arXiv:1309.6430v3 [math.AG] 23 Jul 2014
Fibr´es principaux sur les corps valu´es
hens´eliens
Ofer Gabber
Philippe Gille† ‡
Laurent Moret-Bailly§
Accept´e pour publication dans Algebraic Geometry le 4 juin 2014.
esum´e. Soit Kle corps des fractions d’un anneau de valuation hens´elien A.
On suppose que le compl´et´e b
Kest une extension s´eparable de K. Soient Yune
K-vari´et´e, Gun K-groupe alg´ebrique et f:XYun G-torseur au-dessus
de Y. On consid`ere l’application induite X(K)Y(K), continue pour les
topologies d´eduites de la valuation. Si Iesigne son image, nous montrons que
Iest localement ferm´ee dans Y(K) ; de plus la surjection induite X(K)I
est un fibr´e principal sous le groupe topologique G(K).
Abstract: Let Kbe the fraction field of a henselian valuation ring A. As-
sume that the completion b
Kis a separable extension of K. Let Ybe a
K-variety, Gan algebraic group over K, and f:XYaG-torsor over Y.
We consider the induced map X(K)Y(K), which is continuous for the
topologies deduced from the valuation. If Idenotes the image of this map,
we prove that Iis locally closed in Y(K); moreover, the induced surjection
X(K)Iis a principal bundle with group G(K) (also topologized by the
valuation).
C.N.R.S. et I.H.´
E.S., Le Bois-Marie, 35 route de Chartres, F-91440 Bures sur Yvette.
UMR 5208 du CNRS - Institut Camille Jordan - Universit´e Claude Bernard Lyon 1,
43 boulevard du 11 novembre 1918, F-69622 Villeurbanne cedex. [email protected]
L’auteur a en´efici´e du soutien du projet ANR Gatho, ANR-12-BS01-0005.
§IRMAR, Universit´e de Rennes 1, Campus de Beaulieu, F-35042 Rennes Cedex.
laurent.moret-bailly@univ-rennes1.fr
1
Keywords: Local fields, valuation fields, algebraic groups, homogeneous
spaces, torsors, compactifications.
MSC: 20G25, 14L30, 11D88.
Table des mati`eres
0 Introduction 3
0.1 Notations ............................. 3
0.3 Plan de la d´emonstration. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
0.4 Application aux espaces homog`enes. . . . . . . . . . . . . . . 5
0.5 Application aux orbites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
0.6 Plan de l’article. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
0.7 Conventions ............................ 7
1 Actions de groupes alg´ebriques : rappels et compl´ements 8
1.1 Orbites dans un espace alg´ebrique `a groupe d’op´erateurs . . . 8
1.2 Quotient par une action libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Produit contract´e d’un torseur et d’un espace `a op´erateurs . . 12
1.4 Le plus grand sous-groupe lisse d’un groupe alg´ebrique . . . . 13
1.5 Compactifications partielles dans les sch´emas de Hilbert ponc-
tuels................................ 16
2 Corps topologiquement hens´eliens ; le cas des torseurs sous
un groupe lisse 19
2.1 Vari´et´es sur un corps topologique ; corps topologiquement hen-
s´eliens............................... 19
2.2 Extension aux espaces alg´ebriques . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3 Corps valu´es hens´eliens : utilisation de mod`eles entiers . . . . 25
2.4 Torseurs sous un groupe lisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.5 Corps valu´es hens´eliens : approximation faible et applications . 30
3 Corps valu´es admissibles ; le cas d’un groupe Gtel que G
red
soit lisse 34
3.1 Corps valu´es admissibles : g´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . 34
3.2 Le th´eor`eme d’approximation fort ; applications . . . . . . . . 35
3.3 Groupes Gtels que G
red soit lisse . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2
4 Un th´eor`eme de compactification 40
4.3 D´emonstration du th´eor`eme 4.2 : evissage . . . . . . . . . . . 41
4.4 D´emonstration du th´eor`eme 4.2 : construction et fin . . . . . . 44
5 emonstration du th´eor`eme 0.2 46
6 Exemples et compl´ements 48
6.1 Un exemple d’orbite topologique non ferm´ee . . . . . . . . . . 48
6.2 Contre-exemples sur un corps valu´e hens´elien non admissible . 49
6.3 Espaces non localement s´epar´es. . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
6.4 Cas d’un sch´ema en groupes non constant . . . . . . . . . . . 53
0 Introduction
0.1 Notations
Soit Kle corps des fractions d’un anneau de valuation A; on notera vla
valuation associ´ee et Γ son groupe. La donn´ee de vd´etermine une structure
de corps topologique s´epar´e sur K; nous supposerons toujours qu’il n’est pas
discret, c’est-`a-dire que Γ 6= 0. On notera b
Kle compl´et´e de K.
Dans cette introduction, nous supposerons (K, v)admissible, au sens sui-
vant :
0.1.1 D´efinition. – Avec les notations ci-dessus, on dit que (K, v)(ou A)
est admissible si Aest hens´elien et si l’extension b
K/K est s´eparable.
Pour toute K-vari´et´e (c’est-`a-dire tout K-sch´ema de type fini) X, on
note Xtop l’ensemble X(K) muni de la topologie d´eduite de la topologie de
K. Tout K-morphisme f:XYde K-vari´et´es induit une application
continue ftop :Xtop Ytop.
