240. Produit de convolution, transformation de Fourier - Jill

240. Produit de convolution,
transformation de Fourier. Applications.
1 Généralités
Dans tout ce qui suit, on considère un entier dN.
1.1 Définition
Soient fL1(Rd)et gLp(Rd)avec 16p6.
Définition 1. Pour presque tout xRd, la fonction t7→ f(xt)g(t)est intégrable
sur Rd. On définit alors le produit de convolution f ? g de fet gpar
(f ? g)(x) = ZRd
f(xt)g(t)dt.
Proposition 2. f ? g =g ? f.
Proposition 3. f ? g Lp(Rd).
Proposition 4. ||f ? g||Lp6||f||L1||g||Lp.
Corollaire 5. (L1(R),+, ?, || · ||1)est une algèbre de Banach commutative.
Remarque 6. Cette algèbre ne possède pas d’unité.
Définition 7. On désigne par L1
loc (Rd)l’ensemble des fonctions mesurables gde Rd
dans Rlocalement intégrables, c’est-à-dire telles que pour tout compact KRd,
ZK|g|dλ < +.
Définition 8. Pour un ouvert de Rd, on désigne par Ck
c(Ω) l’ensemble des fonc-
tions continues sur à support compact, c’est-à-dire :
Ck
c(Ω) = {fCk(Ω),Kcompact,x\K, f(x)=0}.
Proposition 9. Soit kN,fCk
c(Rd)et gL1
loc (Rd). Alors f ? g Ck(Rd)et
pour tout α= (α1, . . . , αd)Ndtel que |α|=α1+. . . +αd6k,
Dα(f ? g) = (Dαf)? g.
1
1.2 Régularisation
Définition 10. On appelle approximation de l’unité toute suite (ρn)n>1de fonctions
telle que :
nN, ρn>0et ZRd
ρn= 1 ε > 0,lim
n→∞ Z|x|>ε
ρn(x)dx = 0.
Si de plus, nN, ρnC
c(Rd), on dit que (ρn)est une suite régularisante.
Exemple 11 (Noyaux de Laplace, Cauchy, Gauss).
ρL
n(x) = 1
2ne|x|
nρC
n(x) = n
π(n2+x2)ρG
n(x) = 1
(2πn)de|x|2
2n2
sont des approximations de l’unité.
Exemple 12 (Suite régularisante).
ρn(x) = ndρ(nx)
Rρρ(x) = (e1
1−|x|2si |x|<1
0sinon.
Proposition 13. Soit fcontinue sur Rd,(ρn)une suite régularisante.
Alors ρn? f converge uniformément vers fsur tout compact de Rd.
Théorème 14. Soit fLp(Rd)avec 16p < ,(ρn)une suite régularisante.
Alors ρn? f converge vers fpour || · ||pdans Lp(Rd).
Corollaire 15. Soit un ouvert de Rd,pun entier tel que 16p < .
Alors C
c(Ω) est dense dans Lp(Ω).
2 Transformation de Fourier
2.1 Les espaces L1(R)et S(R)
Soit fL1(R).
Définition 16. La transformée de Fourier de fL1(R)est définie par :
ξR,Ff(ξ) = ˆ
f(ξ) = ZR
f(t)eitξdt.
Exemple 17. Si G:x7→ ex2
2,b
G(t) = 2πet2
2.
2
Exemple 18. Soit hL1(R). On pose pour ωR,eω:t7→ et et on a :
ωR, eω? h =ˆ
h(ω)eω.
Donc pour tout ωR,eωest vecteur propre pour l’opérateur de convolution
f7→ f ? h, associé à la valeur propre ˆ
h(ω).
Proposition 19. fL1(R),ˆ
fC0(R).
Lemme 20 (Riemann-Lebesgue).
lim
|λ|→+ZR
f(t)eiλt = 0.
Définition 21. On appelle espace de Schwartz l’ensemble S(R)défini par :
S(R) = {fC(R) : p, q N,Cpq >0,xR,|xpf(q)(x)|6Cpq}.
Exemple 22. f:x7→ ex2∈ S(R).
Proposition 23. Pour tout entier ptel que 16p < +,S(R)Lp(R).
Proposition 24. Si f∈ S(R)alors f0,xf et ˆ
fsont dans S(R).
Proposition 25. gL1(R),[
f ? g =ˆ
f·ˆg.
Proposition 26. f∈ S(R),qN,ˆ
f(q)=\
(ix)qf.
Théorème 27 (Inversion de Fourier).Si f∈ S(R), on a :
xR, f(x) = 1
2πZR
ˆ
f(t)eitxdt =ˆ
ˆ
f(x).
Corollaire 28. Fest injective et F|S(R)est un automorphisme bicontinu.
Définition 29. On note Fl’application inverse :
Ff(x) = 1
2πZR
f(t)eitxdt.
Proposition 30. Soit f, g ∈ S(R).
ZR
f(x)ˆg(x)dx =ZR
ˆ
f(t)g(t)dt.
Corollaire 31. Soit f, g ∈ S(R).
ZR
f(x)g(x)dx =ZR
ˆ
f(t)ˆg(t)dt et ZR|f(x)|2dx =1
2πZR|ˆ
f(x)|2dx.
