Cours géographie économique (plus de cours sur http://eco.um1.free.fr)
Economie urbaine et régionale (biblio)
L’objet du cours c’est l’étude des relations entre économie et géographie. 2 façons d’appréhender
ces relations :
De l’économie vers la géographie
De la géographie vers l’économie
A. De la science économique vers la géographie :
Cette analyse repose sur une définition de l’économie particulière ; l’économie est définie comme
une science qui sert à analyser les phénomènes géographiques, spatiaux, c'est-à-dire tous les
phénomènes qui ont une dimension territoriale, spatiale, ce qui peut signifier que l’économie est
susceptible d’analyser tous les phénomènes. Dans la réalité, on peut observer une certaine
polarisation des activités économique, les entreprises ont tendance à se polariser dans des grandes
unités urbaines.
Dans cette perspective, il faut noter que l’économie est une science qui cherche à faire des
prédictions, c.-à-d. à prévoir les comportements des ménages ou des entreprises.
B. De la géographie vers l’économie :
Il s’agit là d’une approche alternative dans laquelle l’économie n’est plus considéré comme une
science, et on va plutôt se consacrer à l’étude de la distribution des richesses dans l’espace
géographique.
Ca se rapproche plutôt de la science géographique, et donc on s’intéresse à l’illustration de la
distribution des activités productives sur le territoire national, sans chercher à en expliquer les
causes.
Dans ce cours, on est plutôt dans la première approche.
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Le point de départ de la discipline est l’importance de l’espace et l’idée selon laquelle toutes les
activités ont une base territoriale.
Les activités humaines sont ancrées dans un territoire, ce qui signifie que, d’une part, les agents
économiques façonnent le territoire, mais aussi, d’autre part, que le territoire influence les activités
économiques. Il y a donc double relation entre activités et territoires… On peut même dire qu’il n’y a
pas d’activité économique, mais qu’il n’existe que des activités économiques « spatialisées ».
Pourtant, pendant très longtemps, les économistes ont totalement ignoré cette dimension spatiale
des activités humaines ; comme l’a dit W. ISARD, les activités humaines ont été analysées comme si
elles se déroulaient dans « un monde merveilleux sans dimension ». L’analyse a été, pendant
longtemps, « ponctiforme » ; on fait l’hypothèse que toutes les activités économiques dans un
endroit sans dimension, où tous sont situés au même endroit. 2 explications possibles :
C’est en partie du a l’origine anglo-saxonne de la science économique
Les hypothèses qu’on a fait pour formaliser le comportement d’agents économiques
A. L’origine anglo-saxonne de l’analyse économique :
On peut dire que l’économie politique est née principalement au 18ième siècle en grande Bretagne.
C’est un ile insérée dans un empire colonial très éclaté (Australie, Nouvelle-Zélande…), qui a
essentiellement basé son développement économique sur le commerce maritime. Or le commerce
maritime est un commerce qui est peu couteux en termes de couts de transports. Et donc les
économistes britanniques classiques comme Smith et Ricardo ont développé une théorie du
commerce international dans laquelle il n’y avait pas de cout de transport et qui réduit donc les pays
à des points. C’est ce qu’on a appelé l’économie politique ponctiforme.
Les premiers travaux qui essayent d’introduire la notion d’espace dans l’analyse économique ont été
réalisé en Allemagne par des auteurs comme Von Thünen, Christaller, au 19ième siècle. Et là encore,
c’est l’aspect géographique qui explique cette préoccupation des économistes Allemands. En effet,
au 19ième siècle l’Allemagne est en train de s’unifier et de se constituer comme un pays unique autour
d’abord d’une union douanière, et par la création d’un marché intérieur. En Allemagne, les
transports se faisaient essentiellement par voie terrestre et ils étaient donc beaucoup plus couteux
que le transport maritime. Et c’est par ce que l’Allemagne faisait que tu transport terrestre couteux,
que les économistes se sont dit qu’on ne pouvait pas ignorer les couts de transports.
Par conséquent, pour les économistes allemands, l’espace représentait un aspect important de
l’activité économique et l’espace ne pouvait pas être réduit à un point comme le faisaient les
économistes anglais.