Nous nous int´eressons dans cet article au cas o`u un K-groupe alg´ebrique
Gagit `a droite sur Xet o`u f:XYest un G-torseur pour cette action.
Noter qu’alors le groupe topologique Gtop agit librement et continˆument sur
Xtop et que l’on a une bijection continue ftop :Xtop/G(K)I:= Im(ftop).
L’objet de ce travail est l’´etude topologique des applications ftop et ftop.
Il est en fait naturel (et `a certains ´egards plus simple) de consid´erer la
situation plus g´en´erale o`u Xet Ysont des espaces alg´ebriques de type fini (et
3
quasi-s´epar´es) sur K, que nous appellerons dor´enavant K-espaces . Tout
d’abord, un G-torseur sur une K-vari´et´e Y— d´efini, comme il se doit, comme
faisceau fppf sur Y— n’est pas n´ecessairement un sch´ema (en-dehors du cas
important o`u Gest affine), alors que c’est automatiquement un K-espace,
selon un th´eor`eme d’Artin ; `a partir de l`a, il devient ´egalement judicieux
d’envisager des G-torseurs XYo`u Xet Ysont des K-espaces, afin de
travailler dans une cat´egorie stable par les op´erations usuelles, produits fibr´es
notamment.
D’autre part, si un K-groupe alg´ebrique Gop`ere librement `a droite sur
une K-vari´et´e X, le faisceau fppf quotient X/G est toujours un K-espace
(voir 1.2) mais, de nouveau, n’est pas n´ecessairement une K-vari´et´e.
Ces consid´erations nous ont conduits `a formuler syst´ematiquement nos
r´esultats dans le cadre des K-espaces ; si le plan en´eral des d´emonstrations
n’en est pas affect´e, il nous a fallu revenir sur des r´esultats bien connus pour
les scemas mais dont l’extension aux espaces alg´ebriques n’est pas suffisam-
ment documenee : voir par exemple 2.2 pour la d´efinition et les propri´et´es de
Xtop lorsque Xest un K-espace. (En ce qui concerne G, rappelons qu’un es-
pace alg´ebrique en groupes quasi-s´epar´e de type fini sur un corps est toujours
un sch´ema [Art69, Lemma 4.2]).
Notre r´esultat principal est le suivant :
0.2 Th´eor`eme. – Soient (K, v)un corps valu´e admissible, Gun K-groupe
alg´ebrique (c’est-`a-dire un K-sch´ema en groupes de type fini),Yun K-
espace, f:XYun G-torseur au-dessus de Y. D´efinissons ftop :Xtop
Ytop et ftop :Xtop/G(K)I:= Im(ftop)comme ci-dessus. Alors :
(1) en tant que sous-espace de Ytop,Iest :
(a) localement ferm´e (dans tous les cas) ;
(b) ouvert et ferm´e si Gest lisse ou si Kest parfait ;
(c) ferm´e si Gsatisfait la condition () (voir 1.4.3), et en particulier si G
red
est lisse, ou si Gest commutatif, ou si Gest de rang r´eductif nul (i.e.
si GKn’a pas de sous-tore non trivial) ;
(2) L’application ftop est ouverte sur son image I; en particulier, la bijection
ftop est un hom´eomorphisme.
(3) Si Yest localement s´epar´e (par exemple une vari´et´e, cf. 0.7), alors ftop
fait de Xtop un Gtop-fibr´e principal au-dessus de I.
4
0.3 Plan de la d´emonstration.
Pour ne pas alourdir l’introduction, nous supposons ici que Yest locale-
ment s´epar´e, par exemple une K-vari´et´e.
Le cas, sans doute bien connu, o`u le groupe Gest lisse est trait´e au §2.
Dans le cas g´en´eral, on note Gle plus grand K-sous-groupe lisse de G(§1.4).
On d´ecompose alors le G-torseur f:XYen
X
f
''
π
Z:= X/Gh//Y.
Le morphisme πest un G-torseur et h:ZYest une fibration en G/G.
Les propri´et´es de Gimpliquent que l’application hK:Z(K)Y(K) est
injective. D’un point de vue topologique, on a donc le diagramme
Xtop
ftop
&&
πtop
Ztop htop //Ytop.
D’apr`es le cas lisse (§2.4), πtop fait de Xtop un G
top-fibr´e principal sur l’image
de πtop, qui est ouverte et ferm´ee dans Ztop.
L’application htop est nettement plus elicate `a analyser. Les deux outils
cl´es pour cette ´etude sont :
le th´eor`eme d’approximation de Greenberg (g´en´eralis´e aux corps valu´es
admissibles dans [MB12b]) ;
– la bonne compactification (§4) de G/G, et la compactification
relative de hqui s’en d´eduit.
On montre ainsi que htop est un hom´eomorphisme sur son image, et que
celle-ci s’´ecrit F1rF2pour des ferm´es remarquables F1,F2de Ytop (lemme
5.1).
0.4 Application aux espaces homog`enes.
Un cas particulier important est celui o`u X=Hest un K-groupe alg´e-
brique contenant Gcomme sous-groupe, et o`u f:HY:= H/G est le
morphisme de passage au quotient. L’image Iest alors l’orbite sous H(K)
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