F3) TD : Intégration (troisième partie). ∞ F3.1) Étudier le domaine de définition, la continuité et la dérivabilité de : f(x) = ∫ 0 (1 - e-xt²)dt , calculer sa dérivée t² ∞ et en déduire son expression (∫ 0 e-u².du = π/2). - Corrigé : : Rappel du cours : 1 et J deux intervalles réels et g : I×J → K I = ou continue par rapport à x et continue par morceaux par Hypothèses : Soit I φ rapport à t . S'il existe une fonction positive continue par morceaux intégrable sur J telle que : ∀ (x, t) ∈ I×J , |g(x, t)| ≤ φ(t) (hypothèse de domination). Conclusion : Alors la fonction 2 h g(x, t)) J et J deux intervalles réels et g : I×J → K I = ou dérivable par rapport à x. On suppose que : ∀ x ∈ I, les Hypothèses : Soit I fonctions (t f définie par f(x) = ∫ g(x, t)dt est continue sur I. et (t h ∂g (x, t)) ∂x morceaux et intégrable sur J telle que : Conclusion : Alors la fonction La fonction g(x , t) = sont continues par morceaux et intégrables sur J. S'il existe une fonction φ continue par ∂g (x, t)| ≤ φ(t). ∂x ∀ (x, t) ∈ I×J, | f définie par f(x) = ∫ g(x, t)dt est de classe C¹ sur I , avec : J f '(x) = ∫ ∂g J ∂x (x, t)dt . 1 - e-xt² est continue selon la variable t sur tout fermé borné de ]0 , +∞[, elle est donc t² intégrable sur ces segments (CNI). 1 - e-xt² 1 - (1 - xt²) = x ; la fonction est donc prolongeable par continuité en 0 , en posant t² ~ t² Au voisinage de 0 : g(x, 0) = x. Au voisinage de +∞ : Si x ≥ 0 alors 0 ≤ t assez grand 1 - e-xt² 1 t² ≤ t² l'intégrale est donc convergente. Mais si x < 0 alors, pour 1 - e-xt² t² < -1 (par exemple) et l'intégrale diverge. Il s'en suit que l'ensemble de définition de f est : Df = [0, +∞[. Si on montre la dérivabilité, la continuité en est une conséquence (il resterait toutefois à démontrer la continuité en 0) ; il faut toutefois savoir le montrer. On a donc g : [0 , +∞[×[0 , +∞[ → , qui est continue selon chacune des deux variables, il reste à trouver une fonction de domination φ . Pour x ∈ [0, M] , on pose φ(t) = {1/t² pour t ≥ 1 , et φ(t) = M pour t < 1} ; elle est continue par morceaux et on vérifie facilement qu'elle majore bien |g(x , t)| sur [0, M]×[0, +∞[. Comme elle est intégrable, f est alors continue sur tout intervalle [0, M], donc sur [0, +∞[. Dérivabilité : On a déjà vu que g est continue selon la variable t , et intégrable sur [0 , +∞[ . Il faut montrer la ∂g t²e-xt² (x , t) = t² = e-xt² , qui, de toute évidence, répond aux même chose avec sa dérivée partielle selon x : ∂x conditions. Soit la fonction de domination φ , en posant , pour x ∈ [a , b] où 0 < a < b : φ(t) = e-at² ; elle répond aux conditions, ce qui prouve que f est dérivable sur tout intervalle [a, b] donc sur ]0, +∞[. Avec en outre : ∞ f '(x) = ∫ 0 e-xt².dt = 1 x ∞ .