soignants, a conduit à recommander une surveillance rapprochée
des transaminases au cours des 12 premières semaines de
traitement1.
Cette étude de cohorte de Martinez et coll. avait pour objectif
d'évaluer prospectivement l'incidence de survenue d'effets
secondaires cutanés ou hépatiques après introduction de la
névirapine dans le cadre d'une multithérapie anti-VIH.
L'hépatotoxicité était définie par une augmentation des ALAT
ou des ASAT d'au moins trois fois la valeur recueillie à
l'initiation du traitement. L'hépatite clinique était définie par la
survenue de symptômes compatibles avec une hépatite aiguë
associés aux anomalies biologiques et en l'absence d'autre cause
imputable. L'évaluation clinique et biologique des patients était
programmée à un mois après l'introduction de la névirapine en
association, puis tous les 3 mois. La décision d'arrêt de la
névirapine était laissée à l'appréciation du clinicien en charge du
patient sur des critères cliniques ou biologiques.
Un total de 610 patients traités par névirapine en association ont
été inclus, avec une prédominance d'hommes (70%), usagers de
drogues (34,8%), au stade sida (59,5%), prétraités (79,7%) pour
une durée médiane de 34 mois et une séroprévalence du virus de
l'hépatite C (VHC) de 46,2% et du virus de l'hépatite B de 8,9%.
Près d'un tiers des patients recevaient en association avec la
névirapine un inhibiteur de protéase (principalement le
nelfinavir). Selon les critères retenus par les auteurs, une
hépatotoxicité biologique a été observée chez 76 patients, soit
12,5% de la cohorte, avec une incidence estimée à 3, 6 et 12
mois de 3,7%, 9,7% et 20,1% respectivement. Les auteurs
soulignent que l'anomalie biologique hépatique la plus fréquente
était une élévation de la gammaglutamyltransférase à plus de
trois fois la valeur initiale (177 patients, 29%).
Parmi les causes d'arrêt de la névirapine chez 238 patients,
principalement du fait d'échec virologique (77,3%),
l'hépatotoxicité est signalée chez 13 patients (2,1 %), dans 6 cas
avec une élévation médiane des transaminases à plus de 10 fois
la valeur de base, dans 7 cas avec une hépatite clinique
survenant dans un délai médian de 60 jours après introduction de
la névirapine, chez des patients majoritairement coinfectés par le
VHC (6 sur 7). L'évolution biologique a été favorable chez tous
les patients après arrêt du traitement antirétroviral incluant la
névirapine. En analyse multivariée, les facteurs de risque
associés à l'hépatotoxicicté dans cette cohorte étaient : la durée
préalable de traitement antirétroviral (risque accru de 10% par
année de traitement ; IC 95% : 1,01-1,19), la coinfection VHC
(risque accru de 2,5 fois ; IC : 1,39-4,62), l'élévation des ALAT
à l'état basal (risque accru de 1,5 fois ; IC : 1,09-2,07).
En conclusion, les auteurs soulignent la similitude de l'incidence
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/98_1370.htm (2 sur 4) [08/04/2003 11:50:03]