Quelle sera la suite?
Dans un environnement de reprise de l’économie américaine, une hausse des taux semble naturelle. Cependant,
en zone euro, la BCE s’inquiète de l’impact de cette hausse sur l’économie des pays européens. En effet, une
hausse des bons du Trésor américain, des taux de Swap et du Bund aura un impact sur le coût de refinancement
des entreprises quel que soit le secteur. Selon nous, cette forte corrélation entre taux européens et américains
n’est pas compatible avec les profils économiques diamétralement opposés que présentent les Etats-Unis et les
pays de la zone euro. Les estimations de production, d’emploi et de salaires en Europe n’annoncent pas de reprise
économique au second semestre, et les créances douteuses s’accumulent auprès des banques. L'inflation quant à
elle devrait se maintenir en dessous de l’objectif de 2% fixé par la BCE. La récente stabilisation a été l’argument
avancé par l’institution francfortoise pour justifier le maintien du statu quo. Si la croissance économique de la zone
euro stagne au niveau actuel, la BCE devrait choisir de maintenir une politique monétaire accommodante
accompagnée de mesures non conventionnelles plutôt qu’une baisse des taux directeurs.
Au travers de nombreuses déclarations, la BCE et la BoE ont su rassurer les marchés en affirmant que la fin de la
politique monétaire accommodante restait une perspective lointaine. De son côté, la FED affirme que les
inquiétudes exprimées par les investisseurs quant à une normalisation de la politique monétaire n’étaient pas
justifiées puisque la reprise américaine n’a pas été confirmée. Les déclarations des banquiers centraux ont réussi à
stabiliser le niveau de volatilité à court et moyen terme mais n’occultent pas le fait que les économies américaines,
européennes et asiatiques n’évoluent pas de façon homogène. Alors que l’économie américaine présente des
signes de reprise, les économies des pays européens sont en berne. Les profils économiques des pays étant très
différents les uns des autres, les stratégies choisies par les banques centrales à moyen et long terme ne peuvent
pas être homogènes ; ce qui se reflétera sur le marché du crédit.
Qu’est-ce que cela implique pour le marché du crédit?
Dans les mois à venir, les classes d’actifs qui étaient jusque-là soutenues par l’injection des liquidités continueront
à être pénalisées ; les marchés émergents et dans une moindre mesure les marchés actions et obligataires. Dans le
sillage d’un ajustement à la hausse des primes de risque sur la plupart des actifs, la volatilité devait continuer à
augmenter à mesure que les indicateurs économiques confirmeront un retour de la croissance américaine,
actuellement caractérisée par une amélioration constante du marché immobilier et un rebond de la
consommation. Nous anticipons une hausse contenue des taux et pensons que de meilleures prévisions de
croissances soutiendront les actifs risqués.
Les dernières semaines ont confirmé la sensibilité du marché du crédit à une diminution des liquidités. Dans un tel
contexte, les compartiments de crédits qui ont bénéficié des liquidités injectées par les banques centrales seront
les premiers à être délaissés. Selon nous, les titres HY resteront sensibles tant que le niveau de volatilité sur les
taux restera élevé. Néanmoins, nous pensons que ce segment offre de nombreuses opportunités au regard des
bons fondamentaux et des faibles taux de défaut.
Dans un contexte de hausse des taux, nous recommandons aux investisseurs de privilégier les obligations de
maturités courtes afin de réduire la duration des portefeuilles. Dans l’environnement actuel de reprise
économique et de taux historiquement bas, nous estimons que l’écartement des spreads observé récemment offre
de nombreuses opportunités d’investissement.
Juillet 2013