Intégrale de Gauss Gourdon, Analyse, pages 163 et 329 Théorème : Z √ +∞ I= e −t2 dt = 0 π 2 1ère méthode : Utilisation d'une méthode variationnelle Soit [0, +∞[ g: R Z 1 7→ 0 Z La fonction (t, x) 7→ x → 1 2 2 e−(t +1)x dt t2 + 1 −(t2 +1)x2 e dt admet une dérivée partielle par rapport à x, continue. On en t2 + 1 déduit (théorème de dérivabilité sous le signe intégral) que g est dérivable et que Z 1 Z 1 2 2 2 2 ∀x ≥ 0, g 0 (x) = −2x e−(t +1)x dt = −2xe−x e−(tx) dt 0 0 0 ce qui, après le changement de variable u = tx donne Z x 2 0 −x2 g (x) = −2e e−u du = −2f 0 (x)f (x) 0 Z avec f : x 7→ x 2 e−u du 0 En intégrant, on en déduit que ¡ ¢ g(x) − g(0) = − f 2 (x) − f 2 (0) ∀x ≥ 0, Z donc g(x) = π − f 2 (x) 4 1 dt entraînent que lim g(x) = 0, et la fonction f étant positive, x→+∞ 1 + t2 0 r π on en déduit que lim f (x) = , ce qui s'écrit : x→+∞ 4 √ Z +∞ 2 π I= e−t dt = 2 0 Les inégalités 0 ≤ g(x) ≤ e−x 2 2ème méthode : Calcul par encadrement La fonction logarithme est concave, elle se trouve donc en dessous de sa tangente en 1, ce qui s'écrit ln(1 + x) ≤ x, ∀x ∈] − 1, +∞[. En particulier, pour tout n ∈ N∗ , on a µ ¶ µ ¶ √ t2 t2 t2 t2 ∀t ∈]0, n], ln 1 − ≤− et ln 1 + ≤ n n n n En multipliant respectivement par n et −n, puis en prenant l'exponentielle, on en déduit que µ ¶n µ ¶−n √ t2 t2 −t2 ∀t ∈]0, n], 1− ≤e ≤ 1+ n n On a donc µ ¶n ¶−n Z √n µ Z √n t2 t2 −t2 ∀n ∈ N , 1− e dt ≤ 1+ dt ≤ dt n n 0 0 0 √ √ En eectuant le changement de variable t = n cos u dans le membre de gauche, et t = ncotanu dans le membre de droite, cette dernière assertion s'écrit aussi : Z √n Z π2 Z π2 √ √ 2n+1 −t2 ∗ sin udu ≤ e dt ≤ n sin2n−2 udu n ∀n ∈ N , Z ∗ √ n 0 Z π 2 0 r 0 π . Ceci montre que les deux termes tendent vers n∞ 2n 0 n → +∞, et en on déduit en faisant tendre n vers l'inni que √ Z +∞ Z √x 2 π −t2 I= e dt = lim e−t dt = x→+∞ 2 0 0 Or, on sait que sinn udu ∼ 1 √ π lorsque 2 3ème méthode : Passage en coordonnées polaires Pour a > 0, on note © ª Da = (x, y) ∈ R2 / x2 + y 2 ≤ a2 , Z Z Ca = [−a, a]2 et e−(x Ia = 2 +y 2 ) dx dy Da En passant en coordonnées polaires, puis en appliquant le théorème de Fubini, on a ÃZ ! ÃZ ! Z Z ∀a > 0, 2 2 e−r rdrdθ = Ia = e−r rdr [0,a]×[0,2π] dθ [0,a] 2 = π(1 − e−a ) [0,2π] Z Z En notant Ja = 2 e−(x +y 2 ) Ca dx dy , on a (toujours d'après Fubini), ÃZ ! ÃZ 2 −x Ja = e ! dx [−a,a] e −y 2 dy µZ a = [−a,a] e −x2 ¶2 dx −a Or Da ⊂ Ca ⊂ D√2a , et la fonction intégrée étant positive, on en déduit que Ia ≤ Ja ≤ J√2a , ce qui s'écrit encore µZ a ¶2 2 −a2 −x2 ∀a > 0, π(1 − e ) ≤ e dx ≤ π(1 − e−2x ) Z En faisant tendre a vers +∞, on en déduit que −a +∞ −∞ 2 2 e−x dx = √ π , d'où la valeur de I .