Semaine 23 - Calcul matriciel, probabilités : événements Tristan Tourniaire 5 et 7 mai 2015 1 Exercices Exercice 1. Soit 0 6 p 6 1 un taux d’erreur. Une série d’ordinateurs se transmet une information binaire (« vrai » ou « faux » ) à la chaine. L’ordinateur 0 envoie « vrai » à l’ordinateur 1, qui transmet ensuite à l’ordinateur 2, etc. À chaque étape, il peut y avoir une erreur dans la transmission — avec probabilité p — et l’ordinateur k+1 reçoit l’opposé de ce qu’avait envoyé l’ordinateur k. Sinon (avec probabilité 1 − p), l’ordinateur k + 1 reçoit la même information que l’ordinateur k. Calculer la probabilité pn que l’ordinateur n reçoive l’information « vrai » (on a p0 = 1). Exercice 2. Le cruel Dr. No a capturé un mathématicien paresseux et lui administre un poison mortel. Il place N coffres devant lui, et lui dit qu’avec probabilité p, il a placé l’antidote dans un des coffres de manière équiprobable, et avec probabilité 1 − p, il n’y a pas d’antidote du tout. Après avoir ouvert N − 1 coffres, le mathématicien paresseux se demande si c’est bien la peine d’ouvrir le dernier coffre — c’est assez fatigant. Calculer la probabilité que l’antidote se trouve dans le dernier coffre, sachant qu’il ne se trouvait pas dans l’un des N − 1 premiers. Exercice 3. On se donne N +1 urnes numérotées de 0 à N. L’urne de numéro k contient k boules blanches et N − k boules noires. On choisit une urne au hasard, chaque choix étant équiprobable. Puis on tire des boules avec remise, toutes dans l’urne choisie au début. On se fixe un entier n ∈ N. 1. Quelle est la probabilité que la (n + 1)-ième boule tirée soit blanche sachant que les n précédentes l’étaient toutes ? 2. Déterminer la limite de cette probabilité lorsque N → +∞. Exercice 4. Soit A ∈ Mn (R). Montrer qu’il existe M ∈ GLn (R) telle que AM soit la matrice d’un projecteur. Exercice 5. Soit A ∈ Mn (R). Montrer que A est non inversible si et seulement si il existe M ∈ GLn (R) telle que AM soit une matrice nilpotente. Exercice 6. Pour A = (ai,j )16i,j6n ∈ Mn (R), on définit la trace de A par : Tr(A) = n X i=0 1 ai,i . 1. Montrer que si A, B ∈ Mn (R) alors Tr(AB) = Tr(BA). 2. Soit E un R-espace vectoriel et u ∈ L(E) tel que pour tout x ∈ E, u(x) ∈ Vect(x). Montrer que u est une homothétie. 3. Soit A ∈ M2 (R). Montrer que Tr(A) = 0 si et seulement si A est semblable à une matrice à diagonale nulle. 4. Montrer le même résultat dans Mn (R). Exercice 7. On considère les matrices suivantes de M4 (R) : 1 0 A= 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 , B = 0 1 0 1 1 1 0 0 0 0 1 0 0 0 . 1 1 1. Calculer l’idéal annulateur de A, c’est-à-dire IA = { P ∈ R[X] | P (A) = 0 } . On rappelle que si P = nk=0 ak X k est un polynôme, la matrice P (A) est définie P par nk=0 ak Ak . Calculer de même l’idéal annulateur de B. P 2. Montrer que A et B ne sont pas semblables. On pourra s’intéresser à A − I4 et B − I4 . 3. Soit A ∈ Mn (R). Montrer que l’idéal annulateur de A est de la forme IA = { P Q, Q ∈ R[X] } , où P ∈ R[X] est un polynôme unitaire appelé le polynôme minimal de A. Exercice 8. Soit n > 1 et A ∈ Mn (R) une matrice nilpotente d’indice n, c’est-à-dire que An = 0 et An−1 6= 0. Montrer que A est semblable à la matrice 0 1 (0) B= 0 ... 1 ... ... ... (0) 0 1 . 0 2 0