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Enfin, pour montrer qu’il est dense, on fixe A∈Mn(K) et > 0.On consid`ere
le polynˆome
D(X11, . . . , Xnn) = det(e1, Xe1, . . . , Xn−1e1),o`u X= (Xij )1≤i,j≤n.
C’est un polynˆome non nul de K[X11, . . . , Xnn] (C(1,0,...,0) a une image non
nulle). S’il ´etait nul sur la boule de centre Aet de rayon il serait nul, en vertu
du th´eor`eme suivant, qui g´en´eralise le cas bien connu de la dimension 1 :
Th´eor`eme 1.1. — Soit kun corps et P∈k[X1, . . . , Xn].Si Pest nul sur
S1×···×Sno`u les Sisont des parties infinies de k, alors Pest le polynˆome nul.
La preuve se fait par r´ecurence, l’id´ee est de fixer (x1, . . . , xn)∈S1×···×Sn,
et de consid´erer P(x1, . . . , xn, X) = PPi(x1, . . . , xn)Xi.C’est un polynˆome nul
sur Sn+1 une partie infinie de k, et qui est donc nul, donc tous les Pisont nuls
sur S1× ··· × Sn,et l’hypoth`ese de r´ecurrence nous m`ene au r´esultat.
Ainsi cette application est non nulle dans la boule de centre Aet de rayon .
Donc il existe Baussi proche de Aque l’on veut dont le polynˆome caract´eristique
est ´egal au polynˆome minimal, et Aest dense.
2. Endomorphismes diagonalisables
2.1. — Soit Eun K-espace vectoriel de dimension finie net uun endomor-
phisme diagonalisable de E. Soit Fun sous-espace stable. Montrer que la restric-
tion de u`a Fest diagonalisable. Montrer que des endomorphismes diagonalisables
de Ecommutant deux `a deux sont simultan´ement diagonalisables.
Solution : On s’appuie sur le r´esultat suivant, corollaire du lemme des noyaux : u
est diagonalisable si et seulement si il existe un polynˆome scind´e `a racines simples
tel que P(u)=0.Pour le sens direct, on consid`ere P=Q(X−λi),o`u les λisont
les valeurs propres distinctes de u. Le lemme des noyaux montre que P(u) = 0
car udiagonalisable. Pour le sens r´eciproque, on ´ecrit le lemme des noyaux `a
P=Q(X−λi) annulant u, et on voit que Eest somme directe des sous espaces
ker(u−λiid) qui sont ou bien nuls, ou bien des sous-espaces propres. Ainsi, si
uest diagonalisable, uFest annul´e par un polynˆome scind´e a racine simple qui
annule u, et donc est diagonalisable.
Pour le second point, on proc`ede par r´ecurrence sur n. Pour n= 1 le r´esultat
est clair. Supposons la propri´et´e vraie en dimension n−1,montrons qu’elle est
vraie en dimension n. Soit (ui)i∈Iune famille d’endomorphismes diagonalisables
commutant deux `a deux. Si tous les uisont des homoth´eties, le r´esultat est
´evident. Sinon on suppose que u=ui0n’est pas une homoth´etie, et on consid`ere
ses sous espaces propres Eλ1, . . . , Eλr.On a donc r≥2 et pour tout jdim Eλj<
n. Pour tout j= 1 . . . r et pour tout i∈I, Eλjest stable par uicar uiet u
commutent. On a donc la restriction ui,j de ui`a Eλjest donc diagonalisable
et par hypoth`ese de r´ecurrence, il existe une base de diagonalisation Bjde Eλj