Cycle Préparatoire Polytechnique le 5 mars 2008 Corrigé du test de Mathématiques n˚1 EXERCICE I 1. a est une valeur d’adhérence de (un )n∈N si, et seulement si il existe une application ϕ : N −→ N, strictement croissante telle que (uϕ(n) )n∈N converge vers a. 2. Puisque a est une valeur d’adhérence de (un )n∈N , il existe une application ϕ : N −→ N, strictement croissante telle que (uϕ(n) )n∈N converge vers a. Enfin, puisque f est continue en a ∈ E, la caractérisation séquentielle de la continuité nous fournit immédiatement que (f (uϕ(n) ))n∈N converge vers f (a), autrement dit f (a) est valeur d’adhérence de (f (un ))n∈N EXERCICE II On sait que E est un fermé (cf. cours). De plus, puisque D est dense dans E, alors D = E, pour la topologie induite par N . Soit alors x ∈ E. Par densité (caractérisation séquentielle de l’adhérence), il N existe (xn )n∈N ∈ E N , telle que xn −−−−−→ x. Alors, puisque f et g coincident sur D, on a pour tout n→+∞ n ∈ N, g(xn ) = f (xn ), car xn ∈ D. Enfin, puisque f et g sont continues, la caractérisation séquentielle k.k k.k n→+∞ n→+∞ de la continuité nous fournit : f (xn ) −−−−−→ f (x) et g(xn ) −−−−−→ g(x). Par unicité de la limite, on a f (x) = g(x). Puisque cette égalité est réalisée pour tout x ∈ E, on a effectivement f = g. EXERCICE III 1. C’est classique. 2π . Alors, < R 2π 2 < ., . > est une trivialement une forme bilinéaire symétrique. Soit f ∈R C 2π 2 f, f >= 0 f (x)dx ≥ 0, par positivité de l’intégrale. De plus, si < f, f >= 0, alors 0 f (x)dx = 0, et puisque f est continue, alors f (x) = 0 pour tout x ∈ [0, 2π]. Enfin, puisque f est 2π-périodique, on en déduit que f (x) = 0, pour tout x ∈ R, autrement dit que f = 0. < ., . > est donc effectivement un produit scalaire. 2. Il suffit d’appliquer l’inégalité de Cauchy-Schwarz. Soit f ∈ C2π . On note (par abus de notation) 1, 2π . On a alors : | < 1, |f | > | ≤ p identiquement égale à 1 sur R. Il est clair que 1 ∈ C√ √ la fonction < 1, 1 > < |f |, |f | >, égalité qui se réécrit précisément, kf k1 ≤ 2πkf k2 . 3. (a) fn est le produit de deux fonctions continues (car polynômiales) sur ]0, 2π[. Or, pour tout n ∈ N∗ , fn (0) = lim fn (2π) = 0. Puisque fn est 2π-périodique, on en déduit que fn est x→2π − continue sur R, donc fn ∈ C2π . (b) Soit n ∈ N∗ . On a kfn k1 = 2π Z 2π xn dx − 0 Z 2π 0 d’une intégration par parties, on a : Z 2π kfn k22 = x2n (2π − x)2 dx = 0 = (2π)n+2 . De même, à l’aide (n + 1)(n + 2) xn+1 dx = 2 2n + 1 Z 2π x2n+1 (2π − x)dx 0 2(2π)2n+3 . (2n + 1)(2n + 2)(2n + 3) (c) On en déduit que pour tout n ∈ N∗ : √ 3 kfn k2 2(n + 1)(n + 2)(2π)n+ 2 p = kfn k1 (2π)n+2 (2n + 1)(2n + 2)(2n + 3) ∼ n→+∞ √ n √ −−−−−→ +∞. 2 2π n→+∞ On en déduit que k.k1 et k.k2 ne sont pas équivalentes car le quotient C2π . 