Développement 1 (Formule sommatoire de Poisson).
+
X
−∞
f(2) = 1
2π
+
X
−∞
ˆ
f(n).
3
2.2 L’espace S0(R)des distributions tempérées
Définition 32. L’espace S0(R)est le dual topologique de S(R), c’est-à-dire l’espace
vectoriel des formes linéaires continues de S(R)dans C. Donc une application linéaire
T:S Cappartient à S0(R)si et seulement si :
p, q N,Cpq >0,ϕ∈ S(R),|hT, ϕi| 6Cpq X
α6p
β6q
sup
xR|xαϕ(β)(x)|.
Définition 33. Si T∈ S0(R), la transformée de Fourier de T, notée FTou ˆ
T, est
la forme linéaire sur S(R)définie par :
ϕ∈ S(R),hFT, ϕi=hT, Fϕi.
Exemple 34. Fδ0= 1.Feω= 2πδω.
Proposition 35. T∈ S0(R),FT∈ S0(R).
Théorème 36. La transformation de Fourier est une application linéaire, bijective
et bicontinue sur les suites de S0(R)dans S0(R)et F1=F.
Proposition 37. Si T∈ S(R), la transformée de Fourier de Tdans S0(R)coïncide
avec celle dans S(R).
2.3 Extension à L2(R)
Remarque 38. L1(R)L2(R)S0(R).
Théorème 39 (Plancherel).Il existe une unique application linéaire continue de
L2(R)dans lui-même qui coïncide avec la transformée de Fourier sur L1(R)L2(R).
Cette application notée Fest bijective et on a : fL2(R),||Ff||2=2π||f||2.
Corollaire 40. T7→ 1
2πˆ
Test une isométrie bijective de L2(R)dans lui-même.
Proposition 41. f, g L2(R),2πc
fg =ˆ
f ? ˆg.
Développement 2. On considère les fonctions dites de Hermite :
hn:t7→ (n!2nπ)1
2Hn(t)et2
2
Hnest le polynôme de Hermite donné par Hn+1 =2tHn+H0
nde degré net de
coefficient (2)n. Alors la famille (hn)est une base hilbertienne de L2(R, et2dt)de
vecteurs propres pour la transformée de Fourier :
nN,c
hn=2πinhn.
4
3 Applications
3.1 Transformation de Fourier discrète
Définition 42. Soit Aun anneau, nNet ωune racine n-ième de l’unité dans
A. On définit le produit de convolution de deux éléments aet bde E=AZ/nZainsi :
kZ/nZ,(a?b)k=X
i+j=k
aibj.
Proposition 43. Dans A[X]/(Xn1), en associant à tout aEle polynôme
Pa=Pn1
i=0 aiXi, on a :
Pa?b =Pa·Pb.
Définition 44. On appelle transformations de Fourier les applications F:EE
et F:EEdéfinies par :
(Fa)j=X
iZ/nZ
ωij ai=Pa(ωj) (Fa)j=X
iZ/nZ
ωij ai=Pa(ωj).
Proposition 45. Pour tous a, b E, si on note ·le produit terme à terme sur E:
F(a+b) = Fa+FbF(a+b) = Fa+Fb
F(a?b) = Fa· FbF(a?b) = Fa· Fb.
De plus, pour tout aE:
F(Fa) = F(Fa) = n·a.
Algorithme 46. Si n= 2k, on peut calculer une transformée de Fourier à npoints
en O(nlog n)multiplications et additions.
Application 47 (Schönhage-Strassen).Il existe un algorithme qui multiplie deux
nombres de tailles nvia transformation de Fourier en O(nlog nlog log n).
3.2 Convolution dans les fonctions périodiques
Définition 48. Soit f, g L1(R)deux fonctions 2π-périodiques. On définit pour
presque tout xRleur produit de convolution comme suit :
(f ? g)(x) = 1
2πZ2π
0
f(xt)g(t)dt.
Définition 49. On appelle noyau de Dirichlet d’ordre Nla fonction
DN=
N
X
n=N
en.
5
Définition 50. On appelle noyau de Fejér d’ordre Nla fonction
KN=1
N
N1
X
k=0
Dk=
N
X
n=N1|n|
Nen.
Proposition 51. (KN)est une approximation de l’unité.
Définition 52. Soit fL1(R) 2π-périodique. On appelle somme partielle de Fejér
de fd’ordre Nla fonction :
σN(f) = f ? KN=
N
X
n=N1|n|
Ncn(f)en.
cn(f)est le n-ième coefficient de Fourier de f.
Théorème 53 (Fejér).Soit pun entier tel que 16p < +.
Soit fune fonction continue et 2π-périodique.
Alors NN,||σN(f)||6||f||et σN(f)tend uniformément vers fpour || · ||.
Soit fune fonction de Lp(R) 2π-périodique.
Alors ||σN(f)||p6||f||pet σN(f)tend uniformément vers fpour || · ||p.
Développements
Vecteurs propres de la transformation de Fourier dans L2
Formule sommatoire de Poisson
Références
Convolution Brézis + εBriane-Pagès
L1(R),S(R)Zuily-Queffélec
L2(R),S0(R)Zuily, Éléments de distributions et d’équations aux dérivées partielles
Z/nZDemazure
TPommellet
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