∫ 0 e-u².du (pour u = t x) ; f '(x) = π 4x . En réintégrant : f(x) = πx (qui, effectivement, n'est pas dérivable en 0). ∞ F3.2) Montrer que l'intégrale f(x) = ∫ 0 - Corrigé : La fonction g(x , t) = e-t+itx.dt est convergente et que la fonction f est dérivable. t e-t+itx est continue selon la variable t sur tout fermé borné de ]0 , +∞[, elle est t donc intégrable sur ces segments (CNI). e-t+itx 1 |≤ qui est intégrable dans ce voisinage. t t Au voisinage de 0 : | F3-2 e-t+itx e-t/2 -t/2 | = .e où le premier facteur tend vers 0 tandis que l'autre est intégrable. t t Au voisinage de +∞ : | (Autre méthode : ∞ ∫1 e-t+itx.dt | t | ∞ π ∞ ≤ ∫ 1 e-x²dx ≤ ∫ 0 e-x²dx = 2 , intégrale de Gauss). Par suite, cette intégrale converge. On a déjà vu que g(x, t) est continue et intégrable selon la variable t, mais attention, pas en 0, donc J = ]0, +∞[, ∂g e-t+itx -t+itx ce qui n'est pas un problème . Il faut maintenant s'intéresser à la dérivée partielle : (x , t) = it. = i. t.e , ∂x t qui est évidemment continue selon la variable t , et même sur [0 , +∞[ ; il faut donc prouver la convergence par l'étude au voisinage de +∞, ce qui est immédiat compte tenu du fait que : lim t². t.e-t = 0. t→∞ Il faut maintenant trouver une fonction de domination φ : |i. t.e-t+itx| = t.e-t qui est une fonction de domination ∞ convenable. Il s'en suit que f est dérivable et que sa dérivée vérifie : f '(x) = ∫ 0 i. t.e-t+itx.dt , qu'on ne demande pas de calculer. 2π F3.3) Étudier le domaine de définition, la continuité, la dérivabilité de : f(x) = ∫ 0 1 π/2 1 dt . Montrer que : 1 + x.cos(t) 1 f '(x) = 2.∫ ( 3/2 3/2)cos(t).dt , en déduire que f est paire et ses variations. Calculer la -π/2 (1 - x.cos(t)) (1 + x.cos(t)) limite en 1 de f(x) et dresser son tableau de variation. - Corrigé : La fonction g(x , t) = 1 est continue selon la variable t sur tout fermé borné de [0 , 2π] 1 + x.cos(t) ne contenant pas une annulation du dénominateur, elle est donc intégrable sur ces segments (CNI). L'équation 1 + x.cos(t) = 0 n'admet une solution que si |x| ≥ 1 , en conséquence de quoi g(x , t) est continue selon la variable t si x ∈ ]-1,1[. Si |x| > 1 , il y a un intervalle J contenu dans [0 , 2π] tel que g(x , t) n'est pas définie pour t ∈ J ; l'intégrale n'est donc pas définie. Si |x| = 1 : Le dénominateur s'annule pour 0 et 2π, si x = -1, et π si x = 1. g(x, t) = 1 = 1 + cos(t) 1 si x = 1, et 2.|cos(t/2)| 1 2 ~ t si x = -1. 2.sin(t/2) 1 = 1 - cos(t) 1 2 ~ avec u → 0. 2.|sin(u/2)| |u| En posant u = x - π dans la première, g(x, t) = Ainsi, l'intégrale diverge dans ces deux cas. Il s'en suit que l'ensemble de définition de f : Df = ]-1, 1[. g(x , t) est alors continue selon la variable x sur ]-1 , 1[ et si l'on souhaite trouver une fonction de domination φ, il faut se placer dans un fermé borné [-a , a] de ]-1 , 1[ (0 ≤ a < 1) , car alors : |g(x , t)| ≤ 1 1-a , qui est intégrable sur [0, 2π]. Par suite f est continue sur ]-1, 1[ (bien que la dérivabilité entraînerait la continuité). -cos(t) ∂g (x , t) = 2.(1 + x.cos(t))3/2 , qui est elle-même continue selon la variable t et bornée quand x ∈ [-a , a] ⊂ ]-1 , 1[ ∂x 2π -cos(t).dt 1 par 2.(1 - a)3/2. Donc f est dérivable, et sa dérivée vérifie : f '(x) = ∫ 0 2.(1 + x.cos(t))3/2. 3π/2 On déplace la période : f '(x) = ∫ π/2 f '(x) = ∫ π/2 -cos(t).dt -π/2 2.(1 + x.cos(t)) 3/2 +∫ -π/2 π/2 -cos(t).dt 2.