalité à
6 mois, essentiellement à la progression de la maladie cancé-
reuse, est identique pour les deux groupes (39 % et 41%, p = 0,53).
COMMENTAIRES
La maladie thromboembolique veineuse est une complication
reconnue des états cancéreux. Le cancer par lui-même constitue
souvent le mécanisme favorisant sous-jacent. De plus, certaines
chimiotrapies accroissent le risque de thrombose, et les cathéters
veineux centraux posés pour délivrer les traitements sont eux-mêmes
de possibles points de départ de la thrombose.
En termes de prévention secondaire, cette étude multicentrique
met en évidence l’efficacides HBPM face aux anticoagulants
oraux. Ces derniers paraissent plus touchés par des variations du
degré de l’anticoagulation (sur- ou sous-dosages en dépit d’une
surveillance biologique fréquente, au minimum toutes les deux
semaines), qui sont associées ici à un pourcentage important des com-
plications thromboemboliques veineuses et hémorragiques. Il faut
noter qu’ont é exclus de l’étude les patients de petit poids ( 4 0 k g )
et les insuffisants rénaux sévères (exclusion si créatinine > trois
fois la valeur supérieure de la normale), dans l’optique du traite-
ment par HBPM. Ainsi, pour des patients canreux à haut risque
de récidives thromboemboliques veineuses, les HBPM s’appa-
rentent au traitement de choix pour la prévention secondaire
de la maladie thromboembolique veineuse, sans majoration du
risque hémorragique, mais sans impact sur la mortalité qui dé-
pend, en premier lieu, de l’évolution de la pathologie néoplasique.
BIBLIOGRAPHIE
Vingt-cinq références sont annexées à l’étude CLOT, dont la publi-
cation récente de G. Meyer et al. Cette étude multicentrique fran-
çaise, menée sur un plus petit nombre de patients cancéreux (146),
a conclu à la curid’emploi des HBPM face aux anticoagulants
oraux dans ce même cadre thérapeutique de pvention secondaire
(Comparison of l o w - m o l e c u l a r - w e i g h t heparin and warfarin for
the secondary prevention of venous thromboembolism in patients
with cancer: a randomized con-trolled study. Arch Intern Med
2002;162:1729-35).
Un éditorial de R.L. Bick est joint à l’article : C a n c e r - a s s o c i a t e d
thrombosis (N Engl J Med 2003;349:109-11).
MOTS-CLÉS
Maladie thromboembolique veineuse - Cancer - Antivitamine
K (AVK) - Héparine de bas poids moléculaire.
TIRÉS À PART
Dr Levine at Hamilton Health Sciences, Henderson Hospital, Rm
9,90 Wing, 711 Concession St., Hamilton, ON L8V 1C3, Canada.
© La Lettre du Cardiologue 2004;372:20.
Prévention secondaire
de la maladie thromboembolique veineuse en cas de cancer
C. Adams*
* Service de cardiologie, CH Argenteuil.
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La Lettre du Pneumologue - Volume VII - n
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4 - juillet-août 2004
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