
230  |  La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue • Vol. XV - n° 2 - mars-avril 2012 
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230  |  La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XV - n° 5 - septembre-octobre 2012 
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Sténose suspendue post-traumatique 
de l’iléon
Vincent Maunoury*, Charlotte Marmin*, Julien Branche*, Éric Dupire**, Jacques-François Crinquette**
* Hôpital Huriez et ** clinique de la Louvière, Lille.
U
n homme de 72 ans, sans autre antécédent 
qu’une leucémie lymphoïde chronique, consulte 
en novembre 2011 pour des épisodes suboc-
clusifs récidivants. L’interrogatoire nous apprend qu’il 
a fait, presque 3 mois plus tôt, en Espagne, alors qu’il 
était debout sur une chaise, une chute avec impact 
sus-pubien le conduisant aux urgences de l’hôpital, où 
le bilan réalisé a conclu à un hématome mésentérique 
avec hémopéritoine modéré, dont l’évolution a été 
spontanément favorable à court terme.
L’iléocoloscopie pratiquée devant cette symptomato-
logie subocclusive récidivante est normale.  L’entéro-IRM 
décrit une “iléite suspendue discrètement sténosante 
pouvant évoquer une maladie de Crohn”. L’état général 
est bon, et il n’y a pas de syndrome inflammatoire. 
En février, le patient présente à nouveau 3 épisodes 
subocclusifs avec syndrome de Kœnig, et, en avril, une 
nouvelle IRM témoigne de la persistance d’une iléite 
suspendue de 10 cm de long (photo 1). Avant d’envi-
sager une entéroscopie, on réalise un transit baryté de 
l’intestin grêle, qui montre une sténose iléale suspendue 
à raccordement sus- et sous-jacent progressif (photo 2). 
Celle-ci fait finalement l’objet d’une résection-anas-
tomose, dont l’étude histopathologique confirme 
l’origine présumée ischémique, vraisemblablement 
post- traumatique. L’évolution ultérieure est favorable.
La principale étiologie d’une sténose de l’intestin grêle 
est la maladie de Crohn. Plus exceptionnellement en 
cause sont la prise d’AINS, l’extension digestive d’une 
endométriose pelvienne profonde ou… une ischémie 
digestive segmentaire (1). Sa survenue après un trau-
matisme fermé de l’abdomen a déjà été rapportée (2). 
Après un intervalle libre, elle rend compte d’une 
sympto matologie occlusive dans un délai de 15 jours 
à 3 mois. Elle est différente d’une occlusion plus tardive 
liée à l’incarcération d’une anse intestinale dans une 
déchirure mésentérique ou à une adhérence constituée 
à partir d’une perforation méconnue. Son mécanisme 
est mal compris, même s’il passe le plus souvent par 
la constitution d’un hématome présumé compressif. 
Sa survenue sur un terrain vasculaire ou une éventuelle 
localisation préférentielle sur l’iléon – en rapport avec 
la faiblesse de l’irrigation vasculaire de ce segment 
intestinal – ne sont pas démontrées (3).  ■
Références  
bibliographiques
1.  Dilauro S, Crum-Cianflone 
NF. Ileitis: when it is not Crohn’s 
disease. Curr Gastroenterol Rep 
2010;12(4):249-58.
2.  Northcutt A, Hamidian Jahromi 
A, Johnson L, Youssef AM. Unu-
sual late occurrence of bowel 
obstruction following blunt abdo-
minal trauma. J La State Med Soc 
2011;163(6):305-7.
3. Anthony A, Dhillon AP, Pounder 
RE, Wakefield AJ. Ulceration of the 
ileum in Crohn’s disease: correlation 
with vascular anatomy. J Clin Pathol 
1997;50(12):1013-7.
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Photo 1. IRM, coupe coronale T2.  
Épaississement pariétal sténosant de l’anse grêle.
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Photo 2. Sténose ischémique suspendue du grêle.