Les soignants particulièrement exposés Accidents infectieux

8Professions Santé Infirmier Infirmière - No43 - janvier-février 2003
Les soignants particulièrement exposés
P
armi les professionnels, les
soignants sont particulière-
façon potentielle (soignant en
contact avec un malade).
L’ évaluation du risque biologique
doit être réalisée dans tout éta-
blissement (article L.230-2 du
Code du travail) et elle est sous la
responsabilité de l’employeur.
Concernant l’exposition délibé-
rée (laboratoires), l’évaluation des
risques repose essentiellement sur
le classement des agents biolo-
giques auxquels les salariés peu-
vent être exposés et sur les modes
de transmission de ces agents
(article R.231-62 du Code du
travail). L’arrêté du 13 août 1996
fixe les mesures de prévention
minimales. La liste des agents bio-
logiques pathogènes s’appliquant
uniquement aux micro-orga-
nismes susceptibles de provoquer
une maladie infectieuse chez
l’homme est fixée par l’arrêté du
18 juillet 1994, modifié par les ar-
rêtés du 17 avril 1997 et du
30 juin 1998.
La prévention par la seule vacci-
nation ne suffisant pas, il est bon
de rappeler les règles les plus élé-
mentaires que sont le lavage des
mains, le changement du vête-
ment de travail, le port de protec-
tions. De même, il est important
d’être attentif au tri, à la collecte,
au stockage, au transport et à l’éli-
mination des déchets dans le res-
pect des règles établies. Aiguilles,
lames usées, papier absorbant, li-
quide contaminé, chaque déchet
doit suivre son propre circuit.
Andrée-Lucie Pissondes
L’OMS met en garde sur la recrudescence du risque infectieux.
En milieu hospitalier, celui-ci est très présent. Outre les agents
infectieux, certains agents biologiques également sont à l’origine
de maladies professionnelles.
Accidents infectieux
ment concernés par les contami-
nations dans leur secteur d’acti-
vité. Virus, bactéries, parasites,
champignons, prions sont à l’ori-
gine de risques infectieux, mais
aussi immunoallergiques, toxi-
niques, menant parfois à des pa-
thologies très graves. Il en est de
même pour les cultures cellulaires
d’origine humaine ou animale, de
plus en plus manipulées dans le
cadre de la recherche ou du dia-
gnostic en virologie.
Il est souvent difficile de relier
une maladie à une exposition
professionnelle. D’ailleurs, cer-
taines passent inaperçues. Par-
mi les professions exposées, on
distingue celles dont l’activité
consiste à manipuler des souches
connues (laboratoires) et celles
qui exposent le professionnel de
Risque infectieux
On peut distinguer quatre groupes d’agents biologiques pathogènes.
•Groupe 1 : l’agent biologique n’est pas susceptible de provoquer une ma-
ladie chez l’homme.
•Groupe 2 : l’agent biologique peut provoquer une maladie et constituer
un danger pour les travailleurs. Sa propagation dans la collectivité est im-
probable. Il existe en général une prophylaxie ou un traitement efficace. Dans
ce groupe, on peut citer les agents du tétanos, de la légionellose, de la
leptospirose, le virus de l’hépatite A, de la rubéole.
•Groupe 3 : l’agent biologique peut provoquer une maladie grave chez
l’homme et constituer un danger sérieux. Il peut présenter une propagation
dans la collectivité, mais il existe généralement une prophylaxie ou un traite-
ment efficace. On retrouve ici les agents de la brucellose, de la tuberculose et
du charbon, mais aussi les agents comme les virus VHB et VHC ainsi que le
prion, qui ne sont pas infectieux normalement par voie aérienne.
•Groupe 4 : l’agent biologique provoque des maladies graves chez l’homme
et constitue un danger sérieux. Il peut présenter un risque élevé de propaga-
tion dans la collectivité. Il n’existe généralement pas de prophylaxie ou de trai-
tement efficace. Dans ce groupe, on retrouve essentiellement des virus (fièvres
hémorragiques africaines comme le virus Ebola).
D’après les informations relayées par Travail & Sécurité, n° 625, janvier 2003.
Connaître le statut
sérologique et l’état
clinique du patient source
Les sérologies VIH, VHB et VHC
du patient seront effectuées dans
les délais les plus brefs. Il faut
cependant rappeler que, dans le
cas d’une primo-infection récente,
la sérologie du patient source peut
se révéler négative alors que celui-
ci est déjà potentiellement conta-
minant. L’accord du patient est in-
dispensable pour effectuer les tests.
Quand des renseignements cli-
niques ont été recueillis, il est im-
portant de savoir s’il est asympto-
matique ou à un stade évolué de
la maladie, de connaître les trai-
tements antérieurs qui lui ont
été administrés, son niveau immu-
nitaire et sa charge virale. Ces in-
formations seront obtenues par
le médecin responsable du ser-
vice hospitalier. Elles seront ren-
dues anonymes avant d’être trans-
mises au médecin référent qui sera
chargé de mettre en œuvre, éven-
tuellement, un traitement prophy-
lactique du soignant exposé. Des
tests sérologiques à l’insu du pa-
tient, afin de décider du traitement
antirétroviral du soignant, sont une
démarche absolument prohibée.
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