Préface
L’impôt a trois fonctions : financer les dépenses de l’Etat,
participer à la redistribution du revenu et enfin inciter les
agents économiques à prendre de bonnes décisions au regard
des impératifs de croissance et d’emploi. Ce dernier aspect,
pourtant décisif pour la prospérité à long terme de la collecti-
vité, a été systématiquement négligé par nos dirigeants poli-
tiques.
Le taux des prélèvements obligatoires est en France parmi
les plus élevés de tous les pays développés. Mais plus que le
niveau global de la fiscalité et des cotisations sociales, il appa-
raît que sur de nombreux points, la structure même du prélè-
vement est contraire aux nécessités de la croissance. Baisser
l’impôt n’est donc pas suffisant, il faut le faire de manière intel-
ligente, en commençant par le réduire là où il est le plus anti-
économique.
L’étude de Coe-Rexecode est à cet égard un instrument
précieux. Le travail entrepris est considérable et, à ma connais-
sance, unique. Pour comparer la situation française à celle de
nos voisins et concurrents, il fallait, impôt par impôt, nomen-
clature par nomenclature, ligne par ligne, rapprocher ce qui se
fait d’un pays à l’autre pour aboutir à des chiffres homogènes.
Il en ressort à mes yeux, parmi beaucoup d’autres, une conclu-
sion majeure : la fiscalité française sur les revenus du capital
est proprement absurde.