requise sont des indications à la désinfection par friction hydro-
alcoolique (7). Cette désinfection a l’avantage d’être réalisable
rapidement, souvent sans déplacement et en l’absence de
lavabo, permettant notamment d’épargner le temps nécessaire
au déplacement, au rinçage et au séchage des mains. Par ailleurs,
compte tenu de la dynamique pratiquement linéaire de coloni-
sation bactérienne des mains des soignants au cours des soins
(8),seule l’application d’un agent antiseptique immédiatement
disponible et actif en quelques secondes constitue une alterna-
tive efficace en cas d’enchaînement rapide des processus de
soins, en particulier chez le même patient (3, 6, 7).Finalement,
au plan microbiologique, la solution hydro-alcoolique présente
l’avantage d’un spectre large, ainsi qu’une efficacité sur la
flore cutanée supérieure à celle des savons antiseptiques
disponibles (7).
Comment améliorer l’observance ?
Les moyens mis en œuvre pour relever ce défi ont été nom-
breux : augmentation du nombre de lavabos, lavabos automa-
tiques, campagnes d’affichage, programmes d’éducation larges
ou ciblés, rétro-information du taux d’observance, quantifica-
tion bactérienne de la colonisation cutanée, sensibilisation des
patients, soutien institutionnel affiché ou pression administra-
tive (1, 2, 5, 9). Le meilleur indicateur de l’impact de ces actions
est la mesure directe de l’observance des pratiques d’hygiène
des mains, doublée de celle du taux d’incidence des infections
nosocomiales, ou de la transmission croisée de germes résis-
tants avant et après l’introduction de la modification. Pour
l’heure, peu d’études ont fait état de la mesure de ces indica-
tions. Dans notre institution, l’introduction systématique et à
large échelle d’une solution hydro-alcoolique en flacon dans la
poche ou dans le voisinage immédiat du patient, associée à une
campagne de promotion largement soutenue au plan institu-
tionnel, ont contribué à améliorer de façon très significative
l’observance de l’hygiène des mains (10). Cette amélioration,
qui s’est maintenue, a été associée à une réduction de moitié
de l’incidence des infections nosocomiales en quatre ans. L’in-
troduction de la désinfection hydro-alcoolique a été un para-
mètre essentiel à la réussite du projet.
De toute évidence, une approche multidisciplinaire de la ques-
tion est nécessaire, et les techniques de promotion envisagées
doivent impliquer plusieurs paramètres simultanément (3, 5, 9,
10), comme le suggèrent les théories des sciences de l’éduca-
tion visant à comprendre et à expliquer les changements et les
difficultés inhérentes à la résistance au changement des com-
portements humains.
Expliquer les comportements, réussir les changements... Voilà
un défi pour ce début de millénaire. Appliquée à l’hygiène des
mains, la réussite de ce changement aura un impact certain sur
les infections nosocomiales. Alors... changeons ! "
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La Lettre de l’Infectiologue - Tome XV - n° 3 - mars 2000
ÉDITORIAL
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