2ième explication qui fait que l’espace a longtemps été oubliée de l’analyse économique :
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B. Les hypothèses fondamentales de l’analyse économique standard :
Ce sont des hypothèses de l’économie néo-classique (l’économie orthodoxes, standards) totalement
a-spatiale (sans espace) ; c’est un cadre analytique qui met en relation des individus ou entreprises
sans coordonnée géographique, sans localisation, qui achètent des biens à des entreprises qui sont,
elles aussi, sans localisation. Ces entreprises se procurent des facteurs de production à des
vendeurs, eux aussi, sans coordonnée… du fait deux hypothèses fondamentales
L’analyse néoclassique repose sur 2 grandes hypothèses :
Hypothèse sur le comportement individuel : On va considérer que les individus sont
rationnels et ils vont donc maximiser leur satisfaction ou leur profit tout en négligeant
l’espace. Par ailleurs, la rationalité des individus ou des entreprises est une caractéristique
qui est indépendante de la localisation. On suppose que les individus sont rationnels, de la
même façon, ou qu’ils se trouvent. (Le temps non plus n’est pas pris en compte.)
Les hypothèses sur l’efficacité ou l’optimalité des activités économiques : Dans l’analyse
économique standard, la référence c’est le marché, et l’objectif c’est l’équilibre du marché et
l’allocation optimale des ressources. L’équilibre est atteint lorsque l’offre est égale à la
demande et dans la théorie de l’équilibre général, on nous dit que si tous les marchés sont à
l’équilibre, forcément le dernier marché est à l’équilibre. Ca c’est dans des circonstances que
les hypothèses de la concurrence pure et parfaite sont vérifiées. Par ailleurs, il faut savoir
que l’équilibre est également un optimum sous certaines conditions minimales.
On retrouve aussi les 2 principaux théorèmes de l’économie du bien-être :
o Tout équilibre général concurrentiel est un optimum de Pareto . Ca veut dire que si je
m’assure que sur les différents marchés je vérifie les hypothèses de base sur les
comportements individuels (pure et parfaite), j’ai un équilibre général concurrentiel,
et je suis sûr que c’est un optimum de Pareto, c.-à-d. la meilleur situation possible que
je peux atteindre. Je ne peux pas améliorer la situation d’un agent économique sans
dégrader la situation d’un autre.
o Tout optimum de Pareto peut être atteint par un mécanisme décentralisé de
marché.
Là encore, on suppose que l’optimum n’est pas affecté par la notion d’espace. Dans la
théorie économique standard, l’espace est neutre : Ca veut dire que l’espace n’est pas un
obstacle à la réalisation de l’optimum. L’espace est absent des conditions de validités de
l’optimum.
L’optimum est atteint sous un certain nombre de conditions :
o Les préférences des individus et les fonctions de production sont convexes.
o Le prix des facteurs de production et des biens sont uniques pour tous les agents
o La situation de concurrence, ce qui renvoi implicitement a la situation de rendement
décroissant.
On voit que dans les conditions de réalisations de l’optimum, l’espace n’est pas considéré.
Pourtant, l’espace c’est une source d’imperfection des marchés qui va venir perturber les
conditions de réalisation de cet optimum concurrentiel. C’est par ce que les entreprises vont
se localiser à un endroit donné du territoire qu’il y a des sources d’imperfection, par exemple
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le fait qu’une entreprise soit localisé dans un autre endroit ça créée de la distance, l’absence
de concurrence par exemple.
A. Les imperfections créées par l’espace.
L’espace est une source de défaillance du marché et lorsque le marché est défaillant alors
l’intervention de l’Etat devient nécessaire (même pour les néoclassiques).
Monopole naturel : Situation dans laquelle une entreprise est toujours plus efficace que 2 ou 3
entreprises. Exemple : Tout ce qui est infrastructure réseau, la SNCF a besoin d’une infrastructure
lourde qui sont les rails, les gares. Si une entreprise veut concurrencer la SNCF, sans pouvoir utiliser
le réseau ferroviaire actuel, elle est obligé de construire un autre et c’est plus couteux d’avoir 2
entreprises qu’une seule.
L’espace créée des imperfections qui conduisent habituellement à légitimer l’intervention publique
et par conséquent, l’espace n’est pas économiquement neutre. Quelles sont ces imperfections
créées par l’espace ?
Les prix des facteurs et des biens sont diversifiés dans l’espace à cause de l’existence de
couts de transport.
