
Prise en charge des tuméfactions cervicales
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Vergez S, Percodani J, Pessey JJ, Serrano E. 
 
 
La  chirurgie  occupe  une  place  de  choix  dans  la  prise  en  charge  des  tuméfactions 
cervicales de l’enfant et de l’adulte. 
En  effet,  lorsque  la  cytologie  et  l’imagerie  ne  parviennent  pas  à  apporter  une 
certitude  diagnostique,  une  cervicotomie  exploratrice  peut-être  envisagée.  Son 
indication  est un  ultime  recours et  ne  se  porte  qu’au  terme  d’un bilan  diagnostique 
exhaustif. Sa réalisation obéit à certaines règles, comme celle de pouvoir étendre le 
geste chirurgical en fonction des premiers résultats macroscopiques et histologiques. 
L’incision tient compte de cet impératif et si, par exemple, le diagnostic d’adénopathie 
métastatique épidermoïde est porté, un évidement ganglionnaire cervical sera réalisé 
dans  le  même  temps  opératoire.  Bien  entendu,  l’information  du  patient  est 
primordiale et le consentement est toujours obtenu. Toujours dans le registre d’une 
chirurgie à visée diagnostique, dans le cas particulier où le diagnostic de Maladie de 
Hodgkin  ou  de  lymphome  est  évoqué  par  la  cytologie,  une  adénectomie  (biopsie-
exérèse  chirurgicale)  est  nécessaire.  L’étude  du  phénotype  tumoral  ainsi  que 
l’analyse génétique à partir d’un ganglion frais sont indispensables pour caractériser 
le sous-type de l’hémopathie et le traitement optimal.  
 
A  côté  l’indication  chirurgicale  à  visée  diagnostique,  nombre  de  tuméfactions 
cervicales  nécessitent  un  traitement  chirurgical.  En  dehors  des  tuméfactions 
infectieuses  ou  hématologiques  bénéficiant  d’un  traitement  médical,  les  tumeurs 
congénitales,  vasculo-nerveuses,  lipomes  et  autres  tumeurs  desmoïdes  sont  à 
opérer. 
Les tuméfactions congénitales sont opérées « à froid », afin d’éviter les fistulisations 
après chirurgie sur kyste surinfecté. Cette chirurgie est bien codifiée et avec le haut 
risque  de  récidive  confronté  aux  données  de  l’embryogénèse  certains  sacrifices 
anatomiques sont parfois recommandés. Par exemple, la résection du corps de l’os 
hyoïde est nécessaire lors  de l’exérèse d’un kyste du tractus thyréoglosse. Dans le 
cadre de fistules, le(s) orifice(s) ainsi que le trajet fistuleux doivent être intégralement 
réséqués. 
Les  tumeurs  vasculaires  imposent  une  collaboration  étroite  entre  les  chirurgiens 
cervicaux,  les  chirurgiens  vasculaires  et  les  radiologues  interventionnels.  Une 
embolisation pré-opératoire peut réduire le volume tumoral, faciliter la dissection tout 
en diminuant les pertes sanguines per-opératoires. 
Selon la conférence de consensus européenne d’endocrinologie (2006), la présence 
d’un  nodule  thyroïdien  unique  de  plus  de  2cm  constitue  une  indication  de  lobo-
isthmectomie. Entre 1 et 2cm, une cytoponction conditionne l’attitude thérapeutique.  
 
Pour  la  pathologie  salivaire,  en  dehors  des  processus  tumoraux,  une  « option 
thérapeutique minimale invasive » est désormais à disposition. La sialendoscopie est 
une  technique efficace pour  traiter  les inflammations et  lithiases des glandes  sous-
maxillaires  et  parotidiennes.  A  visée  diagnostique  ou  interventionnelle,  elle  rend 
possible la dilatation de sténoses canalaires ainsi que l’exérèse de lithiases salivaires 
sans les risques traditionnels associés à la sous-maxillectomie et la parotidectomie.