HOMOLOGIE DES ALG`
EBRES DE POISSON 3
i. L’homologie de Poisson est invariante par quasi-isomorphisme. Plus explicite-
ment, soit f:O→O0un morphisme d’alg`ebres de Poisson diff´erentielles
gradu´ees. Soit M0une repr´esentation de O0. Si f:O→O0est un quasi-
isomorphisme, alors finduit un isomorphisme en homologie de Poisson :
f∗:HPois
∗(O,M0)'
−→ HPois
∗(O0,M0).
ii. Soit Oune alg`ebre de Poisson diff´erentielle gradu´ee. Soit Mune repr´esentation
de O. Si Oest lisse comme alg`ebre commutative, alors on a HPois
∗(O,M) =
Hcan
∗(O,M).
Ce th´eor`eme permet de calculer l’homologie de Poisson d’une intersection compl`ete
`a singularit´es isol´ees (cf. [14]). On d´etermine par exemple l’homologie de Poisson
des surfaces de Klein, munies de leur structure de Poisson naturelle induite par la
structure symplectique standard du plan (cf. Alev-Lambre [1]).
On a des r´esultats similaires pour la cohomologie de Poisson. En particulier, on
montre que la cohomologie de Poisson d’une alg`ebre lisse s’identifie `a la cohomologie
de Lichnerowicz-Poisson classique (cf. Braconnier [4], Huebschmann [24], Krasilsh-
schik [28], Lichnerowicz [29]). Mentionnons que Ginzburg et Kaledin utilisent la
cohomologie de Poisson dans leur travail sur les r´esolutions de singularit´es symplec-
tiques [21].
Getzler et Jones ont ´etudi´e une variante de l’homologie de Poisson du point de
vue de la th´eorie des op´erades (cf. [19]). Plus pr´ecis´ement, ces auteurs consid`erent
des alg`ebres de Poisson gradu´ees dont le crochet est homog`ene de degr´e r≥1. On
parle d’alg`ebre de Gerstenhaber pour distinguer ces structures de la notion d’alg`ebre
de Poisson classique. La structure d’alg`ebre de Gerstenhaber intervient dans l’´etude
des espaces de lacets it´er´es. La cohomologie des alg`ebres de Gerstenhaber intervient
´egalement dans la d´emonstration de Tamarkin du th´eor`eme de formalit´e de Kontse-
vich [47] et a ´et´e ´etudi´ee par Ginot [20]. Dans ce cadre, il semble possible d’obtenir
des r´esultats similaires aux th´eor`emes ci-dessus. En particulier, on a une suite spec-
trale convergeant vers l’homologie des alg`ebres de Gerstenhaber qui fait apparaˆıtre
l’homologie de Hochschild sup´erieure, introduite par Pirashvili dans l’article [39].
Le but de cet article sera de donner un expos´e complet des d´efinitions et propri´et´es
fondamentales de l’homologie de Poisson, annonc´ees dans la note [13], en omettant la
relation de la cohomologie avec les d´eformations de Poisson. On renvoie le lecteur `a
l’article de Ginzburg-Kaledin [21] pour cet aspect sp´ecifique de la th´eorie. Nos calculs
d’homologie, annonc´es dans la note [14], seront r´edig´es dans un article ult´erieur.
Remerciements : Je voudrais remercier Jacques Alev, Thierry Lambre, Jean-Louis
Loday, Claude Roger et Micheline Vigu´e pour toutes leurs questions et observations.
Je suis notamment reconnaissant envers Thierry Lambre qui m’a continuellement
motiv´e pour ce travail.
Table des mati`eres
Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1