1 k.k2 k.k1 n’est pas borné dans EXERCICE IV 1. (a) Raisonnons par l’absurde. Supposons cette propriété non réalisée. Alors : ∃x ∈ F : ∀k ∈ n Y [[ 1, n ]], kx − ak k > 1. Alors par produit, on a clairement pour ce x ∈ F : kx − ak k > 1, ce k=1 qui contredit le fait que x est un élément de F . C’est absurde et la propriété est donc vérifiée. (b) Soit x ∈ F . Alors, il existe k ∈ [[ 1, n ]] tel que kx − ak k ≤ 1. D’après l’inégalité triangulaire, on en déduit que kxk − kak k ≤ 1, puis kxk ≤ kak k + 1, d’où kxk ≤ max kak k + 1. Ce majorant k∈[ [ 1,n]] est indépendant de l’élément x choisi dans F . On en déduit que cette inégalité est réalisée pour tout x ∈ F et par conséquent, F est une partie bornée de E. 2. (a) Soit k ∈ [[ 1, n ].] L’application gk : x 7−→ kx − ak k est 1-Lipschitzienne. En effet, d’après l’inégalité triangulaire, pour tout (x, y) ∈ E 2 , |g(y) − g(x)| = ky − ak k − kx − ak k ≤ k(x − ak ) − (y − ak )k = kx − yk. −→ R . Pour tout k ∈ [[ 1, n ],] gk est lipschtn Y x 7−→ kx − ak k (b) On introduit l’application ϕ : E k=1 zienne donc continue sur E (cf. cours). On en déduit que ϕ est continue sur E en tant que produit d’applications continues. De plus, F = ϕ−1 ({1}). Puisque {1} est un fermé, F l’est aussi, en tant qu’image réciproque d’un fermé par une application continue, ce qui prouve le résultat. EXERCICE V 1. Soit ((xn , yn ))n∈N , une suite convergente de G. Il existe donc (α, β) ∈ E × F tel que ((xn , yn ))n∈N N k.k n→+∞ n→+∞ converge vers (α, β), autrement dit xn −−−−−→ α et yn −−−−−→ β. Mais puisque ((xn , yn ))n∈N est une suite de G, alors nécessairement, pour tout n ∈ N, yn = f (xn ). Puisque f est continue et puisque N k.k n→+∞ n→+∞ xn −−−−−→ α, d’après la caractérisqtion séquentielle de la continuité, on a : f (xn ) −−−−−→ f (α). Par unicité de la limite d’une suite, on a nécessairement β = f (α). Par conséquent (α, β) = (α, f (α)) ∈ G, ce qui démontre (caractérisation séquentielle des fermés) que G est un fermé. 2. On définit : ϕ : E −→ G . On va montrer que ϕ est un homéomorphisme. Montrons que x 7−→ (x, f (x)) ϕ est bijective. (i) ϕ est injective. En effet, si ϕ(x) = ϕ(y), alors (x, f (x)) = (y, f (y)), donc en particulier, x = y. (ii) ϕ est surjective. En effet, soit (u, v) ∈ G. Alors nécessairement, par définition du graphe, v = f (u) et donc (u, v) = ϕ(u). ϕ est donc surjective. On déduit de (i) et (ii) que ϕ est bijective. N Reste à prouver que ϕ est continue. Soit (xn )n∈N , une suite d’éléments de E telle que xn −−−−−→ n→+∞ x∗ . Alors, d’après la caractérisation séquentielle de la continuité, puisque f est continue, on a : k.k E×F n→+∞ n→+∞ f (xn ) −−−−−→ f (x∗ ). Cela prouve que ϕ(xn ) = (xn , f (xn )) −−−−−→ ϕ(x∗ ) = (x∗ , f (x∗ )), autrement dit ϕ est continue. Bien évidemment, on définit ϕ−1 par ϕ−1 : G −→ E . La continuité de ϕ−1 est immé(x, f (x)) 7−→ x diate. En effet, soit (xn , f (xn ))n∈N , une suite convergente d’éléments de G. On note u la limite de (xn )n∈N . Alors, nécessairement, (f (xn ))n∈N converge vers f (u) (caractérisation séquentielle de la continuité), puis ϕ−1 ((xn , f (xn ))) = xn −−−−−→ u = ϕ−1 ((u, f (u))). n→+∞ Finalement, E et G sont homéomorphes. 2