Maladie de Crohn et Chirurgie à propos d’une série de 96 cas. Expérience de l’EPH Kouba d’Alger, Algérie. Dr S.MESSAOUDI, Dr S.LAGGOUNE, Pr M. MAAOUI. Chirurgie générale, EPH Kouba, Alger, Algérie. Service de chirurgie générale EPH Bachir MENTOURI Notions générales : La maladie de Crohn = MICI. Les causes ne sont pas encore bien connues. Nouvelles molécules => mieux gérer certaines formes sévères et compliquées mais le recours à la chirurgie est toujours d’actualité. L’indication chirurgicale devrait toujours être discutée en RCP car trop précoce ou trop tardive expose à des complications. Notre étude a pour objectif de mettre en avant ces indications et ces complications. Objectifs : Déterminer le profil épidémiologique de cette pathologie en milieu chirurgical. Connaitre les indications formelles de la chirurgie dans la maladie de Crohn et en déduire les indications risquées! Préciser le panel d’interventions chirurgicales possibles sur une maladie de Crohn. Déterminer les suites opératoires, les complications immédiates et l’évolution à long terme. Matériel et méthodes: Série conséquente de 96 patients opérés dans notre service. Recensés sur dix ans. Etude rétrospective monocentrique. Support: les dossiers des patients, les protocoles opératoires, et les registres de consultation. Matériel et Méthodes: Etude statistique rétrospective regroupant 96 patients opérés dans le service de chirurgie de l’hôpital de Kouba. Les paramètres étudiés: • L’âge. • Le délai de la chirurgie. • Le sexe. • Le geste effectué. • L’incidence tous les 5 ans. • . Connu ou pas. Les suites opératoires immédiates. • Le type colique ou grêlique. • Les suites à long terme. • L’indication chirurgicale. Répartition selon l’âge: 37% 25% 16% 9% <20 ans 9% 20-30 ans 30-40 ans 40-50 ans plus de 50 ans Répartition selon le sexe : 39% Hommes Femmes 61% La répartition selon les années : 50 46 2003-2007 2008-2012 Malade connu porteur de la maladie ou pas : 10% représentation graphique en fonction de la survenue d'un état de choc oui non 90% Répartition selon le type : 37% 43% Grêlique Côlique iléocolique 20% Connu ou tableau révélateur: 86 connus porteurs de la maladie 5 3 1 1 Tableau infectieux Sd occlusif AEG sur colite aigue grâve Masse abdominale L’indication chirurgicale ou motif de la chirurgie: 3% 3% 2% 1% 1% Abcés psoas ou FID 13% Forme perforante: fistule 4% sténose iléale séche symptômatique Hémorragie digestive 6% 21% Appendicite Côlite aigue grave KC digestif périnée multifistuleux Sigmoidite 46% sténose rectale moy Les gestes chirurgicaux effectués : Résèction des trajets fistuleux avec 2 colostomie Stricturoplastie 2 Résèction antérieure 1 Appendicectomie 3 Colectomie segmentaire 4 Colectomie totale 6 Hémicolectomie droite 6 résèction grêlique segmentaire 8 résèction iléo coecale 62 0 20 2 40 60 80 Les suites opératoires immédiates : Troubles du transit 4 Décés 2 Occlusion postop 2 Stomie 10 Péritonite post op 2 Abcès 4 Bonnes suites opératoires 29 fistule digestive 42 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Le délai de la chirurgie : 42% 45% 40% 35% 30% 25% 25% 20% 15% 10% 5% 0% 8% 10% 6% 8% Nécessité d’une stomie ou pas : issue de l'épiploon 10% Oui Non 90% Les suites opératoires à long terme: 24% sténose secondaire 24% Troubles du transit décés 2% 2% 3% Degénérescence secondaire Indétérminées Bonne évolution 45% Commentaires : Adultes jeunes (tranche d’âge 20-30 ans), prédominance masculine! La majorité des patients ont été opérés au bout d’une année d’évolution de la maladie. L’indication chirurgicale la plus fréquente est la sténose iléale fibreuse sèche symptomatique (46% ). La morbidité est très importante représentée essentiellement par les fistules digestives (42 patients). Discussion : Le recours à la chirurgie ne diminue pas malgré le développement des traitements médicaux. Faible mortalité mais morbidité importante. Les indications de nécessité: complications( sténoses fibreuses, fistules, abcès…). Le geste le plus souvent réalisé est la résection iléo-caecale pour iléite terminale et les résections segmentaires du grêle pour des lésions jéjunales ou iléales non terminales. Discussion : La notion d’épargne digestive dans les atteintes grêliques est fondamentale en raison des risques de récidive afin d’éviter le syndrome du grêle court ( 23 patients ont été réopérés). La stricturoplastie est une belle alternative mais pas toujours possible. La corticothérapie et la dénutrition sont des facteurs de risque de morbidité postopératoire. La survenue d’une fistule anastomotique est une complication grave favorisée par la corticothérapie, la dénutrition(Albumine<30g/l), la présence d’un abcès ou d’une fistule au moment de l’intervention. Les mauvaises indications: Plus la chirurgie expose à des conséquences: Nutritionnelles: grêle court après résection étendue. Psychologiques: stomie définitive, amputation abdominopérinéale. Fonctionnelles: selles diarrhéiques fréquentes. Moins elle doit être proposée au patient. Les indications plus « difficiles »: Situations difficiles: Récidives après une première résection. Sténoses multiples du grêle. Maladie de Crohn colorectal. Atteinte anopérinéale. Dans ces cas, la chirurgie: Peut être indiquée et être efficace mais peut aussi parfois être néfaste. Ne doit être proposée qu’après échec d’un traitement médical intensif. Conclusion : Pathologie fréquente et invalidante. La prise en charge peut être complexe. Le recours à la chirurgie est indiqué d’emblée en cas de complications, mais cette option thérapeutique est discutée à chaque étape de la prise en charge. L’objectif est avant tout d’assurer une survie au patient en le confiant au bon moment au chirurgien: ni précipité ni trop tard. « La chirurgie ne peut prétendre guérir la maladie de Crohn ». Merci !