Le régime hyposodé Lorsqu’on étudie la consommation en sel des Français, elle se situe en général entre 8g à 10g de sel/jour alors qu’en théorie les ANC sont de 6g à 8g/jour. 1 g de sel = 400 mg de Na+ I) Indications de régimes hyposodés Le Na+ est l’ion extracellulaire le plus important de notre organisme. Le capital sodique peut varier dans certaines situations. Il va diminuer quand il y a transpiration, une diarrhée ou un vomissement. Dans ces situations, il faut compenser les pertes en augmentant les apports en sodium de la ration. Le sodium peut augmenter quand son élimination est insuffisante (IRC). Dans ce cas, il y a augmentation des volumes liquidiens et apparition d’œdèmes. Dans ce cas, une restriction sodique sera préconisée. Les pathologies qui nécessitent la mise en place d’un régime hyposodé : - Insuffisance cardiaque sévère - OAP : œdème aigüe du poumon - Ascite - Pathologie rénale - HTA - Traitement de corticoïdes supérieur à 3 mois II) Les différents degrés du régime hyposodé Plus la pathologie du patient va évoluée, plus le régime hyposodé, sera strict. Les plats cuisinés industriels sont généralement très salé ; il faut encourager le patient à cuisiner avec des produits frais. Un régime hyposodé sera forcément équilibré. L’AET correspondra aux BEJ. Protéines : 11 à 15% de l’AET Lipides : 35 à 40% de l’AET Glucides : 45 à 54 % de l’AET Sauf s’il y a une autre pathologie associée. 1) Le régime hyposodé large Il contient 1500 à 2000 mg de sodium. C’est le premier stade de la restriction sodique. Il y a une suppression totale du sel de table et du gros sel de cuisson ainsi que des aliments industriels très salés : - Charcuterie, jambon - Fruits de mer - Œufs de poissons, terrines, mousses de poissons - Saumon fumé, poissons fumés - Choucroute - Viandes fumées - Gâteaux apéritif - Olives, cornichons Anchois, câpres Moutarde Chips Potage du commerce Levure chimique (la levure de boulangerie ne contient pas de sel) Bouillon cube, fond de veau, de volaille Sauces industrielles (soja, concentré de tomate) Beurre salé et ½ sel Eau gazeuse > 50 mg /L (Perrier, Salvetat, San Pellegrino et la Badoit rouge peuvent être consommées) Certaines confiseries 2) Régime hyposodé strict Il contient 300 à 400 mg de sodium. Ce régime est de moins en moins utilisé car il est anorexigène. Il est utilisé de façon transitoire et évolue rapidement vers le régime sans sel standard. On supprime les légumes contenant 15 mg de sodium/100g : céleri, épinard, carotte, endive On limite les produits laitiers, et on conseille un lait hyposodé (ex : lait Bouillet : 5mg/100g ou lait Pennac). III) Les modalités pratiques La cuisine sans sel est peu goûteuse, fade. Il faut donc ne pas hésiter à utiliser des épices pures et sans sel pour augmenter les saveurs. - Citron - Vinaigre - Oignon et ail - Tomates Il existe de plus en plus dans le commerce des aliments sans sel (pain, jambon, fromage …) ou allégé en sel (cornichons, moutarde …). Il existe du sel de potassium (K+) mais il est indispensable d’avoir un avis médical avant de l’utiliser (il y a des risques de contre-indications). On considère qu’un produit pour régime est diminué en sodium quand la teneur est réduite à 120mg/100g. On considère qu’un produit est très pauvre en sel quand sa teneur est < 45mg/100g Pour être bien accepté, un régime hyposodé doit être bien expliqué. Il ne doit pas être trop stricte, ni trop laxiste. Un régime trop sévère entraîne un risque d’anorexie et donc de dénutrition. Il faut faire très attention aux prescriptions de régime sans sel chez la personne âgée. La décision doit être réfléchie en équipe pluridisciplinaire (médecin, diététicien, infirmière, aide-soignant …), la famille doit aussi être associée à cette décision. Le risque de dénutrition lié à une perte d’appétit est encore plus important chez la personne âgée. Si le régime est trop large et peu précis, il est peu crédible mais s’il est trop strict il est très difficile à suivre.