HERV-BZU
Le rétrovirus endogène humain (HERV) fait maintenant partie du gé-
nome humain, à la suite, sans doute, d’une infection des cellules
de la lignée germinale par un rétrovirus exogène qui est par-
venu à s’y intégrer.
De nombreux HERV et fragments de HERV ont été identifiés
et classifiés. On pense que ces virus sont relativement
inoffensifs, certains d’entre eux jouant même un rôle
biologique important d’après les données accumulées.
L’expression d’un HERV est souvent le signe d’une mala-
die, de nature auto immune ou neurodégénérative, la
plupart du temps.
La découverte
Durant un projet de surveillance portant sur la transmis-
sion des agents infectieux lors de xénogreffes, des cherch-
eurs ont découvert un rétrovirus endogène humain infectieux,
appelé HERV BZU, un HERV de type K102, apparenté aux virus
spumeux sur le plan fonctionnel. Les chercheurs ont observé une
vacuolisation des lymphocytes dans le sang de cordon ombilical humain
mis en présence de cellules spléniques de porc. Ils ont découvert que les particules
présentes dans les vacuoles étaient apparentées au HERV BZU et qu’elles exprimaient un
pouvoir infectieux, la polymérase et l’enveloppe. Ils ont par la suite décelé la présence
de HERV BZU dans des échantillons de patients atteints de sclérose en plaques, ce qui
confirmait l’expression du virus in vivo associée à la maladie. Il est possible que le HERV
BZU soit un moyen de défense normal contre une virose et la réplication virale.
Les possibilités
Le HERV BZU pourrait être utilisé par plusieurs technologies. Il importe de disposer de
réserves de sang libres de tout contaminant afin de protéger la santé publique, mais il
est toujours possible que des pathogènes à diffusion hématogène pour lesquels on ne
dispose pas d’épreuve de dépistage spécifique contaminent les réserves de sang sans
être détectés. Les chercheurs qui ont découvert le HERV BZU ont constaté qu’il était asso-
cié à l’existence d’une maladie, et sa détection dans le sang pourrait servir à signaler la
présence de pathogènes, notamment des agents émergeants inconnus pour lesquels on
ne dispose d’aucune technique de dépistage spécifique. On pourrait utiliser le HERV BZU
comme marqueur de l’exposition à un nouvel agent infectieux et pour surveiller la propa-
gation de maladies. Il pourrait également permettre de diagnostiquer diverses maladies
comme la sclérose en plaques ou le syndrome de fatigue chronique. On pourrait aussi
établir l’efficacité de divers traitements en mesurant la charge virale en HERV BZU.
L’emploi de méthodes de dépistage faisant appel au HERV BZU pourrait permettre de
protéger les réserves de sang contre les prions, agents infectieux responsables des
encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST), comme l’encéphalopathie spongi-
forme bovine (ESB), également connue sous le nom de maladie de la vache folle.
HERV-BZU
Le HERV BZU pourrait également servir de vecteur en thérapie génique, une technique consistant à
insérer du matériel génétique sur mesure ou corrigé dans des cellules humaines en vue de traiter
une maladie particulière ou pour d’autres procédures exigeant la livraison de matériel génétique
dans l’organisme. Les vecteurs employés en thérapie génique peuvent déclencher une réponse
immune antagoniste parce que l’organisme les identifie comme étant des corps étrangers. Ce
phénomène rend problématique l’administration répétée du vecteur. Un vecteur dérivé du HERV
BZU présenterait peu de potentiel immunogène puisque le virus est présent naturellement dans
l’organisme; il pourrait donc servir à plusieurs reprises.
On craint également que les vecteurs à visée curative possèdent eux mêmes un pouvoir pathogène.
Voilà pourquoi on fabrique des vecteurs à réplication unique, au prix cependant d’une certaine
perte d’efficacité. Cette précaution serait superflue avec un vecteur dérivé du HIRV BZU parce que
ce virus est reconnu par le système immunitaire comme faisant partie de l’organisme.
Le HIRV BZU pourrait porter un promoteur inductible exprimant, sous certaines conditions ou dans
certaines cellules seulement, des éléments qui permettraient de combattre une maladie, mode
d’action qui serait sous le contrôle des mécanismes de répression naturels qui règlent l’expression
du HERV chez l’humain. Ainsi, ce type de traitement dérivé du HERV BZU se mettrait en branle
lorsque la maladie se manifeste et s’arrêterait une fois celle ci maîtrisée. On pourrait recourir à ce
type de technologie pour lutter contre les maladies difficiles à traiter en raison de leur nature épi-
sodique.
Le HERV BZU pourrait également servir de vecteur d’immunisation intracellulaire contre la MCJ et le
VIH. Sa similitude fonctionnelle avec les virus spumeux pourrait en faire un vecteur efficace aussi
bien dans les cellules réplicatives que dans celles qui ne le sont pas. On envisage même de fabri-
quer un vecteur ciblant les cellules ou les tissus tumoraux.
L’occasion d’affaire
La découverte du HERV BZU est prometteuse à maints égards. Le dépistage des donneurs de sang
permettrait d’exclure les sujets porteurs du HERV BZU. Le dépistage du HERV BZU constituerait un
précieux outil pour protéger les réserves de sang contre les agents infectieux nouveaux et incon-
nus pour lesquels on ne dispose pas de test de dépistage sanguin. On pourrait envisager de dépis-
ter, par recherche du HERV BZU, les encéphalopathies spongiformes transmissibles (ETS) comme
l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), qui sont causées par des prions.
Le HERV BZU pourrait également servir de vecteur en thérapie génique parce qu’il n’est ni
pathogène ni allergène en raison de sa présence naturelle chez l’humain. Il pourrait être administré
à tous sans déclencher de réponse immunitaire et être utilisé plusieurs fois. Un vecteur dérivé du
HERV BZU pourrait être doté de fonctions d’autorégulation en assurant l’expression seulement en
présence d’un agent infectieux. Il pourrait également servir d’agent d’immunisation intracellulaire
pour combattre les infections hématogènes comme la vMCJ et le VIH.
Nous invitons les investisseurs désirant faire fructifier cette technologie à s’adresser au :
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Laboratoire national de microbiologie, Agence de la santé publique du Canada
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