Marchés financiers : une volatilité difficile à résorber
Alors que les investisseurs avaient plutôt résisté aux tractations tendues entre la Grèce et ses créanciers, ils ont
soudainement perdu leur sang froid depuis une semaine. Les décrochages brutaux des marchés chinois sur fond de
craintes de ralentissement économique mondial ont effacé en quelques jours une bonne partie des gains boursiers
engrangés depuis le début d’année sur les grandes places. Mais qu’en est-il réellement de ces craintes et de ces
réactions?
L’économie chinoise est, sans aucun doute, entrain de chercher un nouveau modèle de croissance, ayant épuisé les
ressources générées dans son rôle de producteur à bas coûts et faible valeur ajoutée. Mais ce changement, qui s’appuie
à présent plus sur la demande interne et le développement du rôle du consommateur, ne peut compenser
instantanément les activités devenues obsolètes qui avaient fait la réussite de la Chine au cours de cette dernière
décennie. La production de biens de consommation, à présent réalisée dans de nouveaux pays à coûts plus bas encore,
doit trouver des relais sur des biens à plus haute valeur ajoutée et qui supposent de plus hauts niveaux de qualifications.
S’ajoute àce point important un nécessaire changement d’organisation des pouvoirs de décision qui en Chine sont
particulièrement centralisés autour des entreprises publiques. Ces questionnements, dans une économie qui ralentit,
pèsent sur les perspectives. Si la Chine peut être à l’origine de ces violentes prises de bénéfices, la conjoncture
mondiale devrait pouvoir résister à ces interrogations. C’est pourquoi, il est surprenant, qu’au moment où les marchés
flanchent, la reprise s’affirme un peu plus en Europe et accélère encore aux Etats Unis. En effet, si le second trimestre a
affiché une performance économique encore modeste en zone euro, 0,3%, les indicateurs avancés sur le 3éme trimestre
laissent augurer la poursuite de la reprise sur fond d’amélioration convergente du marché du travail et peut être enfin de
l’investissement.Si ce dernier repartait, les indices boursiers seraient moins soumis aux aléas de la volatilité, les
investisseurs ayant là un signe solide d’une reprise durable. Aux Etats Unis, qui n’ont pas non plus, été épargnés par la
tornade boursière, les récents indicateurs d’activité, renforcent le scénario d’une croissance plus pérenne. Ainsi, les
commandes de biens durables en hausse soutenue ou la récente révision du PIB à 3,7% l’an contre 2,3% en première
estimation, impliquent de ce fait un changement justifié de politique monétaire de la Fed.
Conclusion :les secousses boursières sur les marchés chinois ont bien une origine domestique. Plus les pays avancés
résorberont les stigmates de la crise de 2008,en renforçant leur demande interne, moins ils seront entrainés par les
inéluctables doutes qui continueront à planer sur la transformation de l’économie chinoise.
31/08//2015
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