Les agents économiques, l’information et les produits sont inégalement répartis dans
l’espace. Il existe donc des inégalités spatiales.
Il existe des rigidités qui empêchent une parfaite mobilité des facteurs.
o Exemple : Il existe des barrières à l’entrée, des frontières, la mobilité des travailleurs
n’est pas complète.
L’espace remet donc en cause la concurrence, les entreprises ne peuvent en effet opérer qu’en un
nombre limité de lieux ou de localisation. Quand les entreprises sont présentes en un lieu donné,
elles ne sont pas toujours très nombreuses, ce qui remet en cause l’hypothèse de concurrence. Par
conséquent, en raison de la dimension spatiale des activités économiques, les entreprises bénéficient
en quelque sorte d’un pouvoir de marché sur les consommateurs les plus proches (price-maker). A
retenir : Le modèle concurrentiel est donc incompatible avec la notion d’espace et particulièrement
avec la présence d’agglomération économique.
L’espace conduit également à repenser le concept de bien public pur. Un bien public c’est un bien
pour lesquels il n’y a pas de rivalité ni même d’exclusion par l’usage. Cela implique qu’il est toujours
possible d’ajouter un consommateur, de la même façon la qualité du bien et du service n’est pas
affectée par le nombre de consommateur.
Exemple de bien public pur : La défense nationale : Tout français situé sur le territoire national
bénéficie de la même défense nationale.
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Néanmoins, la plupart des biens publics et des services publics ne sont disponibles que sous la forme
d’équipement localisé. Il y a donc des couts de déplacement à supporter pour bénéficier de ce bien.
Exemple : un hôpital universitaire régional, c’est l’endroit ou il y a la plus forte concentration de
compétence de la région, et par conséquent si je veux bénéficier d’un service de pointe, je dois me
déplacer pour être opéré dans ce type d’hôpital.
Par ailleurs, l’augmentation du nombre de consommateur provoque des effets de congestion et
engendre donc un cout social ou un cout pour la collectivité. Ca veut dire que la qualité du bien se
dégrade avec le nombre d’utilisateurs. La conséquence est donc la suivante :
S’il n’y a que des biens privés dans l’économie, alors le marché sous certaines conditions
permet l’allocation optimale des ressources.
S’il existe des biens publics purs, alors cela légitime l’intervention de l’Etat dans l’activité
économique,
et s’il existe des biens publics locaux, le marché ne fonctionne pas, et pour autant ça ne
légitime pas complètement l’intervention de l’Etat.
Conclusion : Pour toutes ces raisons, l’espace créée des imperfections, l’espace n’est pas neutre et sa
prise en compte est indispensable pour bien comprendre les phénomènes économiques.
B. L’importance de l’espace dans les économies dématérialisées.
Dématérialisation de l’économie : Numérique, internet
De nombreux arguments affirment que la dématérialisation de l’économie conduirait à la mort de la
distance ou encore à la disparition de l’espace et à la fin de la géographie.
L’hyper globalisme est une approche qui prédit que la mondialisation va causer la disparition des
Etats Nations, et le développement de territoires virtuels qui sont déconnectés des territoires réels.
Dans cette approche de l’hyper globalisme ou de la dématérialisation, la distance ne détermine plus
les couts de communication qui sont quasi-nuls. Les entreprises peuvent ou pourront localiser leurs
activités où elles veulent ou plutôt là où elles pourront trouver le meilleur équilibre entre
compétences, productivité, et couts de production.
Par conséquent, dans cette approche, la localisation ne contraint plus les décisions des firmes. Par
conséquent, selon cette théorie de l’hyper globalisme, les individus et les entreprises seront
indifférents à leur localisation et les activités économiques seront de moins en moins spatialisées.
L’examen des faits semble ne pas confirmer totalement la théorie de l’hyper globalisme. La
localisation des activités joue toujours un rôle important. Contrairement à ce que certains pensent, la
baisse des couts de transport ou de communication ne réduit pas l’importance de l’espace. Au
contraire, cela contribue à favoriser une certaine polarisation de l’espace c.-à-d. à favoriser, à
accroitre l’agglomération économique de ville ou de métropole en introduisant une forte distinction
entre le centre et la périphérie. Et la baisse des couts de transport à tendance à renforcer
l’organisation de l’espace de type centre périphérique.
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