1 STG Chap 10 Le rôle et la place de l'Etat en France 2008/06
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Cours
1. Les grandes fonctions de l’État
1.1. Quelles sont les grandes fonctions de l’État ?
A. Les fonctions régaliennes
LÉtat doit garantir la sécurité à tous ses citoyens : à lintérieur du territoire national (police, justice) ou contre
les attaques exrieures (armée). Ces devoirs de sécurité sont appelés « fonctions galiennes » de lÉtat.
B. Les fonctions actuelles de lEtat
Aujourdhui, lÉtat assure trois grandes fonctions économiques : l’affectation des ressources, pour entretenir son
administration et financer les biens collectifs, la redistribution des revenus, pour réduire les inégalités sociales,
et la gulation de lactivité économique, pour orienter lévolution spontanée de léconomie vers des objectifs
déterminés.
En outre, lÉtat a une mission de sauvegarde du service public. À cet effet, il produit des services marchands
par lintermédiaire des entreprises publiques comme La Poste, EDF ou encore la SNCF, afin de veiller au respect
de linrêt général (distribution du courrier, fourniture dénergie, transport ferroviaire). On peut donc dire que
lÉtat moderne est aujourd’hui à la fois producteur, redistributeur et stabilisateur.
1.2. Comment l’État régule-t-il l’activité économique ?
A. Les modalités de la régulation économique par l’État
La régulation par lÉtat se fait essentiellement par la glementation et la politique économique. La politique
économique regroupe lensemble des mesures prises par l’État pour agir sur léconomie en vue datteindre des
objectifs préalablement fixés (et hrarchisés) au moyen dinstruments mis en œuvre.
B. Les objectifs et les instruments de la politique économique
Les quatre objectifs économiques de base sont : le plein-emploi, la stabilité (relative) des prix, la croissance
économique (augmentation du PIB) et léquilibre des échanges exrieurs carré magique » de Kaldor). Des
objectifs sociaux sont également poursuivis par lÉtat comme la lutte contre lexclusion sociale, laccès aux
soins ou encore lélévation du niveau de formation.
Les instruments de la politique économique sont multiples : la fiscalité (politique budgétaire), le droit de la
concurrence (politique de la concurrence), les taux d’inrêt fixés par la BCE (politique monétaire européenne),
le RMI et la CMU (politique sociale), la durée gale du travail (politique de lemploi), etc.
C. Les politiques de l’emploi
Avec la progression du chômage, les politiques de lemploi sont toujours dactualité en France. Il sagit des
interventions de lÉtat qui affectent directement le marché du travail, en agissant sur loffre de travail (demande
demplois), sur la demande de travail (offre demplois) ou encore sur le fonctionnement du marché du travail
(déréglementation). On peut, par exemple, distinguer les mesures qui ont pour objectif de créer des emplois
(politiques actives) et celles qui cherchent à limiter les conséquences sociales du chômage (politiques passives).
2. La place de lÉtat dans l’économie française
2.1. Quelle est l’importance du budget de l’État ?
A. Présentation du budget de l’État
Le budget de lÉtat est un document comptable qui retrace lensemble des dépenses et des recettes de lÉtat au
cours dune année. Sauf exceptions, il obéit à quatre règles : l’universali (lensemble des recettes assure
lexécution de lensemble des dépenses), l’uni (un document unique), l’annuali (le budget doit être exécuté
entre le 1er janvier et le 31 décembre) et la spéciali (les dépenses publiques sont examinées de fon détaillée).
Il est vo par le Parlement (loi de finances) sur proposition du gouvernement, dont il exprime les orientations de
politique économique et sociale. Le budget est un acte politique : dune part, parce qu’il définit la contribution
des citoyens à limt, dautre part, parce qu’il est, aujourdhui, conditionné par lappartenance de la France à
lUnion européenne.
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B. Les recettes et les dépenses de lÉtat
Les recettes de lÉtat proviennent pour lessentiel (environ 90 %) des recettes fiscales (imts et taxes), payées
par les contribuables. Le complément est assuré par les recettes non fiscales, comme le produit des ventes de la
production marchande de lÉtat, larmement, ou bien par la vente dentreprises publiques (privatisations). En
France, les deux principaux impôts directs sont limt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et limt
sur les sociétés (IS). Les deux principaux impôts indirects perçus par lÉtat sont la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA 40 % des recettes de lÉtat) et la taxe inrieure sur les produits pétroliers (TIPP). Les autres
contributions fiscales ne représentent que 7 % des recettes : il sagit dimts directs (CSG, ISF…) et indirects
(droits de douane…). Les impôts indirects assurent environ 60 % des recettes fiscales du budget de lÉtat et les
imts directs environ 40 %. Les prélèvements fiscaux ajous aux prélèvements sociaux constituent les
prélèvements obligatoires.
Les dépenses publiques permettent de financer les besoins collectifs de la nation : éducation, san, défense,
protection sociale… Elles sont regroupées par minisres : Éducation nationale et Recherche, fense nationale,
Sécurité inrieure, Justice…
C. Le solde budgétaire
Le solde budgétaire est la différence entre les recettes et les dépenses publiques. Lorsque les dépenses sont
supérieures aux recettes, le budget est ficitaire et lÉtat doit emprunter pour financer son déficit.
2.2. Comment l’intervention de l’État évolue-t-elle ?
A. La modération des prélèvements obligatoires
Lévolution récente de lintervention de lÉtat a été marquée par une volon de réduire les prélèvements
obligatoires pour favoriser lactivité et lemploi. On peut ainsi noter quen 2004, tous les taux du barème de lIR
baissent de 3 %, la prime pour lemploi est augmentée, les charges sociales sur les bas salaires sont baissées, la
taxe professionnelle est suspendue et le taux réduit de TVA à 5,50 % est reconduit pour les travaux immobiliers
(logements anciens).
B. La déréglementation des services publics
On assiste également, depuis plusieurs années, à une déréglementation des services publics, qui prend deux
formes principales pouvant être combinées : la privatisation, totale ou partielle, et la mise en concurrence ou
libéralisation (Air France, France Telecom). La remise en cause actuelle des services publics sexplique par
linefficacité supposée du secteur public, par l’intégration européenne (directives de Bruxelles) mais aussi par
des changements techniques qui ont rendu possible la concurrence. Le processus de libéralisation se poursuit
aujourdhui dans les secteurs de lélectricité, du gaz, du fret ferroviaire et de la Poste. Les services publics sont
donc de plus en plus confrontés à la concurrence dautres entreprises et aux lois du marché : ils ne relèvent plus
du seul domaine du secteur public.
C. L’action de l’État sur l’économie
Moins directement interventionnistes, plus décentralisées, les actions de lÉtat sur léconomie cherchent
davantage à soutenir le fonctionnement du marché et à rendre les entreprises nationales compétitives dans une
économie mondialisée. Malgré sa remise en cause, le poids de lÉtat en France reste élevé. On peut le mesurer
par le taux des prélèvements obligatoires (exprimé en pourcentage du PIB), qui sétablit à 43,6 % en 2004
(INSEE, avril 2005), ou encore par limportance relative des dépenses publiques, qui est de 54 % du PIB en
2004 (INSEE, avril 2005).
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