(1 + x.cos(t)) cos(u).du 3/2 =∫ 1 3/2 -π/2 2.(1 - x.cos(u)) -π/2 2.(1 = 2. ∫ π/2 -π/2 ( 3π/2 -cos(t).dt + x.cos(t)) 3/2 +∫ π/2 -cos(t).dt 2.(1 + x.cos(t)) 3/2 ; on pose t = u + π 1 1 3/2 3/2)cos(t).dt) . (1 - x.cos(t)) (1 + x.cos(t)) La dérivée f ' étant de façon évidente impaire, il s'en suit que f est paire (attention, si f ' avait été paire, f n'aurait été impaire que si elle s'annulait en 0). En remarquant que si ce développement de f ' n'avait pas été utile dans la suite, il aurait été plus simple de montrer directement la parité de f. F3-3 Comme le cosinus est positif sur [-π/2 , π/2] , le signe de f ' est donné par le signe de 1 3/2 (1 - x.cos(t)) 1 1 1 3/2 ; 3/2 ≤ 3/2 ⇔ ... ⇔ 2x.cost(t) ≤ 0 ⇔ x ≤ 0 ; (1 + x.cos(t)) (1 - x.cos(t)) (1 + x.cos(t)) f ' est donc négative sur ]-1 , 0[ , et positive sur ]0 , 1[ . Par ailleurs, f étant décroissante et l'intégrale divergente en -1 , c'est nécessairement vers +∞ , et f étant croissante et l'intégrale divergente en 1 ,c'est nécessairement vers +∞. À la fin : x f '(x) f(x) -1 +∞ 0 + 2π 1 +∞ x² dt F3.4) Étudier la fonction définie sur ]0, 1[∪]1, +∞[ par : f(x) = ∫ ln(t). (Dont les limites aux bornes ; pour 1 : x 1 t × ). ln(t) t - Corrigé : Comme g : (x → x²) est stable sur ]0 , 1[ d'une part, et sur ]1 , +∞[ d'autre part, f est bien définie ; elle est de façon évidente continue et dérivable sur chacun de ces intervalles. x² Soit un élément quelconque a de ]x , x²[ (ou 2x ]x² , x[ si 0 < x < 1) x dt dt ; alors f(x) = ∫ ln(t) - ∫ ln(t) , d'où l'on déduit que a a 1 l'on a : f '(x) = ln(x²) - ln(x) (pour la première on peut utiliser la dérivation des fonctions composées : en notant x² dt ∫ ln(t) = h(g(x)), d'où sa dérivée vaut : g'(x).h'(g(x))) . a x dt h(x) = ∫ ln(t) , alors : a x-1 Donc : f '(x) = ln(x). f est prolongeable par continuité en 0 car, comme, pour x < 1 , -1/ln(t) est croissante sur [x² , x] , on a alors : -(x - x²) -(x - x²) x - x² x - x² x(1 - x) x(1 - x) ln(x²) ≤ -f(x) ≤ ln(x²) , d'où : ln(x²) ≤ f(x) ≤ ln(x) , c'est-à-dire : 2.ln(x) ≤ f(x) ≤ ln(x) , et la limite est donc : lim f(x) = 0. On peut alors prolonger par continuité en posant f(0) = 0. x→0 On peut aussi utiliser la formule de la moyenne (hors programme). Par suite : f '(0) = lim f(x)/x = 0 d'après l'encadrement précédent. x→0 f est prolongeable par continuité en 1, mais il faut faire l'étude à droite et à gauche de 1. On a : x² x² dt dt x² f(x) = ∫ t.t.ln(t) , et comme ∫ t.ln(t) = [ln|ln(t)|]x = ln|ln(x²)| - ln|ln(x)| = ln(2.|ln(x)|) - ln|ln(x)| = ln(2) , on peut x x encadrer f(x) , pour x > 1 : x ≤ t ≤ x² et x.ln(2) ≤ f(x) ≤ x².ln(2) ; on inverse cette inégalité pour x < 1 , alors : f(1) = ln(2). Avec le même encadrement : lim f(x) = +∞. x→ ∞ x² Attention : La limite de [ln|ln(t)|]x a un sens quand x tend vers 1, pas quand il tend vers 0. x² dt x² dt On peut aussi utiliser la formule de la moyenne généralisée, où : f(x) = ∫ x t.t.ln(t) = λ.∫ x t.ln(t). À la fin : x f '(x) f(x) 0 0 0 + 1 1 + ln(2) +∞ +∞ On montre en outre que f '(1) = 1, avec le théorème du prolongement C¹.